M : | Montesquieu 1726/1727-1755. |
D : | Bottereau-Duval 1718-1731. |
E : | 1734-1739. |
U : | 1739. |
H : | 1741-1742. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
I : | 1743. |
L : | 1743-1744. |
O : | 1745-1747. |
P : | Damours 1748-1750. |
Q : | 1750-1751. |
R : | Saint-Marc 1751-1754. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
JB : | Jean-Baptiste Secondat ?-1795. |
T : | écriture des manchettes 1828-1835 |
M : | Montesquieu. |
D : | Bottereau-Duval_1721-1731. |
H : | 1741-1742. |
P : | Damours_1748-1750. |
E : | 1734-1739. |
L : | 1742-1744. |
O : | 1745-1747. |
T : |
écriture des manchettes |
JB : | Jean-Baptiste_Secondat. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
E2 : | |
I : | 1743. |
R : | Saint-Marc_1751-1754. |
Pensées, volume I
295 J’ay
Roi de Perse - - - - - |
Main principale M |
296 Un
Partage des terres C’est l’estat de l’Espagne et du Portugal par des situations particulieres ; ma [...] - - - - - |
Main principale M |
297 Le nombre des festes des catholiques fait qu’ils travaillent un sixieme septieme moins que les protestans c’est a dire que les manufacturiers prot catholiques font un septieme moins de marchandises que les manufacturiers protestans et qu’ainsi l’Angleterre et avec meme nombre d’ouvriers l’Angleterre debitte un septieme plus d’ouvrages que la France[1].
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Main principale M |
Main principale M |
299 {p.314} [1] Idées qui n’ont pu entrer dans ma harangue de l’academie[2]Harangue à l’Académie Mrs je n’ose vous rien dire du choix que vous avés fait, il peut y avoi a de la vanité a parler de soi lors même qu’on en parle avec modestie, c’est un art de s’attirer l’attention des autres, on découvre tout son amour propre lorsqu’on paroit si ingenieux a le cacher, ou bien et vous dire que je ne meritois pas vos suffrages ce seroit vous les demander encore dans un tems ou je n’ai plus rien a craindre de vos refus.
{p.315} Vous avés perdu un confrere[3] que son genie que ses vertus, que vos regrets même ont rendu celebre…Il croyoit qu’ayant ecrit sur la morale il seroit inexcusable s’il abandonnoit ses propres maximes qu’il devoit etre plus difficile qu’un autre sur ses devoirs, qu’il n’y avoit point pour lui de dispense parce qu’il avoit donné les regles, qu’il seroit ridicule qu’il n’eût pas la force de faire des choses dont il avoit cru tous les hommes capables, qu’il fût son propre deserteur et que dans chaque action il eût en même tems a rougir de ce qu’il auroit fait et de ce qu’il auroit dit.
Tout cela est mis excepte ce mot qu’il fut son propre deserteur[4]
Qu’un homme pareil etoit di remplissoit bien les vuës de l’academie car vous voulés que la vertu accompagne toujours ceux qui vont a la gloire, et le plus beau genie seroit indigne de vous s’il n’etoit qu’un beau genie, quelques talens qu’il eût vous croiriés que la nature ne lui auroit fait qu’un present triste uniquement propre a donner de la force ou un plus grand jour a ses vices[5]
Vos fondateurs[6] …, ils ont voulu {p.315a} {p.315b} {p.316} Deux folios arrachés
aller a la posterité mais ils ont voulu y aller avec vous, tout couvert de vos lauriers et des leurs. Comme les dieux ne reçoivent pas indifferemt l’encens de tous les mortels il semble que ces grands hommes n’ayent recherché que vos loüanges et que fatigués des acclamations publiques ils ayent voulu faire taire la multitude pour n’entendre que vous
Fidelité Loüis 15 : Vous peignés cette phisionomie charmante qui frape tous les regards et que lui seul ignore, vous mettés le secret au rang des vertus de son enfance, vous le suivés dans cette jeunesse aimable mais exempte de la passion qui aveugle le plus les rois, ne cessés point par les justes eloges que vous en ferés de l’encourager a se surpasser lui même, que ce que vous dirés, que ce que vous admirerés ait toujours pour objet la felicité publique, il seroit dangereux de lui {p.317} parler des victoires qu’il pourroit remporter, il faut craindre d’exciter ce jeune lion on le rendroit terrible ; s’il entendoit le bruit des trompettes tout ce que l’homme sage qui est auprés de lui pourroit faire pour l’adoucir seroit inutile, il ne sentiroit que sa force et ne suivroit que son courage
Vous Peignes l’amour du prince pour son peuple et l’amour du peuple pour un si bon prince, heureux sujet à traiter, vous ferés connoitre aux rois futurs qu’il y a entre ceux qui commandent et ceux qui obeissent des liens plus forts que ceux de la terreur et de la crainte, vous serés les bienfaiteurs du genre humain, on admirera vos ecrits comme ingenieux, on les cherira comme utiles, ceux qui loüent un mechant prince se couvrent de tous les vices qu’ils aprouvent, pour vous Mrs vous louërés Loüis et vous y trouverés votre gloire ou bien
Tournés deux un feuillet[7] La plupart des auteurs ecrivent pour se faire admirer, il sembloit que Mr de Saci n’ecrivit que pour se faire aimer
Ils vous ont établis pour etre les depositaires de leur gloire pour en etre jaloux comme eux mêmes, pour porter dans tous les tems des {p.318} actions que pendant leur vie la renommée avoit portées dans tous les lieux.
Vous avés perdu un illustre confrere et je ne dois point chercher a vous en consoler, les regrets sont une espece de douleur qui nous est chere, on aime a la sentir, on ne veut point la perdre, on est flatté de tout ce qui l’augmente, il semble qu’elle doit nous tenir lieu des objets mêmes qui l’ont produite.
Il étoit bien éloigné de ces jalousies d’a d’auteur qui empêchent tant de beaux esprits de joüir de leur reputation et que souvent on se deguise à soi même tantôt sous le nom d’emulation, tantôt sous celui d’equité ; il ne sentoit point les douleurs de l’envie et jamais il ne mit ce poids sur son coeur, il auroit voulu que tout le monde eût senti tout ce qu’il sentoit, et connu tout ce qu’il connoissoit
C’étoit un homme que l’on loüera toujours moins pour l’interêt de sa gloire que pour l’honneur de la vertu, qui aux qualités qui donnent une grande reputation joignoit encore cette sorte de merite qui ne fait point de bru {p.319} bruit, et toutes ces vertus sur lesquelles on se neglige si aisément peut etre parce qu’elles sont necessaires, et qu’elles sont les vertus de l’homme et non pas de l’homme illustre.
C’étoit un de ces hommes accomplis infiniment plus rares que ceux qu’on apelle communemt des hommes exträordinaires, que ceux qui avec des secours etrangers et souvent avec quelques vices trouvent le chemin de la gloire
Vous decrirés d’abord le bonheur des peuples ce bonheur tant de fois promis, toujours esperé, aujourd’hui goûté senti.
Vous êtes Mrs comme ces enfans a qui des peres illustres ont laissé un grand nom a soutenir et qui s’ils degeneroient seroient encore avilis par l’eclat même de leurs ayeux.
Richelieu Quand vous le combleriés de mille nou nouveaux eloges vous ne sçauriés ajoûter un seul jour a cette eternité qu’il aura dans la memoire des hommes.
Un homme illustre merite tous vos regrets et vous avés fait une perte que vous n’avés pas encore reparée.
Tout, jusqu’à ma patrie sembloit devoir m’eloigner de la place que vous m’avés accordée
(1) Commencés a leur donner l’idée d’un beau regne, qu’il soit pour eux sacré et venerable, faites present aux rois futurs d’un modele, ils l’imiteront peut etre, vous serés les bienfaiteurs du du genre humain, on admirera vos ecrits comme ingenieux, on les cherira comme utiles, c’est ainsi qu’un Grec illustre instruisoit les rois non pas par des preceptes, mais par la simple exposition de la vie de Cyrus, les philosophes {p.321} d’Orient instruisoient par des fables et des allegories, vous instruirés par la verité de l’histoire ; c’est le propre de la vertu de se faire aimer si tôt qu’elle est montrée, se peut il Ciceron disoit a son frere, se peut il que vous ne sçachiés pas vous faire aimer dans votre gouvernement aprés avoir lu la vie d’Agesilas[9].
Il a toutes les vertus qui parent les hommes avec toutes celles qui ornent les rois, chaque jour montre en lui des perfections nouvelles et avec tant d’interêt de se ressembler il est toujours mieux que lui même.
Richelieu En me donnant sa place il semble que vous m’ayés comparé a lui, pardonnés moi Mrs cette reflexion, je crains qu’il n’y ait bien de la vanité a l’avoir fait.
Mr de Saci quittoit souvent le serieux de son cabinet pour les belles lettres, c’etoit pour ainsi dire la seule debauche qu’il se permit, le public n’y perdoit rien, il raportoit de son etude ces graces qui invitent a lire
{p.322} Je n’ambitionnois que votre esprit, que vos talens, que vos ecrits immortels et dans le desespoir de pouvoir jamais vous ressembler je croyois qu’il m’importoit peu d’etre plus prés de vous. Fin
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Main principale M |
295 |
n1. |
En 1722, Mir-Mahmoud, prince de Candahar, assiégea Ispahan, et renversa Hussein, de la dynastie des Sofys, pour prendre le titre de chah. Il est peu probable qu’au moment de la transcription de cet article, avant les voyages, Montesquieu ait eu connaissance de l’ouvrage du père Du Cerceau (Jean-Antoine Du Cerceau, Histoire de la dernière révolution de Perse, La Haye [Paris], Gosse et Neaulme [Briasson], 1728, t. II). Montesquieu interprète le geste d’Hussein, le 22 octobre 1722, à la lumière de ce que disait Chardin, mort en 1713, du gouvernement chez les Perses et de la nature religieuse de l’autorité du chah (Chardin, t. VI, 7 ; voir aussi ibid., t. VII, 85-88). Mir-Mahmoud, comme la plupart des Afghans, était sunnite, tandis que les Persans étaient chiites (voir ibid., t. VII, 93). |
297 |
n1. |
La comparaison sera reprise pour souligner que les jours de fête doivent être adaptés aux besoins des sociétés et de leur commerce (EL, XXIV, 23). |
298 |
n1. |
« Saint Pierre portier du paradis. Les Anciens ont cru que Cerbère était à la porte de l’enfer » (nous traduisons). Portitore, non attesté à l’époque (Vocabolario degli Accademici della Crusca, Venise, J. Sarzina, 1623 ; id., Florence, D. M. Manni, 1729-1738), est probablement par méprise emprunté au latin (portitor), à la place de portiere. |
299 |
n1. |
Après la page 316, pages 314, 315, etc. |
299 |
n2. |
Ébauche du Discours de réception à l’Académie française du 24 janvier 1728 (OC, t. 9, p. 9-11). Les développements sur les ambitions littéraires de Richelieu, sur le rôle des éloges et de l’histoire, écrits par les académiciens pour éduquer et conseiller le jeune Louis XV, ont été supprimés dans la version finale. |
299 |
n3. |
Sur Louis-Silvestre de Sacy (1654-1727), auquel Montesquieu succéda à l’Académie française, voir Discours de réception à l’Académie française du 24 janvier 1728, OC, t. 9, p. 5, note 11. |
299 |
n4. |
Cf. Discours de réception à l’Académie française du 24 janvier 1728, OC, t. 9, p. 9, l. 14-19 ; voir note 4, sur l’œuvre morale de Sacy. |
299 |
n5. |
Cf. Discours de réception à l’Académie française du 24 janvier 1728, OC, t. 9, p. 10, l. 25-28. |
299 |
n6. |
L’éloge de Séguier, de Richelieu et de Louis XIV, fondateurs de l’institution, était un passage obligé de tout discours de réception à l’Académie française. Montesquieu les désignera dans son Discours par le terme de Protecteurs (Discours de réception à l’Académie française du 24 janvier 1728, OC, t. 9, p. 10). Sur Séguier, voir ibid., note 10. |
299 |
n7. |
Un appel invite à insérer ici le passage depuis : « Commencés a leur donner l’idée d’un beau regne […] » (p. 320) jusqu’à la mention « Fin » (p. 322). |
299 |
n8. |
Cf. Pensées, nº 857. Dans son Histoire de l’Académie française, Pellisson mentionne une jalousie supposée de Richelieu à l’égard de Corneille (Paris, J.-B. Coignard, 1743, p. 110-111 – Catalogue, nº 3026, éd. de 1700). |
299 |
n9. |
Cicéron recommande à son frère la Cyropédie de Xénophon comme un « traité de bon gouvernement » et au fils de Quintus l’éloge d’Agésilas du même auteur (Lettres, 29, « À Quintus », I, 1, 8 ; 108, « À L. Luccéius », V, 12). Sur le rôle des fables orientales pour instruire les princes, cf. Pensées, nº 18. |