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Pensées 2003 à 2007

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.
Q : 1750-1751.
S : 1754-1755.
V : 1754.

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Pensées, volume III

2003

Le prince doit se communiquer aux gens de sa cour[1] non pas assez pour avilir sa dignité mais assez pour faire sentir qu’il vit avec des hommes que si la grandeur souveraine à des douceurs elle à aussi des inconveniens, ni aiant rien de si triste que d’etre toujours dans la foule et de vivre toujours seul, cet etat ne se peut soutenir sans ennui que dans dans la force et la vivacité des passions, aussi la plus part des princes deviennent-ils malheureux dans leur vielesse, le vuide de leur ame est inconcevable et il ne peut etre rempli {f.297v} par un ceremonial exterieur auquel on s’acoutume d’abord. Leur vie semble etre toute faite pour la jeunesse rien ne les preparant a cet âge accablant qui doit la suivre. Tout le monde sçait quelle peine il falloit pour amuser un grand monarque trois ou quatre heures du jour sur la fin de sa vie pour prevenir cet ennui, les princes ne doivent pas toujours se faire des courtisans mais quelque fois des amis. Les bons empereurs romains ne croioient pas que les droits de l’amitié fussent incompatibles avec ceux de la puisance souveraine, ils doivent se donner de bonne heure du goust pour la lecture, les livres sont une grande resource {f.298r} apres la perte des passions, et d’ailleurs les voix des morts sont les seules fidelles.
[f.298v à 299v] Trois pages blanches
[f.300r-300v] Folio arraché.

Main principale P

2004

{f.301r} Quelques fragmens d’un ouvrage que j’avois fait sur les pretres dans le paganisme, que j’ay jeté au feu[1]
Astronomie la premiere science parce que ce fut le premier livre qui fut ouvert aux hommes.
Quelques prêtres pour se faire distinguer d’une maniere plus particuliere se firent la plus triste de toutes les operations
Il ne faut point regarder les {f.301v} offrandes comme les causes, les effets, et les signes de la vertu ny leur donner une qualité propre à expier les crimes, ce seroit trafiquer de la vengeance celeste et dez qu’on auroit bien purgé la bourse d’un selerat, on pouroit le declarer homme de bien
Les princes superstitieux disent en eux mêmes ma gloire sera inseparable de ma pieté, il est bon de faire du bien a des gens qui renaiteront[2] sans cesse pour chanter ma magnificence dans tous les tems
Un prince superstitieux peut croire que le moyen le plus sur de se rendre agreable à Dieu est de choisir {f.302r} pour ministres ceux qu’il à choisi pour les siens croiant que c’est etendre sa puisance autant qu’il est en soy que de choisir pour le gouvernement de ses etats les personnes qui luy sont les plus cheres.
Les princes superstitieux enrichirent beaucoup le clergé parce que les conditions de la paix ou de la treve avec le ciel leur etoient toujours favorables et tout l’avantage chose singuliere restoit aux negotiateurs.
Nous vous passons que nous aions tort disoit autrefois le clergé, mais vous etes vous mêmes inexcusables de le penser, il falloit que vous atendissiés patiament que nous eusions reformé nous-memes {f.302v} cet abus qui ne vous choque, et parce que nous nous sommes ecartés de notre devoir il ne falloit pas oublier le votre.
[f.303r à 308r] Onze pages blanches

Main principale P

2005

{f.308v} [Passage à la main Q] N’a pu entrer dans ma Deffense[1]

J’avois mis a la fin de ma reponse au pere Berthier sur Athenes[2]. Ces messieurs aiment beaucoup les combats mais ils sont legerement armés :

Passage de la main P à la main Q

2006

{f.309r}

Ceux qui font des ouvrages d’esprit doivent s’imaginer qu’ils seront jugés par leur pairs. Tout l’avantage qu’un ecrivain a naturellement sur ses lecteurs, c’est qu’il a plus reflechi qu’eux sur la matiere dont il traitte : mais si ceux ci ont reflechi a leur tour, ils se trouvent sous les mêmes termes. Il faut que l’amour propre aprenne un grand secret, il parle devant l’amour propre. Quoi ? Parce qu’un auteur seroit vain, il trouveroit des lecteurs modestes, et de ce qu’il seroit avantageux, on pourroit conclurre qu’il ne seroit pas foiblese. La candeur d’un ecrivain, est cette rougeur charmante des jeunes personnes, qui, si la nature avoit un art, seroit son art. Cherchons à nous faire aimer, si nous voulons nous faire lire. S’il est vrai qu’un homme ait de l’esprit, que cet esprit s’alie avec les autres esprits, {f.309v} et s’il ne peut pas s’alier avec eux, qu’il soit comme une pierre precieuse qui separe l’or d’avec l’or.
Qualis gemma micat quæ fulvum dividit aurum[1].
Grand Dieu ! Comment seroit il possible que nous eussions toujours raison, et que les autres eussent toujours tort. Les bons esprits trembleront donc de decider, et les autres auront reçu en dedommagement le plaisir de l’affirmative

- - - - -

Main principale Q

2007

Le talent de la declamation est le plus commun de tous ; les jeunes gens qui veulent écrire, commencent toujours par là soit que leurs maitres aient trouvé plus de facilité à prendre ce stile, soit que leurs disciples en aient trouvé d’avantage à le recevoir. Voyez, je vous prie, Demosthenes, dés qu’il ne foudroie pas, il est simple ; tel que le ciel, il {f.310r} est presque toujours serein, et il ne tonne que par intervals.

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Main principale P


2003

n1.

Cf. Arsace et Isménie [env. 1748-1754], OC, t. 9, p. 356.

2004

n1.

Ce discours daterait de 1711 d’après Jean-Baptiste de Secondat de Montesquieu (« Mémoire pour servir à l’histoire de M. de Montesquieu par M. de Secondat, son fils » [1755], dans Montesquieu. Mémoire de la critique, C. Volpilhac-Auger (éd.), Paris, Presses de l’Université de Paris-Sorbonne, 2003, p. 250) ; sur son contenu, voir Salvatore Rotta, « Montesquieu et le paganisme ancien », CM, nº 1, 1993, Lectures de Montesquieu, p. 152.

2004

n2.

Lire : renaîtront.

2005

n1.

Les nº 2005 et 2006 sont des rejets de la Défense de l’Esprit des lois [1750].

2005

n2.

Ce rejet correspond au contenu du cahier intitulé « Ceci regarde ma dispute avec le Journal de Trévoux, sur Athènes » dans le 6e carton, « Matériaux contre les critiques de L’Esprit des lois », répertorié dans la liste des manuscrits envoyés en Angleterre par Joseph-Cyrille de Montesquieu (LP, OC, t. 1, p. lxxviii). Montesquieu avait répondu à la Lettre au P. B. J. sur le livre intitulé « l’Esprit des lois », parue dans les Mémoires de Trévoux d’avril 1749, dans ses Éclaircissements sur l’Esprit des lois, à propos d’une divergence d’interprétation sur un passage de Diodore concernant le cens à Athènes (DEL, p. 116-117).

2006

n1.

Cf. nº 1955.