M : | Montesquieu 1726/1727-1755. |
D : | Bottereau-Duval 1718-1731. |
E : | 1734-1739. |
U : | 1739. |
H : | 1741-1742. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
I : | 1743. |
L : | 1743-1744. |
O : | 1745-1747. |
P : | Damours 1748-1750. |
Q : | 1750-1751. |
R : | Saint-Marc 1751-1754. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
JB : | Jean-Baptiste Secondat ?-1795. |
T : | écriture des manchettes 1828-1835 |
M : | Montesquieu. |
D : | Bottereau-Duval_1721-1731. |
H : | 1741-1742. |
P : | Damours_1748-1750. |
E : | 1734-1739. |
L : | 1742-1744. |
O : | 1745-1747. |
T : |
écriture des manchettes |
JB : | Jean-Baptiste_Secondat. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
E2 : | |
I : | 1743. |
R : | Saint-Marc_1751-1754. |
Q : | 1750-1751. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
Pensées, volume III
1894 CommerceJ’ai oui dire que les Anglois tirent par la Moscovie des soies de Perse à beaucoup meilleur marché qu’ils ne les retiroient par le sein Persique[1] et Gomrom[2], elles viennent par la voye d’Arcangel[3], les glaces et les trainaux à beaucoup moins de frais qu’en fesant {f.130r} le tour du cap de Bonne Esperance, d’autant mieux que les provinces ou il y a plus de soie sont eloignées du sein Persique et par conséquent s’y vendent plus cher au lieu que les provinces de Guilen et de Mazenderan[4] sont prés de la mer Caspienne, ainsi le trajet de la Perse equivaut en quelque façon au trajet de la Moscovie ; la deffense de la sortie des soies de l’Espagne dans la derniere guerre que l’Angleterre a eu avec l’Espagne[5] les fit songer à se procurer plus aisément les soies de Perse et les Anglois pretendent que s’ils {f.130v} otoient tous les droits sur les soies elles ne leur couteroient pas plus cher que ne coute a nos manufacturiers celle du crû du royaume, ce qui ne peut etre que parce que nous n’en avons pas assez dans le royaume, ce qui fait que le prix se fixe sur le prix des soies etrangeres. Ecrit a Paris ce 8 9bre 1750
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Main principale Q |
1895 DecemvirsZonare dit Decemviros pauca quædam in hasce tabulas suâ auctoritate abdscrississe non ad concordiam, sed majores {f.131r} dissentiones pertinentia[1] * aussi dans cette table y deffend-on le mariage entre plebeiens et patriciens[2]. L’auteur[3] traitte Zonare d’ignorant a cet égard et cite le passage de Tacite finis 12 Tabul juris æqui[4].
Na encore qu’il pourroit etre que Zonare avoit des preuves de cela qui ne nous restent plus. De plus le passage de Tacite n’est point contradictoire avec ce que dit Zonare
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Main principale Q |
1896 Loixy royalles en DannemarckMr La Baumel Francois refugié en Dannemarck[1] m’a dit qu’aprés la {f.131v} loi qui défera la souverainneté a la famille du roi de Dannemarck, on fit ensuitte une loi qu’on appella la loi royalle. Cette loi lui permettoit de changer, interpretter suprimer les loix du pays, en faire à sa fantaisie[2]. Cette loi est telle qu’on en rougit à present en Dannemarck et qu’on la suprime autant qu’on peut. * Cette loi me semble regardoit la noblesse que l’on craignoit pour lors et qui avoit la principalle part au pouvoir legislatif a present que tout est convenu, on trouve la loi ridicule
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Main principale Q |
1897 {f.132r} Cruauté des peinesLorsque les peines ont été établies trop cruelles, la meilleure maniere de les ramener a la douceur, c’est de les y ramener insensiblement et plustôt par des voyes particulieres que par des voyes generales, c’est à dire que l’ordonnance publique doit etre preceddée de commutation de peines 2º de diminution de peines dans les cas les plus favorables, laissant cela à l’arbitrage des juges, et preparer ainsi les esprits jusqu’à la revocation entierre de la loi {f.132v} tout cela depend des circonstances, de l’esprit de la nation, de la frequence de la violation, des facilités, des changements, du raport avec les principes du gouvernement. C’est là que doit éclatter la sagesse du legislateur
* J’en ai mis le sens dans une addition que j’ai faitte au chap 13 du livre. 6e[1]
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Main principale Q |
1898 {f.133r} DespotismeOn dit que le rebelle Mevis[1] fait en Perse des progrés etonnants et que le peuple le suit de toutes parts.
Nos princes ont jusqu’ici exercé leur pouvoir avec si peu de retenüe, ils se sont si fort joué de la nature humaine que je ne m’etonne pas que Dieu permette que les peuples se lassent et secouent un joug trop appesanti. Malheureuse condition des sujets, ils n’ont presque point de voye legitime pour se deffendre de la vexation, et quand ils ont raison dans le fond, il se trouve qu’ils ont tort dans la forme
Prends au hazard l’histoire de {f.133v} quelque trouble d’etat, il y a à parier mille contre un que le prince ou son ministre en sont la cause, le peuple naturellement craintif et qui a raison de l’être bien loin de songer à attaquer de front ceux qui ont une puissance redoutable dans leurs mains, a même de la peine à se determiner à se plaindre
Nous sommes en Perse si persuadés de cette maxime que nous en faisons un usage continuel, dans les démêlés qui arrivent dans les provinces
La cour decidra toujours pour le peuple contre ceux qui ont l’autorité du prince.
En effet l’autorité despotique ne se {f.134r} doit jamais communiquer, les ordres arbitraires ne doivent point etre executés arbitrairement, et il est de l’interêt d’un prince injuste que celui qui execute ses volontés même les plus tyranniques observe dans la maniere de les executer les regles de la justice la plus exacte.
Dans les etats despotiques on est pour le peuple contre le gouverneur ou l’intendant, c’est tout le contraire dans les etats monarchiques.
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Main principale Q |
1894 |
n1. |
C’est-à-dire le golfe Persique. |
1894 |
n2. |
Gomrom (aujourd’hui Bandar Abbas), ville de Perse située sur le détroit d’Ormuz, entre la mer d’Oman et le golfe Persique : voir nº 2091. |
1894 |
n3. |
Comprendre : Arkhangelsk. |
1894 |
n4. |
Les provinces perses de Gilan ou Kilan (« Guilen ») et de Masanderan ou Mazanderan étaient situées au sud de la mer Caspienne, selon l’édition de 1750 du Dictionnaire géographique universel de Baudrand (Amsterdam – Utrecht, F. Halma – G. Van de Water, art. « Kilan » et « Mansanderan »). |
1894 |
n5. |
La guerre de Succession d’Autriche qui se termine par le traité d’Aix-la-Chapelle en 1748. |
1895 |
n1. |
« De leur autorité les décemvirs ont inscrit dans ces tables quelques points qui visent non la concorde mais les plus graves dissensions » (Zonare, Annales, VII, 18 ; Corpus universæ historiæ præsertim Bizantinæ, Paris, G. Chaudiere, 1567, p. 57v ; nous traduisons) ; cf. EL, XII, 21 : Derathé, t. I, p. 221. |
1895 |
n2. |
L’une des dernières lois de la Table, abrogée par la lex Canuleia (445 av. J.-C.) |
1895 |
n3. |
Les citations de Zonare et de Tacite proviennent d’un troisième auteur, non identifié. |
1895 |
n4. |
« Les Douze Tables, dernières lois dont l’équité soit le fondement » (Tacite, Annales, III, 27 ; J.-L. Burnouf (trad.), Paris, Hachette, 1859) ; dans ce passage, Tacite considère que la création des décemvirs et la composition des Douze Tables offraient des garanties au peuple romain en vue d’assurer sa liberté et la concorde. |
1896 |
n1. |
Laurent Angliviel (1726-1773), homme de lettres huguenot d’origine cévenole, qui prit le pseudonyme de La Beaumelle, était installé à Copenhague lorsqu’il rencontra Montesquieu le 31 juillet 1750 lors d’un séjour à Paris ; sur La Beaumelle et Montesquieu, voir Claude Lauriol, Dictionnaire électronique Montesquieu, art. « La Beaumelle » [en ligne à l’adresse suivante : http://dictionnaire-montesquieu.ens-lyon.fr/index.php?id=271]. |
1896 |
n2. |
Les états généraux réunis en 1660 accordèrent tous les pouvoirs au roi. La loi royale du 14 novembre 1665 confirma le passage de la monarchie élective à la monarchie héréditaire et la rendit absolue ; voir Robert Molesworth, État du royaume de Danemark, tel qu’il était en 1692, Amsterdam, A. Braakman, [s. d.], p. 56-86 – Catalogue, nº 3214 ; cf. Romains, XV, p. 205, l. 104-105. |
1897 |
n1. |
Addition qui figure dans l’édition de 1757 : « que les esprits accoutumés […] dans tous les cas » (EL, VI, 13 : Derathé, t. I, p. 96). |
1898 |
n1. |
Voir nº 885 ; l’exemple de l’Afghan Mir Vais, comme le souligne la première personne du pluriel (« Nos princes », « Nous sommes en Perse »), illustre une réflexion sur le despotisme initialement prévue pour les Lettres persanes (voir LP, p. 608-609). |