Chapitre 67
Capitulum LXVII1caput 66 1536.
Pagrus [le pagre1Le pagrus (ou pager, ou encore phagrus
ou phager) est le pagre, du grec φάγρον,
dont le nom scientifique est Pagrus pagrus Linné, 1758 ou
Pagrus vulgaris Valenciennes,
1830, identifié par De Saint-Denis 1947, 80-81, et André 1986, 195,
n. 360. D’Arcy Thompson 1947, 273 reconnaît la confusion possible
avec le Dentex macrophthalmus Bloch, 1791,
bien que celui-ci soit beaucoup plus rouge (voir aussi André 1986,
195, n. 361). Et, de fait, la confusion apparaît dans l’Hortus sanitatis, le pagrus étant identifié au dentix.], pavus
[« le paon » : la girelle-paon2Le paon a donné son nom, par comparaison, à
plusieurs poissons. André 1986, 184, n. 327, mentionne le crénilabre
paon (Crenilabrus pavo Valenciennes,
1839) et la girelle-paon (Thalassoma pavo Linné, 1758) pour
leurs couleurs, et la blennie paon (Blennius pavo Risso, 1810) à cause
de sa nageoire dorsale. G. Prunus (communication personnelle)
propose d’y reconnaître la girelle-paon (Thalassoma pavo Linné, 1758) de la
famille des Labridae ; et nous avons retenu
cette identification aux dépens de celle de Kitchell & Resnick
1999, 1695, n. 254, qui y ont vu le poisson perroquet (Scarus cretensis Linné, 1758).
C’est aussi un poisson très coloré, mais de la famille des Scaridae. ?], pecten [le « peigne de mer »3Pecten Mullo, 1776 est le nom
scientifique d’un genre de la famille des Pectinidae Rafinesque, 1815.
Traduction du grec κτείς, il a été donné dans l’Antiquité à diverses
espèces de coquillages dont les valves portent des stries
comparables aux dents du peigne. Ainsi, la coquille Saint-Jacques
est le Pecten maximus Linné, 1758 ; on
peut citer encore la pèlerine, la lime : voir De Saint-Denis 1947,
83 ; D’Arcy Thompson 1947, 133. P. Louis, dans son édition
d’Aristote (voir ch. 67, 6), traduit κτείς par le terme
« pétoncle », qui vient en fait du latin pectunculus, « litt. le petit peigne ».
Cependant, dans l’Hortus sanitatis, la
description est complètement fantaisiste à cause de la confusion
totale – faite par Thomas de Cantimpré (TC 7, 63), et reprise par
Vincent de Beauvais (VB 17, 78) et Albert le Grand (AM 24, 94 (47) ;
voir Kitchell & Resnick 1999, 1695, n. 249) – entre le pecten et ce que Pline appelle l’unguis, la pholade (Pholas dactylus Linné,
1758).] et perca [la perche de rivière4La perca ici désignée est
la perche de rivière. Il s’agit donc de la Perca fluviatilis Linné, 1758, que
De Saint-Denis 1947, 84-85, et D’Arcy Thompson 1947, 195,
distinguent de la perche de mer (Perca scriba Linné,
1758).] [+][VB 17, 78 De pagro, pavo, pectine et
perca [-]][+]
[Prüss1/vue 33] Pagrus, pavus, pecten2pectine
1491 Prüss1 1536.
et perca [+][VB 17, 78 De pagro, pavo, pectine et perca [-]][+]
Renvois internes : Pagrus : cf. Dentrix, ch. 28.
Lieux parallèles : Pavus
dans TC, De pavone maris (7, 65) ; AM, [Pavo
maris] (24, 96 (48)).
Pecten dans TC, De
pectine (7, 63) ; AM, [Pecten] (24, 94
(47)).
[1] [•] VB
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Propriétés et indications
Operationes
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1Le pagrus (ou pager, ou encore phagrus ou phager) est le pagre, du grec φάγρον, dont le nom scientifique est Pagrus pagrus Linné, 1758 ou Pagrus vulgaris Valenciennes, 1830, identifié par De Saint-Denis 1947, 80-81, et André 1986, 195, n. 360. D’Arcy Thompson 1947, 273 reconnaît la confusion possible avec le Dentex macrophthalmus Bloch, 1791, bien que celui-ci soit beaucoup plus rouge (voir aussi André 1986, 195, n. 361). Et, de fait, la confusion apparaît dans l’Hortus sanitatis, le pagrus étant identifié au dentix.
2Le paon a donné son nom, par comparaison, à plusieurs poissons. André 1986, 184, n. 327, mentionne le crénilabre paon (Crenilabrus pavo Valenciennes, 1839) et la girelle-paon (Thalassoma pavo Linné, 1758) pour leurs couleurs, et la blennie paon (Blennius pavo Risso, 1810) à cause de sa nageoire dorsale. G. Prunus (communication personnelle) propose d’y reconnaître la girelle-paon (Thalassoma pavo Linné, 1758) de la famille des Labridae ; et nous avons retenu cette identification aux dépens de celle de Kitchell & Resnick 1999, 1695, n. 254, qui y ont vu le poisson perroquet (Scarus cretensis Linné, 1758). C’est aussi un poisson très coloré, mais de la famille des Scaridae.
3Pecten Mullo, 1776 est le nom scientifique d’un genre de la famille des Pectinidae Rafinesque, 1815. Traduction du grec κτείς, il a été donné dans l’Antiquité à diverses espèces de coquillages dont les valves portent des stries comparables aux dents du peigne. Ainsi, la coquille Saint-Jacques est le Pecten maximus Linné, 1758 ; on peut citer encore la pèlerine, la lime : voir De Saint-Denis 1947, 83 ; D’Arcy Thompson 1947, 133. P. Louis, dans son édition d’Aristote (voir ch. 67, 6), traduit κτείς par le terme « pétoncle », qui vient en fait du latin pectunculus, « litt. le petit peigne ». Cependant, dans l’Hortus sanitatis, la description est complètement fantaisiste à cause de la confusion totale – faite par Thomas de Cantimpré (TC 7, 63), et reprise par Vincent de Beauvais (VB 17, 78) et Albert le Grand (AM 24, 94 (47) ; voir Kitchell & Resnick 1999, 1695, n. 249) – entre le pecten et ce que Pline appelle l’unguis, la pholade (Pholas dactylus Linné, 1758).
4La perca ici désignée est la perche de rivière. Il s’agit donc de la Perca fluviatilis Linné, 1758, que De Saint-Denis 1947, 84-85, et D’Arcy Thompson 1947, 195, distinguent de la perche de mer (Perca scriba Linné, 1758).
5Pour l’identification, voir s. v. Dentrix.
6Aristote cherche à montrer que le « peigne » (le pétoncle, selon Louis 1964) est doté du sens de la vue : « […] les pétoncles, si on approche le doigt, s’ouvrent et se ferment comme s’ils voyaient ». Il semble que Michel Scot n’ait rien compris au texte d’Aristote (litt. « si quelque chose s’approche des doigts de l’animal […] ») ; mais on ne voit pas pourquoi Vincent de Beauvais a remplacé digitis par pedibus. Est-ce vraiment une substitution ou n’y a-t-il pas eu un ajout consécutif à la perte de digitis ? Une hésitation sur la lecture de pecten aurait-elle provoqué l’ajout d’un pedem marginal incorporé ensuite et corrigé en pedibus à cause d’appropinquaverit ?
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1caput 66 1536.
2pectine 1491 Prüss1 1536.
3dentrix 1536.
4existimantur VB.
5marino : jam VB.
6Vincent de Beauvais ne s’est que très peu écarté de sa source, mais il n’a pas repris le développement théologique. Thomas de Cantimpré ajoute qu’il tient ses informations d’Isidore de Séville. De fait, voir Isid. orig. 12, 6, 5.
7ei — est : similis est si 1536.
8in — supra non hab. VB.
9Thomas de Cantimpré se réfère ici explicitement à Pline. Pectines in mari sunt, sicut dicit Plinius. Reconduntur magnis frigoribus ac magnis estatibus. Temperatum enim aerem hunc piscem habere, ut vivat, oportet, cum excessum passionum in elementis pati non possit. Ungues huius piscis – unguibus enim armatur – lucent in tenebris ignium more. Mais Thomas de Cantimpré n’a rien compris au texte de Pline qui évoque tour à tour deux animaux coordonnés par -que. Voir Plin. nat. 9, 101 : Pectines in mari ex eodem genere habentur [« la classe des animaux privés de sang »], reconditi et ipsi magnis frigoribus ac magnis aestibus, unguesque uelut igne lucentes in tenebris, etiam in ore mandentium. Voir aussi Arist. HA 599 a 16-20.
10eos habere post oportet hab. VB.
11excessum passionum : excessuum passionem 1536.
12ut 1536.
13natura 1536.
14Voir aussi Arist. HA 547 b 13-15.
15lucius 1536.
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