Afficher Masquer
Passages biffés :
Sauts de pages :
Changements de mains :
Mots clés en marge
(main T) :
DistinguerIntégrer
Corrections du transcripteur :

Fermer

Accueil|Présentation du projet|Abréviations|Introductions|Texte|Index

Français|English Contacts

Volume I|Volume II|Volume III|Citer le texte et les notes| Écritures|Affichage

Pensées 1634 à 1638

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

Fermer

M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.
Q : 1750-1751.
S : 1754-1755.
V : 1754.

Fermer

Pensées, volume III

1634

Il y a trois sortes de princes les uns ne se soucient que d’eux et n’envisagent leur estat que pour eux sans penser a leurs peuples
Les autres songent d’abort au bien du peuple et en tirent le leur
Les autres pour faire leur propre bien et songeant a leur propre bien songent a celui de leurs peuples pour augmenter leur bien icy le peuple est en second : la il est le premier objet, et ches les premiers il n’est en aucune facon l’objet : la veritable prosperité est ches les princes ou le peuple est le premier objet, le prince et les peuples tirent peu d’utilite lors que le peuple est le second object. Ce sont des moutons que l’on nourrit pour les tuer

- - - - -

Main principale M

1635

{f.1v} J’ecrivois a une dam mad de Talmon[1] sur la perte de son fils  : nos malheurs diminuent a proportion de notre raison qui veut que que come le bonheur passé ne fait point le bonheur a venir le malheur passé soit de meme :

- - - - -

Main principale M

1636

En 17498 et 489 c’est un phenomene bien singulier que ce que nous voyons dans la nation suedoise une nation qui a obtenu par le bonheur le plus extraordinaire un gouvernement libre et qui en jouit pendant deux regnes[1] qui a este accablée par le gouvernement arbitraire pendant un regne ou elle a vu perir presque touts les sujets par l’opiniatrete et l’obstination d’un roy arbitraire[2] et ches laquelle s’eleve un parti puissant pour priver cette nation de son gouvernement libre et retablir le gouvernement arbitraire[3]
Ambitio tantum potuit suadere malorum[4]

- - - - -

Main principale M

1637

[Passage à la main P] La gravité

Gravité

est le bouclier des sots, mais quand il est une fois percé à jour c’est l’arme du monde la plus meprisable ; on s’indigne contre un homme parce qu’il s’est caché, et on l’acable parce qu’il est decouvert.

- - - - -

Passage de la main M à la main P

1638

{f.2r}

Prisoñiers

Je ne sçais comment il arriva qu’un Turc se trouva un jour avec un cannibale[1], vous etes bien cruels luy dit le mahometan, vous mangez les captifs que vous avez pris a la guerre ; que faites-vous des votres luy repondit le canibale ah ! nous les tuons ! Mais quand ils sont morts nous ne les mangeons pas[2].

Cruauté

Il semble qu’il n’y ait point de peuple qui n’ait point de peuple qui n’ait sa cruauté particuliere, que chaque nation ne soit touchée que de celle des autres nations comme si la barbarie etoit une affaire d’usage comme les modes, et les habits[3].

- - - - -

Main principale P


1635

n1.

Marie-Louise de Talmont, princesse Jablonowska (?-1773), à laquelle Montesquieu adresse un billet en octobre 1749 au sujet de la mort de son fils, le comte Louis-Stanislas de Taillebourg (Masson, t. III, p. 1262, voir aussi p. 1455).

1636

n1.

Ulrique Éléonore, sœur de Charles XII, régna de 1718 à 1720 et abdiqua en faveur de son époux, Frédéric Ier, landgrave de Hesse-Cassel, mort en 1751. Ces deux règnes correspondent à une période appelée « Ère de liberté », marquée par une révolution constitutionnelle qui réduisit considérablement l’autorité royale au profit du parlement ; voir nº 2019. À partir de 1748, l’apoplexie qui frappa Frédéric Ier ouvrit un problème de succession dans un climat de tension avec la Russie ; voir Claude Nordmann, Grandeur et liberté de la Suède (1660-1792), Paris – Louvain, Béatrice-Nauwelaerts – Nauwelaerts, 1971, p. 229-239.

1636

n2.

Charles XII.

1636

n3.

Le parti dit des « Chapeaux », contraire à la Russie et appuyé par la France, était hostile au régime parlementaire et nostalgique d’une Suède conquérante (Claude Nordmann, Grandeur et liberté de la Suède (1660-1792), Paris – Louvain, Béatrice-Nauwelaerts – Nauwelaerts, 1971, p. 252-261) ; sur les nouvelles qui parviennent en France, voir la Gazette du 5 juillet 1749 (p. 339-341).

1636

n4.

« Tant l’ambition a pu conseiller de malheurs ! » : le mot « ambitio » remplace le terme « religio » du vers emprunté à Lucrèce (De natura rerum, I, v. 101) utilisé à l’article nº 1656.

1638

n1.

Entre 1748 et 1750 (secrétaire P), Montesquieu fait recopier ici ce fragment, paru parmi les lettres publiées dans Le Fantasque en 1745 (LP, p. 584-585). On en trouve une première version dans l’Histoire véritable [env. 1734-1739] : le rôle du Turc y est occupé par un « Egiptien », s’adressant à Ayesda, réincarné en Africain « chef d’un petit peuple sauvage » (OC, t. 9, p. 171, l. 880-885).

1638

n2.

Voir Montaigne, I, 31, p. 209 : « Je pense qu’il y a plus de barbarie à manger un homme vivant qu’à le manger mort, à deschirer, par tourmens et par geénes, un corps encore plein de sentiment […] ».

1638

n3.

Voir Montaigne, I, 31, p. 205 : « […] il n’y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, à ce qu’on m’en a rapporté, sinon que chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage ».