Pensées, volume I

Nous, hom̃es prives, somes etonés des plaisirs que l’ardeur avec laquelle les ministres cherchent les affaires et les grands la cour nous ne sçavons pas les douceurs qu’ils y goutent idem.

Quelque fois Souvent les femmes sont avares par vanité et pour faire voir que l’on fait de la depense pour elles :

Il faut pleindre les gens malhureux, meme ceux qui ont merité de l’estre ; quand ce ne seroit que parce qu’ils ont mérite de l’estre.

Les malheurs sont de nouvelles cheines pour les coeurs bien faits.

{p.393} Le heroisme que la moralle avoue ne touche que peu de gens : c’est le heroisme qui detruit la moralle qui nous frape et cause notre admiration

J’ay connu un ecclesiastique qui se faisoit estimer parce qu’il estoit gros. Il faisoit valoir un air serieux répandu dans touttes les dimensions de son corps et il parloit si peu qu’il lui falloit presque tout un jour pour dire trois sotises :