M : | Montesquieu 1726/1727-1755. |
D : | Bottereau-Duval 1718-1731. |
E : | 1734-1739. |
U : | 1739. |
H : | 1741-1742. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
I : | 1743. |
L : | 1743-1744. |
O : | 1745-1747. |
P : | Damours 1748-1750. |
Q : | 1750-1751. |
R : | Saint-Marc 1751-1754. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
JB : | Jean-Baptiste Secondat ?-1795. |
T : | écriture des manchettes 1828-1835 |
M : | Montesquieu. |
D : | Bottereau-Duval_1721-1731. |
H : | 1741-1742. |
P : | Damours_1748-1750. |
E : | 1734-1739. |
L : | 1742-1744. |
O : | 1745-1747. |
T : |
écriture des manchettes |
JB : | Jean-Baptiste_Secondat. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
E2 : | |
I : | 1743. |
R : | Saint-Marc_1751-1754. |
Pensées, volume I
17 14
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Main principale M |
18 15
{p.11}
Fables C’est faire trop d’honneur aux fables que de penser que les Orientaux les ont inventées pour dire aux princes des verites detournées[3] car si elles pouvoint recevoir une application particuliere on n’y gagnoit {p.12} rien car dans ce cas une verité detournée chne choque pas moins qu’une directe et et souvent meme choque davantage car il y a eu la deux offences la principalle l’offence meme et la pensée qu’a eüe celui qui l’a faitte que l’on qu’elle trouveroit un home asses stupide pour la recevoir sans la sentir.
Que si ces verités n’estoint que generales il estoit encor inutile de prendre le detour d’une allegorie. Car je ne scache pas qu’il y ait jamais eu de prince au monde qui ait esté choqué d’un traité de moralle.
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Main principale M |
19 16Abus reconnus utiles - - - - - |
Main principale M |
20 [Passage à la main D] 17Politique - - - - - |
Passage de la main M à la main D |
21 18 ✝ Lors donc que les chretiens attaquerent les erreurs payennes ce fut un grand avantage pour eux de parler la langue de la secte d’Epicure[3] et lorsqu’ils etablirent leurs dogmes c’en fut encor un tres grand de parler celle de la secte de Platon[4], mais c’est gratuitement que nous avons pris le jargon d’Aristote et je ne sçache pas que nous y ayons jamais rien gagné
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Main principale D |
17 |
n1. |
D’après le Spicilège (nº 547), les dettes nationales de la Grande-Bretagne se montaient à 51 143 102 £ au 31 décembre 1726. Sur les dettes anglaise et française, Montesquieu a fait un extrait de l’écrit de Jean-Baptiste Dubos, Les Intérêts de l’Angleterre mal entendus dans la guerre présente (Amsterdam, G. Gallet, 1704 – Catalogue, nº 2382 ; extrait BM Bordeaux, ms 2526/23). En France comme en Angleterre, au début du XVIIIe siècle, l’investissement dans les compagnies de commerce monopolistiques apparaît comme un moyen de réduire et de contrôler la dette publique en favorisant le développement économique par l’actionnariat des créanciers de l’État, ce qui détermine la stratégie européenne des États (Liliane Hilaire-Pérez, L’Expérience de la mer : les Européens et les espaces maritimes au XVIIIe siècle, Paris, Seli Arslan, 1997, p. 219-222) |
17 |
n2. |
La France commerce avec la Hollande et les pays de la Baltique, vers lesquels elle réexporte les produits des Antilles, avec l’Espagne, dans les échanges avec l’Amérique. La création de la Compagnie d’Ostende (voir la note suivante), impliquant la réouverture du port d’Anvers dans les Pays-Bas autrichiens, menace particulièrement les intérêts britanniques (Liliane Hilaire-Pérez, L’Expérience de la mer : les Européens et les espaces maritimes au XVIIIe siècle, Paris, Seli Arslan, 1997, p. 47, 64-71, 179). |
17 |
n3. |
Le traité de Séville, signé le 9 novembre 1729, mit fin au conflit anglo-espagnol de 1727-1729 et rétablit l’Angleterre dans ses privilèges commerciaux en Amérique. |
17 |
n4. |
La Compagnie d’Ostende, appartenant aux Pays-Bas devenus autrichiens à la suite du traité de Rastatt, fondée en 1722, inquiéta les compagnies hollandaises qui sollicitèrent l’appui de l’Angleterre et la neutralité de la France pour maintenir leur position en s’appuyant sur des traités antérieurs (Jacques Savary des Bruslons, Dictionnaire universel de commerce, [Amsterdam], Jansons, 1726-1732, t. I, art. « Compagnie d’Ostende »). En 1725, l’Espagne et l’Autriche conclurent un traité au détriment de la Grande-Bretagne stipulant la restitution de Gibraltar à l’Espagne, le rétablissement de la Compagnie d’Ostende au profit de l’Autriche et aux dépens de la Grande-Bretagne et de la Hollande et prévoyant une série de mesures défavorables au commerce. Montesquieu considère que ce conflit, en affaiblissant la puissance commerciale de la Grande-Bretagne, sert les intérêts de la France dans ses relations avec ses partenaires. La Gazette d’Amsterdam (nº 4 et nº 7, 11 et 14 février 1727) publie un extrait de la Recherche des motifs sur lesquels est fondée la conduite de la Grande-Bretagne par rapport à l’état présent des affaires de l’Europe, faisant état des réactions et menaces de la Grande-Bretagne. |
18 |
n1. |
Théorie inspirée par Fontenelle dans De l’origine des fables (1re éd. 1714 ; Œuvres complètes, A. Niderst (éd.), Paris, Fayard, 1989, t. III, p. 187-202). |
18 |
n2. |
Locman ou Lokman et Pilpay, Bidpay ou Bidpaï, deux fabulistes dont les récits qu’on leur attribue ont inspiré, avec ceux d’Ésope, le second recueil de La Fontaine et ont été traduits en français du turc par Antoine Galland (Les Contes et Fables indiennes de Bidpaï et de Lokman, Paris, A. Morin, 1724). |
18 |
n3. |
C’était la justification donnée par Galland : Bidpaï se serait servi de ce détour pour instruire son prince (Antoine Galland, Les Contes et Fables indiennes de Bidpaï et de Lokman, Paris, A. Morin, 1724, préface, p. x). Houdar de La Motte, dans son Discours sur la Fable [1719], avait déjà ironisé sur l’honneur accordé à l’esclavage « d’avoir inventé la Fable », en rappelant les exemples d’Ésope, au service de Crésus, et de Bidpaï (Œuvres de M. Houdar de La Motte, Paris, Prault, 1754, t. IX, p. 11-12, 48). |
19 |
n1. |
Cf. nº 1436. L’idée que les abus peuvent être préférables à leur correction apparaît chez Montesquieu dès 1723, dans les Lettres de Xénocrate à Phérès (OC, t. 8, p. 301-302 ; voir la version abrégée transcrite, Pensées, nº 173). |
19 |
n2. |
Cf. LP, 75 (78), p. 343 ; EL, V, 19, note (k) : « Paresse de l’Espagne ; on y donne tous les emplois ». |
19 |
n3. |
Contre la plupart de ses contemporains, Montesquieu voit dans la vénalité des charges un stimulant à l’ambition et un ressort de l’activité économique. La question est reprise dans L’Esprit des lois (EL, V, 19 : Derathé, t. I, p. 79). |
20 |
n1. |
L’opuscule De la politique [1725] évoquait ce renversement de fortune et la répression menée par Louis XIII et Louis XIV (OC, t. 8, p. 512, l. 30-33). |
20 |
n2. |
Le renforcement du pouvoir des papes par Charlemagne contre les empereurs grecs sera repris dans les Réflexions sur la monarchie universelle en Europe [1734] pour souligner le rapide accroissement de la puissance pontificale aux dépens des monarques européens (OC, t. 2, p. 351, l. 194-196). |
21 |
n1. |
Dans Alexandre ou le Faux Prophète, Lucien semble marquer une prédilection pour l’épicurisme qui invite à se débarrasser des grossières impostures et croyances du paganisme (XXV, 17-23), mais dans Le Pêcheur ou les Ressuscités et l’Hermotimos il manifeste beaucoup de défiance à l’égard de toutes les prétentions philosophiques. Montesquieu possédait les œuvres de Lucien dans une version bilingue, grec-latin, et dans la traduction de Perrot d’Ablancourt (Bâle, 1663 – Catalogue, nº 1907 ; et Paris, 1686 – Catalogue, nº 1908). |
21 |
n2. |
Dans La Mort de Pérégrinus, Lucien présente les chrétiens comme des naïfs, facilement dupés par les imposteurs (XI-XIII). |
21 |
n3. |
Origène, dans sa critique des oracles païens, s’appuyait sur des références épicuriennes (Contre Celse, VII, 3). |
21 |
n4. |
Pour se doter d’une théologie systématique et savante, les premiers Pères de l’Église, en particulier Origène, empruntent leurs concepts à la philosophie platonicienne, qui influence beaucoup saint Augustin (Confessions, liv. VII). |