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Pensées 767 à 771

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

767

Anglois

Anglois
Ils veulent que les hommes soient hommes

Si l’on me demande quels prejugés ils ont, en verité je ne sçaurois dire lequel ny la guerre ny la naissance, ny les dignités ny les hommes a bonne fortune, ny le delire de la faveur des ministres. Ils veulent que les hommes soient hommes. Ils ont fait cas du duc de Malbroock[1] de Lor Cobam du duc d’Argile[2] parce qu’ils sont des hommes. Ils n’estiment que deux choses les richesses et le merite personnel[3]. Ils ont plus d’orgüeil que de vanité, une nation voisine[4] a plus de vanité que d’orgüeil.
La lorsqu’un etranger est reçu sur le pied de cytoien, il est beaucoup mieux, personne ne se mefie de luy parce qu’il n’a d’interet mele avec personne, il vous meprisent comme de la boüe parce qu’ils croitnt que vous n’estimez que vous. Ils n’aiment ni ne haïssent leurs roys mais ils les craignent ou les meprisent.

- - - - -

Main principale E

768

Nous loüons les gens a proportion de l’estime qu’ils ont pour nous.

- - - - -

Main principale E

769

Il est étonnant que les peuples cherissent si fort {p.503}

Republiques

le gouvernemt républicain et que si peu de nations en joüissent que les hommes haissent si fort la violence et que tant de nations soient gouvernées par la violence.

Main principale E

770

Ils soient le monument eternel d’une amitié qui me touche plus que toute la reputation que je pourois tirer de mes écrits[1].

- - - - -

Main principale E

771

Dans la derniere revolution de Constantinople lorsque l’empereur nouveau a vu que les janissaires rebeles avoient commis assez d’insolence pour se rendre odieux, il les a exterminés et punis[1].

- - - - -

Main principale E


767

n1.

Sur Marlborough (« Malbroock »), voir nº 593, note 1.

767

n2.

Richard Temple (1669-1749), vicomte de Cobham, et John Campbell (1678-1743), duc d’Argyle, s’étaient illustrés dans les campagnes de Marlborough pendant la guerre de Succession d’Espagne.

767

n3.

Dans ses Notes sur l’Angleterre, Montesquieu écrivait que « l’argent est ici souverainement estimé ; l’honneur et la vertu peu » (Voyages, p. 499), mais il reprendra les deux motifs d’estime mentionnés ici dans L’Esprit des lois (XIX, 27 : Derathé, t. I, p. 352).

767

n4.

Il s’agit de la France. Montesquieu opposera ensuite l’orgueil espagnol, associé à la paresse, à la vanité française (EL, XIX, 9).

770

n1.

Cf. nº 1655 ; sur la reprise de formules similaires dans la dédicace à un ami, cf. aussi nº 484, 1820.

771

n1.

Mahmud Ier (1696-1754) fut proclamé sultan de l’Empire ottoman en 1730, après le complot fomenté par un janissaire d’origine albanaise, Patrona Khalil, contre le sultan Ahmet III. L’attitude capricieuse et insolente des chefs rebelles aurait conduit, après deux mois de rébellion, à la mise à mort de Khalil et de 7 000 de ses partisans ; voir Robert Mantran, Histoire de l’Empire ottoman, Paris, Fayard, 1989, p. 267-286. Cf. Spicilège, nº 536.