M : | Montesquieu 1726/1727-1755. |
D : | Bottereau-Duval 1718-1731. |
E : | 1734-1739. |
U : | 1739. |
H : | 1741-1742. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
I : | 1743. |
L : | 1743-1744. |
O : | 1745-1747. |
P : | Damours 1748-1750. |
Q : | 1750-1751. |
R : | Saint-Marc 1751-1754. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
JB : | Jean-Baptiste Secondat ?-1795. |
T : | écriture des manchettes 1828-1835 |
M : | Montesquieu. |
D : | Bottereau-Duval_1721-1731. |
H : | 1741-1742. |
P : | Damours_1748-1750. |
E : | 1734-1739. |
L : | 1742-1744. |
O : | 1745-1747. |
T : |
écriture des manchettes |
JB : | Jean-Baptiste_Secondat. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
E2 : | |
I : | 1743. |
R : | Saint-Marc_1751-1754. |
Pensées, volume I
234
{p.251}
Population de la Chine La population de la Chine 1º il n’y a point d’eunuques [...] Il faut que la constitution du climat de ce pays favorise la generation[4] a quoi on peut ajoûter la douceur et la justice du gouvernement[5], l’abondance generale de toutes les choses necessaires a la vie[6]
Ris cause de la population de la Chine[7] et des autres pais ou il en vient : Durée de l’empire chinois
Les Chinois quoiqu’on en
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Main principale D |
235 Les Chinois quoi qu’on en dise etoient des peuples barbares, ils ont mangé de la chair humaine &c. Ce fait est je croy faux quoy que raporté par la relation des deux voyageurs arabes[1]
- - - - - |
Main principale D |
236 Ce
Huguenots |
Main principale D |
237
{p.253} Je ne ferai point d’epitre dedicatoire, ceux qui font profession de dire la verité ne doivent point esperer de protection sur la terre[1].
J’entreprens un ouvrage de longue haleine, l’histoire de la societé est plus feconde en grands evenemens que celle des nations les plus belliqueuses ; on y trouve une grande compagnie[2] dans une guerre continuelle contre un monde d’ennemis, attaquer et se deffendre avec le même succés, to courage, toujours obstinée dans les bons et dans les mauvais succés, elle profite des uns par son adresse et sçait reparer les autres par sa fermeté. C’est sous l’etendart de la religion que l’on combat pour des interêts purement humains et qu’on travaille a s’entredetruire : les princes qui sont amenés sur la scene augmentent le trouble bien loin de l’appaiser, et au lieu de se porter pour mediateurs, ils deviennent eux mêmes chefs de parti.
|
Main principale D |
Main principale D |
234 |
n1. |
Montesquieu a exploré les causes physiques et morales de la dépopulation du monde dans les Lettres persanes (LP, 108-118 [112-122]), croyance fondée sur les estimations d’Isaac Vossius, discutées par Bayle (Dictionnaire historique et critique, 1re éd., Rotterdam, Reinier Leers, 1697, p. 431, note 2). Dans le sombre tableau d’un monde épuisé, la Chine fait figure d’exception par son « peuple si prodigieux » (ibid., p. 453). Cet article est un jalon dans une réflexion reprise au livre XXIII de L’Esprit des lois ; voir Céline Spector, Montesquieu et l’émergence de l’économie politique, Paris, H. Champion, 2006, p. 306-337. Montesquieu tire ses informations de Renaudot, des Quelques remarques sur la Chine […], mémoire attribué à Fréret (1719-1720 ; Geographica, p. 113-130), implicitement des Lettres édifiantes (voir ci-après) et, pour la première note ajoutée en marge, des entretiens à Rome en 1729 avec Mgr Fouquet. Transcrit par le secrétaire D, le premier jet est antérieur à avril 1728 ; les biffures et ajouts, comme au nº 235, témoignent d’une reprise de la réflexion après les voyages. Sur les rapports de l’auteur à ce pays, voir l’ouvrage de Jacques Pereira, Montesquieu et la Chine, Paris, L’Harmattan, 2008. |
234 |
n2. |
Les infanticides chinois sont mentionnés chez La Loubère et Renaudot (Geographica, p. 80, 96-97). Cf. EL, XXIII, 16. |
234 |
n3. |
Spicilège, nº 483, p. 435. Montesquieu critiquera Du Halde pour n’avoir pas relevé cette cause et l’abondance de riz comme les « deux seules bonnes raisons » de la multitude des habitants en Chine (Geographica, p. 208). Contrairement à cette note, la conversation du 1er février 1729 avec Mgr Fouquet signale la présence des eunuques auprès de l’empereur (Spicilège, ibid.), fait qui ne cadre pas avec le rôle attribué par l’auteur à la castration, au monachisme et au célibat des prêtres dans la dépopulation de l’univers (LP, 113 [117]). |
234 |
n4. |
L’explication climatique de la fécondité chinoise deviendra prégnante dans L’Esprit des lois (VIII, 21 ; XXIII, 16). |
234 |
n5. |
Ce facteur de fécondité avait été signalé dans les Lettres persanes (LP, 118 [122], p. 461, l. 1-2 ; voir aussi EL, XXIII, 11). La première rédaction partage la vision des missionnaires jésuites sur le régime chinois, en particulier celle des lettres du père Contancin, écrites en 1725 et 1727 : voir Lettres édifiantes et curieuses de Chine par des missionnaires jésuites (1702-1776), I. et J.-L. Vissière (éd.), Paris, Desjonquères, 2001, p. 143-167. Les Quelques remarques sur la Chine […] évoquent une tyrannie et une justice sanguinaire (Geographica, p. 124-125) ; sur les illusions des missionnaires, voir EL, VIII, 21. |
234 |
n6. |
Mêmes idée et expression (« abondance […] de toutes les choses necessaires a la vie ») chez Renaudot (Geographica, p. 100). |
234 |
n7. |
Voir Geographica, p. 156. |
234 |
n8. |
Voir nº 1544. |
234 |
n9. |
L’allusion au célibat des moines de la secte de Foë, l’impression de durée de l’Empire chinois liée à sa séparation d’avec « tout le reste du monde », le parallèle avec l’Empire perse sont tirés des Quelques remarques sur la Chine […] (Geographica, p. 113, 124). |
235 |
n1. |
L’addition biffée, comme les commentaires des Geographica (p. 87, l. 3 ; p. 95, l. 209), témoigne des doutes de Montesquieu à l’égard des Anciennes relations des Indes et de la Chine de deux voyageurs mahométans de Renaudot (Paris, J.-B. Coignard, 1718). |
236 |
n1. |
L’évocation de cette vente de 1578 est empruntée à Mézeray (Histoire de France, depuis Faramond jusqu’à maintenant, Paris, M. Guillemot, 1643-1651, 3 vol., t. II, « Charles IX », année 1568, p. 1004 – Catalogue, nº 3012). Voir nº 214. |
237 |
n1. |
Cf. LP, p. 137, l. 1-2. |
237 |
n2. |
Le terme de compagnie semble renvoyer aux jésuites. |
238 |
n1. |
Au cours de cette conférence qui eut lieu à Vienne le 13 juin (et non juillet) 1727, chez Eugène de Savoie-Carignan (1663-1736), dit « le prince Eugène », pour régler le conflit ouvert en particulier par l’affaire de la Compagnie d’Ostende (voir nº 17), le duc de Bournonville, ambassadeur d’Espagne, signa un acte obligatoire en réponse à celui signé par Walpole, plénipotentiaire d’Angleterre (Recueil historique d’actes, négociations, mémoires et traités depuis la Paix d’Utrecht jusqu’au second congrès de Cambray inclusivement, La Haye, H. Scheurleer, 1728, t. III, p. 410-411). |