M : | Montesquieu 1726/1727-1755. |
D : | Bottereau-Duval 1718-1731. |
E : | 1734-1739. |
U : | 1739. |
H : | 1741-1742. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
I : | 1743. |
L : | 1743-1744. |
O : | 1745-1747. |
P : | Damours 1748-1750. |
Q : | 1750-1751. |
R : | Saint-Marc 1751-1754. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
JB : | Jean-Baptiste Secondat ?-1795. |
T : | écriture des manchettes 1828-1835 |
M : | Montesquieu. |
D : | Bottereau-Duval_1721-1731. |
H : | 1741-1742. |
P : | Damours_1748-1750. |
E : | 1734-1739. |
L : | 1742-1744. |
O : | 1745-1747. |
T : |
écriture des manchettes |
JB : | Jean-Baptiste_Secondat. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
E2 : | |
I : | 1743. |
R : | Saint-Marc_1751-1754. |
Q : | 1750-1751. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
Pensées, volume III
1741 Les juges furent pris dans l’ordre des senateurs, jusqu’au tems des Graches[1]. Je ne trouve point de loy qui donne ce privilege aux senateurs {f.55v} il y à apparance que sitot que l’on eut etabli
Cet etablissement etoit tres ancien, [...] - - - - - |
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1742 {f.56r} Cela n’a pu entrer dans le livre de la nature du terrain [1].Il n’y à en Europe et en Azie de peuples sauvages que ceux qui par la nature sont obligés de l’etre, tels sont les peuples de la Laponie, et de la Syberie[2]. Ils habitent un climat si froid que les arbres mêmes n’y peuvent venir. Ce sont les sauvages qui n’habitent point les forests, dispersés dans le terrain le plus ingrat de la terre, dans un pays ouvert, et sans deffense ils forment de petites nations, et ils y seroient libres s’ils n’avoient èté soumis aux princes voisins non pas par leurs armées mais par les exacteurs des tributs.
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1743
{f.56v} Ammien Macrcellin qui place des antropophages vers la Moscovie, dit que les peuples se retirerent de leur voisinage par crainte et par horreur de cette nouriture ce qui fait que ce pays jusqu’au[x] Seres est desert[1]. Ceci pouvoit bien etre la cause de ce depeuplement qui est dans toute la grande Tartarie, et subsiste encore aujourd’huy, et je diray que les peuples qui vivent de leur chasse peuvent etre plus facilement antrophophphages antrophophages.
N’a pu entrer dans le livre sur la nature du terrain [2].
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1744 Idée juste de quelques gouvernemensQuelle est donc la constitution d’Angleterre ; c’est une monarchie mellée {f.57r} comme Lacedemone Ɨ, surtout avant la creation des ephores fut une aristocratie mellée ; comme Romeǂ quelque tems apres l’expulsion des roys fut une democratie mellée[1].
L’Angleterre comme on à vu incline plus vers la monarchie ; Rome ou le peuple decidoit et discutoit les affaires inclina plus vers la democratie. Lacedemone ou le peuple n’eut que la decision inclina plus vers l’aristocratie.
À Rome on crea des dictateurs, on nomma des censeurs, on fit des guerres pour ramener la democratie vers l’aristocratie. À Lacedemone on crea des ephores pour ramener l’aristocratie vers la democratie.
ƗLes ephores furent etablis pour oter au roy, et au senat en grande partie les jugemens comme il parait par l’aphotegme d’Euripide dans Plutarque[2]. Ces ephores etoient pris dans le bas peuple on transporta par la les jugemens, et la plus grande magistrature de la republique par l’institution de Lycurgue le senat tint en bride les roys et le peuple par l’institution {f.57v} de Theopompe les ephores tinrent en bride le senat et les roys[3] ; Cleomene abolit le senat et les ephores[4], et l’on vit d’abord naitre la tiranie.
ǂIl faut considerer les divers tems de Rome d’abord apres l’expulsion des roys elle fut une aristocratie mellée, elle fut ensuite une democratie mellée[5]. Les charges et les honneurs furent communiqués aux plebeyens[6]. Dans le commancement les decisions du peuple devoient etre confirmées par le senat il fut au contraire etabli dans la suite que les arrests du senat n’auroient de force que quand ils seroient confirmés par le peuple.
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1745 Il y à une chose singuliere, on avoit fait autre fois le tour de l’Affrique, cependant cette navigation fut oubliée au point que du tems de Ptholoemée
Liv 4 chap 7. et liv 8. tab. 4. de l’Afrique[1] Periple de la mer Eritrée, il vivoit sous Adrien Livre 4. Voir en quel tems, et ou vivoit Ptholemée.
Il sçavoit qu’en partant de l’Egipte par la mer Rouge on etoit revenu par l’ocean et la Mediteranée en Egipte, il le sçavoit di-je[5]. Et Ptholemée le geographe qui vivoit à Alexandrie ne le sçavoit pas. Il est certain que sous les roys grecs il passoit pour constant que la mer d’Afrique apres un certain terme n’etoit pas navigable. Juba est le seul de tous les auteurs de ce tems la qui ait soubconné qu’on pouvoit aller du bord oriental de l’Afrique jusqu’a l’occidental[6]
À Cerné[7]. Quand on dit que les anciens connoissoient une chose, il faut sçavoir de quel peuple ancien on veut parler. Ce que les Perses sçavoient, les Grecs ne le sçavoient pas. Ce que les Grecs sçavoient dans un tems, ils l’ignoroient dans un autre. L’ecriture à porté d’un peuple à un autre les decouvertes des hommes, mais l’art de l’imprimerie en à scelé pour ainsi dire la connoissance. Les anciens faisoient des pas de geant, et ils reculoient tout de même, ils ecrivoient sur le sable, et nous ecrivons sur l’airin.
Mr Huet dans son Histoire du commerce pose des faitess que je ne {f.59r} trouve nulement prouvés, il dit que les Idumeens deffendirent à toutes les nations de naviger sur la mer Rouge avec plus d’un vaiseau[8], (voir ce fait.) il dit qu’une flote partie d’Alexandrie est arrivée dans la mer Rouge[9], ce fait parait etre faux elle partoit bien d’Ale d’Alexanderie mais n’arrivoit qu’à Coptos[10] ; enfin il cite Arien Periple de la mer Erithrée comme decrivant avec exactitude et la mer Rouge, et le commerce qui se faisoit aux Indes, et qu’un certain pilote azarda le premier d’abandonner les cotes[11].
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1741 |
n1. |
Cf. EL, VIII, 12. |
1741 |
n2. |
Denys d’Halicarnasse, Antiquités romaines, X, 60. |
1741 |
n3. |
Cneius Flavius, secrétaire d’Appius Claudius, l’un des décemvirs, chargé de rédiger des formules servant à diriger les actions résultant de la Loi des Douze Tables, rendit ces formules publiques et accessibles au peuple par le droit civil flavien (Digeste, liv. I, titre II, § 7). |
1742 |
n1. |
Le livre XVIII de L’Esprit des lois. |
1742 |
n2. |
Cf. EL, XVIII, 11. |
1743 |
n1. |
Ammien Marcellin, Histoire de Rome, XXXI, 2, § 15 ; le pays des Seres est une région d’Asie située par les Anciens entre le mont Imaüs et la Chine ; voir Moreri, 1725, art. « Seres » et Pierre-Daniel Huet, Histoire du commerce et de la navigation des Anciens (Paris – Bruxelles, A.-U. Coustelier – J. Leonard, 1716, p. 368 ; extrait de Montesquieu, BM Bordeaux, ms 2526/22, OC, t. 17, à paraître). |
1743 |
n2. |
Le livre XVIII de L’Esprit des lois. |
1744 |
n1. |
Montesquieu donne ici des exemples de gouvernements mixtes ; voir EL, XI, 6 et le commentaire de Derathé, t. I, p. 476 ; Michel Troper, Dictionnaire électronique Montesquieu, art. « Séparation des pouvoirs », § 37-39 [en ligne à l’adresse suivante : http://dictionnaire-montesquieu.ens-lyon.fr/index.php?id=286]. |
1744 |
n2. |
Il s’agit plutôt d’un propos (« aphotegme » pour apophtegme) prêté à Eurycratidas (et non « Euripide »), qui justifie le rôle des éphores dans les jugements relatifs aux contrats (Plutarque, Apophtegmes des Lacédémoniens, 221a-b, dans Œuvres morales et mêlées – Catalogue, nº 2793, éd. de Paris, M. de Vascosan, 1575, « Les dicts notables des Lacedemoniens », p. 216H-217A). |
1744 |
n3. |
Plutarque, Vie de Lycurgue, VII, 1. |
1744 |
n4. |
Plutarque, Vie de Cléomène, XXXI. |
1744 |
n5. |
Cf. EL, XI, 13. |
1744 |
n6. |
Cf. EL, XI, 14. |
1745 |
n1. |
Il s’agit des chapitres 7 et 8 du livre IV de la géographie de Ptolémée (Claudii Ptolemæi Geographiæ libri octo, Nuremberg, 1524 – Catalogue, nº 2642). |
1745 |
n2. |
Cf. EL, XXI, 10. L’idée « Que les Anciens ont fait le tour de l’Afrique, & qu’ils en connoissoient les Côtes Méridionales », infirmant que les Portugais fussent les premiers à doubler le cap de Bonne-Espérance, est soutenue par Marmol, Dapper, Huet, et avait fait l’objet d’un mémoire de l’abbé Paris à l’Académie des inscriptions et belles-lettres (Histoire de l’Académie royale des inscriptions et belles-lettres, Paris, Imprimerie royale, 1733, t. VII, p. 79). Le cap Raptum est situé par Ptolémée (« Ptholemée ») et Delisle au 10e degré de latitude sud et le cap Prassum, au 15e degré (ibid., p. 84 ; Claudii Ptolemæi Geographiæ libri octo, F. G. W. Wilberg (éd.), s. l., G. D. Bædeker, 1838, IV, 7-8, p. 299, l. 12-14, p. 301, l. 14 et p. 306-307 – Catalogue, nº 2642, éd. de Nuremberg, 1524). |
1745 |
n3. |
Hérodote, IV, 41-42. |
1745 |
n4. |
Le Périple de la mer Érythrée est un guide de navigation et de commerce anonyme, connu par un manuscrit du Xe siècle, parfois attribué à Arrien, publié pour la première fois en 1533 par Sigismundus Gelenius. Montesquieu possédait le texte latin, Maris Erythræi periplus, dans une édition de textes attribués à Arrien avec commentaires de J. G. Stuckius (Genève, E. Vignon, 1577 – Catalogue, nº 2770). Le Périple est dédié à Adrien, ce qui explique la note en marge. Montesquieu mentionne ses doutes à l’égard de l’attribution à Arrien dans les morceaux « Pour mes livres sur la géographie ancienne », retranchés de L’Esprit des lois (BM Bordeaux, ms 2506/15, dans CM, nº 7, 2001, L’Atelier de Montesquieu. Manuscrits inédits de La Brède, C. Volpilhac-Auger (éd.), p. 212). |
1745 |
n5. |
Le « Il » désigne Hérodote qui écrit : « Les Phéniciens, s’étant donc embarqués sur la mer Érythrée, naviguèrent dans la mer Australe. […] la troisième année ils doublèrent les colonnes d’Hercule, et revinrent en Égypte » (Histoire d’Hérodote, IV, 42, P.-H. Larcher (trad.), Paris, Lefèvre et Charpentier, 1842). |
1745 |
n6. |
On attribuait divers ouvrages à Juba II, roi des deux Maurétanies, fils de Juba I. Ses découvertes géographiques sont mentionnées par Pline (Histoire naturelle, V, 1, 16 ; VI, 36, 3) ; voir les Recherches sur la vie et sur les ouvrages de Juba le Jeune, roi de Mauritanie par l’abbé Sevin, dans Mémoires de littérature, tirés des registres de l’Académie royale des inscriptions et belles-lettres, Paris, Imprimerie royale, 1746, t. IV, années 1711-1717, p. 457-466. |
1745 |
n7. |
L’île Cerné est connue par le périple d’Hannon (EL, XXI, 11 : Derathé, t. II, p. 42), édité à l’époque de Montesquieu par John Hudson (Geographiae veteris scriptores Graeci minores, Oxford, Theatro Sheldoniano, 1698, t. I, avec une dissertation de Dodwell sur ce périple ; voir EL, XXI, 11, note (f) : Derathé, t. II, p. 43), et elle est mentionnée par Pline (Histoire naturelle, VI, 36) ; l’abbé Paris la situe à Madagascar (Histoire de l’Académie royale des inscriptions et belles-lettres, Paris, Imprimerie royale, 1733, t. VII, p. 84). |
1745 |
n8. |
Pierre-Daniel Huet, Histoire du commerce et de la navigation des Anciens, Paris – Bruxelles, A.-U. Coustelier – J. Leonard, 1716, p. 22 ; extrait de Montesquieu, BM Bordeaux, ms 2526/22, OC, t. 17, à paraître. |
1745 |
n9. |
Pierre-Daniel Huet, Histoire du commerce et de la navigation des Anciens, Paris – Bruxelles, A.-U. Coustelier – J. Leonard, 1716, p. 346. |
1745 |
n10. |
Ville sur le Nil reliée à Alexandrie par des canaux et « entrepôt général » pour le commerce des Égyptiens (Pierre-Daniel Huet, Histoire du commerce et de la navigation des Anciens, Paris – Bruxelles, A.-U. Coustelier – J. Leonard, 1716, p. 348). |
1745 |
n11. |
Pierre-Daniel Huet, Histoire du commerce et de la navigation des Anciens, Paris – Bruxelles, A.-U. Coustelier – J. Leonard, 1716, p. 377. |