La règle suivie, sauf exception, est le développement de toutes les abréviations, sans repérage des lettres ou des syllabes abrégées par le scribe. Cela s’applique aussi bien aux actes connus par des originaux qu’à ceux connus seulement par des copies ou des éditions anciennes. Les abréviations des originaux peuvent être retrouvées sur les photos numériques accompagnant l’édition de l’acte.
Les exceptions à cette règle sont les suivantes :
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lorsque le développement d’une abréviation est impossible ou très douteux, le mot est laissé abrégé par suspension. Le nom Roger, dont la forme latine peut être Rogerus ou Rogerius, n’est pas développé lorsqu’il est abrégé par suspension dans le texte de l’acte (Roger.) ;
- lorsqu’une personne est citée seulement par l’initiale de son nom, seule l’initiale est conservée, sans développement du nom, dans le texte édité. Le nom complet, hormis s’il s’agit de témoins ou de souscripteurs, est donné dans l’analyse du texte ;
- les chiffres, romains ou arabes, ne sont jamais écrits en toutes lettres mais sont reproduits tels qu’ils se présentent sur l’original ou les copies utiles, avec éventuellement, en exposant, les lettres abrégées, suscrites ou non, qui les accompagnent (par exemple : IIIIor). Les variantes éventuelles sur ce point entre les copies utiles sont portées dans l’apparat critique.
- de même, les dates sont systématiquement reproduites telles qu’elles figurent sur les originaux ou les copies utiles, en chiffres romains ou arabes, avec les éventuelles lettres marquant l’abréviation. Les variantes éventuelles entre les copies utiles sont portées dans l’apparat critique ;
Les noms et adjectifs de lieux (adjectifs toponymiques ou ethniques) sont pourvus d’une majuscule. Concernant les adjectifs, cette règle ne vaut que s’ils qualifient une personne physique ou morale, ou une communauté. Il n’y a pas de majuscule aux adjectifs de lieux qualifiant les monnaies ou les mesures. L’adjectif de lieu, dont la fin est en général abrégée dans les originaux comme dans les copies, est en revanche intégralement développé. Quand il qualifie la monnaie réelle (les deniers), l’adjectif est accordé en cas, genre et nombre avec le mot denarius. Quand il qualifie la monnaie de compte (les sous ou les livres), l’adjectif de lieu est toujours mis au génitif pluriel, accordé avec le mot denariorum qui est sous-entendu.
Compte tenu de la chronologie du corpus, qui correspond à une phase de mutation anthroponymique importante, l’article qui, en ancien français dans le texte de l’acte et en français dans l’analyse et dans l’index, relie le premier élément nominal à un sobriquet ne se voit jamais attribuer de majuscule, faute de savoir si ce sobriquet est héréditaire ou non. Il en va de même pour le mot « fils » qualifiant un personnage par référence à un ascendant : en latin comme en ancien français et en français, le mot ne prend pas de majuscule et il est complété par la préposition « de ». Les seules exceptions concernent des individus issus de familles bien connues, pour lesquels il est certain qu’il s’agit d’un qualificatif héréditaire. Le mot « fils » prend alors une majuscule et n’est pas suivi de la préposition « de » (par exemple : Gilbert Fils Osbern).
Le mot ecclesia est pourvu d’une majuscule dans le texte édité lorsqu’il fait référence à l’Église universelle. Lorsqu’il fait référence à un bâtiment, à une communauté ou à une institution locale, fraction de l’Église universelle, il n’a pas de majuscule.
L’accord de l’adjectif épithète en latin médiéval n’est pas sans poser problème. Le n° 257 donne d’ailleurs l’exemple d’un accord au pluriel de l’épithète qualifiant deux substantifs – ce qui est le cas le plus fréquent dans les actes des évêques d’Évreux lorsque les adjectifs ne sont pas abrégés par suspension – et, quelques lignes plus loin, la même épithète qualifiant les mêmes substantifs mais cette fois mis au singulier en appliquant la règle de proximité. Par convention ici, lorsqu’un adjectif qualificatif épithète abrégé par suspension s’applique à deux substantifs ou plus, l’accord de l’adjectif en développant l’abréviation est fait au pluriel si tous les substantifs qualifiés sont du même genre (decano et canonicis Ebroicensibus) ou si la forme de l’adjectif décliné au bon cas au pluriel est identique pour les deux genres concernés (decano et capitulo Ebroicensibus). Si les substantifs sont de genres différents et que la forme de l’adjectif décliné au bon cas au pluriel est différente selon les genres, la règle de proximité est appliquée : l’adjectif est accordé en genre et en nombre avec le substantif le plus proche de lui (decanum et capitulum Ebroicense). Ces principes s’appliquent aux adjectifs de lieux. La seule exception (n° 153) est justifiée dans la dissertation critique, en s’appuyant sur le texte de l’acte.
Lorsque l’hésitation est permise pour savoir si un toponyme dont la fin est abrégée est un substantif ou l’adjectif de lieu correspondant, le mot est laissé abrégé par un point. Les cas principaux concernent seulement quelques noms de lieux pour lesquels l’usage de l’adjectif est loin d’être systématique dans les actes de la pratique (Fiscann. pour Fiscanni ou Fiscannensis ; Becc. pour Becci ou Beccensis ; Carnot. pour Carnoti ou Carnotensis). En revanche, Ebr. ou Ebroic. sont systématiquement développés en Ebroicensis ou ses formes déclinées. Cela s’applique également dans la titulature des évêques, dans la mesure où tous les originaux qui ne proposent pas seulement Ebr. ou Ebroic. donnent Ebroicensis ou une forme abrégée de cet adjectif où le n est clairement visible (comme Ebroicn’). Le développement du toponyme abrégé en adjectif de lieu s’applique également aux autres sièges épiscopaux, hormis Chartres.
Les abréviations des noms de mois sont toujours développées au génitif, en considérant que le nom du mois est un substantif. Les occurrences de noms de mois à l’ablatif figurent dans les textes (orignaux ou copies utiles) sans être abrégées.
La graphie du mot presbyter / presbiter est respectée lorsque le mot figure sans abréviation dans un acte. Si le mot est abrégé (pbr’), le développement s’effectue sous la forme presbyter.
L’édition ne reproduit pas la ponctuation médiévale, qu’il s’agisse d’actes connus par des originaux ou par des copies. Les textes sont ponctués de manière à ce qu’ils soient intelligibles pour un lecteur contemporain et selon l’usage français de la ponctuation. Les différentes parties du discours diplomatique sont séparées par des points, sauf l’exposé et le dispositif, lorsqu’ils font partie d’une même phrase. Les éléments de même nature dans une énumération, quand il n’y a pas de coordination, sont séparés par des virgules. Les propositions apposées et certains compléments circonstanciels sont également placés entre virgules. Dans le protocole initial de la charte, l’intitulation, l’adresse et le salut sont séparés les uns des autres par des virgules. Il n’y a pas de ponctuation spécifique séparant les propositions principales des propositions subordonnées.
Le texte édité reproduit les ligatures æ, œ et les e cédillés lorsque ceux-ci sont employés dans l’original conservé de l’acte ou dans le texte d’une copie utile unique ou, en cas de copies utiles multiples, si toutes les copies utiles sont concordantes dans l’emploi du caractère concerné. En cas de copies utiles multiples ne concordant pas sur ce point, les ligatures æ, œ et les e cédillés sont ignorés dans le texte édité et les variantes sur ce point ne sont pas relevées dans l’apparat critique. L’usage du caractère concerné est seulement signalé dans la dissertation critique.
La diphtongue ae est distinguée de la ligature monophtonguée æ lorsque l’identification de cette diphtongue est certaine, notamment dans les noms propres (par exemple Michael, Raerius, Aelis ou Aelit, qu’on trouve parfois sous la forme Aalis ou Aalit).
Les litterae elongatae sont portées en gras dans le texte.
Les lettres placées en interligne dans un original sont restituées à leur place dans le mot et soulignées.
Les passages repris d’un acte antérieur (lorsqu’il y a certitude sur ce point) sont signalés par des caractères plus petits. L’origine de l’emprunt est portée dans la dissertation critique.
La présente édition comprend, pour chaque acte, une analyse longue. L’analyse reprend le nom de l’évêque et l’ensemble des informations contenues dans l’exposé et le dispositif de la charte (hormis la corroboration et l’annonce des signes de validation), faisant apparaître à travers le verbe la nature de l’action juridique réalisée par l’évêque. Lorsque l’acte comprend des indications précises de limites de terres ou de parcelles, en zone rurale ou urbaine, celles-ci ne sont généralement pas reprises dans l’analyse. Si d’autres parties du discours diplomatique (en particulier la corroboration et l’annonce des signes de validation) contiennent exceptionnellement des informations particulières dignes d’être relevées, comme par exemple la demande d’apposition du sceau épiscopal émanant d’un tiers, ces informations sont incluses dans l’analyse.
L’analyse est rédigée en restant le plus proche possible du texte latin. Dans le cas des actes d’incorporation (ou de confirmation d’incorporation) de bénéfices paroissiaux au temporel d’une maison religieuse, l’action juridique est relatée en traduisant l’expression latine correspondante : dare / confirmare in proprios usus, donner / confirmer à l’usage propre, et en évitant donc le verbe incorporer. Les termes posant un problème de traduction sont laissés en latin ou en ancien français et apparaissent en caractères droits. En cas de traduction jugée approximative, la forme en latin ou en ancien français figure entre parenthèses après la traduction proposée. C’est le cas en particulier pour persona (en général traduit par titulaire de l’église ou du bénéfice) et pensio (en général traduit par redevance). Le mot villa est systématiquement laissé en latin et en caractères droits dans les analyses.
Tous les ajouts aux informations fournies dans l’acte se trouvent entre crochets.
Pour les actes se présentant sous la forme de vidimus, le contenu de l’acte ou des actes vidimés est intégré dans l’analyse.
Dans le cas d’un deperditum, si la mention de l’acte perdu renvoie explicitement à d’autres actes contemporains ou antérieurs – qui étaient confirmés ou vidimés dans l’acte épiscopal –, le contenu de ces derniers (connu par le texte encore conservé ou par une mention) est utilisé pour l’établissement de l’analyse.
Lorsque l’acte ne porte pas de date explicite, une proposition est faite entre crochets sur la base des éléments contenus dans le texte. Il peut s’agir d’une date précise ou d’une fourchette de datation. La présence de points de suspension avant le terminus a quo ou après le terminus ad quem signale que le terme concerné est incertain, en général lié aux attestations documentaires connues pour un personnage cité dans l’acte. Les précisions complémentaires sur l’intervalle de temps le plus large contenant assurément la date de l’acte sont données dans la dissertation critique.
Les dates proposées demeurent en ancien style, sauf précision contraire (n. s.). Conformément à l’usage, et faute d’éléments probants de démonstration dans le corpus, on considère que le style de datation des actes normands est celui de Pâques (qui est habituellement celui de la chancellerie royale capétienne) à partir de l’annexion du duché de Normandie au domaine royal, en 1204.
Dans tous les cas, la justification de la date proposée, si elle n’est pas explicite dans l’acte, est donnée dans la dissertation critique.