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Pensées 950 à 954

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume II

950

On parloit de la piece de Marivaux ou les la Mere confidente[1] ou les mœurs sont admirables

Honnetes gens

je dis le peuple est honete dans ses gouts quoy qu’il ne le soit pas dans ses actions mœurs : nous nous rejouissons de trouver des honetes gens parce que nous voudrions qu’on le fut a notre egart.

Main principale E

951

La vanite de la plus part des gens est aussi bien fondée que celle que je prendrois sur une avanture qui est arrivée aujourd’hui ches le card de Polignac ou je dinois

Mepris

il a pris la main a un prince l’ainé de la maison de Lorreine le duc d’Elbeuf[1] et apres diner quand le prince n’y a plus este il me l’a donée il me la donne a moy parce qu’il me meprise.c’est un acte sent de mepris il l’a pris au prince c’est un acte d’estime : c’est pour cela que les princes sont si familiers avec leurs domestiques les plus chers : ils croyent que c’est faveur c’est mepris

Main principale E

952

{f.21v} [Passage à la main M] Je voyois un sot qui estoit revenu d’une embassade et ne parloit plus que par monosillabes. Si cet home scavoit combien il pert a faire le conte d’Avaux[1], et combien il gagneroit aupres de nous a estre simple :

- - - - -

Passage de la main E à la main M

953

[Passage à la main E] Il ne faut jamais qu’un prince donne dans les details[1]

Princes point de détail

il faut qu’il pense et laisse et fasse agir, il est l’ame et non pas le bras : c’est un metier qu’il ne peut pas jamais bien faire et que s’il faisoit bien il lui feroit faire mal le reste

- - - - -

Passage de la main M à la main E

954

Lorsque je vois un grand prince qui a regné de nos jours malgré son bon sens naturel seduit par un conseil aveugle envoyer tout a coup a ses ennemis des sujets des soldats des negotiants des ouvriers son commerce je plains plus la religion catholique et si je l’ose dire je le plains plus lui même que les protestans[1].

- - - - -

Main principale E


950

n1.

Pièce représentée pour la première fois le 9 mai 1735.

951

n1.

Henri de Lorraine (1661-1748), duc d’Elbeuf depuis 1692. Le cardinal Melchior de Polignac (voir nº 422) mourut le 20 novembre 1741.

952

n1.

Claude de Mesmes, comte d’Avaux (1595-1650), célèbre diplomate sous Louis XIII et les ministères de Richelieu et de Mazarin. Montesquieu fait sans doute allusion à la méthode du comte d’Avaux dans ses négociations de 1640 précédant le traité de Westphalie (1648), qui se rendait « impénétrable » en éludant des réponses (Guillaume-Hyacinthe Bougeant, Histoire des guerres et des négociations qui précédèrent le traité de Westphalie […], composées sur les mémoires du comte d’Avaux, Paris, J. Mariette, 1727, p. 395-396) ; à rapprocher de la mention d’un manuscrit intitulé Traité de Westphalie dans le « Catalogue des manuscrits envoyés à mon cousin en Angleterre », LP, OC, t. 1, p. lxxx.

953

n1.

Saint-Simon a souligné le goût de Louis XIV pour les détails, qui permettait aux ministres de manipuler le roi (Saint-Simon, t. V, p. 481).

954

n1.

Cf. nº 728.