Chapitre 66

[1491/vue 39] Capitulum LXVI1caput 65 1536.

Ostrea [l’huître1Sur l’ostrea (ou ostreum, i, n.), « l’huître », voir De Saint-Denis 1947, 79-80, et D’Arcy Thompson 1947, 190-192. Kitchell & Resnick 1999, 1694, n. 241, ajoutent qu’ostrea a aussi le sens général de « coquillage ». L’huître dite plate ou européenne, que l’on trouve communément en Méditerranée, dans la Manche, l’Atlantique et la mer du Nord est l’Ostrea edulis Linné, 1758, « l’huître comestible ».] [+][VB 17, 76 De orbe et ostrea [-]][+] [+][VB 17, 77 De medicinis ex ostrea [-]][+]

Ostrea [+][VB 17, 76 De orbe et ostrea [-]][+] [+][VB 17, 77 De medicinis ex ostrea [-]][+]

Renvois internes : Ostrea : cf. Conchae, ch. 22 ; Eceola, ch. 31.

Lieux parallèles : TC, De ostreis (7, 59) ; AM, [Ostreae] (24, 90 (46)).

poisson

[1] [] VB 17, 76, 4D’après le Liber de natura rerum. [] AN 36Comme le disent Ambroise et Isidore, il arrive que l’huître ouvre sa coquille pour profiter du plaisir d’une brise particulièrement clémente, mais le crabe, sans crier gare, lui tend un piège : il lance un caillou entre ses valves, pour l’empêcher de les refermer ; et ainsi il dévore la chair de l’huître. Lorsque l’huître se trouve à sec, elle ouvre ses valves au moment de la marée montante comme si elle était déjà dans son élément.

[1] [] VB 17, 76, 4Ex Libro de naturis rerum2La source n’est pas Thomas de Cantimpré, mais AN 36. Voir encore son De laudibus divinae sapientiae, 477-484. On trouve cependant les mêmes informations sur le crabe et l’huître chez Thomas de Cantimpré (TC 7, 59, 1-5), et Isidore de Séville (Isid. orig. 12, 6, 51-52), tandis que Pline (Plin. nat. 9, 90) attribue la ruse au poulpe (polypus) et à des coquillages (conchae) ; il est repris ensuite par Thomas de Cantimpré (TC 6, 43, 15-21). Nous n’avons pas trouvé, dans les sources habituellement utilisées par Vincent de Beauvais, la matière de la deuxième phrase du paragraphe (ostreum […] aperit). Cependant celle-ci a pu avoir été écrite d’après l’anecdote racontée par AN 36, au sujet de ce que l’auteur intitule « le succès d’une huître » : un oiseau marin avait pris l’habitude d’annoncer de son cri le flux et le reflux de la mer (accessum maris sive refluxum), si bien qu’un troupeau de moutons savait quand il devait se réfugier sur un lieu élevé. Mais il arriva que l’oiseau voulut se repaître d’une huître qui avait ouvert ses valves (testas reserans juxta litus) : celle-ci se referma (testas claudens) et lui prit le bec, causant ainsi la noyade du troupeau de moutons.. [] AN 36Ostreum quandoque testam aperit, ut clementioris aurae deliciis glorietur. Sed cancer ei praetendit insidias repentinas, et lapidem inter testas ostrei projicit, ne eas conjungere piscis interceptus possit.Ostreum3ostrea 1536., ut dicunt Ambrosius4D’après Ambr. hex. 5, 8, 22, F : Itaque quia omnia genera delectatione mulcentur, explorat si quando ostreum in remotis locis ab omni uento contra solis radios diptycum illud suum aperiat et reseret claustra testarum, ut libero aere uisceris sui uoluptatem quandam capiat, et tunc clanculo calculum inmittens inpedit conclusionem ostrei ac sic aperta claustra repperiens tuto inserit chelas uisceraque interna depascitur. Voir aussi Bas. hex. 153 B : « Lorsqu’il [le crabe] voit, dans les parages abrités du vent, [une huître] se chauffer avec volupté, et ouvrir ses écailles aux rayons du soleil, alors il jette furtivement un caillou, empêche l’huître de se fermer, et se trouve obtenir par la ruse ce qui aurait mis sa force en défaut » (Giet 1950, 403-405). et Isidorus, quandoque5cunque 1491 Prüss1 cum 1536. testam aperit, ut clementioris aurae deliciis glorietur, sed6sed om. 1536. cancer insidias ei repentinas praetendit et lapidem inter7in VBd. ejus testas8testam VBd. projicit, ne illas conjungere possit ; et sic ostreae carnes corrodit. Ostreum9ostrea 1536. siquidem10quidem 1536. in siccum vel in sicco11Le doublon in siccum vel in sicco, qu’on ne peut pas traduire, résulte peut-être de l’insertion dans le texte de Vincent de Beauvais d’une note marginale, indiquant une hésitation de lecture sur la désinence casuelle. jacens, jam, ut in domo, conchas12post conchas add. tenet 1536. tempore13ante tempore hab. in VBd. accessionis14successionis VBd. maris aperit15aperit del. 1536..

[2] [] VB 17, 76, 3Isidore. [] Ambr. hex. 5, 11, 33L’huître contient une perle2Voir Plin. nat. 9, 105-124, pour une longue description des perles et de l’usage qu’en faisaient les Romains. d’un très grand prix, qui s’y est fixée naturellement et s’y est formée grâce à l’eau de mer ; on en trouve difficilement même chez les rois. Et pourtant, comme elle se rencontre sur les rivages comme une chose de peu de valeur, les gens du peuple la ramassent parmi les rochers et les écueils.

[2] [] VB 17, 76, 3Isidorus16La source n’est pas Isidore de Séville, mais Ambroise (Ambr. hex. 5, 11, 33). Le fragment qui apparaît sous le marqueur Isidore dans le texte de Vincent de Beauvais est deux fois plus long que celui présenté par l’Hortus sanitatis. Vincent de Beauvais a recopié fidèlement Isid. orig. 12, 6, 52, à propos de l’ostrea, mais a préféré aux informations données par ce dernier sur la margarita (Isid. orig. 12, 6, 49 : Concarum multa genera sunt ; inter quas et margaritiferae, quae oceloe dicuntur, in quarum carne pretiosus calculus solidatur. De quibus tradunt hi qui de animantium scripsere naturis quod nocturno tempore litora appetunt, et ex caelesti rore margaritum concipiunt ; unde et oceloe nominantur) celles que lui fournissait Ambroise, dont il ne donne cependant pas le nom. L’auteur du De piscibus n’a conservé que cette dernière partie du fragment de citation, l’attribuant ainsi à Isidore de Séville comme son modèle. . [] Ambr. hex. 5, 11, 33Spectemus […] unde etiam ostreis pretiosissimam margaritam natura infixerit, quomodo eam maris aqua in tam molli carne solidaverit. Quae difficile apud reges inveniuntur, ea in littoribus quasi vilia iacent vulgo, et in saxis asperis et cautibus colliguntur.Est autem in ostrea pretiosissima margarita naturaliter infixa, quae maris aqua in ea solidatur. Quae etiam difficile apud reges invenitur ; et, in litoribus quasi vilis jacens, a vulgo saxis asperis et cautibus17cauteribus 1491 Prüss1. colligitur.

[3] [] VB 17, 76, 5Pline, livre 9. [] Plin. nat. 9, 143On doit reconnaître que les animaux enfermés dans une coquille de pierre, comme les huîtres, sont dépourvus d’intelligence. [] Plin. nat. 9, 160Celles-ci naissent de la vase en putréfaction, de l’écume autour des vaisseaux longtemps stationnaires, autour des pieux fichés dans la mer et autour des morceaux de bois. On a récemment découvert dans les parcs qu’elles épanchent un liquide prolifique semblable à du lait.

[3] [] VB 17, 76, 5Plinius libro IX. [] Plin. nat. 9, 143Quo magis miror quosdam existimasse aquatilibus nullum inesse sensum.Silicea testa inclusis fatendum est nullum inesse sensum, ut ostreis18Cette phrase est à nouveau citée pour la description de la pinna, ch. 70, 1.. [] Plin. nat. 9, 160[…] quae uero siliceo tegmine operiuntur, ut ostrea, putrescente limo aut spuma circa nauigia diutius stantia defixosque palos et lignum maxime. Nuper conpertum in ostreariis umorem iis fetificum lactis modo effluere.Putrescente limo proveniunt ac spuma circa navigia diutius stantia19stante VBd. defixosque palos et ligna. Nuper compertum20post compertum add. est 1536. in ostrearia21ostreariia 1491 ostreariis VB. humorem22post humorem hab. his VB. fetificum effluere in modum lactis23Pline emprunte ses informations à Aristote : Arist. HA 547 b 18-20 ; Arist. GA 763 a 26-30..

Propriétés et indications

Operationes

[4] [] VB 17, 77, 1A. [] Plin. nat. 32, 59Les huîtres sont particulièrement efficaces contre le venin du lièvre de mer, et la palme leur est attribuée sur les tables des riches. [] Plin. nat. 32, 64Elles rétablissent l’estomac, guérissent le dégoût des aliments.

[4] [] VB 17, 77, 1A.24Le compilateur de l’Hortus sanitatis a fragmenté en plusieurs médications les extraits de Pline réunis par Vincent de Beauvais. [] Plin. nat. 32, 59Et ostrea aduersantur isdem [sc. uenenis leporis marini], nec potest uideri satis dictum esse de iis, cum palma mensarum diu iam tribuatur illis.Ostreae peculiariter25peculariter 1491 Prüss1 1536 specialiter VBd. contra venena leporis marini adversantur, eisque mensarum divitum palma tribuitur. [] Plin. nat. 32, 64[…] stomachum unice reficiunt, fastidiis medentur […].Stomachum26post stomachum hab. unice VB. reficiunt, fastidiis medentur.

[5] [] VB 17, 77, 1B. [] Plin. nat. 32, 64Et le luxe introduit ce raffinement de les frapper à la neige, en combinant le sommet des montagnes et le fond de la mer.

[5] [] VB 17, 77, 1B. [] Plin. nat. 32, 64[…] addiditque luxuria frigus obrutis niue, summa montium et maris ima miscens.Additque27L’apparat de De Saint-Denis 1966a à Plin. nat. 32, 64 fait état des variantes : addiditque B additque VRE. luxuria28luxuria correximus ex Plin. : luxuriam 1491 Prüss1 1536 VB. frigus obrutis29obruens 1536. nive, summa montium et maris ima miscens.

[6] [] VB 17, 77, 1C. [] Plin. nat. 32, 64Elles relâchent doucement le ventre et, cuites avec du vin miellé, elles guérissent le ténesme, s’il est sans ulcération.

[6] [] VB 17, 77, 1C. [] Plin. nat. 32, 64Emolliunt aluum leniter, eademque cocta cum mulso tenesmo, qui sine exulceratione sit, liberant.Alvum leniter emolliunt, coctaque30L’auteur de l’Hortus sanitatis, recopiant Vincent de Beauvais, utilise alternativement les termes ostreum, i, n., et ostrea, ae, f. Isidore de Séville emploie le féminin, mais Pline (cité ici dans les operationes) le neutre, de sorte que la forme ostreae de l’operatio A est une erreur de citation aux dépens d’ostrea, tandis que le neutre réapparaît dans les operationes C et E par l’intermédiaire des participes coctaque, cocta et clausa. mulso tenesmo31tenesmo correximus ex Plin. : tenasmo 1491 Prüss1 1536 VB. qui sine exulceratione sit liberant.

[7] [] VB 17, 77, 1D. [] Plin. nat. 32, 64Elles détergent aussi les ulcérations de la vessie.

[7] [] VB 17, 77, 1D. [] Plin. nat. 32, 64Vesicarum ulcera quoque repurgant.Vesicarum etiam ulcera repurgant.

[8] [] VB 17, 77, 1E. [] Plin. nat. 32, 64Cuites dans leurs écailles, toutes fermées comme elles se sont présentées, elles sont merveilleusement bonnes pour les catarrhes. La cendre de leurs coquilles, additionnée de miel, apaise la luette et les amygdales.

[8] [] VB 17, 77, 1E. [] Plin. nat. 32, 64Cocta in conchis suis, uti clusa inuenerint, mire destillationibus prosunt. Testae ostreorum cinis uuam sedat et tonsillas admixto melle.Cocta vero in conchis suis, sicuti venerint32L’apparat de De Saint-Denis 1966a à Plin. nat. 32, 64 fait état des variantes : inuenerint B uenerint cett. Nous avons traduit venerint, présent dans l’Hortus sanitatis et le Speculum naturale ; la leçon inuenerint que De Saint-Denis a tirée de B (codex Bambergensis : Staatsbibliothek Bamberg Ms.Class.42) paraît cependant meilleure pour le sens., clausa33L’apparat de De Saint-Denis 1966a à Plin. nat. 32, 64 fait état des variantes : clusa BVR clausa B1d., mirae distillationibus prosunt. Horum34harum 1536 VBd. testae cinis uvam sedat et tonsillas35consillas 1491 Prüss1. admixto melle.

[9] [] VB 17, 77, 2F. Aristote. [] Arist. ? Il existe un poisson du genre de l’huître, c’est-à-dire pourvu d’une coquille dure, qui nage et rampe avec la queue3Serait-ce le karabo, la langouste ? Aristote (Arist. HA 487 b 14-16 ou Arist. HA 525 b 26 MS ou Arist. PA 681 a 17) distingue les animaux qui ne peuvent se mouvoir, comme les huîtres, de ceux qui nagent, comme les langoustes..

[9] [] VB 17, 77, 2F. Aristoteles36Vincent de Beauvais a cité, dans une formulation identique, ce passage à la fois au chapitre 77 de medicinis ex ostrea et au chapitre 15 consacré à la motricité des poissons, de vario motu piscium ; dans les deux cas, le texte est mis sous l’autorité d’Aristote. Nous n’avons pas pu cependant repérer ce fragment.. [] Arist. ? Est autem piscis de genere ostreae, id est testae durae, qui cauda natat et repit.

[10] [] VB 17, 77, 3G. Dioscoride. [] Diosc. 481 GVLes huîtres porphyrae, dont on tire la pourpre, sont des coquillages qui, une fois consumés, ont un pouvoir asséchant ; et leurs <coquilles> ont un pouvoir semblable à celui des autres coquillages.

[10] [] VB 17, 77, 3G. Dioscorides37Le compilateur a distingué deux operationes dans la citation de Dioscoride trouvée chez Vincent de Beauvais.. [] Diosc. 481 GVOstree porfire, unde purpurea tingitur, coclee sunt que uste desiccative sunt virtutis, quibus ceterarum coclearum teste similes sunt virtute.Ostreae porphirae38porphyrae VBd., unde purpura tingitur, cochleae sunt quae ustae desiccativae virtutis sunt ; quibus et ceterarum cochlearum <testae39testae addidimus ex Diosc.40L’omission de testae dans le texte de Vincent de Beauvais rend la phrase incompréhensible. Nous avons restitué le substantif d’après Dioscoride.> virtute sunt similes.

[11] [] VB 17, 77, 3H. [] Diosc. 481 GVEn effet, moi aussi, je m’en suis servi pour des plaies qui suppuraient depuis longtemps, cicatrisaient mal et qui étaient creusées et très profondes ; j’ai appliqué les coquilles après les avoir consumées, avec de la vieille graisse Nota HSet du beurre frais4L’Hortus sanitatis a ajouté à sa source et butyro novo, dont ne font état ni Vincent de Beauvais ni Dioscoride. Plin. nat. 28 cite de très nombreuses utilisations du beurre, notamment en application sur les ulcères : voir les paragraphes 160, 165, 190, 216, etc..

[11] [] VB 17, 77, 3H. [] Diosc. 481 GVNam ego usus sum eis ad reumatica et diuturna et que difficile incarnantur vulnera et cava et nimis profunda quas ustas apposui extrinsecus cum adipe veteri et in ipso sinu hiis simile est quod carnem nutrit.Nam et ego eis usus sum in reumatica41rematica Prüss1 rheumatica VBd. et diuturna et quae difficile concarnantur vulnera, et cava et nimis42nimia VBd. profunda ; quas ustas apposui cum adipe veteri compil.et butyro novo43et butyro novo non hab. VB..

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1Sur l’ostrea (ou ostreum, i, n.), « l’huître », voir De Saint-Denis 1947, 79-80, et D’Arcy Thompson 1947, 190-192. Kitchell & Resnick 1999, 1694, n. 241, ajoutent qu’ostrea a aussi le sens général de « coquillage ». L’huître dite plate ou européenne, que l’on trouve communément en Méditerranée, dans la Manche, l’Atlantique et la mer du Nord est l’Ostrea edulis Linné, 1758, « l’huître comestible ».

2Voir Plin. nat. 9, 105-124, pour une longue description des perles et de l’usage qu’en faisaient les Romains.

3Serait-ce le karabo, la langouste ? Aristote (Arist. HA 487 b 14-16 ou Arist. HA 525 b 26 MS ou Arist. PA 681 a 17) distingue les animaux qui ne peuvent se mouvoir, comme les huîtres, de ceux qui nagent, comme les langoustes.

4L’Hortus sanitatis a ajouté à sa source et butyro novo, dont ne font état ni Vincent de Beauvais ni Dioscoride. Plin. nat. 28 cite de très nombreuses utilisations du beurre, notamment en application sur les ulcères : voir les paragraphes 160, 165, 190, 216, etc.

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1caput 65 1536.

2La source n’est pas Thomas de Cantimpré, mais AN 36. Voir encore son De laudibus divinae sapientiae, 477-484. On trouve cependant les mêmes informations sur le crabe et l’huître chez Thomas de Cantimpré (TC 7, 59, 1-5), et Isidore de Séville (Isid. orig. 12, 6, 51-52), tandis que Pline (Plin. nat. 9, 90) attribue la ruse au poulpe (polypus) et à des coquillages (conchae) ; il est repris ensuite par Thomas de Cantimpré (TC 6, 43, 15-21). Nous n’avons pas trouvé, dans les sources habituellement utilisées par Vincent de Beauvais, la matière de la deuxième phrase du paragraphe (ostreum […] aperit). Cependant celle-ci a pu avoir été écrite d’après l’anecdote racontée par AN 36, au sujet de ce que l’auteur intitule « le succès d’une huître » : un oiseau marin avait pris l’habitude d’annoncer de son cri le flux et le reflux de la mer (accessum maris sive refluxum), si bien qu’un troupeau de moutons savait quand il devait se réfugier sur un lieu élevé. Mais il arriva que l’oiseau voulut se repaître d’une huître qui avait ouvert ses valves (testas reserans juxta litus) : celle-ci se referma (testas claudens) et lui prit le bec, causant ainsi la noyade du troupeau de moutons.

3ostrea 1536.

4D’après Ambr. hex. 5, 8, 22, F : Itaque quia omnia genera delectatione mulcentur, explorat si quando ostreum in remotis locis ab omni uento contra solis radios diptycum illud suum aperiat et reseret claustra testarum, ut libero aere uisceris sui uoluptatem quandam capiat, et tunc clanculo calculum inmittens inpedit conclusionem ostrei ac sic aperta claustra repperiens tuto inserit chelas uisceraque interna depascitur. Voir aussi Bas. hex. 153 B : « Lorsqu’il [le crabe] voit, dans les parages abrités du vent, [une huître] se chauffer avec volupté, et ouvrir ses écailles aux rayons du soleil, alors il jette furtivement un caillou, empêche l’huître de se fermer, et se trouve obtenir par la ruse ce qui aurait mis sa force en défaut » (Giet 1950, 403-405).

5cunque 1491 Prüss1 cum 1536.

6sed om. 1536.

7in VBd.

8testam VBd.

9ostrea 1536.

10quidem 1536.

11Le doublon in siccum vel in sicco, qu’on ne peut pas traduire, résulte peut-être de l’insertion dans le texte de Vincent de Beauvais d’une note marginale, indiquant une hésitation de lecture sur la désinence casuelle.

12post conchas add. tenet 1536.

13ante tempore hab. in VBd.

14successionis VBd.

15aperit del. 1536.

16La source n’est pas Isidore de Séville, mais Ambroise (Ambr. hex. 5, 11, 33). Le fragment qui apparaît sous le marqueur Isidore dans le texte de Vincent de Beauvais est deux fois plus long que celui présenté par l’Hortus sanitatis. Vincent de Beauvais a recopié fidèlement Isid. orig. 12, 6, 52, à propos de l’ostrea, mais a préféré aux informations données par ce dernier sur la margarita (Isid. orig. 12, 6, 49 : Concarum multa genera sunt ; inter quas et margaritiferae, quae oceloe dicuntur, in quarum carne pretiosus calculus solidatur. De quibus tradunt hi qui de animantium scripsere naturis quod nocturno tempore litora appetunt, et ex caelesti rore margaritum concipiunt ; unde et oceloe nominantur) celles que lui fournissait Ambroise, dont il ne donne cependant pas le nom. L’auteur du De piscibus n’a conservé que cette dernière partie du fragment de citation, l’attribuant ainsi à Isidore de Séville comme son modèle.

17cauteribus 1491 Prüss1.

18Cette phrase est à nouveau citée pour la description de la pinna, ch. 70, 1.

19stante VBd.

20post compertum add. est 1536.

21ostreariia 1491 ostreariis VB.

22post humorem hab. his VB.

23Pline emprunte ses informations à Aristote : Arist. HA 547 b 18-20 ; Arist. GA 763 a 26-30.

24Le compilateur de l’Hortus sanitatis a fragmenté en plusieurs médications les extraits de Pline réunis par Vincent de Beauvais.

25peculariter 1491 Prüss1 1536 specialiter VBd.

26post stomachum hab. unice VB.

27L’apparat de De Saint-Denis 1966a à Plin. nat. 32, 64 fait état des variantes : addiditque B additque VRE.

28luxuria correximus ex Plin. : luxuriam 1491 Prüss1 1536 VB.

29obruens 1536.

30L’auteur de l’Hortus sanitatis, recopiant Vincent de Beauvais, utilise alternativement les termes ostreum, i, n., et ostrea, ae, f. Isidore de Séville emploie le féminin, mais Pline (cité ici dans les operationes) le neutre, de sorte que la forme ostreae de l’operatio A est une erreur de citation aux dépens d’ostrea, tandis que le neutre réapparaît dans les operationes C et E par l’intermédiaire des participes coctaque, cocta et clausa.

31tenesmo correximus ex Plin. : tenasmo 1491 Prüss1 1536 VB.

32L’apparat de De Saint-Denis 1966a à Plin. nat. 32, 64 fait état des variantes : inuenerint B uenerint cett. Nous avons traduit venerint, présent dans l’Hortus sanitatis et le Speculum naturale ; la leçon inuenerint que De Saint-Denis a tirée de B (codex Bambergensis : Staatsbibliothek Bamberg Ms.Class.42) paraît cependant meilleure pour le sens.

33L’apparat de De Saint-Denis 1966a à Plin. nat. 32, 64 fait état des variantes : clusa BVR clausa B1d.

34harum 1536 VBd.

35consillas 1491 Prüss1.

36Vincent de Beauvais a cité, dans une formulation identique, ce passage à la fois au chapitre 77 de medicinis ex ostrea et au chapitre 15 consacré à la motricité des poissons, de vario motu piscium ; dans les deux cas, le texte est mis sous l’autorité d’Aristote. Nous n’avons pas pu cependant repérer ce fragment.

37Le compilateur a distingué deux operationes dans la citation de Dioscoride trouvée chez Vincent de Beauvais.

38porphyrae VBd.

39testae addidimus ex Diosc.

40L’omission de testae dans le texte de Vincent de Beauvais rend la phrase incompréhensible. Nous avons restitué le substantif d’après Dioscoride.

41rematica Prüss1 rheumatica VBd.

42nimia VBd.

43et butyro novo non hab. VB.

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