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Pensées 1795 à 1799

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.
Q : 1750-1751.
S : 1754-1755.
V : 1754.

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Pensées, volume III

1795

Utilité de la connoissance des choses passées

Il faut conaitre les choses anciennes non pas pour changer les nouvelles, mais afin de bien user des nouvelles.
C’est un principe certain que les opinions generales de chaque siecle sont toujours outrées, c’est qu’elles ne sont devenues generales que parce qu’elles ont beaucoup frapé les esprits, or pour les remettre dans l’ordre de la raison, il faut examiner la figure que faisoient dans les autres siecles les opinions dominantes de celuy cy {f.76v} ce qui peut les rendre tres utiles, d’un coté en emploiant le feu qu’elles inspirent et l’action qu’elles donnent pour le bien ; et de l’autre en les empeschant de repandre des prejugés pour le mal.
Les livres precedents ont conduit a celuy cy, ou je donneray un petit essai de l’histoire des loix de la France comme je viens de donner l’histoire de quelques loix romaines[1]. Je vouderois[2] que l’on fit de melieurs ouvrages sur les loix de chaque pays, pour bien connaitre les tems modernes, il faut bien connaitre les tems anciens, il faut suivre chaque loy dans l’esprit de tous les tems, on n’a point semé des dents de dragon pour faire sortir les hommes de dessous la terre[3] afin de leur donner des loix.

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1796

{f.77r} Caractere des loix dans certains climats

Deux roys etiopiens qui regnerent dans differents tems en Egipte y abolirent la peine de mort[1] il falloit que cela fut etabli de même dans leurs pays. Ces princes regnerent avec toute sorte d’humanité, de justice, les relations que nous avons aujourd’huy d’Etiopie[2] nous montrent plus de douceur dans ce gouvernement et une melieure police que dans quelque autre pays que ce soit de l’Afrique.

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1797

Diodore liv. sext. 2. p 129.
Apres Amasis regna… Etiopien bon prince pour ne punir de mortst les voleurs, il leur fit couper le nez, et les {f.77v} envoya habiter une ville nommée Si Rinocorura.
P 139. ibid. plusieurs siecles apres Bocoris on trouve Sabacon en Etiopie, il abolit la plus grande des punitions en en Etiopie juridiquesjuridiques qui est la peine de mort voulant que les criminels fusent condamnés aux travaux des villes, il voulut changer une vrigueur infructueuse chose dont l’Egipte tireroit de grands avantages il se retira en Etiopie[1].

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1798

Douceur des suplices en Etiopie.

Douceur des suplices. Pendre, ou couper la tête quelque fois perte des biens avec deffense de leur donner a boire et a manger ce qui les fait errer comme des bêtes, l’empereur fait {f.78r} souvent grace, il est droit, il croit que la justice exacte qu’on fait dans ce royaume et la police, produisent l’inocence des moeurs. 2 vole Geograp. Lettres edif. p 305 vº[1]
Corée douceur des peines 2 vole Geog. p 256. vº[2].
Remarquez donc qu’en Etiopie la douceur des mœurs a èté de tout tems.

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1799

Commerce

Les conquetes sont plus propres a etablir partout les mêmes mœurs qu’à en donner de bonnes, ce fut un des inconveniens de la conquête de l’univers par les Romains que ce nombre infini de peuples qu’ils soumirent prirent les moeurs romaines, et que chaque peuple perdit le caractere original qu’il tenoit de son esprit general. Les conquetes des Espagnols dans l’Amerique ont methamorphosé en Espagnols tous les peuples {f.78v} de cette partie du monde il y a bien de la difference entre les moeurs que le commerce inspire, et celles qu’une vaste conquête force de prendre[1]

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1795

n1.

L’« histoire de quelques loix romaines » renvoie au livre XXVII de L’Esprit des lois intitulé « De l’origine et des révolutions des lois des Romains sur les successions », qui précède le livre « De l’origine et des révolutions des lois civiles chez les Français ») ; voir Derathé, t. II, p. 539.

1795

n2.

Lire : voudrais.

1795

n3.

Allusion à la légende de Cadmos.

1796

n1.

Il s’agit d’Actisanès et de Sabacon : voir Diodore de Sicile, I, 60 et 65 ; cf. nº 1797.

1796

n2.

Montesquieu, dans les articles nº 1796-1798, accrédite l’idée de la douceur des lois éthiopiennes. Dans ses Geographica (p. 356-360), il a fait un extrait de la Relation de mon voyage d’Éthiopie, 1698-1701 […] du médecin Jacques-Charles Poncet, contenue dans le quatrième recueil des Lettres édifiantes et curieuses (Paris, J. Barbou, 1713).

1797

n1.

Diodore, I, 60 et 65. Actisanès envoie les coupables, amputés du nez, dans une ville qui tiendrait son nom de cette mesure (Ῥινοκόλουρα : « au nez amputé »). Pour les deux passages de Diodore, Montesquieu utilise la pagination de la traduction de l’abbé Terrasson (Histoire universelle de Diodore de Sicile, Paris, de Bure l’Aîné, 1737, t. I, p. 129 et 139-140 – Catalogue, nº 2671, 2778) mais emploie, au lieu de la forme proposée par le traducteur (Rhinocolure), le nom Rinocorura qu’on trouve dans certaines leçons de Pline (5, 14, 68), des Septante (Isaïe, XXVII, 12), chez saint Jérôme, saint Augustin, et repris par Richard Simon (Le Grand Dictionnaire de la Bible, Lyon, J. Certe, 1703, t. I, art. « Amenophis » – Catalogue, nº 2526).

1798

n1.

Geographica, p. 359, l. 102-105 : « il est droit » pour « il est doux » et « ce royaume » pour « le royaume ». La pagination indiquée est celle du manuscrit des Geographica. Voir nº 1796.

1798

n2.

Geographica, p. 282, l. 357 : extrait de la Description géographique, historique, chronologique, politique et physique de l’empire de la Chine et de la Tartarie chinoise du père du Halde (Paris, P. G. Le Mercier, 1735, t. IV, p. 449).

1799

n1.

Montesquieu oppose le changement des mœurs par la conquête (EL, X, 9 et 11) à celui qui s’opère par le commerce (ibid., XX, 1 et 2) .