Pensées, volume I

{p.401} Les Francois travaillent pour amasser et depensent soudain il semble disois je qu’ils ayent une main avare et une autre prodigue ils sont en meme temps milanois et florentins :

Je n’épouse pas les opinions excepte celles des livres d’Euclide^[1].

Detronement^[1] un peché qui dés qu’il est comis devient une chose juste.

Un home disoit il n’y a point J’ay oui dire au cardinal Imperiali^[1] il n’y a point d’home que la fortune ne vienne visiter une fois en sa vie mais lors qu’elle ne le trouve pas prêt a la recevoir, elle entre par la porte et passe par la fenestre

Je disois sur les horreurs et les tiranies des empereurs romains turcs et des Perses qu’il est admirable que la relligion chretiene, qui n’est faitte que pour nous rendre hureux dans l’autre vie, nous rende encor {p.402} hureux dans celle cy un roy ne creint plus que son frere lui enleve sa courone le frere n’en a point la pensée cela vient de ce que les sujets en general sont devenus plus obeissans et les princes moins cruels :