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Pensées 1875 à 1879

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.
Q : 1750-1751.
S : 1754-1755.
V : 1754.

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Pensées, volume III

1875

[Passage à la main Q] La France doit soutenir la relligion catholique, qui est incommode à tous les autres pays catholiques, et ne lui fait aucun mal. Par là, elle conserve sa superiorité sur les autres pays catholiques. Si elle devenoit protestante, tout deviendroit protestant.

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Passage de la main P à la main Q

1876

{f.115r} Continuation
des materiaux qui n’ont pû entrer dans l’Esprit des loix.

Pour la composition des loix.
L’abbé de St Pierre qui etoit le meilleur honnête home qui fut jamais ne sait pour chaque inconvenient dire autre chose si ce n’est qu’il faut assembler dix honestes gens. On diroit que c’est un major qui choisit des soldats et qui dit il faut qu’ils ayent 5 pieds 8 pouces. Il faut que les loix comencent à par travailler à faire des honestes gens avant de penser a les choisir. Il ne faut pas comencer par parler de ces gens là. Il y en a si peu que cela ne vaut pas la peine[1]

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Main principale Q

1877

{f.115v} Pour le livre 13. chap. 21[1]
Pratique dangereuse.

Lorsque le prince comence par recevoir des traittants, et leur donne à reprendre sur ses sujets, il met a la porte de chacun d’eux un ennemi qui se fortifie par les larmes et que la misere semble encourager. Le prefet du pretoire, dit Ammien Marcellin liv. 17 ayant promis de supléer a tout ce qui manqueroit à la capitation dans la Gaule Julien[2] dit qu’il perdroit plustost la vie que de le souffrir, car il connoissoit les plaies incurables que ces sortes de provisions font aux provinces (elles causerent dit le même auteur la ruine de l’Illyrie ) et des rolles[3] {f.116r} d’augmentation lui etant presentés, il les jetta par terre. Ammien Marcellin qui ecrit ceci dit, livre 16, que lorsque ce prince entra dans la Gaule, on payoit vingt cinq ecus d’or par tête, quand il s’en retourna, il n’y en avoit plus que sept pour toute sorte d’impositions[4], or ceux qui connoissent l’état des finances des Romains dans ces tems là savent bien qu’on n’etoit point en état de perdre. La diminution ne fut donc point sur la taxe, mais sur les frais de la levée et de ces deux reglement l’un fut l’heureux effet de l’autre

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Main principale Q

1878

{f.116v} Pour le livre 13.
Chap 18.
Du secours que l’etat peut tirer des traittans.

Dans les monarchies le prince est come les particuliers qui ont du credit en raison composée de leurs richesses, de leur conduite et des prejugés de leur condition.
Un monarque qui ne s’est pas rendu indigne du credit public en a pourvû qu’il puisse connoitre qu’il en a, et qu’il ne pense pas que ses traittans puissent lui en donner.
Les biens d’un grand etat sont si immenses en comparaison de ceux d’un, ou de quelques particuliers que lorsque ces deux credits {f.117r} s’allient, celui du particulier n’est plus rien. Si le prince a du credit, il en donne au particulier s’il n’en a pas, il fait perdre au particulier celui qu’il avoit.
Les traittans ne peuvent procurer de credit au prince que sur les mauvais marchés qu’ils lui font faire. C’est l’argent qu’ils tirent des coffres du prince qui a ce credit, et cet argent si on l’avoit gardé l’auroit eu tout de même.
J’ai vû de grands seigneurs avoir souvent besoin du credit d’un valet qui avoit mis cinquante écus à couvert. Tel sera le prince qui aura pour ressource ses traittans[1].

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Main principale Q

1879

{f.117v} La Chine

La Chine par la nature du pays ne peut gueres se diviser en plusieurs etats a moins qu’elle ne se divise come un fief et pour faire des parties d’un même corps. Il n’y a comme nous avons dit aucun pays dans le monde ou la subsistance des homes soit si peu assurée et si precaire[1]. Il n’y a donc aucune province qui puisse penser pouvoir se passer deux ans du secours de l’autre le besoin est une chaine qui les lie toutes et les maintient sous un empire.
On voit des loix ou les empereurs deffendent aux rois d’arrêter le cours des rivieres qui vont dans un autre royaume {f.118r} ce qui le feroit perir.
L’empire separé de trois côtés par la mer, des deserts et des montagnes ne peut avoir d’ennemis que du côté du Nord. Cela a fait établir le siege de l’empire dans le Nord. Or les provinces du Nord sont infiniment plus belliqueuses que celles du Midy et leurs peuples plus courageux[2], le Midy ne peut donc que difficilement se separer du Nord.

Main principale Q


1876

n1.

Cf. nº 1718. Une des pièces maîtresses des projets de réforme de l’abbé de Saint-Pierre était le choix d’un personnel politique sur des critères de compétence et de sens de l’intérêt public : voir Claudine Poulouin, « Les élites selon l’abbé de Saint-Pierre », dans Les Projets de l’abbé Castel de Saint-Pierre (1658-1743). Pour le plus grand bonheur du plus grand nombre, C. Dornier et C. Poulouin (éd.), Caen, Presses universitaires de Caen, 2011, p. 91-104. Sur l’abbé de Saint-Pierre, voir nº 188, 1295, 1940.

1877

n1.

Les articles nº 1877 et 1878 sont des états préparatoires des deux derniers chapitres (19-20) du livre XIII de L’Esprit des lois, consacrés à la manière de prélever l’impôt et aux traitants. Cf. nº 1572.

1877

n2.

Avant de devenir empereur en 361, Julien, dit l’Apostat (voir nº 92 et 98), avait été envoyé par Constance II défendre la Gaule contre les Barbares (355-360). Selon Ammien Marcellin (Histoire de Rome, XVII, 3, § 2-5), il s’opposa catégoriquement à tout prélèvement fiscal supplémentaire en Gaule.

1877

n3.

Comprendre : rôles.

1877

n4.

Ammien Marcellin, Histoire de Rome, XVI, 5, § 14.

1878

n1.

Le chapitre de L’Esprit des lois consacré aux traitants (XIII, 20) était absent du manuscrit ; il a été rédigé plus tardivement que le reste du livre XIII, entre 1747 et 1748 (De l’esprit des loix (manuscrits), I, OC, t. 3, introduction, p. 331). Dans la version définitive, Montesquieu critiquera principalement la considération dont jouissent les traitants, source de corruption des gouvernements modérés, mais ne reprendra pas cette réflexion sur le crédit ; sur la critique des traitants chez Montesquieu, voir Céline Spector, Montesquieu et l’émergence de l’économie politique, Paris, H. Champion, 2006, p. 392-396.

1879

n1.

Cf. EL, VII, 6 ; XVII, 6.

1879

n2.

Geographica, p. 147 ; EL, XVII, 2.