M : | Montesquieu 1726/1727-1755. |
D : | Bottereau-Duval 1718-1731. |
E : | 1734-1739. |
U : | 1739. |
H : | 1741-1742. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
I : | 1743. |
L : | 1743-1744. |
O : | 1745-1747. |
P : | Damours 1748-1750. |
Q : | 1750-1751. |
R : | Saint-Marc 1751-1754. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
JB : | Jean-Baptiste Secondat ?-1795. |
T : | écriture des manchettes 1828-1835 |
M : | Montesquieu. |
D : | Bottereau-Duval_1721-1731. |
H : | 1741-1742. |
P : | Damours_1748-1750. |
E : | 1734-1739. |
L : | 1742-1744. |
O : | 1745-1747. |
T : |
écriture des manchettes |
JB : | Jean-Baptiste_Secondat. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
E2 : | |
I : | 1743. |
R : | Saint-Marc_1751-1754. |
Pensées, volume II
1187
{f.87r} [Passage à la main E] Les
Ame, sensations On fera sentir à un homme le chatouillement d’un rapport faux a force de le renouveller et d’y acoutumer l’ame : tout cela n’êtant qu’habitude[6] :
- - - - - Mais si ce que je viens de dire est bien vray, pourquoy les bêtes ne raisonnent elles pas comme les hommes ?
|
Passage de la main M à la main E |
1188
{f.89r} Je disois il y a si peu de mauvaises actions qu’un homme qui a trente mille livre de rente ait interêt de les commettre que je ne puis pas concevoir comme on les fait.
- - - - - |
Main principale E |
1189 Les landesDans la carte de l’empire de Charlemagne on ne trouve rien si ce n’est Ager Syrticus depuis Bordeaux jusqu’à l’Adour[1], si ce n’est Basato[2] a l’ouëst et Aire[3] fleuve qui va de l’ouëst au nord dans l’océan coulant paralellement à la Garonne, s’embouchant dans le Medoc est et dans la carte de De L’isle passe a Belin et se jette dans le bassin d’Arcachon[4].
Dans la carte des conciles[5] on trouve dans ces cartiers [plusieurs mots biffés non déchiffrés] une ville Nugariolum[6].
- - - - - |
Main principale E |
1190 Un ministre de l’Evangile qui est actuellement a Berlin[1] n’avoit jamais êté poëte, il tombe dans une fievre chaude il ne parle plus qu’en vers
Poete par maladie
{f.89v} Donnés lui tel sujét que vous voudrés il le dictera aussitôt viste qu’on pourroit lire. Il y a un volume de ses œuvres impromptues imprimées.
Il falloit qu’il fut autrefois né poëte sans s’en apercevoir, et cette fievre lui ayant donné de la hardiesse a decouvert le talent et l’homme l’a fait valoir ; car on aime a faire une chose extraordinaire et le ministre a attribué a la fievre ce qui n’êtoit que l’effet de la nature. Car la chose en elle même n’est pas extraordinaire temoins les [Passage à la main M] improviseurs [Passage à la main E] d’Italie[2]
- - - - - |
Passage de la main E à la main M |
1191 Ceci n’a pu entrer dans la dissertation sur la difference des genies[1] :Un auteur espagnol qui ne sera peut être pas plus connu quand je l’aurai cite c’est Huarte fait un conte de François 1er qui etant dangereusement malade, rebuté des médecins chretiens et de l’impuissance de leurs remedes envoya demander a Charles Quint un medecin qui fut juif, le bon Espagnol cherche la raison pourquoy {f.90r} les juifs ont l’esprit plus propre à la medecine
Juifs portés a la medecine - - - - - |
Main principale E |
1187 |
n1. |
Sur la dynamique fibrillaire et le sensualisme de Montesquieu, voir Essai sur les causes qui peuvent affecter les esprits et les caractères, OC, t. 9, p. 219-245 ; Denis de Casabianca, Montesquieu. De l’étude des sciences à l’esprit des lois, Paris, H. Champion, 2008, p. 754-768. |
1187 |
n2. |
L’exemple du carré, présent chez Malebranche pour souligner que seul l’entendement pur permet d’acquérir les connaissances des propriétés universelles d’une figure géométrique (De la recherche de la vérité, liv. III, 2e partie, chap. VI, § 439), est ici repris pour montrer le rôle des sens, de la mémoire et de l’imagination dans cette acquisition : voir Céline Spector, « Montesquieu et la métaphysique dans les Pensées », RM, nº 7, 2004, p. 129-131. Sur la critique de la vision en Dieu de Malebranche, cf. nº 157. |
1187 |
n3. |
Ce lien entre sentiment, perception et idée est développé dans l’Essai sur le goût, OC, t. 9, p. 490, l. 97-101. |
1187 |
n4. |
Sur le rôle de la comparaison dans le raisonnement, voir l’Essai sur les causes qui peuvent affecter les esprits et les caractères, OC, t. 9, p. 249, l. 512-513. |
1187 |
n5. |
Locke utilise l’exemple d’un triangle pour expliquer la perception des rapports et l’idée de convenance (Essai philosophique concernant l’entendement humain, liv. IV, chap. I, § 2). Voir Denis de Casabianca, Montesquieu. De l’étude des sciences à l’esprit des lois, Paris, H. Champion, 2008, p. 788-790. |
1187 |
n6. |
Le rôle des habitudes dans la formation des idées et des jugements est illustré dans l’Essai sur les causes qui peuvent affecter les esprits et les caractères (OC, t. 9, p. 261-262). |
1189 |
n1. |
L’appellation Ager Syrticus figure sur la carte intitulée Imperium Caroli magni, éditée à Amsterdam chez Jean Janson entre 1600 et 1699, pour désigner le territoire du littoral atlantique situé entre l’embouchure de la Garonne au nord (« Garumna fl. ») et celle de l’Adour (« Atirus fl. ») [carte en ligne à l’adresse suivante : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b5963712v/f1.zoom.r=imperium+caroli+magni.langFR]. |
1189 |
n2. |
« Basate » sur la carte Imperium Caroli magni (Amsterdam, J. Janson, 1600-1699), c’est-à-dire Bazas, ville de Gascogne, limite occidentale des petites Landes. |
1189 |
n3. |
L’Aire ou Eyre, rivière de Gascogne. |
1189 |
n4. |
Voir la ville de Belin, au bord de l’Eyre, sur la carte de Guillaume Delisle (1672-1726) (Carte du Bordelais, du Périgord et des provinces voisines, Paris, chez l’auteur, 1714 [carte en ligne à l’adresse suivante : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b77106035/f1.item.r=guillaume+Del%27Isle.langFR]). |
1189 |
n5. |
Voir Guillaume Sanson, Geographia synodica, Paris, Mariette, 1667 [carte en ligne à l’adresse suivante : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b5963605c/f1.zoom.r=.langFR]. |
1189 |
n6. |
Nom latin, qui figure sur la carte mentionnée ci-dessus, de Nogaro, en Armagnac, où eurent lieu trois conciles (Moreri, 1732, art. « Nogaro »). |
1190 |
n1. |
Personnage non identifié. |
1190 |
n2. |
Le président de Brosses, qui a assisté à Sienne, en 1739, à la performance de Bernardino Perfetti, l’un des plus célèbres de ces improvisateurs italiens, les définit comme des « poètes qui se font un jeu de composer sur le champ un poème impromptu, sur un sujet quodlibétique qu’on leur propose » (Charles de Brosses, Lettres d’Italie, F. d’Agay (éd.), Paris, Mercure de France, 1986, t. I, p. 363). |
1191 |
n1. |
La première partie de cette anecdote, sans l’objection et sa réponse, prévue pour la dissertation Sur la différence des génies (présentée à l’académie de Bordeaux en 1717 ; BM Bordeaux, ms 2514 ; Catherine Volpilhac-Auger, « La dissertation Sur la différence des génies, essai de reconstitution », RM, nº 4, 2000, p. 231 [en ligne à l’adresse suivante : http://montesquieu.ens-lyon.fr/spip.php?article326]), est insérée dans l’Essai sur les causes qui peuvent affecter les esprits et les caractères (env. 1734-1736), jusqu’à « mangerent dans le desert » (OC, t. 9, p. 245-246, l. 463-468). |
1191 |
n2. |
Montesquieu suit Jean de Huarte, dans le chapitre XV de son célèbre Examen des esprits pour les sciences [1re éd. en espagnol 1575] (Catalogue, nº 1474 : C. Vion d’Alibray (trad.), Lyon, G. Blanc, 1668, p. 346-368) ; sur l’influence de ce médecin et philosophe espagnol (1529 ?-1588), voir l’Essai sur les causes qui peuvent affecter les esprits et les caractères, OC, t. 9, p. 246, note 100. |