Chapitre 68
Capitulum
LXVIII1caput 67 1536.
Platanistae [les platanistes du Gange1L’espèce Platanista gangetica Roxburgh,
1801, du genre Platanista Roxburgh, 1801 et
Lebeck, 1801, comprend deux sous-espèces : le Platanista gangetica gangetica
Roxburgh, 1801, le plataniste du Gange – ou le sousouk des Indiens
–, et le Platanista gangetica minor Owen,
1853, ou Platanista indi Blyth, 1859, le
plataniste de l’Indus. Selon De Saint-Denis 1947, 88-89, la seule
erreur de Pline concerne la longueur de l’animal : 2,30 m et non 7
m. Voir aussi Kitchell & Resnick 1999, 1696, n. 257-258. Albert
le Grand (AM 24, 99 (49)), Thomas de Cantimpré (TC 6, 42) et Vincent
de Beauvais (VB 17, 122) ont reproduit cette erreur, à laquelle ils
ont ajouté que le plataniste se rendait dans la mer.] et perna [« le jambonneau » : la pinne marine2De Saint-Denis 1955 traduit perna par « jambonneau », mais c’est le nom qu’on
donne aussi communément à la pinne marine (pina ou pinna, du grec
πίνη ou πίννη ; πίννα, chez Aristote). Il s’agit certainement de la
description d’un même animal qui a reçu deux noms différents : pinna est la transcription du grec et perna a été « donné par analogie de forme »,
selon De Saint-Denis 1947, 85, qui traite cependant les deux noms
séparément (perna, p. 85 et pin(n)a, p. 87). La perna
décrite au chapitre 68 désigne donc le même animal que la pinna du chapitre 70. Aujourd’hui, on distingue
par ces noms deux genres de coquillages : la perna, nom du genre auquel appartient la Perna perna Linné, 1758, et la
Perna viridis Linné, 1758 ; ce
sont des moules très voisines du genre Mytilus. Le genre Pinna
regroupe quatre espèces, dont la Pinna nobilis Linné, 1758, qui vit
en Méditerranée et qu’on appelle encore communément le jambonneau de
mer : c’est un mollusque de grande taille (30 cm environ), qui vit
en partie enfoncé dans le sable où il s’accroche par un byssus que
les Romains utilisaient tressé (voir D’Arcy Thompson 1947,
200-202) : c’est cette espèce qui est décrite sous le nom d’aureum vellus au chapitre 8.] [+][AM 24,
99 (49) [-]][+] [+][AM 24, 97 (48) [-]][+]
Platanistae et perna [+][AM 24, 99 (49) [-]][+] [+][AM 24,
97 (48) [-]][+]
[1] Albert, dans le De
animalibus. [•] AM
[1] Albertus in libro De naturis
animalium. [•] AM
[2] Dans le même livre que ci-dessus. [•] AM
[2] Eodem libro ut supra15Le texte d’Albert le Grand est un bref
résumé des informations données par Thomas de Cantimpré. Sur
le classement de la perna parmi les
coquillages, voir Plin. nat. 32,
154.. [•] AM
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1L’espèce Platanista gangetica Roxburgh, 1801, du genre Platanista Roxburgh, 1801 et Lebeck, 1801, comprend deux sous-espèces : le Platanista gangetica gangetica Roxburgh, 1801, le plataniste du Gange – ou le sousouk des Indiens –, et le Platanista gangetica minor Owen, 1853, ou Platanista indi Blyth, 1859, le plataniste de l’Indus. Selon De Saint-Denis 1947, 88-89, la seule erreur de Pline concerne la longueur de l’animal : 2,30 m et non 7 m. Voir aussi Kitchell & Resnick 1999, 1696, n. 257-258. Albert le Grand (AM 24, 99 (49)), Thomas de Cantimpré (TC 6, 42) et Vincent de Beauvais (VB 17, 122) ont reproduit cette erreur, à laquelle ils ont ajouté que le plataniste se rendait dans la mer.
2De Saint-Denis 1955 traduit perna par « jambonneau », mais c’est le nom qu’on donne aussi communément à la pinne marine (pina ou pinna, du grec πίνη ou πίννη ; πίννα, chez Aristote). Il s’agit certainement de la description d’un même animal qui a reçu deux noms différents : pinna est la transcription du grec et perna a été « donné par analogie de forme », selon De Saint-Denis 1947, 85, qui traite cependant les deux noms séparément (perna, p. 85 et pin(n)a, p. 87). La perna décrite au chapitre 68 désigne donc le même animal que la pinna du chapitre 70. Aujourd’hui, on distingue par ces noms deux genres de coquillages : la perna, nom du genre auquel appartient la Perna perna Linné, 1758, et la Perna viridis Linné, 1758 ; ce sont des moules très voisines du genre Mytilus. Le genre Pinna regroupe quatre espèces, dont la Pinna nobilis Linné, 1758, qui vit en Méditerranée et qu’on appelle encore communément le jambonneau de mer : c’est un mollusque de grande taille (30 cm environ), qui vit en partie enfoncé dans le sable où il s’accroche par un byssus que les Romains utilisaient tressé (voir D’Arcy Thompson 1947, 200-202) : c’est cette espèce qui est décrite sous le nom d’aureum vellus au chapitre 8.
3Pline (Plin. nat 9, 46) ne dit pas que les platanistes sont des bêtes marines. Cuvier 1836, 257, enseigne qu’on les trouve souvent dans les parties inférieures du Gange et dans les canaux qui mènent à la mer. Aussi peuvent-ils entrer en contact avec les eaux saumâtres.
4Ni Thomas de Cantimpré ni Albert le Grand ni Vincent de Beauvais n’ont identifié la source de Pline, Statius Sebosus (voir ch. 20, 4), selon lequel il existe un ver (uermis) prodigieux, et ils ont fait de Statius le nom de ce ver, qu’ils nomment respectivement stacias et statios, lu statua par l’auteur de l’Hortus sanitatis. Sur la difficulté d’identifier ce uermis, voir De Saint-Denis 1955, 111, § 46, n. 2. D’après les hypothèses de ses prédécesseurs il peut s’agir d’un congre, d’une murène, d’une sangsue, d’un serpent d’eau ? Voir aussi Ceruleo, ch. 20, 4.
5D’Arcy Thompson 1947, 200, vante la qualité du byssus de la pinne marine.
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1caput 67 1536.
2D’après Plin. nat 9, 46 : In Gange Indiae platanistas uocant, rostro delphini et cauda, magnitudine autem XVI cubitorum. In eodem esse Statius Sebosus haud modico miraculo adfert uermes, branchiis binis, sex cubitorum, caeruleos, qui nomen a facie traxerunt. His tantas esse uires, ut elephantos ad potus uenientes mordicus comprehensa manu eorum abstrahant. Le texte donné par les trois encyclopédistes médiévaux, qui empruntent leurs informations à ce passage de Pline, est presque identique.
3post quae add. in 1536.
4delfini AM.
5cubitorum post sedecim hab. AM.
6quinque 1536.
7longitudinis 1491 Prüss1 AM.
8Nous avons adopté la correction de 1536 (longitudinem) et une ponctuation qui permettent d’aboutir au sens transmis par Pline, sans quoi il faut comprendre avec Vérard que les platanistes : « ont le bec comme le dauphin et ont la queue longue de seize coudées de long ».
9sociis 1491 Prüss1 sociae AM.
10quos 1491 Prüss1.
11stacias AM.
12elefantes AM.
13permuscidas 1491 Prüss1.
14abrumpat 1491 Prüss1.
15Le texte d’Albert le Grand est un bref résumé des informations données par Thomas de Cantimpré. Sur le classement de la perna parmi les coquillages, voir Plin. nat. 32, 154.
16concarum AM.
17inter 1536 et intra AM.
18post ipsas hab. concas AM.
19noscitur AM.
20fulno 1491 vulno Prüss1.
21rutilo AM.
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