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Pensées 288 à 292

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

288

{p.310}

Curiosité

La curiosité principe du plaisir que l’on trouve dans les ouvrages d’esprit, Hobes dit que la curiosité est particuliere a l’home[1] en quoy il se trompe chaque animal l’ayant dans la sphere de ses conoissances

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Main principale M

289

Experimenter

Air. Sa pesanteur

la pesanteur du fer par le moyen d’une pierre d’aiman portée sur le somet d’une tour ou en bas. Ou d’une montagne ou d’une carriere voir si elle porte moins en haut qu’en bas[1]

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Main principale M

290

Quietistes[1]

Amour-propre

Il est impossible d’avoir du sens et ne pas sentir que l’amour propre et l’amour d’union est une meme chose. Et un amant qui veut mourir pour sa maitresse ne le fait que parce qu’il s’aime qu’il s’immagine qu’il goutera le plaisir de sentir qu’il a fait de si grandes choses pour elle son cerveau n’est pas modifié de l’idée {p.311} de la mort mais du plaisir de l’amour qu’il a pour sa maitresse

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Main principale M

291

C’est mal a propos que Mr de Ramsei Freret et les siens font leur sistheme des trois estats de l’idée des trois estats de l’home ches touts les peuples de la foelicite et innocence, de la degradation et decoruption p apres la apres la chute et de la réparation[1] car 1º les anciens philosophes sont tres inconus

Ancienne philosophie inconnue

et quoy qu’ils disent les memes termes ils n’ont pas les memes idées. La philosophie greque nous est tres inconue nous n’en avons guere que quelques fragmans dans Diogene de Laerce auteur peu exact Plutarque Aristote et Platon sont les deux seuls originaux qui nous restent Platon ne dit presque rien que des parolles[2] et Aristote est tres obscur mais si nous scavons il ne faut que ce que nous scavons des sisthemes de ces philosophes pour nous faire voir que nous ne les avons pas. Ainsi quand un philosophe nous dit que le principe des choses est l’eau nous voyons bien que nous n’avons que les qu’un mot et que nous ignorons le sens. Mais si nous ne scavons presque rien de la philosophie des Grecs combien ignorons nous celle des Egiptiens des Perses et des Caldeens. Si nous sçavons la {p.312} philosophie des Grecs come un dixieme est a un nous ne scavons celle des Egiptiens que come un deux centieme est a un et celle des Perses et Caldeens come un milieme est a un ainsi on ne peut faire un sistheme comun de ces trois relligions… J’adjoute que meme l’idée des trois estats ne se trouve pas meme dans la philosophie greque qui est la plus connüe l’idee de l’age d’or qui est des Grecs qui repond qu’on veut qui reponde a l’estat d’innocence

Idée de l’âge d’or

ches les Hebreux et chretiens ne vient pas de la meme origine elle n’est venue aux Grecs que de la vie pastoralle qui estoit innocente et tranquile et que les homes quitterent pour aller habiter les villes ce qui fut suivi du comerce de l’industrie des arts des affaires et par consequant des crimes qui engendrerent le siecle de fer un home d’esprit tire

L de Mongaut

l’abé de Mongaut[3] croit que l’idée des quatre ages du monde des vient des quatre ages de la vie de l’home, si donc la seule {p.313} philosophie un peu connüe echape au sistheme que dire des celle des autres peuples.

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Main principale M

292

J’ay

Cyrus

vu quelque part dans Prideaux que la raison qui fit que Cirus renvoya les juifs ches eux fut que Babilone estoit une pais ville d’nouvelement conquise que les juif estoint autour d et dans Babilone et qu’il vouloit l’affoiblir si cela estoit vray la providence auroit disposé les choses de facon que la politique de Cirus eut esté obligée de la suivre[1]

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Main principale M


288

n1.

Hobbes, Léviathan [1re éd. 1651], F. Tricaud et M. Précharman (trad. et éd.), Paris, J. Vrin – Dalloz, 2004, 2e partie, chap. 15, p. 53 ; voir nº 224. Dans l’Essai sur le goût [env. 1753-1755], cette source du plaisir esthétique sera étendue à l’ensemble des objets du goût dans la nature et dans l’art (OC, t. 9, p. 491).

289

n1.

Montesquieu a prononcé en 1720 un Discours sur la cause de la pesanteur des corps (OC, t. 8, p. 229-234). Cf. aussi LP, 94 (97), p. 394. Sur l’utilisation de l’aimant, il dispose des Expériences de physique de Pierre Polinière (Paris, J. de Laulne, 1709, p. 267-302 – Catalogue, nº 1527, éd. 1718).

290

n1.

Montesquieu possédait l’Explication des maximes des Saints sur la vie intérieure de Fénelon (Paris, P. Aubouin, 1697 – Catalogue, nº 539) et l’ouvrage polémique de Bossuet, Relation du quiétisme (Paris, [J. Anisson], 1698 – Catalogue, nº 469).

291

n1.

Le Discours sur la mythologie de Ramsay (Les Voyages de Cyrus, Paris, G.-F. Quillau, 1727, t. II), influencé par les jésuites figuristes, compare les théologies et mythologies des peuples pour y déceler les traces des principaux dogmes de la religion révélée et des « trois états » du monde (bonheur et innocence originels, chute, rétablissement annoncé de la félicité primitive). Fréret n’a pas partagé ces idées même si le volume des Voyages de Cyrus contient, avec le Discours, une Lettre de Fréret qui apporte sa caution érudite à la chronologie du roman de Ramsay (Virgile Pinot, La Chine et la formation de l’esprit philosophique en France (1640-1740), Paris, P. Geuthner, 1932, p. 362).

291

n2.

« Se dit aussi des choses vaines & vagues qui ne meritent point de considération […] » (Furetière, 1690, art. « Paroles »). Cf. la note marginale ajoutée au nº 211.

291

n3.

Nicolas-Hubert Mongault (1694-1746), oratorien, de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, traducteur de l’Histoire d’Hérodien (1700) et des Lettres à Atticus de Cicéron (1714), était un habitué du cercle de madame de Lambert et avait soutenu l’élection de Montesquieu à l’Académie française dont il était membre (Shackleton, p. 73).

292

n1.

L’édit de Cyrus (538 av. J.-C.) mit fin à la captivité de Babylone en autorisant les Juifs à retourner en Israël. Si Humphrey Prideaux avance que « ce fut peut-être le dessein de dépeupler & d’affoiblir cette Ville, qui ne fut jamais bien affectionnée aux Perses », qui motiva la décision de Cyrus, il évoque surtout le rôle de la Providence, qui « tourne à son gré le cœur des Princes » (Histoire des Juifs et des peuples voisins, Amsterdam, H. du Sauzet, 1728, liv. II, t. I, p. 244 – Catalogue, nº 3189).