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Pensées 555 à 559

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

555

Quand la France auroit gagné la bataille d’Auchted[1]elle ne tenoit pas pour cela la monarchie universelle.

Main principale M

556

{f.437r} Il y a bien peu de vanite a croire qu’on a besoin des affaires pour avoir quelque meritte dans le monde, et de ne se juger plus brien lors qu’on ne peut plus se cacher sous le personage d’home public.

- - - - -

Main principale M

557

Succession d’Espagne

La France qui se crut maitresse de toute l’Europe parce qu’elle avoit eu de grands succès entreprit la guerre pour la succession d’Espagne. Elle estoit deja epuisée elle mit sur pied plus de troupes qu’elle ne pouvoit[1] ; elle etendit des forces occupa l’Italie d’un cote, se porta en Espagne et sur le Danube les vieilles troupes batues ou detruites sont supplées par des troupes nouvelles par des paisans on croit que ce sont des troupes francoises, ce n’en sont point ; ce sont d’autres armées que celles qui battoint dans les precedentes guerres jamais les bataillon complets pendant que ceux des ennemis l’estoint toujours. D’ailleurs les officiers miserables ; quand les oficiers sont riches ils {f.437v} peuvent secourir le soldat qui est malade

Soldats malades

 ; il a un chariot un cheval il y met un soldat malade quand un officier a eté a pied et que vous lui dittes en arrivant d’aller a une expedition il n’a plus bonne volonté ; les soldats crevent le grand secret c’est d’avoir des troupes qui ne périssent point ; quand un soldat est malade qu’il reste dans un buisson il meurt il deserte. Dans la derniere guerre les bataillons ennemis plus forts debordoint toujours les nottres si on avoit mis une corde un bataillon ennemi auroit tiré deux de nos bataillons[2].

- - - - -

Main principale M

558

Juifs se defendent contre Romains p. suiv.

Les juif par leur seul entousiasme se deffendirent mieux contre les Romains que touts les autres peuples qui furent engloutis dans cet empire.

- - - - -

Main principale M

559

Unitaires

Le tittre d’unitaires que les califes donerent a leurs soldats servit beaucoup a augmenter leur zele[1]

- - - - -

Main principale M


555

n1.

Comprendre : Höchstädt. Montesquieu écrira pourtant que cette défaite marque un tournant décisif dans les destinées de la France (nº 1306). Cf. nº 300. La réflexion amorcée est reprise ci-après (nº 557 et 562).

557

n1.

Cf. Romains, III, p. 105, l. 9-11

557

n2.

L’analyse des déboires de l’armée française lors de la guerre de Succession d’Espagne fait suite aux entretiens avec Bonneval à Venise en 1728, qui avait évoqué la fatigue et les maladies des fantassins français, les « bons remedes » et les « bons vivres » dont Starhemberg gratifiait ses soldats (Voyages, p. 132-133, 147).

559

n1.

« Unitaires » traduit en français l’arabe al-muwahiddûn ou almohades (« ceux qui confessent l’unité divine »), dynastie de califes (1147-1269) portée au pouvoir par un mouvement religieux du même nom, qui renversa en Afrique du Nord et en Espagne les Almoravides. Voir Moreri, 1732, art. « Almohades ».