Chapitre 44
Capitulum XLIIII
Icinus marinus [« le hérisson de mer » : l’oursin1Il s’agit de l’oursin (Echinoidea Leske, 1778), dont les
piquants évoquent le hérisson.] [+][VB 17, 58 De icino marino [-]][+]
Icinus marinus1Notons que le chapitre Icinus
marinus ne figure pas dans l’édition de 1536. [+][VB 17,
58 De icino marino [-]][+]
Renvois internes : Icinus marinus : cf.
Ericius, ch. 29 ; Escinus, ch. 34 ; Ethenay vel
echyni, ch. 36.
Lieux parallèles : TC, De
echino (7, 31) ; De ericio (7,
33) ; AM, [Escynus] (24, 48 (31)) ;
[Ericius] (24, 50 (33)).
[1] [•] VB 17, 58, 1Isidore. [•] Isid. orig. 12, 6, 57L’icinus a tiré son nom de l’icinus terrestre, qu’on appelle communément ericius [hérisson]. Son test, dit-on, est hérissé de piquants
comme les châtaignes lorsqu’elles tombent des arbres, encore
enveloppées de leur bogue. Sa chair est tendre et semblable au
cinabre.
[1] [•] VB 17, 58, 1Isidorus. [•] Isid. orig. 12, 6, 57
— Echinus a
terrestre echino nomen traxit, quem uulgus iricium uocant ; cuius
testula duplex, spinis aculeata in modum castanearum, quando adhuc
coopertae de arboribus cadunt. Caro eius mollis et minio similis
†uris† tribus modis : ut testudo ac peloris et cochlea. Nam et
quod edimus et ubi caro inest utrumque dicitur peloris.Icinus2post icinus hab.
marinus VBd. ab
icino terrestri nomen traxit, quem vulgus ericium vocat. Cujus testula dicitur spinis aculeata in
modum castanearum3castaneorum VB.
quando adhuc opertae de arboribus cadunt. Caro ejus mollis et
minio similis.
[2] [•] VB 17, 58, 2L’auteur. [•] VB 17, 58, 2L’icinus est l’echinus,
dont on a parlé plus haut Nota HSdans la section
consacrée aux animaux, au chapitre 71. [•] VB 17, 58, 2Il
semble que ce soit le même animal que l’ethenay, bien qu’Isidore en parle séparément,
comme s’il s’agissait de deux animaux distincts2Isid. orig. 12, 6, 34 : Echenais, paruus et semipedalis pisciculus, nomen
sumpsit quod nauem adhaerendo retineat, « L’echenaïs, tout
petit poisson d’un demi pied, a dû son nom au fait qu’il s’attache
au navire et le retient » (André 1986, 200). Dans ce passage
d’Isidore de Séville, echenais désigne un
poisson, le rémora (Echeneis naucrates Linné, 1758).
Sur la confusion entre oursin et rémora, voir ch. 34, Escinus.. On l’appelle encore ericius ou iricius.
[2] [•] VB 17, 58, 2Actor. [•] VB 17, 58, 2Icinus ipse est echinus, de quo dictum est supra compil.in4in tractatu — LXXI non hab.
VB. tractatu De animalibus, capitulo LXXI5Le chapitre 71 est consacré
au hérisson. L’auteur de l’Hortus sanitatis
y indique que celui-ci possède trois noms : icinus, ericius (aussi
graphié ericinus) ou herinacius. Au même endroit du texte, Vincent
de Beauvais renvoie au chapitre 49 de son livre sur les poissons,
De echenei vel echino, c’est-à-dire le
rémora.. [•] VB 17, 58, 2Idem etiam videtur esse
ethenays6echeneis VBd ex Plin., licet
Isidorus de his agat separatim tamquam de duobus. Idem etiam
dicitur ericius vel7sive
VB. iricius.
Propriétés et
indications
[3] [•] VB 17, 58, 3A. D’après le Liber de natura
rerum. [•] TC 7, 33L’oursin est un poisson de mer, qui, à ce que dit
Aristote, a la tête et la bouche en bas et le point par où
s’évacuent les excréments en haut, contrairement à ce qui se passe
pour tous les autres animaux3Voir Ericius, ch. 29,
3..
[3] [•] VB 17, 58, 3A. Ex Libro de naturis rerum8Vincent de Beauvais
recopie à l’identique le texte de Thomas de
Cantimpré.. [•] TC 7, 33Ericius est piscis marinus, habens caput et os inferius,
ut ait Aristoteles, et exitum superfluitatum superius. Quod est
contra morem animalium ceterorum.
[4] [•] VB 17, 58, 3B. [•] TC 7, 33Il se sert
de ses piquants comme de pieds4Sur le déplacement à l’aide des piquants, on
trouve la même remarque dans Arist. HA
531 a 6-7 et Plin. nat. 9, 100 : Ex eodem genere sunt echini, quibus spinae pro
pedibus, « Au même genre appartiennent les oursins, qui ont
des piquants au lieu de pieds » (De Saint-Denis 1955, 69). Cette
observation est juste.. Ceux de dessus sont séparés et ceux
de dessous sont agglutinés5Arist. HA 531 a 3-7
MS : Et genus iricii est continuum in parte
inferiori ; in parte vero superiori, ubi sunt spine, est
separatum, et ipse utitur spinis loco pedum, « Et le genre de
l’oursin est continu dans sa partie inférieure ; mais dans sa
partie supérieure où sont les piquants, il est distinct et il
utilise ses piquants en guise de pieds » ; le terme genus est difficile à comprendre ; dans le
texte grec, en effet, ces remarques s’appliquent à la bouche
(στόμα) de l’oursin ou à son corps (σῶμα), les deux leçons étant
en concurrence. P. Louis traduit ainsi : « La bouche de l’oursin
d’un bout à l’autre est continue, mais en apparence sa surface
n’est pas continue » (Louis 1964, 135). Mais J. Bertier préfère :
« Du début à la fin le corps de l’oursin est continu mais en
surface il ne l’est pas » (Bertier 1994, 224). Thomas de
Cantimpré, suivi par Vincent de Beauvais et l’auteur de l’Hortus sanitatis, fait porter la remarque sur
les piquants, ce qui correspond à une observation exacte..
Tous les autres poissons s’en détournent parce qu’il est hérissé
de piquants, ce qui le leur rend difficile à attraper.
[4] [•] VB 17, 58, 3B. [•] TC 7, 33Utitur
autem spinis loco pedum. Ejus anteriora separata sunt, et
inferiora continua. Horrori est ceteris piscibus, quia spinis
hispidus ; unde non de facili sit ulli piscium praeda.
[5] [•] VB 17, 58, 3C. [•] TC 7, 33Selon
Pline, ses chairs sont rouges comme le cinabre6Voir Ericius, ch. 29, 3..
[5] [•] VB 17, 58, 3C. [•] TC 7, 33Carnes
ejus vehementer rubeae sunt, colore9colore om. Prüss1 1536. minio similes, ut dicit
Plinius.
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1Il s’agit de l’oursin (Echinoidea Leske, 1778), dont les
piquants évoquent le hérisson.
2Isid. orig. 12, 6, 34 : Echenais, paruus et semipedalis pisciculus, nomen
sumpsit quod nauem adhaerendo retineat, « L’echenaïs, tout
petit poisson d’un demi pied, a dû son nom au fait qu’il s’attache
au navire et le retient » (André 1986, 200). Dans ce passage
d’Isidore de Séville, echenais désigne un
poisson, le rémora (Echeneis naucrates Linné, 1758).
Sur la confusion entre oursin et rémora, voir ch. 34, Escinus.
3Voir Ericius, ch. 29,
3.
4Sur le déplacement à l’aide des piquants, on
trouve la même remarque dans Arist. HA
531 a 6-7 et Plin. nat. 9, 100 : Ex eodem genere sunt echini, quibus spinae pro
pedibus, « Au même genre appartiennent les oursins, qui ont
des piquants au lieu de pieds » (De Saint-Denis 1955, 69). Cette
observation est juste.
5Arist. HA 531 a 3-7
MS : Et genus iricii est continuum in parte
inferiori ; in parte vero superiori, ubi sunt spine, est
separatum, et ipse utitur spinis loco pedum, « Et le genre de
l’oursin est continu dans sa partie inférieure ; mais dans sa
partie supérieure où sont les piquants, il est distinct et il
utilise ses piquants en guise de pieds » ; le terme genus est difficile à comprendre ; dans le
texte grec, en effet, ces remarques s’appliquent à la bouche
(στόμα) de l’oursin ou à son corps (σῶμα), les deux leçons étant
en concurrence. P. Louis traduit ainsi : « La bouche de l’oursin
d’un bout à l’autre est continue, mais en apparence sa surface
n’est pas continue » (Louis 1964, 135). Mais J. Bertier préfère :
« Du début à la fin le corps de l’oursin est continu mais en
surface il ne l’est pas » (Bertier 1994, 224). Thomas de
Cantimpré, suivi par Vincent de Beauvais et l’auteur de l’Hortus sanitatis, fait porter la remarque sur
les piquants, ce qui correspond à une observation exacte.
6Voir Ericius, ch. 29, 3.
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1Notons que le chapitre Icinus
marinus ne figure pas dans l’édition de 1536.
2post icinus hab.
marinus VBd.
3castaneorum VB.
4in tractatu — LXXI non hab.
VB.
5Le chapitre 71 est consacré
au hérisson. L’auteur de l’Hortus sanitatis
y indique que celui-ci possède trois noms : icinus, ericius (aussi
graphié ericinus) ou herinacius. Au même endroit du texte, Vincent
de Beauvais renvoie au chapitre 49 de son livre sur les poissons,
De echenei vel echino, c’est-à-dire le
rémora.
6echeneis VBd ex Plin.
7sive
VB.
8Vincent de Beauvais
recopie à l’identique le texte de Thomas de
Cantimpré.
9colore om. Prüss1 1536.