Elcus [le phoque1Le latin avait plusieurs mots pour désigner le
phoque (Phoca vitulina Linné, 1758) : deux
appellations venues du grec, phoca et felchus (ou helcus), et
deux noms latins, bos marinus et vitulus marinus qui tirent sans doute leur
origine du mugissement de l’animal (De Saint-Denis 1947, 117). Le
mot helcus, quant à lui, pourrait venir du
grec ἑλκῶ, « traîner ».] et exposita2Le nom
exposita vient d’une mauvaise lecture du
passage de Pline (Plin. nat. 9, 11) dans
lequel il décrit le monstre marin auquel avait été livrée (exposita) Andromède. [+][AM 24,
47 (31) [-]][+] [+][AM 24, 46 (30) [-]][+]
Elcus et exposita [+][AM 24, 47 (31) [-]][+] [+][AM 24,
46 (30) [-]][+]
Renvois internes : Elcus : cf. Felchus, foca, ch. 38 ; Koky,
ch. 47 ; Vacca
et vitulus marinus, ch. 99.
Lieux parallèles : Elcus
dans TC, De helco (6, 22) ; VB, De
felco et foca (7, 116).
Exposita
dans TC, De exposita (6, 21).
[1] [•] AM 24, 47 (31)Le
phoque est le « veau marin », dont nous avons longuement parlé dans les
livres précédents. Sa peau est couverte de poils et tachée de
blanc et de noir. Cet animal met bas sur la terre ferme, nourrit
ses petits du lait de ses mamelles et ne les mène pas à l’eau
avant qu’ils aient douze jours. Il est difficile à tuer, à moins
que le coup ne lui soit porté à la tête, à l’endroit du cerveau.
Quand il dort, il ronfle si fort que ses ronflements semblent des
mugissements : c’est en effet, de tous les animaux, celui qui dort
du sommeil le plus lourd3Voir Juv. 3, 236-238 : Raedarum transitus arto / uicorum inflexu et stantis conuicia mandrae /
eripient somnum Druso uitulisque marinis,
« Le passage des voitures dans les sinuosités des rues étroites,
les querelles du troupeau qui n’avance plus, ôteraient le sommeil
à Drusus même ou à des veaux marins » (Labriolle & Villeneuve
1950, 33).. C’est pourquoi sa nageoire droite, dont il se
sert pour nager, passe pour provoquer le sommeil chez l’homme s’il
la place sous sa tête. L’animal une fois écorché, les poils de sa
peau, de quelque partie du corps qu’ils proviennent, indiquent le
flux et le reflux par la manière dont ils sont disposés et se
redressent. C’est aussi le cas de la peau des autres animaux
marins pourvus de poils4Un
certain nombre de croyances liées à la météorologie sont attachées
à la peau du phoque (voir Plin. nat. 2, 146) ; Suétone
assure aussi que l’empereur Auguste emportait dans tous ses
déplacements une peau de phoque pour se protéger de la foudre (Suet. Aug.
90)..
[1] [•] AM 24, 47 (31)Elcus2helcus AM. est vitulus marinus, de quo in praehabitis libris multa
diximus. Habet autem pellem pilosam, albis nigrisque maculis
distinctam. Hoc animal parit in terra et lactando mammis nutrit
vitulos3catulos VB. nec ante XII dies ducit eos ad mare.
Et difficulter interficitur, nisi ictus in caput4in caput non
hab. AM. in locum cerebri
et5nec 1536 non hab. AM. vibretur6D’après Arist. HA 567
a 10-11 MS : Et graviter interficitur nisi cum
vulnere in maxillis, quoniam suum corpus est durum, carnosum.. In somno ita alte stertit quod stertitio7stertio 1491
Prüss1 1536. mugitus esse
videtur8D’après Arist. HA 567
a 12 MS : Et sua vox sicut tauri. :
gravissimo enim somno inter omnia deprimitur animalia. Unde
pinnae9pinnae… dextrae :
pinna… dextra 1491 Prüss1. ejus dextrae, quibus ad natandum
utitur, dicuntur esse somniferae si10si om. 1491 Prüss1. tempori11timpari (tym- 1491) 1491 Prüss1 temporibus 1536 timpori AM.
hominis supponantur12supra
ponantur 1491 Prüss1
1536.. Hujus animalis pili in corio excoriato,
ubicumque fuerint13fuerit
(sc. corium ?) 1491
Prüss1., compositione[Prüss1/vue 16] et erectione indicant
fluxum et refluxum maris. Et hoc faciunt coria etiam aliorum
marinorum quae pilosa sunt14Pour tout ce passage, voir Plin. nat. 9,
41-42 : Quae pilo uestiuntur, animal pariunt, ut
pristis, ballaena, uitulus. Hic parit in terra, pecudum more
secundas partus reddit. Initu canum modo cohaeret ; parit
nonnumquam geminis plures, educat mammis fetum. Non ante
duodecimum diem deducit in mare, ex eo subinde adsuefaciens.
Interficiuntur difficulter nisi capite eliso. Ipsis in sono
mugitus – unde nomen uituli […]. Nullum
animal grauiore somno premitur. Pinnis, quibus in mari utuntur,
humi quoque uice pedum serpunt. Pelles eorum etiam detractas
corpori sensum aequorum retinere tradunt semperque aestu maris
recedente inhorrescere, praeterea dextrae pinnae uim soporiferam
inesse somnosque adlicere subditam capiti. Les informations
remontent à Aristote (Arist. HA 566 b 28 - 567 a 12
MS)..
[2] Dans le même livre que ci-dessus. [•] AM 24, 46
(30)L’exposita5Le texte de Pline (Plin. nat. 9, 11)
permet de comprendre de quelle erreur de lecture vient le nom de
cette monstrueuse créature : « le squelette du monstre auquel
Andromède, disait-on, fut exposée [exposita
est], apporté de la ville de Jaffa en Judée, fut exhibé à
Rome entre autres curiosités, par M. Scaurus, lors de son
édilité ; la longueur de ces os était de 40 pieds ; la hauteur des
côtes supérieure à celle des éléphants de l’Inde ; la colonne
vertébrale épaisse d’un pied et demi » (De Saint-Denis 1955,
41)., selon Pline, est un animal qu’on trouve parfois dans
la partie de la mer qui baigne Joppé6Aujourd’hui Jaffa., en Judée ; elle a de
nombreuses dents très larges, et une couche de graisse de cinq
coudées. Et elle appartient à l’espèce des cètes.
[2] In libro ut supra. [•] AM 24, 46
(30)Exposita, ut dicit Plinius15D’après Plin. nat. 9, 11 : Beluae, cui dicebatur exposita fuisse Andromeda,
ossa Romae apportata ex oppido Iudaeae Iope ostendit inter reliqua
miracula in aedilitate sua M. Scaurus longitudine pedum XL,
altitudine costarum Indicos elephantos excedente, spinae
crassitudine sesquipedali., bestia est in maris illa
parte16illa parte : illam
partem 1491 Prüss1. quae in17in del. 1536. Judea18judeam 1491 Prüss1 1536. [et]19et ex AM seclusimus. Joppen20joppe AM oppen 1491 Prüss1. attingit aliquando inventa21invento 1491
inventos Prüss1 ut
videtur., quae multos et latissimos22longissimos AM. habet23habet om. Prüss1. dentes et pinguedinem <quinque
cubitorum24quinque
cubitorum ex AM addidimus.> ; et
est de genere cetorum.
~
1Le latin avait plusieurs mots pour désigner le
phoque (Phoca vitulina Linné, 1758) : deux
appellations venues du grec, phoca et felchus (ou helcus), et
deux noms latins, bos marinus et vitulus marinus qui tirent sans doute leur
origine du mugissement de l’animal (De Saint-Denis 1947, 117). Le
mot helcus, quant à lui, pourrait venir du
grec ἑλκῶ, « traîner ».
2Le nom
exposita vient d’une mauvaise lecture du
passage de Pline (Plin. nat. 9, 11) dans
lequel il décrit le monstre marin auquel avait été livrée (exposita) Andromède.
3Voir Juv. 3, 236-238 : Raedarum transitus arto / uicorum inflexu et stantis conuicia mandrae /
eripient somnum Druso uitulisque marinis,
« Le passage des voitures dans les sinuosités des rues étroites,
les querelles du troupeau qui n’avance plus, ôteraient le sommeil
à Drusus même ou à des veaux marins » (Labriolle & Villeneuve
1950, 33).
4Un
certain nombre de croyances liées à la météorologie sont attachées
à la peau du phoque (voir Plin. nat. 2, 146) ; Suétone
assure aussi que l’empereur Auguste emportait dans tous ses
déplacements une peau de phoque pour se protéger de la foudre (Suet. Aug.
90).
5Le texte de Pline (Plin. nat. 9, 11)
permet de comprendre de quelle erreur de lecture vient le nom de
cette monstrueuse créature : « le squelette du monstre auquel
Andromède, disait-on, fut exposée [exposita
est], apporté de la ville de Jaffa en Judée, fut exhibé à
Rome entre autres curiosités, par M. Scaurus, lors de son
édilité ; la longueur de ces os était de 40 pieds ; la hauteur des
côtes supérieure à celle des éléphants de l’Inde ; la colonne
vertébrale épaisse d’un pied et demi » (De Saint-Denis 1955,
41).
6Aujourd’hui Jaffa.
~
1caput 28 1536.
2helcus AM.
3catulos VB.
4in caput non
hab. AM.
5nec 1536 non hab. AM.
6D’après Arist. HA 567
a 10-11 MS : Et graviter interficitur nisi cum
vulnere in maxillis, quoniam suum corpus est durum, carnosum.
7stertio 1491
Prüss1 1536.
8D’après Arist. HA 567
a 12 MS : Et sua vox sicut tauri.
9pinnae… dextrae :
pinna… dextra 1491 Prüss1.
10si om. 1491 Prüss1.
11timpari (tym- 1491) 1491 Prüss1 temporibus 1536 timpori AM.
12supra
ponantur 1491 Prüss1
1536.
13fuerit
(sc. corium ?) 1491
Prüss1.
14Pour tout ce passage, voir Plin. nat. 9,
41-42 : Quae pilo uestiuntur, animal pariunt, ut
pristis, ballaena, uitulus. Hic parit in terra, pecudum more
secundas partus reddit. Initu canum modo cohaeret ; parit
nonnumquam geminis plures, educat mammis fetum. Non ante
duodecimum diem deducit in mare, ex eo subinde adsuefaciens.
Interficiuntur difficulter nisi capite eliso. Ipsis in sono
mugitus – unde nomen uituli […]. Nullum
animal grauiore somno premitur. Pinnis, quibus in mari utuntur,
humi quoque uice pedum serpunt. Pelles eorum etiam detractas
corpori sensum aequorum retinere tradunt semperque aestu maris
recedente inhorrescere, praeterea dextrae pinnae uim soporiferam
inesse somnosque adlicere subditam capiti. Les informations
remontent à Aristote (Arist. HA 566 b 28 - 567 a 12
MS).
15D’après Plin. nat. 9, 11 : Beluae, cui dicebatur exposita fuisse Andromeda,
ossa Romae apportata ex oppido Iudaeae Iope ostendit inter reliqua
miracula in aedilitate sua M. Scaurus longitudine pedum XL,
altitudine costarum Indicos elephantos excedente, spinae
crassitudine sesquipedali.
16illa parte : illam
partem 1491 Prüss1.
17in del. 1536.
18judeam 1491 Prüss1 1536.
19et ex AM seclusimus.
20joppe AM oppen 1491 Prüss1.
21invento 1491
inventos Prüss1 ut
videtur.
22longissimos AM.
23habet om. Prüss1.
24quinque
cubitorum ex AM addidimus.