M : | Montesquieu 1726/1727-1755. |
D : | Bottereau-Duval 1718-1731. |
E : | 1734-1739. |
U : | 1739. |
H : | 1741-1742. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
I : | 1743. |
L : | 1743-1744. |
O : | 1745-1747. |
P : | Damours 1748-1750. |
Q : | 1750-1751. |
R : | Saint-Marc 1751-1754. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
JB : | Jean-Baptiste Secondat ?-1795. |
T : | écriture des manchettes 1828-1835 |
M : | Montesquieu. |
D : | Bottereau-Duval_1721-1731. |
H : | 1741-1742. |
P : | Damours_1748-1750. |
E : | 1734-1739. |
L : | 1742-1744. |
O : | 1745-1747. |
T : |
écriture des manchettes |
JB : | Jean-Baptiste_Secondat. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
E2 : | |
I : | 1743. |
R : | Saint-Marc_1751-1754. |
Pensées, volume II
1192
{f.90v} Comment veut on que l’esprit d’un chartreux[1]
Chartreux Pendant que d’un côté l’on grossit et épaissit ses fibres, on les laisse de l’autre dans un perpetuel engourdissement[3], et on fait rever mon homme à l’etre en general pendant toute sa vie.
Ce n’est pas tout, on lui relache ces mêmes fibres en frappant son cerveau d’une crainte continuelle. {f.91r} Car tantost il est intimidé par un superieur bizarre et impitoyable, tantôt par les scrupules vains que le monachisme traîne toujours aprés soy. Or le relâchement des fibres dans la crainte est sensible, car lorsqu’elle est immoderée les bras tombent, les genoux manquent, la voix est mal articulée les muscles appellés sphincters se detendent, enfin toutes les parties du corps perdent leurs fonctions.
Pendant qu’on lui ôte tous les mouvemens moderés on y en substitue par intervalle des mouvemens de violens[4] tels que sont ceux que la continence et les disciplines produisent [une lettre biffée non déchiffrée] pendant ces accés les esprits sont portés au cerveau ils y tiraillent les fibres et y excitent plutôt un sentiment confus qu’ils n’y reveillent sdes idées.
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Main principale E |
1193
[Passage à la main M] Come les princes sont des gens dont la reputation est Il faut beaucoup d’esprit pour les conversations avec les princes.
Converser avec les princes |
Passage de la main E à la main M |
Main principale M |
1195 Le sistheme du pere Malbranche est fini[1]
Malebranche - - - - - |
Main principale M |
1196 Je croy avoir remarqué que plusieurs persones qui avoint eu la vraye vérole n’avoint jamais eu la petite. Le P. Eugène en est un[1] : la
- - - - - |
Main principale M |
1192 |
n1. |
L’austérité, la solitude, le silence (LP, 80 [82], p. 357) et la clôture perpétuelle caractérisent cet ordre religieux, emblématique de la rigueur monacale. Si Montesquieu critique ailleurs, pour sa nocivité sociale, le monachisme qui « dépeuple » et favorise la concentration de richesses par des oisifs (nº 180, 181 ; EL, XIV, 7 ; XXIII, 29 ; XXIV, 11), c’est l’atteinte aux besoins physiques et naturels de l’homme, les dérèglements résultant d’une perte de la mesure et entraînant un dysfonctionnement d’ensemble qui, comme dans l’Essai sur les causes qui peuvent affecter les esprits et les caractères, sont visés ici (OC, t. 9, p. 244 ; voir Denis de Casabianca, Montesquieu. De l’étude des sciences à l’esprit des lois, Paris, H. Champion, 2008, p. 772-775 ; voir aussi Spicilège, nº 21 [rédacteur anonyme]). |
1192 |
n2. |
Montesquieu a imaginé, à l’article nº 180, de retarder par la loi l’âge des vœux, contractés trop légèrement à la suite du « premier quart d’heure de chagrin, de caprice ou de dévotion » d’un enfant (nº 182). |
1192 |
n3. |
Sur cet engourdissement, voir l’Essai sur les causes qui peuvent affecter les esprits et les caractères, OC, t. 9, p. 228. |
1192 |
n4. |
La violence des mouvements donnés aux fibres du cerveau provoque l’abrutissement et l’épuisement (Essai sur les causes qui peuvent affecter les esprits et les caractères, OC, t. 9, p. 242-243). |
1194 |
n1. |
Cf. nº 1214. |
1195 |
n1. |
Comprendre : voué à disparaître. Sur le système de Malebranche, voir nº 157, 305, 1946 (f. 254v). |
1196 |
n1. |
Nous distinguons la « petite » vérole, ou variole, de la « grosse » vérole, ou syphilis. Mais nous n’avons pas trouvé l’expression « vraie vérole » utilisée dans ce sens, ni que le prince Eugène (voir nº 238) aurait eu la « vraie vérole ». L’épidémie de variole de 1711, qui ne l’avait pas atteint, mais qui emporta l’empereur Joseph Ier d’Autriche, a pu inspirer cette remarque. Le prince Eugène voulut se rendre au chevet du souverain qui « lui fit dire qu’il ne souffriroit point qu’il risquât sa vie pour si peu de chose » (Éléazar de Mauvillon, Histoire du prince François Eugène de Savoie, Amsterdam, Arkstée et Merkus, 1740, t. IV, p. 137). |