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Pensées 48 à 52

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

48

43

Il estoit permis a Rome

J’ay mis cela dans ce que j’ay fait sur la rep. romaine

a tout le monde d’accuser ceux qui estoint soubconnés de vouloir opprimer la liberté de la republique mais come toutes ces accusations ne produisoint que des debats elles ne faisoint qu’augmenter la division armer les principales familles les unes contre les autres et les remedes {p.54} contre les factions naissantes estoint bien longs puis qu’on n’avoit recours qu’aux harangues[1]. A Venise au contraire le Conseil des dix etouffe non pas seulement les factions mais les inquietudes.
C’est une grande prudence que celle des Venitiens de ne reunir jamais dans une meme persone les honneurs et la puissance.[2]

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Main principale M

49

Annibal par une trop longue guerre aguerrit les Romains il se pressa trop d’attaquer Sagonte il falloit auparavant confirmer sa puissance en Espagne : Rome qui avoit seule une guerre continuele veinquit toutses les peuples les uns apres republiques les unes apres les autres[1] elle elle elle veinquit ensuitte les roix par le secours des roix Philipe avec le secours d’Attale et Anthiochus avec le secours d’Attale et de Philipe.

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Main principale M

50

44

P Plagiaire. Avec tres peu d’esprit on peut faire cette objection la.
Grace aux petits genies il n’y a plus d’autheurs originaux, il n’y a pas jusqu’à Decartes qui n’ait tiré toutte sa philosophie des anciens[1] ils trouvent la doctrine de la {p.55} circulation du sang dans Hipocrate [2] et si les calculs differentiel et integral ne se sauvoint par leur sublimité de la petitesse de ces gens la ils le trouveroint tout entier dans Euclide[3] : eh de quoye deviendroint les comentateurs sans ce privilege. Ils ne pourroint pas dire Horace a dit ceci : ce passage se raporte a un autre de Theocrite ou il est dit… Je m’engage de trouver dans Cardan les pensées de quelque autheur que ce soit meme le moins subtil[4].
On doit rendre aux autheurs qui nous ont paru originaux dans plusieurs endroits de leurs ouvrages cette just justice qu’ils ne se sont pas abaissés jusques a descendre a la qualité de copistes.

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Main principale M

51

Il y a trois tribunaux contraires les uns aux autres

Tribunaux

qui se combatent ne sont presque jamais d’accord, celui des loix celui de l’honneur celui de la relligion.

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Main principale M

52

45

{p.56} Gens singuliers il y a des gens si bisarres que ce sont les grotesques de notre espece, leur esprit decline generalement de touts les esprits.
Des qu’un home pense et qu’il a un caractere on dit c’est un home singulier
La plus part des gens se ressemblent en ce qu’ils ne pensent point echos æternels qui n’ont jamais rien dit et ont toujours repeté artisans grossiers des idées des autres.
Il faut que la singularité consiste dans une maniere fine de penser qui a echapé aux autres car un home qui ne sçauroit se distinguer que par une chaussure particuliere seroit un sot par tout pais.
Les pensées et les actions d’un home {p.57} singulier luy sont tellement propres qu’un autre home ne pourroit jamais les employer sans se dementir.

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Main principale M


48

n1.

Article prolongeant la réflexion sur la liberté politique et les factions (nº 32). Selon un passage biffé du manuscrit de L’Esprit des lois, la possibilité, à propos de la Constitution anglaise, que les représentants du peuple accusent devant ceux des nobles, évite de recourir à une institution rigoureuse comme le Conseil des Dix de Venise pour révéler et punir les atteintes aux droits du peuple (OC, t. 3, p. 236, l. 260-261).

48

n2.

Le Conseil des Dix, créé au XVIe siècle pour réprimer les complots et la corruption, enquêtait grâce à des informateurs et à des dénonciations secrètes qui étaient suivies de procès dont les sentences étaient en principe rapidement exécutées. Amelot de La Houssaye, source essentielle de Montesquieu sur Venise (Pensées, nº 751), évoque son extrême rigueur mais n’en fait pas moins un ressort essentiel de la liberté commune dans le gouvernement de la Sérénissime, sans lequel la division et le désordre conduiraient l’État à sa ruine (Histoire du gouvernement de Venise, Paris, F. Léonard, 1677, 2nde partie, « Du Conseil des Dix », p. 304 et suiv. – Catalogue, nº 3084).

49

n1.

Cf. Romains, chapitre VI. Puissance conquérante unie, Rome utilise les divisions de ses ennemis pour mieux les soumettre (ibid., p. 130-136). Machiavel remarquait que « Rome n’eut jamais deux puissantes guerres à soutenir en même temps » (Discours politiques sur les décades de Tite-Live, N. Amelot de La Houssaye (trad.), Amsterdam, H. Desbordes, 1692, II, 1 – Catalogue, nº 2400) ; cf. nº 440.

50

n1.

L’accusation de plagiat est caractéristique de l’argumentaire du parti des Anciens contre la nouveauté des auteurs modernes. Adrien Baillet, dans sa biographie de Descartes, énumère ceux qui, comme Louis de la Forge, Daniel Morhof, Antoine Verjus, etc., avaient relevé diverses ressemblances entre les théories du philosophe et celles des Anciens (Vie de Descartes, Paris, D. Horthemels, 1691, 2nde partie, liv. VIII, chap. 10, p. 530-537 ; voir Jean-Robert Armogathe, « Une ancienne querelle », postface à La Querelle des Anciens et des Modernes, XVIIe-XVIIIe siècles, A.-M. Lecoq (éd.), Paris, Gallimard, 2001, p. 820-823).

50

n2.

Cf. Spicilège, nº 171.

50

n3.

Le calcul différentiel et intégral, ou calcul infinitésimal, a donné lieu à une retentissante controverse entre Leibniz et Newton pour savoir lequel des deux en était le premier inventeur, titre que la Royal Society accordera en 1712 à Newton ; voir Fontenelle, Préface à l’« Analyse des infiniment petits », par le marquis de l'Hôpital [1696], dans Œuvres, Paris, B. Brunet, 1758, t. VIII, p. 40-42.

50

n4.

Cardan a composé le traité De Subtilitate [1550] (Catalogue, nº 1419 pour l’édition de Lyon, 1580), ouvrage éclectique sur l’état de la science au XVIe siècle.