Chapitre 47
Capitulum XLVII1caput 46 1536.
Koky [le phoque1Le koky est le phoque
(famille des Phocidae Gray, 1821, peut-être
Phoca vitulina Linné,
1758).] [+][VB 17, 118 De kolki [-]][+]
Koky [+][VB 17, 118 De koky2kolki VBd
ut semper. [-]][+]
Renvois internes : Koky : cf. Elcus, ch. 30 ; Felchus,
foca, ch. 38 ; Vacca et vitulus marinus, ch. 99.
Lieux parallèles : TC, De
koki (6, 29) ; AM, [Koki] (24, 65
(37)).
[1] [•] VB 17, 118, 1Aristote. [•] Arist. HA 501 a 21-24 MSLe phoque est un animal marin pourvu de dents pointues et
qui, de plus, se superposent. C’est par cette particularité, en
effet, que son espèce diffère de celles des poissons, car si les
poissons ont des dents pointues, il n’y a pas d’animal parmi eux
qui ait deux rangées de dents2Pour saisir parfaitement la dernière phrase du
paragraphe de l’Hortus sanitatis, il faut
la compléter : « il n’y a pas d’animal parmi eux qui ait deux
rangées de dents sur la même mâchoire ». Il reste que la
traduction de Michel Scot, reprise par l’Hortus
sanitatis, est en contradiction avec le texte original
d’Aristote puisque celui-ci voit au contraire une ressemblance
entre phoques et poissons..
[1] [•] VB 17, 118, 1Aristoteles. [•] Arist. HA 501 a 21-24 MS
— Animal
vero marinum quod dicitur koki habet dentes omnes acutos et etiam
ponet unum supra alium sicut suum genus diversaretur a generibus
piscium. Quoniam pisces habent dentes acutos omnes et non est in
istis animal habens duas acies dentium.Koky est marinum animal habens dentes acutos, et etiam
ponit unum super alium. Sic enim genus suum diversatur a generibus
piscium, quia pisces habent quidem3quidam VBd. dentes acutos, et non est in eis
animal duas habens acies dentium.
[2] [•] VB 17, 118, 2L’auteur. [•] VB 17, 118,
2Le koky est le phoque, dont nous avons parlé un peu plus haut, et c’est
aussi le « veau de mer », dont nous parlerons aussi
ci-après.
[2] [•] VB 17, 118, 2Actor. [•] VB 17, 118,
2Koky ipse est felchus, de quo dictum est paulo supra, idemque vitulus marinus, de quo etiam4etiam non hab.
VB. dicetur infra.
Propriétés et
indications
Operationes
[3] [•] VB 17, 118, 3A. D’après le Liber de natura
rerum. [•] TC 6, 29Le phoque est un animal qui vit aussi bien sur terre que
dans la mer. Il a un corps cartilagineux, comme la seiche, et des os moins robustes qu’il ne faudrait, si
bien qu’à cause de cette faiblesse des pattes, il a parfois du mal
à se déplacer et à se soutenir sur ses pieds3Thomas de Cantimpré s’inspire explicitement
d’Aristote (Arist. HA 567 a 7 MS). Les
phoques, comme les morses et les otaries, appartiennent à la
famille des pinnipèdes, animaux qui ont des pattes en forme de
nageoires. Ils possèdent bien quatre pattes. Les pattes arrière,
dont on ne distingue que les extrémités, ne servent que sous
l’eau ; leurs muscles sont soutenus, quand le phoque nage, par les
vertèbres élargies du bas de la colonne vertébrale. Quant aux
pattes avant, les phoques ne s’en servent que comme nageoires, et
quand ils sont à terre ils rampent ; mais les otaries s’appuient
sur elles pour avancer ; grâce à elles, elles peuvent grimper sur
les rochers et même sauter..
[3] [•] VB 17, 118, 3A. Ex Libro de naturis rerum5Une partie du chapitre
De koki est reprise dans le chapitre
Felchus, le reste dans celui-ci. Le
passage est fidèlement recopié.. [•] TC 6, 29Koky est animal in terra sicut in mari manens.
Cartilaginosum habet corpus, ut sepia6sapia 1491., ossaque minus debito robusta,
unde fit7unde fit om. 1491 Prüss1 1536. ut8ut om. 1491 Prüss1.
prae infirmitate aliquando9aliquando post crurium
hab. VB. crurium vix ambulare possit
seque in pedibus sustentare10D’après Arist.
HA 567 a 7 MS : Et nequid ambulare, quoniam non
potest se sustinere suis pedibus, et est carnosus, mollis et ejus
ossa sunt cartillaginosa..
[4] [•] VB 17, 118, 3B. [•] TC 6, 29Pour lui,
le déplacement est donc plus une question de volonté et de
souplesse que de vigueur. Il a des dents très pointues, une petite
queue comme le cerf, les reins semblables à ceux du bœuf.
[4] [•] VB 17, 118, 3B. [•] TC 6, 29Ambulatio
ergo ipsius est potius ex11in 1491 Prüss1 1536. vigore spiritus et levitate
corporis quam ex virtute. Dentes habet acutos valde, caudam parvam
ut cervus12D’après Arist.
HA 498 b 14 MS : Et similiter koki habet caudam
parvam et assimilatur caude cervi., renes ut vacca13D’après
Arist. HA 497 a 6 MS : Et hoc invenitur in animali quodam focah. Nam renes
ipsius assimilantur renibus vaccae et sunt duriores omnibus aliis
renibus..
[5] [•] VB 17, 118, 3C. [•] TC 6, 29Son ventre
n’est pas irrigué par le sang, parce que les deux veines qui se
divisent sur les reins ne parviennent pas jusqu’au
ventre.
[5] [•] VB 17, 118, 3C. [•] TC 6, 29Venter
ejus sanguine caret, quia duae venae quae ramificantur super renes
usque ad ventrem [in eis]14in eis delevimus.15Nous n’avons pas traduit les termes in eis déplacés par Vincent de Beauvais sans
souci de la cohérence du texte. non perveniunt16D’après Arist. HA 497 a 12-13 MS : Due vero vene que procedunt ad renes ramificantur in
eis et non proveniunt ad suos ventriculos. En fait, chez
Aristote, ce passage semble ne plus concerner spécifiquement le
phoque, mais tous les animaux..
[6] [•] VB 17, 118, 3D. [•] TC 6, 29Mais les
autres parties du corps sont irriguées.
[6] [•] VB 17, 118, 3D. [•] TC 6, 29Cetera vero corporis membra
sanguinem habent.
[7] [•] VB 17, 118, 3E. [•] TC 6, 29Cet animal
a quatre pieds ; ses doigts sont articulés, il y en a cinq à
chaque pied et le pied ressemble à une queue de poisson4Les pattes-nageoires des
pinnipèdes possèdent des doigts très allongés et reliés entre eux
par de la peau, ce qui forme des palmes..
[7] [•] VB 17, 118, 3E. [•] TC 6, 29Hoc animal
habet quattuor pedes, et habent inflexiones digiti quinque in
utroque pede ; figuraque pedis est ut cauda piscis17D’après Arist. HA 498 a 33-40 MS : Animal vero marinum quod dicitur koki est sicut
quadrupes transversum naturaliter, quoniam pedes ejus sunt post
generationem suorum humerorum, et assimilantur manibus, quoniam
sunt sicut manus bestiarum. Et pedes ejus habent quinque digitos
ad similitudinem ursi, et in quolibet digito sunt tres juncturae
flexibiles, et in extremitate cujuslibet digiti est ungula modica.
Pedes autem posteriores habent quinque digitos uterque et
juncturas et ungulas, et flexio eorum est sicut flexio pedum
anteriorum et figura pedum assimilatur figurae caudae
piscium..
[8] [•] VB 17, 118, 3F. [•] TC 6, 29Il ne peut
pas respirer dans l’eau. Il dort près de la mer, sur la terre, et
c’est là qu’il met au monde ses petits, au nombre de deux ou
trois5Voir Felchus, ch. 38, 1..
[8] [•] VB 17, 118, 3F. [•] TC 6, 29In aquis
spirare non valet. Dormit autem prope mare super terram, ibique
fetus suos parit duos aut18vel 1536.
tres.
[9] [•] VB 17, 118, 3G. [•] TC 6, 29Douze
jours après la naissance, les petits suivent leur mère dans
l’océan, et cette opération se répète plusieurs fois par jour,
afin qu’ils s’habituent à l’eau de mer. Cet animal a des mamelles,
qui lui permettent d’allaiter ses petits. Son cri ressemble à
celui du taureau, surtout quand on le tue ; mais il est difficile
de le tuer6Voir Felchus, ch. 38, 1..
[9] [•] VB 17, 118, 3G. [•] TC 6, 29Transacto
vero die duodecimo post partum, sequitur fetus matrem suam ad
mare, et hoc multotiens in die, ut aquis marinis assuescat. Hoc
animal mammillas habet, unde fetus lactet. Vox ejus est sicut
tauri, maximeque cum interficitur ; difficulter autem
interimi potest19post potest add. nisi
cum malleis VB..
~
1Le koky est le phoque
(famille des Phocidae Gray, 1821, peut-être
Phoca vitulina Linné,
1758).
2Pour saisir parfaitement la dernière phrase du
paragraphe de l’Hortus sanitatis, il faut
la compléter : « il n’y a pas d’animal parmi eux qui ait deux
rangées de dents sur la même mâchoire ». Il reste que la
traduction de Michel Scot, reprise par l’Hortus
sanitatis, est en contradiction avec le texte original
d’Aristote puisque celui-ci voit au contraire une ressemblance
entre phoques et poissons.
3Thomas de Cantimpré s’inspire explicitement
d’Aristote (Arist. HA 567 a 7 MS). Les
phoques, comme les morses et les otaries, appartiennent à la
famille des pinnipèdes, animaux qui ont des pattes en forme de
nageoires. Ils possèdent bien quatre pattes. Les pattes arrière,
dont on ne distingue que les extrémités, ne servent que sous
l’eau ; leurs muscles sont soutenus, quand le phoque nage, par les
vertèbres élargies du bas de la colonne vertébrale. Quant aux
pattes avant, les phoques ne s’en servent que comme nageoires, et
quand ils sont à terre ils rampent ; mais les otaries s’appuient
sur elles pour avancer ; grâce à elles, elles peuvent grimper sur
les rochers et même sauter.
4Les pattes-nageoires des
pinnipèdes possèdent des doigts très allongés et reliés entre eux
par de la peau, ce qui forme des palmes.
5Voir Felchus, ch. 38, 1.
6Voir Felchus, ch. 38, 1.
~
1caput 46 1536.
2kolki VBd
ut semper.
3quidam VBd.
4etiam non hab.
VB.
5Une partie du chapitre
De koki est reprise dans le chapitre
Felchus, le reste dans celui-ci. Le
passage est fidèlement recopié.
6sapia 1491.
7unde fit om. 1491 Prüss1 1536.
8ut om. 1491 Prüss1.
9aliquando post crurium
hab. VB.
10D’après Arist.
HA 567 a 7 MS : Et nequid ambulare, quoniam non
potest se sustinere suis pedibus, et est carnosus, mollis et ejus
ossa sunt cartillaginosa.
11in 1491 Prüss1 1536.
12D’après Arist.
HA 498 b 14 MS : Et similiter koki habet caudam
parvam et assimilatur caude cervi.
13D’après
Arist. HA 497 a 6 MS : Et hoc invenitur in animali quodam focah. Nam renes
ipsius assimilantur renibus vaccae et sunt duriores omnibus aliis
renibus.
14in eis delevimus.
15Nous n’avons pas traduit les termes in eis déplacés par Vincent de Beauvais sans
souci de la cohérence du texte.
16D’après Arist. HA 497 a 12-13 MS : Due vero vene que procedunt ad renes ramificantur in
eis et non proveniunt ad suos ventriculos. En fait, chez
Aristote, ce passage semble ne plus concerner spécifiquement le
phoque, mais tous les animaux.
17D’après Arist. HA 498 a 33-40 MS : Animal vero marinum quod dicitur koki est sicut
quadrupes transversum naturaliter, quoniam pedes ejus sunt post
generationem suorum humerorum, et assimilantur manibus, quoniam
sunt sicut manus bestiarum. Et pedes ejus habent quinque digitos
ad similitudinem ursi, et in quolibet digito sunt tres juncturae
flexibiles, et in extremitate cujuslibet digiti est ungula modica.
Pedes autem posteriores habent quinque digitos uterque et
juncturas et ungulas, et flexio eorum est sicut flexio pedum
anteriorum et figura pedum assimilatur figurae caudae
piscium.
18vel 1536.
19post potest add. nisi
cum malleis VB.