Chapitre 58
Capitulum LVIII1caput 57 1536.
Murix [le murex1Le Murex Linné, 1758, genre de la
famille des Muricidae, de même que la Purpura Bruguière, 1789, embrasse
plusieurs espèces. André 1986, 212, n. 406, cite en particulier le
Murex trunculatus Linné, 1758, et
le Murex Brandaris Linné, 1758. C’est
cette dernière variété, dont la coquille présente des aspérités
pointues, qui serait décrite par Isidore de Séville, repris dans le
chapitre de l’Hortus sanitatis. D’Arcy
Thompson 1947, 210 ajoute que les Anciens l’ont élevée pour obtenir
la pourpre (voir Hayward et al. 1998, 200).
Voir aussi De Saint-Denis 1947, 71-72, sur la distinction faite par
Pline et ses successeurs entre le murex et la
purpura (du grec πορφύρα,
« murex »).] [+][VB 17, 73 De murice [-]][+]
Murix2murex 1536. [+][VB 17, 73 De murice [-]][+]
Renvois internes : Murix : cf. Barchora, ch. 12 ; Karkora, ch. 45 ; Purpura, ch. 74.
Lieux parallèles : TC, De
muricibus (7, 54) ; AM, [Murices] (24, 80
(44)).
[1] [•] VB 17, 73, 1Isidore. [•] Isid. orig. 12, 6, 50Le murex est un coquillage marin, qui tire son nom de ses piquants et de
ses aspérités. On l’appelle encore d’un autre nom, conchylium, parce que, découpé tout autour au
couteau, il rend des larmes de couleur pourpre, avec quoi on
obtient la pourpre ; et, si on l’appelle ostrum, c’est qu’on tire ce colorant du liquide
contenu dans la coquille. [•] TC 7, 54, 5-7 En outre, Mucien
rapporte que le murex est l’echineus2La comparaison faite par Thomas
de Cantimpré entre le murex (et non la murena) et l’echinus,
autrement appelé echineis, vient de Pline
(Plin.
nat. 9, 80). Cet echineis est le rémora,
qui, selon la légende, s’accroche aux navires et les retarde ;
voir Escinus, ch. 34. Or, c’est
immédiatement après la mention de l’echineis que Pline (Plin. nat. 9, 80) décrit le murex, au sujet duquel il se réfère
effectivement à Mucien (cité infra, ch. 58,
2). De cette comparaison entre le murex et
le rémora, capables tous deux de retarder les navires, Vincent de
Beauvais a tiré une identité totale, qu’il attribue en outre à
Mucien..
[1] [•] VB 17, 73, 1Isidorus. [•] Isid. orig. 12, 6, 50
— Murix
coclea est maris, dicta ab acumine et asperitate, quae alio nomine
concilium nominatur, propter quod circumcisa ferro lacrimas
purpurei coloris emittat, ex quibus purpura tingitur ; et inde
ostrum appellatum quod haec tinctura ex testae humore
elicitur.Murix3murex 1536 VBd. est
cochlea maris ab acumine et asperitate dicta4Sur l’étymologie du
murex et sur les autres noms qui sont cités ici (conchilium et ostrum),
voir André 1986, 212, n. 406-407.. Quae alio nomine conchilium5conchiliam Prüss1 conchylium VBd.6Le nom latin conchylium est un emprunt au grec κογχύλιον,
« coquillage, pourpre ». dicitur, eo quod circumcisa7circumscisa VBd. ferro lacrimas
purpurei coloris emittat, ex quibus purpura tingitur8tinguintur VB2. ; et inde
ostrum9Le
latin ostrum a été formé à côté d’ostreum, à partir du grec ὄστρεον, avec le sens
spécialisé de « pourpre » (voir Ernout & Meillet 1967, s. v. ostreum). appellatum est, quod
haec tinctura ex humore testae elicitur. [•] TC 7, 54, 5-7
— Mucianus
auctor est, referente Plinio, quod †murenis inherentibus navi
ipsam ventis plenam – sicut de echino dictum est – stetisse navem
portantem Periandro regi, ut castrarentur, nobiles
pueri.Mutianus10murianus 1491 Prüss1. autem tradit muricem echineum11Isidore de Séville n’est pas la source de
la dernière phrase de ce paragraphe : Vincent de Beauvais,
reprenant intégralement la notice de Thomas de Cantimpré sur le
murex, l’a placée sous l’autorité de Pline (voir 58, 2), à
l’exception d’une phrase qu’il a totalement remaniée et altérée,
pour donner à lire cette information conservée par l’auteur de
l’Hortus sanitatis à l’endroit choisi par
son modèle..
[2] [•] VB 17, 73, 2Pline, livre 9. [•] TC 7, 54Les murex sont des coquillages de mer qui restent cachés pendant trente
jours au lever du Chien3Le
terme latin canis désigne la constellation
du Grand Chien. et sortent à une époque déterminée. Ils
ont, au milieu du gosier, un liquide précieux, utile pour teindre
les étoffes, mais on ne trouve cette couleur que dans une seule
veine blanche, tandis que le reste du corps n’en produit pas. En
outre, on n’en extrait la couleur que lorsqu’ils sont vivants, car
en mourant ils perdent leur suc en même temps que la vie. Leur
ouverture n’est ni sphérique ni ronde, et leur bec ne forme pas de
saillies anguleuses, mais, il se ferme, à la manière d’un
coquillage, sur l’un et l’autre côté.
[2] [•] VB 17, 73, 2Plinius libro IX12Vincent de Beauvais ne s’est pas servi
directement du texte de Pline mais de la notice de Thomas de
Cantimpré. Celui-ci avait remanié les informations recueillies
chez Pline de manière à former deux paragraphes, l’un sur le
murex, l’autre sur la purpura (TC 7, 54 et TC 7, 60). Vincent de
Beauvais a recopié presque à l’identique le paragraphe
intitulé De muricibus mais en
supprimant l’information attribuée à Mucianus (TC 7, 54, 5-7),
comme indiqué en 58, 1, et en y ajoutant deux détails (tricenis diebus et in
mediisfaucibus), qui, chez Thomas
de Cantimpré, figurent dans le chapitre consacré à la purpura. En compilant les données, Vincent
de Beauvais a donc réuni des éléments tout en maintenant la
distinction entre les deux animaux. Le début de la notice de
Thomas de Cantimpré est emprunté à Plin. nat. 9, 125-126 : Purpurae uiuunt annis plurimum septenis. Latent
sicut murices circa canis ortum tricenis diebus. Congregantur
uerno tempore mutuoque attritu lentorem cuiusdam cerae
saliuant. Simili modo et murices, sed purpurae florem illum
tinguendis expetitum uestibus in mediis habent faucibus.
Liquoris hic minimi est candida uena, unde pretiosus ille
bibitur nigrantis rosae colore sublucens ; reliquom corpus
sterile. Viuas capere contendunt, quia cum uita sucum eum
euomunt (voir Arist. HA 547 a
14-27 ; Arist. HA 599 a 16-18). La
fin de la notice de Thomas de Cantimpré reprend Plin.
nat. 9, 80 : Mucianus muricem esse latiorem
purpura, neque aspero neque rotundo ore neque in angulos
prodeunte rostro, sed simplici concha, utroque latere sese
colligente. Deux erreurs ont été commises au cours de la
transmission du texte de Pline par Thomas de Cantimpré (TC 7,
54, 7-9) : Non habet spericum os neque
rotundum neque in angulos prodeunte rostro, sed sicut concha
utroque latere clauditur. Elles concernent asperum, transformé en spericum, de sorte que les deux adjectifs
spericum neque rotundum sont
redondants, l’autre simplici concha […]
colligente, dont la mésinterprétation a
laissé croire que le murex était un bivalve.. [•] TC 7, 54Murices conchae marinae sunt, quae latent circa canis ortum
tricenis13tricentis Prüss1. diebus et
statuto tempore exeunt. Pretiosum liquorem14liquorum 1536.
tingendis vestibus in mediis faucibus habent utilem, sed is color
in sola vena candida reperitur, reliquum vero corpus sterile est.
Vivis quoque tantum hic color exprimitur,[Prüss1/vue 29] quia morientes cum [1491/vue 35] vita succum evomunt. Non habent
sphaericum15spericum 1491 Prüss1 VB2 phericum 1536. os neque rotundum nec16ne 1491 Prüss1 1536. in angulos prodeunte rostro,
sed17se 1536. ad conchae modum utroque latere clauditur.
[3] [•] VB 17, 73, 3Le même dans le même livre. [•] Plin. nat. 9,
160Les animaux de mer qui ont une coquille
dure, comme les murex ou les pourpres, naissent d’une salive visqueuse – de même que
les moustiques de l’eau qui croupit – et de l’écume marine
qui se met à fermenter après avoir reçu la pluie. [•] Plin. nat. 9, 164Et ils pondent au printemps.
[3] [•] VB 17, 73, 3Idem in eodem. [•] Plin. nat. 9, 160
— […] quae
durioris testae sunt, ut murices, purpurae, saliuari lentore,
sicut acescente umore culices ; apua spuma maris incalescente, cum
admissus est imber.Animalia marina quae sunt
durae testae, ut murices aut purpurae, salivario18salviario 1491 Prüss1 1536.19L’apparat de De Saint-Denis 1955 à Plin. nat. 9, 160 fait
état des variantes : saliuario uett. -riae codd. lentore20lentore correximus ex Plin. :
lentiore 1491 Prüss1 1536
VB.21Vérard traduit « proviennent de humeur
salubre », comme s’il avait lu salutario
lentore. proveniunt, sicut acescente22a crescente 1491 Prüss1 1536.23L’apparat de De
Saint-Denis 1955 à Plin. nat. 9, 160 fait état des
variantes : acescente E ares- xlnV acres- RFa
accres- dT. humore24L’expression a crescente humore pourrait signifier « d’une
eau qui monte », ce qui n’a aucun sens ici. culices, atque spuma maris incalescente cum admissus est
imber. [•] Plin. nat. 9, 164
— Purpurae,
murices eiusdemque generis uere pariunt.Et hae
pariunt in vere.
Propriétés et
indications
Operationes
[4] [•] VB 17, 73, 4A. Pline, livre 32. [•] Plin. nat. 32,
68On applique utilement sur les ulcères de la
tête la cendre de la coquille des murex mélangée à du miel.
[4] [•] VB 17, 73, 4A. Plinius25idem in VB.
libro XXXII. [•] Plin. nat. 32, 68
— Capitis
ulceribus muricum uel purpurarum testae cinis cum melle utiliter
inlinitur.Muricum testae cinis utiliter cum melle illinitur
ulceribus capitis.
[5] [•] VB 17, 73, 4B. [•] Plin.
nat. 32, 82Cette cendre fait aussi
un bon dentifrice. [•] Plin.
nat. 32, 84Et elle efface les
taches sur le visage de la femme, si on l’applique avec du miel ;
elle déride et déplisse la peau, si on l’applique pendant sept
jours, de manière à faire, le huitième jour, une fomentation avec
du blanc d’œuf.
[5] [•] VB 17, 73, 4B. [•] Plin. nat. 32, 82
— Nam
muricum cinis dentifricium est.Idem26Le statut d’idem est ambigu ici et dans le paragraphe
suivant. Est-ce l’anaphorique ou un marqueur de citation ?
quoque cinis bonum est dentifricium27dentrificium VBd.. [•] Plin. nat. 32, 84
— Muricum uel conchyliorum testae cinis maculas in
facie mulierum purgat cum melle inlitus cutemque erugat et
extendit septenis diebus inlitus ita, ut octauo candido ouorum
foueantur.Et maculas purgat28Voir aussi Plin. nat. 32, 98 :
Mituli quoque ut muricis cineres causticam uim habent et ad
lepras, lentigines, maculas. in facie mulieris29muliere 1491
mulierum VB. cum melle
illinitus30illitus VBd. cutemque31cutemque : et cutem quae VBd. erugat
extenditque32extendit VBd. septenis
diebus illitus, ita ut octavo candido33candida VBd. ovorum foveatur34foveat VBd..
[6] [•] VB 17, 73, 4C. [•] Plin.
nat. 32, 89Avec de l’huile, elle
est aussi utile contre les parotides et les scrofules. [•] Plin. nat. 32, 106Et elle combat les tumeurs4Sur le terme latin panus, i, m : tumeur,
voir Cancer, ch. 16, 7, note
philologique. dans les deux cas, qu’il faille éliminer
celles qui sont en voie de dissémination ou celles qui sont
mûres.
[6] [•] VB 17, 73, 4C. [•] Plin. nat. 32, 89
— […] utuntur […] muricum cinere ex
oleo ad parotidas strumasque.Idem ex oleo
valet ad parotidas35parotydas VBd. et strumas36Voir encore Plin. nat. 32, 78 : Parotides muricum testae cinere cum melle uel
conchyliorum ex mulso curantur.. [•] Plin. nat. 32, 106
— At echinorum testae
contusae et ex aqua inlitae incipientibus panis resistunt, muricum
uel purpurarum cinis utroque modo, siue discutere opus sit
incipientes siue concoctos emittere. Quidam ita componunt
medicamentum : cerae et turis drachmas XX, spumae argenti XXXX,
cineris muricum X, olei ueteris heminam.Pannisque resistit utroque modo, sive opus sit incipientes
discurrere37discutere VB. sive concoctos38coctos VBd. emittere39Notre traduction tente de rendre le texte des
éditions de l’Hortus sanitatis, qui ont
substitué discurrere au discutere de Pline et de Vincent de Beauvais.
Ailleurs, Pline (Plin. nat. 37, 5) fait encore
mention des taches qui s’étendent : maculae
discurrentes. On peut penser cependant que le lecteur de
l’Hortus sanitatis aura été gêné par la
structure de la phrase, comme en témoigne Vérard, dont la
traduction confirme la lecture discurrere,
tout en maintenant le parallélisme sive
incipientes discurrere sive concoctos emittere, ce qui nous a
semblé impossible ; et de fait le résultat est pour le moins
obscur : « cette cendre […] résiste contre les taches de la face
nommees pannus par l’une et l’autre manière ou qu’il soit
convenable et necessite de discourir et devant aller quant elles
commencent ou les expulser et remectes quant elles sont crees et
decuittes ». En revanche, si on corrige discurrere en discutere,
le texte est clair : « qu’il faille dissoudre les tumeurs
commençantes ou liquider les tumeurs mûres ». C’est d’ailleurs discutere qu’on trouve au chapitre 74 de l’Hortus sanitatis (Purpura), operatio
C..
[7] [•] VB 17, 73, 4D. Le même. [•] Plin. nat. 32,
127la cendre des murex avec de l’huile supprime les tumeurs. [•] Plin. nat. 32, 129Et la cendre de leurs coquilles, mêlée à du miel, est un
remède efficace pour les seins des femmes.
[7] [•] VB 17, 73, 4D. Item. [•] Plin. nat. 32, 127
— Muricum
cinis cum oleo tumores tollit.Muricum cinis cum oleo tumores tollit. [•] Plin. nat. 32, 129
— Mammas ipsas muricum uel
purpurae testarum cinis cum melle efficaciter sanat.Cinisque testarum earum cum40cum om. 1491 Prüss1. melle mammas mulierum efficaciter
sanat.
~
1Le Murex Linné, 1758, genre de la
famille des Muricidae, de même que la Purpura Bruguière, 1789, embrasse
plusieurs espèces. André 1986, 212, n. 406, cite en particulier le
Murex trunculatus Linné, 1758, et
le Murex Brandaris Linné, 1758. C’est
cette dernière variété, dont la coquille présente des aspérités
pointues, qui serait décrite par Isidore de Séville, repris dans le
chapitre de l’Hortus sanitatis. D’Arcy
Thompson 1947, 210 ajoute que les Anciens l’ont élevée pour obtenir
la pourpre (voir Hayward et al. 1998, 200).
Voir aussi De Saint-Denis 1947, 71-72, sur la distinction faite par
Pline et ses successeurs entre le murex et la
purpura (du grec πορφύρα,
« murex »).
2La comparaison faite par Thomas
de Cantimpré entre le murex (et non la murena) et l’echinus,
autrement appelé echineis, vient de Pline
(Plin.
nat. 9, 80). Cet echineis est le rémora,
qui, selon la légende, s’accroche aux navires et les retarde ;
voir Escinus, ch. 34. Or, c’est
immédiatement après la mention de l’echineis que Pline (Plin. nat. 9, 80) décrit le murex, au sujet duquel il se réfère
effectivement à Mucien (cité infra, ch. 58,
2). De cette comparaison entre le murex et
le rémora, capables tous deux de retarder les navires, Vincent de
Beauvais a tiré une identité totale, qu’il attribue en outre à
Mucien.
3Le
terme latin canis désigne la constellation
du Grand Chien.
4Sur le terme latin panus, i, m : tumeur,
voir Cancer, ch. 16, 7, note
philologique.
~
1caput 57 1536.
2murex 1536.
3murex 1536 VBd.
4Sur l’étymologie du
murex et sur les autres noms qui sont cités ici (conchilium et ostrum),
voir André 1986, 212, n. 406-407.
5conchiliam Prüss1 conchylium VBd.
6Le nom latin conchylium est un emprunt au grec κογχύλιον,
« coquillage, pourpre ».
7circumscisa VBd.
8tinguintur VB2.
9Le
latin ostrum a été formé à côté d’ostreum, à partir du grec ὄστρεον, avec le sens
spécialisé de « pourpre » (voir Ernout & Meillet 1967, s. v. ostreum).
10murianus 1491 Prüss1.
11Isidore de Séville n’est pas la source de
la dernière phrase de ce paragraphe : Vincent de Beauvais,
reprenant intégralement la notice de Thomas de Cantimpré sur le
murex, l’a placée sous l’autorité de Pline (voir 58, 2), à
l’exception d’une phrase qu’il a totalement remaniée et altérée,
pour donner à lire cette information conservée par l’auteur de
l’Hortus sanitatis à l’endroit choisi par
son modèle.
12Vincent de Beauvais ne s’est pas servi
directement du texte de Pline mais de la notice de Thomas de
Cantimpré. Celui-ci avait remanié les informations recueillies
chez Pline de manière à former deux paragraphes, l’un sur le
murex, l’autre sur la purpura (TC 7, 54 et TC 7, 60). Vincent de
Beauvais a recopié presque à l’identique le paragraphe
intitulé De muricibus mais en
supprimant l’information attribuée à Mucianus (TC 7, 54, 5-7),
comme indiqué en 58, 1, et en y ajoutant deux détails (tricenis diebus et in
mediisfaucibus), qui, chez Thomas
de Cantimpré, figurent dans le chapitre consacré à la purpura. En compilant les données, Vincent
de Beauvais a donc réuni des éléments tout en maintenant la
distinction entre les deux animaux. Le début de la notice de
Thomas de Cantimpré est emprunté à Plin. nat. 9, 125-126 : Purpurae uiuunt annis plurimum septenis. Latent
sicut murices circa canis ortum tricenis diebus. Congregantur
uerno tempore mutuoque attritu lentorem cuiusdam cerae
saliuant. Simili modo et murices, sed purpurae florem illum
tinguendis expetitum uestibus in mediis habent faucibus.
Liquoris hic minimi est candida uena, unde pretiosus ille
bibitur nigrantis rosae colore sublucens ; reliquom corpus
sterile. Viuas capere contendunt, quia cum uita sucum eum
euomunt (voir Arist. HA 547 a
14-27 ; Arist. HA 599 a 16-18). La
fin de la notice de Thomas de Cantimpré reprend Plin.
nat. 9, 80 : Mucianus muricem esse latiorem
purpura, neque aspero neque rotundo ore neque in angulos
prodeunte rostro, sed simplici concha, utroque latere sese
colligente. Deux erreurs ont été commises au cours de la
transmission du texte de Pline par Thomas de Cantimpré (TC 7,
54, 7-9) : Non habet spericum os neque
rotundum neque in angulos prodeunte rostro, sed sicut concha
utroque latere clauditur. Elles concernent asperum, transformé en spericum, de sorte que les deux adjectifs
spericum neque rotundum sont
redondants, l’autre simplici concha […]
colligente, dont la mésinterprétation a
laissé croire que le murex était un bivalve.
13tricentis Prüss1.
14liquorum 1536.
15spericum 1491 Prüss1 VB2 phericum 1536.
16ne 1491 Prüss1 1536.
17se 1536.
18salviario 1491 Prüss1 1536.
19L’apparat de De Saint-Denis 1955 à Plin. nat. 9, 160 fait
état des variantes : saliuario uett. -riae codd.
20lentore correximus ex Plin. :
lentiore 1491 Prüss1 1536
VB.
21Vérard traduit « proviennent de humeur
salubre », comme s’il avait lu salutario
lentore.
22a crescente 1491 Prüss1 1536.
23L’apparat de De
Saint-Denis 1955 à Plin. nat. 9, 160 fait état des
variantes : acescente E ares- xlnV acres- RFa
accres- dT.
24L’expression a crescente humore pourrait signifier « d’une
eau qui monte », ce qui n’a aucun sens ici.
25idem in VB.
26Le statut d’idem est ambigu ici et dans le paragraphe
suivant. Est-ce l’anaphorique ou un marqueur de citation ?
27dentrificium VBd.
28Voir aussi Plin. nat. 32, 98 :
Mituli quoque ut muricis cineres causticam uim habent et ad
lepras, lentigines, maculas.
29muliere 1491
mulierum VB.
30illitus VBd.
31cutemque : et cutem quae VBd.
32extendit VBd.
33candida VBd.
34foveat VBd.
35parotydas VBd.
36Voir encore Plin. nat. 32, 78 : Parotides muricum testae cinere cum melle uel
conchyliorum ex mulso curantur.
37discutere VB.
38coctos VBd.
39Notre traduction tente de rendre le texte des
éditions de l’Hortus sanitatis, qui ont
substitué discurrere au discutere de Pline et de Vincent de Beauvais.
Ailleurs, Pline (Plin. nat. 37, 5) fait encore
mention des taches qui s’étendent : maculae
discurrentes. On peut penser cependant que le lecteur de
l’Hortus sanitatis aura été gêné par la
structure de la phrase, comme en témoigne Vérard, dont la
traduction confirme la lecture discurrere,
tout en maintenant le parallélisme sive
incipientes discurrere sive concoctos emittere, ce qui nous a
semblé impossible ; et de fait le résultat est pour le moins
obscur : « cette cendre […] résiste contre les taches de la face
nommees pannus par l’une et l’autre manière ou qu’il soit
convenable et necessite de discourir et devant aller quant elles
commencent ou les expulser et remectes quant elles sont crees et
decuittes ». En revanche, si on corrige discurrere en discutere,
le texte est clair : « qu’il faille dissoudre les tumeurs
commençantes ou liquider les tumeurs mûres ». C’est d’ailleurs discutere qu’on trouve au chapitre 74 de l’Hortus sanitatis (Purpura), operatio
C.
40cum om. 1491 Prüss1.