Ostrea [l’huître1Sur l’ostrea (ou ostreum, i, n.),
« l’huître », voir De Saint-Denis 1947, 79-80, et D’Arcy Thompson
1947, 190-192. Kitchell & Resnick 1999, 1694, n. 241, ajoutent
qu’ostrea a aussi le sens général de
« coquillage ». L’huître dite plate ou européenne, que l’on trouve
communément en Méditerranée, dans la Manche, l’Atlantique et la mer
du Nord est l’Ostrea edulis Linné, 1758,
« l’huître comestible ».] [+][VB 17, 76 De orbe et ostrea [-]][+] [+][VB 17, 77 De medicinis ex ostrea [-]][+]
Ostrea [+][VB 17, 76 De orbe et ostrea [-]][+] [+][VB 17,
77 De medicinis ex ostrea [-]][+]
Renvois internes : Ostrea : cf. Conchae, ch. 22 ; Eceola, ch. 31.
Lieux parallèles : TC, De
ostreis (7, 59) ; AM, [Ostreae] (24, 90
(46)).
[1] [•] VB 17, 76, 4D’après le Liber de natura
rerum. [•] AN 36Comme le disent Ambroise et Isidore, il arrive que l’huître ouvre sa coquille pour profiter du plaisir d’une
brise particulièrement clémente, mais le crabe, sans crier gare, lui tend un piège : il lance un
caillou entre ses valves, pour l’empêcher de les refermer ; et
ainsi il dévore la chair de l’huître. Lorsque l’huître se trouve à sec, elle ouvre ses
valves au moment de la marée montante comme si elle était déjà
dans son élément.
[1] [•] VB 17, 76, 4Ex Libro de naturis rerum2La source n’est pas
Thomas de Cantimpré, mais AN 36. Voir encore son De laudibus divinae sapientiae, 477-484. On
trouve cependant les mêmes informations sur le crabe et
l’huître chez Thomas de Cantimpré (TC 7, 59, 1-5), et Isidore
de Séville (Isid. orig. 12, 6,
51-52), tandis que Pline (Plin.
nat. 9, 90) attribue la ruse au poulpe (polypus) et à des coquillages (conchae) ; il est repris ensuite par Thomas
de Cantimpré (TC 6, 43, 15-21). Nous n’avons pas trouvé, dans
les sources habituellement utilisées par Vincent de Beauvais,
la matière de la deuxième phrase du paragraphe (ostreum […] aperit).
Cependant celle-ci a pu avoir été écrite d’après l’anecdote
racontée par AN 36, au sujet de ce que l’auteur intitule « le
succès d’une huître » : un oiseau marin avait pris l’habitude
d’annoncer de son cri le flux et le reflux de la mer (accessum maris sive refluxum), si bien
qu’un troupeau de moutons savait quand il devait se réfugier
sur un lieu élevé. Mais il arriva que l’oiseau voulut se
repaître d’une huître qui avait ouvert ses valves (testas reserans juxta litus) : celle-ci se
referma (testas claudens) et lui prit
le bec, causant ainsi la noyade du troupeau de
moutons.. [•] AN 36
— Ostreum
quandoque testam aperit, ut clementioris aurae deliciis glorietur.
Sed cancer ei praetendit insidias repentinas, et lapidem inter
testas ostrei projicit, ne eas conjungere piscis interceptus
possit.Ostreum3ostrea
1536., ut dicunt Ambrosius4D’après Ambr. hex. 5,
8, 22, F : Itaque quia omnia genera delectatione
mulcentur, explorat si quando ostreum in remotis locis ab omni
uento contra solis radios diptycum illud suum aperiat et reseret
claustra testarum, ut libero aere uisceris sui uoluptatem quandam
capiat, et tunc clanculo calculum inmittens inpedit conclusionem
ostrei ac sic aperta claustra repperiens tuto inserit chelas
uisceraque interna depascitur. Voir aussi Bas. hex. 153 B : « Lorsqu’il [le crabe]
voit, dans les parages abrités du vent, [une huître] se chauffer
avec volupté, et ouvrir ses écailles aux rayons du soleil, alors
il jette furtivement un caillou, empêche l’huître de se fermer, et
se trouve obtenir par la ruse ce qui aurait mis sa force en
défaut » (Giet 1950, 403-405). et Isidorus, quandoque5cunque 1491
Prüss1 cum 1536. testam aperit, ut clementioris
aurae deliciis glorietur, sed6sed om.
1536. cancer insidias ei repentinas praetendit et lapidem
inter7in VBd. ejus
testas8testam VBd. projicit, ne
illas conjungere possit ; et sic ostreae carnes corrodit. Ostreum9ostrea
1536. siquidem10quidem 1536. in
siccum vel in sicco11Le
doublon in siccum vel in sicco, qu’on ne
peut pas traduire, résulte peut-être de l’insertion dans le texte
de Vincent de Beauvais d’une note marginale, indiquant une
hésitation de lecture sur la désinence casuelle. jacens,
jam, ut in domo, conchas12post conchas add. tenet
1536. tempore13ante tempore hab. in VBd. accessionis14successionis VBd. maris aperit15aperit del.
1536..
[2] [•] VB 17, 76, 3Isidore. [•] Ambr. hex. 5, 11, 33L’huître contient une perle2Voir Plin. nat. 9, 105-124, pour une
longue description des perles et de l’usage qu’en faisaient les
Romains. d’un très grand prix, qui s’y est fixée
naturellement et s’y est formée grâce à l’eau de mer ; on en
trouve difficilement même chez les rois. Et pourtant, comme elle
se rencontre sur les rivages comme une chose de peu de valeur, les
gens du peuple la ramassent parmi les rochers et les
écueils.
[2] [•] VB 17, 76, 3Isidorus16La source n’est pas Isidore de
Séville, mais Ambroise (Ambr. hex.
5, 11, 33). Le fragment qui apparaît sous le marqueur Isidore
dans le texte de Vincent de Beauvais est deux fois plus long
que celui présenté par l’Hortus
sanitatis. Vincent de Beauvais a recopié fidèlement Isid. orig. 12, 6, 52, à propos de
l’ostrea, mais a préféré aux
informations données par ce dernier sur la margarita (Isid.
orig. 12, 6, 49 : Concarum multa genera
sunt ; inter quas et margaritiferae, quae oceloe dicuntur, in
quarum carne pretiosus calculus solidatur. De quibus tradunt
hi qui de animantium scripsere naturis quod nocturno tempore
litora appetunt, et ex caelesti rore margaritum concipiunt ;
unde et oceloe nominantur) celles que lui fournissait
Ambroise, dont il ne donne cependant pas le nom. L’auteur du
De piscibus n’a conservé que cette
dernière partie du fragment de citation, l’attribuant ainsi à
Isidore de Séville comme son modèle. . [•] Ambr. hex. 5, 11, 33
— Spectemus […] unde etiam
ostreis pretiosissimam margaritam natura infixerit, quomodo eam
maris aqua in tam molli carne solidaverit. Quae difficile apud
reges inveniuntur, ea in littoribus quasi vilia iacent vulgo, et
in saxis asperis et cautibus colliguntur.Est
autem in ostrea pretiosissima margarita naturaliter infixa, quae
maris aqua in ea solidatur. Quae etiam difficile apud reges
invenitur ; et, in litoribus quasi vilis jacens, a vulgo saxis
asperis et cautibus17cauteribus 1491 Prüss1. colligitur.
[3] [•] VB 17, 76, 5Pline, livre 9. [•] Plin. nat. 9,
143On doit reconnaître que les animaux
enfermés dans une coquille de pierre, comme les huîtres, sont dépourvus d’intelligence. [•] Plin. nat. 9, 160Celles-ci naissent de la vase en putréfaction, de l’écume
autour des vaisseaux longtemps stationnaires, autour des pieux
fichés dans la mer et autour des morceaux de bois. On a récemment
découvert dans les parcs qu’elles épanchent un liquide prolifique
semblable à du lait.
[3] [•] VB 17, 76, 5Plinius libro IX. [•] Plin. nat. 9, 143
— Quo magis
miror quosdam existimasse aquatilibus nullum inesse sensum.Silicea testa inclusis fatendum est nullum inesse
sensum, ut ostreis18Cette phrase est à nouveau citée pour la
description de la pinna, ch. 70, 1..
[•] Plin. nat. 9, 160
— […] quae
uero siliceo tegmine operiuntur, ut ostrea, putrescente limo aut
spuma circa nauigia diutius stantia defixosque palos et lignum
maxime. Nuper conpertum in ostreariis umorem iis fetificum lactis
modo effluere.Putrescente limo proveniunt ac
spuma circa navigia diutius stantia19stante VBd. defixosque palos et ligna. Nuper
compertum20post compertum add. est
1536. in ostrearia21ostreariia 1491 ostreariis VB. humorem22post humorem hab. his VB.
fetificum effluere in modum lactis23Pline emprunte ses informations à
Aristote : Arist. HA 547 b 18-20 ; Arist. GA 763 a 26-30..
Propriétés et
indications
Operationes
[4] [•] VB 17, 77, 1A. [•] Plin.
nat. 32, 59Les huîtres sont particulièrement efficaces contre le venin
du lièvre de mer, et la palme leur est attribuée sur les
tables des riches. [•] Plin.
nat. 32, 64Elles rétablissent
l’estomac, guérissent le dégoût des aliments.
[4] [•] VB 17, 77, 1A.24Le compilateur de l’Hortus sanitatis a fragmenté en plusieurs
médications les extraits de Pline réunis par Vincent de
Beauvais. [•] Plin. nat. 32, 59
— Et ostrea
aduersantur isdem [sc. uenenis leporis
marini], nec potest uideri satis dictum
esse de iis, cum palma mensarum diu iam tribuatur illis.Ostreae peculiariter25peculariter 1491 Prüss1 1536 specialiter VBd. contra venena leporis marini adversantur, eisque mensarum divitum
palma tribuitur. [•] Plin. nat. 32, 64
— […] stomachum unice reficiunt, fastidiis medentur
[…].Stomachum26post stomachum hab. unice VB.
reficiunt, fastidiis medentur.
[5] [•] VB 17, 77, 1B. [•] Plin. nat. 32, 64Et le luxe introduit ce raffinement de les frapper à la
neige, en combinant le sommet des montagnes et le fond de la
mer.
[5] [•] VB 17, 77, 1B. [•] Plin. nat. 32, 64
— […] addiditque luxuria
frigus obrutis niue, summa montium et maris ima miscens.Additque27L’apparat de De Saint-Denis 1966a à Plin. nat. 32, 64 fait
état des variantes : addiditque B additque VRE. luxuria28luxuria correximus ex Plin. : luxuriam 1491 Prüss1 1536 VB. frigus
obrutis29obruens 1536. nive, summa montium
et maris ima miscens.
[6] [•] VB 17, 77, 1C. [•] Plin. nat. 32, 64Elles relâchent doucement le ventre et, cuites avec du vin
miellé, elles guérissent le ténesme, s’il est sans
ulcération.
[6] [•] VB 17, 77, 1C. [•] Plin. nat. 32, 64
— Emolliunt aluum
leniter, eademque cocta cum mulso tenesmo, qui sine exulceratione
sit, liberant.Alvum leniter emolliunt,
coctaque30L’auteur de
l’Hortus sanitatis, recopiant Vincent de
Beauvais, utilise alternativement les termes ostreum, i, n., et ostrea, ae, f. Isidore
de Séville emploie le féminin, mais Pline (cité ici dans les operationes) le neutre, de sorte que la forme
ostreae de l’operatio A est une erreur de citation aux
dépens d’ostrea, tandis que le neutre
réapparaît dans les operationes C et E par
l’intermédiaire des participes coctaque,
cocta et clausa. mulso tenesmo31tenesmo correximus ex Plin. : tenasmo 1491 Prüss1 1536 VB. qui sine exulceratione sit liberant.
[7] [•] VB 17, 77, 1D. [•] Plin. nat. 32, 64Elles détergent aussi les ulcérations de la
vessie.
[7] [•] VB 17, 77, 1D. [•] Plin. nat. 32, 64
— Vesicarum ulcera quoque
repurgant.Vesicarum etiam ulcera
repurgant.
[8] [•] VB 17, 77, 1E. [•] Plin. nat. 32, 64Cuites dans leurs écailles, toutes fermées comme elles se
sont présentées, elles sont merveilleusement bonnes pour les
catarrhes. La cendre de leurs coquilles, additionnée de miel,
apaise la luette et les amygdales.
[8] [•] VB 17, 77, 1E. [•] Plin. nat. 32, 64
— Cocta in conchis suis,
uti clusa inuenerint, mire destillationibus prosunt. Testae
ostreorum cinis uuam sedat et tonsillas admixto melle.Cocta vero in conchis suis, sicuti venerint32L’apparat de De Saint-Denis
1966a à Plin.
nat. 32, 64 fait état des variantes : inuenerint B uenerint
cett. Nous avons traduit venerint, présent
dans l’Hortus sanitatis et le Speculum naturale ; la leçon inuenerint que De Saint-Denis a tirée de B
(codex Bambergensis : Staatsbibliothek Bamberg Ms.Class.42) paraît
cependant meilleure pour le sens., clausa33L’apparat de De
Saint-Denis 1966a à Plin. nat. 32, 64 fait état des
variantes : clusa BVR clausa B1d., mirae
distillationibus prosunt. Horum34harum 1536 VBd. testae cinis uvam sedat et
tonsillas35consillas 1491 Prüss1.
admixto melle.
[9] [•] VB 17, 77, 2F. Aristote. [•] Arist. ? Il existe un
poisson du genre de l’huître, c’est-à-dire pourvu d’une coquille dure, qui
nage et rampe avec la queue3Serait-ce le karabo, la
langouste ? Aristote (Arist. HA 487 b 14-16 ou Arist. HA 525
b 26 MS ou Arist. PA 681 a 17) distingue
les animaux qui ne peuvent se mouvoir, comme les huîtres, de ceux
qui nagent, comme les langoustes..
[9] [•] VB 17, 77, 2F. Aristoteles36Vincent de Beauvais a cité, dans une
formulation identique, ce passage à la fois au chapitre 77 de medicinis ex ostrea et au chapitre 15
consacré à la motricité des poissons, de
vario motu piscium ; dans les deux cas, le texte est mis
sous l’autorité d’Aristote. Nous n’avons pas pu cependant
repérer ce fragment.. [•] Arist. ? Est autem piscis
de genere ostreae, id est testae durae, qui cauda natat et
repit.
[10] [•] VB 17, 77, 3G. Dioscoride. [•] Diosc. 481 GVLes huîtres porphyrae, dont on tire
la pourpre, sont des coquillages qui, une fois consumés, ont un pouvoir
asséchant ; et leurs <coquilles> ont un pouvoir semblable à
celui des autres coquillages.
[10] [•] VB 17, 77, 3G. Dioscorides37Le compilateur a distingué deux operationes dans la citation de Dioscoride
trouvée chez Vincent de Beauvais.. [•] Diosc. 481 GV
— Ostree porfire, unde
purpurea tingitur, coclee sunt que uste desiccative sunt virtutis,
quibus ceterarum coclearum teste similes sunt virtute.Ostreae porphirae38porphyrae VBd., unde purpura tingitur, cochleae sunt quae ustae desiccativae virtutis sunt ;
quibus et ceterarum cochlearum <testae39testae addidimus ex Diosc.40L’omission de
testae dans le texte de Vincent de Beauvais
rend la phrase incompréhensible. Nous avons restitué le substantif
d’après Dioscoride.> virtute sunt similes.
[11] [•] VB 17, 77, 3H. [•] Diosc. 481 GVEn
effet, moi aussi, je m’en suis servi pour des plaies qui
suppuraient depuis longtemps, cicatrisaient mal et qui étaient
creusées et très profondes ; j’ai appliqué les coquilles après les
avoir consumées, avec de la vieille graisse Nota HSet du
beurre frais4L’Hortus sanitatis a ajouté à sa source et butyro novo, dont ne font état ni Vincent de
Beauvais ni Dioscoride. Plin. nat. 28 cite de très
nombreuses utilisations du beurre, notamment en application sur
les ulcères : voir les paragraphes 160, 165, 190, 216,
etc..
[11] [•] VB 17, 77, 3H. [•] Diosc. 481 GV
— Nam ego
usus sum eis ad reumatica et diuturna et que difficile incarnantur
vulnera et cava et nimis profunda quas ustas apposui extrinsecus
cum adipe veteri et in ipso sinu hiis simile est quod carnem
nutrit.Nam et ego eis usus sum in
reumatica41rematica Prüss1 rheumatica VBd. et diuturna et
quae difficile concarnantur vulnera, et cava et nimis42nimia VBd. profunda ; quas ustas apposui cum
adipe veteri compil.et butyro novo43et butyro novo non hab.
VB..
~
1Sur l’ostrea (ou ostreum, i, n.),
« l’huître », voir De Saint-Denis 1947, 79-80, et D’Arcy Thompson
1947, 190-192. Kitchell & Resnick 1999, 1694, n. 241, ajoutent
qu’ostrea a aussi le sens général de
« coquillage ». L’huître dite plate ou européenne, que l’on trouve
communément en Méditerranée, dans la Manche, l’Atlantique et la mer
du Nord est l’Ostrea edulis Linné, 1758,
« l’huître comestible ».
2Voir Plin. nat. 9, 105-124, pour une
longue description des perles et de l’usage qu’en faisaient les
Romains.
3Serait-ce le karabo, la
langouste ? Aristote (Arist. HA 487 b 14-16 ou Arist. HA 525
b 26 MS ou Arist. PA 681 a 17) distingue
les animaux qui ne peuvent se mouvoir, comme les huîtres, de ceux
qui nagent, comme les langoustes.
4L’Hortus sanitatis a ajouté à sa source et butyro novo, dont ne font état ni Vincent de
Beauvais ni Dioscoride. Plin. nat. 28 cite de très
nombreuses utilisations du beurre, notamment en application sur
les ulcères : voir les paragraphes 160, 165, 190, 216,
etc.
~
1caput 65 1536.
2La source n’est pas
Thomas de Cantimpré, mais AN 36. Voir encore son De laudibus divinae sapientiae, 477-484. On
trouve cependant les mêmes informations sur le crabe et
l’huître chez Thomas de Cantimpré (TC 7, 59, 1-5), et Isidore
de Séville (Isid. orig. 12, 6,
51-52), tandis que Pline (Plin.
nat. 9, 90) attribue la ruse au poulpe (polypus) et à des coquillages (conchae) ; il est repris ensuite par Thomas
de Cantimpré (TC 6, 43, 15-21). Nous n’avons pas trouvé, dans
les sources habituellement utilisées par Vincent de Beauvais,
la matière de la deuxième phrase du paragraphe (ostreum […] aperit).
Cependant celle-ci a pu avoir été écrite d’après l’anecdote
racontée par AN 36, au sujet de ce que l’auteur intitule « le
succès d’une huître » : un oiseau marin avait pris l’habitude
d’annoncer de son cri le flux et le reflux de la mer (accessum maris sive refluxum), si bien
qu’un troupeau de moutons savait quand il devait se réfugier
sur un lieu élevé. Mais il arriva que l’oiseau voulut se
repaître d’une huître qui avait ouvert ses valves (testas reserans juxta litus) : celle-ci se
referma (testas claudens) et lui prit
le bec, causant ainsi la noyade du troupeau de
moutons.
3ostrea
1536.
4D’après Ambr. hex. 5,
8, 22, F : Itaque quia omnia genera delectatione
mulcentur, explorat si quando ostreum in remotis locis ab omni
uento contra solis radios diptycum illud suum aperiat et reseret
claustra testarum, ut libero aere uisceris sui uoluptatem quandam
capiat, et tunc clanculo calculum inmittens inpedit conclusionem
ostrei ac sic aperta claustra repperiens tuto inserit chelas
uisceraque interna depascitur. Voir aussi Bas. hex. 153 B : « Lorsqu’il [le crabe]
voit, dans les parages abrités du vent, [une huître] se chauffer
avec volupté, et ouvrir ses écailles aux rayons du soleil, alors
il jette furtivement un caillou, empêche l’huître de se fermer, et
se trouve obtenir par la ruse ce qui aurait mis sa force en
défaut » (Giet 1950, 403-405).
5cunque 1491
Prüss1 cum 1536.
6sed om.
1536.
7in VBd.
8testam VBd.
9ostrea
1536.
10quidem 1536.
11Le
doublon in siccum vel in sicco, qu’on ne
peut pas traduire, résulte peut-être de l’insertion dans le texte
de Vincent de Beauvais d’une note marginale, indiquant une
hésitation de lecture sur la désinence casuelle.
12post conchas add. tenet
1536.
13ante tempore hab. in VBd.
14successionis VBd.
15aperit del.
1536.
16La source n’est pas Isidore de
Séville, mais Ambroise (Ambr. hex.
5, 11, 33). Le fragment qui apparaît sous le marqueur Isidore
dans le texte de Vincent de Beauvais est deux fois plus long
que celui présenté par l’Hortus
sanitatis. Vincent de Beauvais a recopié fidèlement Isid. orig. 12, 6, 52, à propos de
l’ostrea, mais a préféré aux
informations données par ce dernier sur la margarita (Isid.
orig. 12, 6, 49 : Concarum multa genera
sunt ; inter quas et margaritiferae, quae oceloe dicuntur, in
quarum carne pretiosus calculus solidatur. De quibus tradunt
hi qui de animantium scripsere naturis quod nocturno tempore
litora appetunt, et ex caelesti rore margaritum concipiunt ;
unde et oceloe nominantur) celles que lui fournissait
Ambroise, dont il ne donne cependant pas le nom. L’auteur du
De piscibus n’a conservé que cette
dernière partie du fragment de citation, l’attribuant ainsi à
Isidore de Séville comme son modèle.
17cauteribus 1491 Prüss1.
18Cette phrase est à nouveau citée pour la
description de la pinna, ch. 70, 1.
19stante VBd.
20post compertum add. est
1536.
21ostreariia 1491 ostreariis VB.
22post humorem hab. his VB.
23Pline emprunte ses informations à
Aristote : Arist. HA 547 b 18-20 ; Arist. GA 763 a 26-30.
24Le compilateur de l’Hortus sanitatis a fragmenté en plusieurs
médications les extraits de Pline réunis par Vincent de
Beauvais.
25peculariter 1491 Prüss1 1536 specialiter VBd.
26post stomachum hab. unice VB.
27L’apparat de De Saint-Denis 1966a à Plin. nat. 32, 64 fait
état des variantes : addiditque B additque VRE.
28luxuria correximus ex Plin. : luxuriam 1491 Prüss1 1536 VB.
29obruens 1536.
30L’auteur de
l’Hortus sanitatis, recopiant Vincent de
Beauvais, utilise alternativement les termes ostreum, i, n., et ostrea, ae, f. Isidore
de Séville emploie le féminin, mais Pline (cité ici dans les operationes) le neutre, de sorte que la forme
ostreae de l’operatio A est une erreur de citation aux
dépens d’ostrea, tandis que le neutre
réapparaît dans les operationes C et E par
l’intermédiaire des participes coctaque,
cocta et clausa.
31tenesmo correximus ex Plin. : tenasmo 1491 Prüss1 1536 VB.
32L’apparat de De Saint-Denis
1966a à Plin.
nat. 32, 64 fait état des variantes : inuenerint B uenerint
cett. Nous avons traduit venerint, présent
dans l’Hortus sanitatis et le Speculum naturale ; la leçon inuenerint que De Saint-Denis a tirée de B
(codex Bambergensis : Staatsbibliothek Bamberg Ms.Class.42) paraît
cependant meilleure pour le sens.
33L’apparat de De
Saint-Denis 1966a à Plin. nat. 32, 64 fait état des
variantes : clusa BVR clausa B1d.
34harum 1536 VBd.
35consillas 1491 Prüss1.
36Vincent de Beauvais a cité, dans une
formulation identique, ce passage à la fois au chapitre 77 de medicinis ex ostrea et au chapitre 15
consacré à la motricité des poissons, de
vario motu piscium ; dans les deux cas, le texte est mis
sous l’autorité d’Aristote. Nous n’avons pas pu cependant
repérer ce fragment.
37Le compilateur a distingué deux operationes dans la citation de Dioscoride
trouvée chez Vincent de Beauvais.
38porphyrae VBd.
39testae addidimus ex Diosc.
40L’omission de
testae dans le texte de Vincent de Beauvais
rend la phrase incompréhensible. Nous avons restitué le substantif
d’après Dioscoride.
41rematica Prüss1 rheumatica VBd.
42nimia VBd.
43et butyro novo non hab.
VB.