M : | Montesquieu 1726/1727-1755. |
D : | Bottereau-Duval 1718-1731. |
E : | 1734-1739. |
U : | 1739. |
H : | 1741-1742. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
I : | 1743. |
L : | 1743-1744. |
O : | 1745-1747. |
P : | Damours 1748-1750. |
Q : | 1750-1751. |
R : | Saint-Marc 1751-1754. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
JB : | Jean-Baptiste Secondat ?-1795. |
T : | écriture des manchettes 1828-1835 |
M : | Montesquieu. |
D : | Bottereau-Duval_1721-1731. |
H : | 1741-1742. |
P : | Damours_1748-1750. |
E : | 1734-1739. |
L : | 1742-1744. |
O : | 1745-1747. |
T : |
écriture des manchettes |
JB : | Jean-Baptiste_Secondat. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
E2 : | |
I : | 1743. |
R : | Saint-Marc_1751-1754. |
Pensées, volume II
1277 Des conversations[1]Les inconveniens dans lesquels on a coutume de tomber {f.132r} dans les conversations
Conversations La 1ere que nous parlons devant des gens qui ont de la vanité tout comme nous et que la leur souffre à mesure que la nôtre se satisfait.
La seconde qu’il y a peu de verités assés importantes pour qu’il vaille la peine de mortifier quelqu’un et le reprendre pour ne les avoir pas connues.
Et enfin que tout homme qui s’empare de toutes les conversations est un sot, ou un homme qui seroit heureux de l’être.
|
Main principale E |
1278 Genereuse action faite de nos jours.Un roi du Nord[1]
Le pere du roy de Pruse |
Main principale E |
1279 {f.132v} De la fortune.Il ne faut point decourager ce but ; il ne faut que décourager la plupart des moyens
Fortune Je supose qu’il y eut sur la terre un moyen païs si heureux, que les charges les employs et les graces ne s’y donnassent qu’à la vertu et que les brigues et les voyes sourdes y fussent inconnues et qu’il y naquit un homme artificieux qui vint mettre en usage pour sa fortune de ces maneges qui nous paroissent si innocens ; cet homme ne seroit il pas regardé par tous les gens sensés comme un perturbateur de bonheur public, et comme l’homme le plus dangereux que cette terre eut pu produire.
En effet quelle satisfaction pour les gens de bien que de n’avoir à songer qu’à mériter, et d’être delivrés de l’embaras d’obtenir.
Ce qui fait que les gens de merite font plus rarement {f.133r} fortune que ceux qui en ont peu, c’est qu’ils s’en soucient moins
Gens de mérite |
Main principale E |
1280 Des affaires.La
Affaires Enfin il faut beaucoup de simplicité dans les conventions et y aporter beaucoup de facilité ; par là on engage les honnêtes gens à contracter avec nous ce qui est le plus grand avantage de la vie civile.
Nous devons a la memoire de nos ayeux de {f.133v} conserver autant que nous le pouvons les maisons qu’ils ont conservées possedées et cheries, car par le soin qu’ils en ont eu par les depenses qu’ils ont faites à les batir et à les embellir, on peut juger avec grande aparence que leur intention a êté de les faire passer à leur posterité[1].
Or il n’y a rien qui doive être plus sacré pour les enfans que cet esprit des peres et l’on peut dicroire si ce n’est pas pour la verité au moins pour notre propre satisfaction qu’ils prennent part là haut aux affaires d’icy bas.
[Passage à la main M] Fin des morceaux sur les devoirs :
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Passage de la main E à la main M |
1281 Sire lorsque v. m.[2] a jujé a propos de declarer la guerre toutes les puissances de l’Europe ont concouru a ses desseins les uns par les secours qu’elle en a recus les autres par leur respect et par leur silence :
Vos soldats……..
Votre noblesse est accourüe de toutes parts.
Vos autres sujets se sont enviés les uns aux aux autres la douce satisfaction de vous montrer leur amour et surs qu’apres la paix vous les feriés joüir du superflu ils ont supporté sans peine le retranchement du necessaire
On ne porte point plus de zele pour sauver la patrie en peril qu’on n’en a eu pour sauver deffendre l’honneur de votre m.
{f.134v} Chose admirable pendent que vous porties la terreur partout par vos victoires persone dans l’Europe n’a cessé un moment de compter sur votre moderation.
Il n’y auroit rien de si triste pour un grand monarque que de s’entendre dire sans cesse qu’il peut tout et de voir qu’il ne fait pas le bien il trouveroit des reproches continuels dans la flaterie meme et dans ce sens il n’y a que les bons roix qui puissent estre flattes d’un grand pouvoir :
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Main principale M |
1277 |
n1. |
Cf. nº 1014 et 1285. Théorisé avec brio par Madeleine de Scudéry (voir « De la conversation », Conversations sur divers sujets [1680], dans L’Art de la conversation, J. Hellegouarch (éd.), Paris, Garnier, 1997, p. 103-114), topos des traités relatifs à l’art de plaire (voir nº 1270, note 2), objet d’attention des moralistes comme La Rochefoucauld (« Réflexions diverses », IV, dans Maximes, J. Truchet (éd.), Paris, Garnier frères, 1967, p. 191-194) et La Bruyère (« De la société et de la conversation », dans Les Caractères, R. Garapon (éd.), Paris, Garnier frères, 1962, p. 152-179), l’art de la conversation détermine la qualité des cercles intellectuels et mondains du temps, comme celui de Mme de Lambert ou de Mme de Tencin, fréquentés par Montesquieu : voir Benedetta Craveri, L’Âge de la conversation [1re éd. en italien 2001], Paris, Gallimard, 2002, p. 276-308. |
1278 |
n1. |
Frédéric-Guillaume Ier, père de Frédéric II de Prusse ; sur ce personnage, voir nº 635, 701. |
1280 |
n1. |
Cf. nº 213 : « Quoy que mon nom ne soit ny bon ny mauvais n’ayant guere que 350 ans de petite noblesse prouvée cependant j’i suis tres attaché et je serois home a faire des substitutions ». |
1281 |
n1. |
Les articles nº 1281 à 1284 et 1505 sont les fragments d’une harangue que Montesquieu a rédigée, alors qu’il avait été nommé directeur de l’Académie française le 1er avril 1739 (Shackleton, p. 135), pour célébrer la signature du troisième traité de Vienne le 7 janvier 1739, qui mettait fin à la guerre de Succession de Pologne. |
1281 |
n2. |
Abréviation pour : Votre Majesté. Montesquieu s’adresse à Louis XV. |