Évêques et épiscopats
Cette rubrique n’a pas pour objectif de fournir des biographies exhaustives des évêques d’Évreux mais de proposer, en les justifiant, des éléments détaillés de datation des différents épiscopats et des principales fonctions exercées par les évêques. Ces éléments ne sont pas repris dans la dissertation critique des actes.
La majorité des actes ne portant pas de mention de date, la proposition de datation s’appuie fréquemment sur les dates d’épiscopat. Pour les évêques jusqu’à Luc, la plus grande partie des informations disponibles dans les sources sur le début et la fin de chaque épiscopat sont regroupées et référencées par D. Spear, The Personnel of the Norman Cathedrals…, p. 133-136 et, pour ceux ayant été en fonction sous le règne d’Henri II (Rotrou, Gilles et Jean), dans L. Delisle, Recueil des actes de Henri II, Introduction, p. 363, 395 et 454, dont la majorité des éléments et positions sont ici repris. Pour les évêques du XIe siècle, dont la production diplomatique autonome est quasi inexistante, on se reportera avec profit à R. Allen, The Norman Episcopate…, I, p. 211-239.
Dans l’idéal, il faudrait connaître la date de l’élection ou de la nomination de l’évêque, celle de sa confirmation par l’archevêque de Rouen et celle de sa consécration épiscopale. Cela n’est jamais possible. Il faudrait par ailleurs savoir avec certitude à quel moment le nouvel évêque peut commencer à exercer tout ou partie de ses pouvoirs. Cette question – comme d’ailleurs celle de la définition des pouvoirs d’ordre et de juridiction de l’évêque – fait l’objet d’une réflexion sur la durée chez les canonistes des XIIe et XIIIe siècles, et les choses ne se trouvent juridiquement assurées et qualifiées que tardivement. Par commodité, on retiendra que l’évêque n’est en mesure d’exercer sa potestas administrandi – la plus importante pour ce qui concerne le contenu des actes écrits donnés au nom de l’évêque – qu’à partir du moment où il a accepté son élection et où celle-ci a été confirmée par l’archevêque, et qu’il ne peut exercer son pouvoir d’ordre qu’à partir du moment où il a reçu la consécration épiscopale (voir sur ce point L. Falkenstein, « Alexandre III et la vacance d’un siège métropolitain : le cas de Reims », p. 3-37, notamment aux p. 4-9). La confirmation archiépiscopale intervient avant la consécration. Pour cette raison, lorsque seule la date de la consécration épiscopale est connue pour définir le terminus a quo de l’épiscopat, ce terminus est considéré comme imprécis, le nouvel évêque ayant pu donner des actes relatifs à l’administration du diocèse et des biens ecclésiastiques avant d’être consacré.
Aucun évêque d’Évreux ne s’intitule lui-même « élu » dans ses actes et les mentions de prélats ébroïciens « élus » dans d’autres sources montrent que l’emploi de ce terme pose des problèmes et ne constitue pas un critère parfaitement opérant pour estimer le moment de la consécration épiscopale.
Hugues II ▶
Datation de l’épiscopat : […1015, 8 septembre-1046]
Hugues II est attesté dans plusieurs chartes ducales, la plus ancienne datant du 8 septembre 1015 et la plus récente de 1038, une autre remontant à la période 1037 / 1046 (D. Spear, The Personnel of the Norman Cathedrals…, p. 133).
Guillaume Fleitel ▶
Datation de l’épiscopat : […1046-1066, 11 février]
Guillaume Fleitel est attesté vers 1046 (GC, XI, instr., col. 124-125 ; M. Fauroux, RADN, p. 265, n. 1) et dans trois chartes ducales avant le 6 mars 1048 (M. Fauroux, RADN, n° 106, 107 et 108). Il meurt le 11 février 1066 (GC, XI, col. 571), information qui concorde avec ses apparitions les plus tardives dans les chartes ducales (D. Spear, The Personnel of the Norman Cathedrals…, p. 133).
Baudouin ▶
Datation de l’épiscopat : [1066, juin-1070, 23 décembre]
Baudouin est probablement évêque d’Évreux à partir de 1066, puisqu’il apparaît dans deux actes ducaux du 18 juin et du 21 juin cette année-là (M. Fauroux, RADN, n° 229 et 231). Le nécrologe de la Croix-Saint-Leufroy place sa mort le 23 décembre et GC, XI, col. 572 propose le millésime 1070, ce qui concorde avec les attestations les plus précoces de son successeur en 1071, répertoriées par GC, XI, col. 572.
Gilbert fils Osbern ▶
Datation de l’épiscopat : [1071-1112, 27 août]
Gilbert fils Osbern (ou de Breteuil, ou Gilbert la Grue). Il est attesté comme évêque d’Évreux à partir de 1071, lorsqu’il souscrit une charte de l’archevêque de Rouen pour Saint-Denis (R. Allen, The Norman Episcopate…, II, p. 680-687). Compte tenu de la date probable de la fin de l’épiscopat de Baudouin, il est probable que Gilbert accède à l’épiscopat en 1071. Il meurt en 1112 d’après les Annales de Saint-Évroult (OV, V, p. 159), le 27 août d’après l’obituaire de la cathédrale d’Évreux (RHGF, XXIII, p. 463). Il est commémoré le 28 août dans l’obituaire de Lyre (C. Guéry, Histoire de l’abbaye de Lyre, p. 415).
Audin de Bayeux ▶
Datation de l’épiscopat : [1113-1139, 2 juillet]
Audin de Bayeux devient évêque en 1113 (OV, VI, p. 174). La date de sa mort n’est pas connue avec certitude. Robert de Torigny donne 1140 (RT, I, p. 218-219) mais cette affirmation est difficilement acceptable, compte tenu d’une lettre de Thurstan, archevêque d’York, frère d’Audin, au doyen et au chapitre d’Évreux dont le contenu laisse penser qu’Audin est déjà mort. Cette lettre date au plus tard du 21 janvier 1140, date à laquelle Thurstan abandonne l’archevêché d’York, quelques jours avant de mourir à son tour (Arch. dép. Eure, G. 122, fol. 42 ; D. Nicholl, Thurstan, Archbishop of York (1114-1140), p. 199). Orderic Vital affirme, quant à lui, qu’Audin meurt le 2 juillet 1139 (OV, VI, p. 530). L’évêque est inscrit au 2 juillet dans l’obituaire de Lyre (C. Guéry, Histoire de l’abbaye de Lyre, p. 413) et sa mort est datée du 4 juillet dans l’obituaire de la cathédrale d’Évreux (RHGF, XXIII, p. 463). Ces éléments laissent penser qu’Audin est mort début juillet 1139, probablement le 2 (l’obituaire de la cathédrale regroupe à la même date Audin et son frère Thurstan, indiquant que les deux sont morts le 4 juillet, ce qui est évidemment faux pour le second).
Rotrou de Warwick ▶
Datation de l’épiscopat : [1139-1165, avril]
Rotrou de Warwick (ou de Beaumont, ou du Neubourg) devient évêque d’Évreux et il est consacré par l’archevêque Hugues d’Amiens en 1139 (OV, VI, p. 530 ; la date du 2 juillet avancée par D. Spear, The Personnel of the Norman Cathedrals…, p. 134 est infondée). Il est transféré sur le siège archiépiscopal de Rouen probablement en 1165, l’archevêque précédent, Hugues d’Amiens, étant mort le 10 ou le 11 novembre 1164. GC, XI donne, pour le début de l’archiépiscopat de Rotrou, la date de 1164 (col. 48) mais aussi celle de 1165 (col. 577 et 578). Robert de Torigny donne 1165 (RT, I, p. 356). La date de l’accord donné par Rotrou à son transfert et celle de la confirmation pontificale ne sont pas connues avec précision. Rotrou est archevêque de Rouen lorsqu’il écrit au cardinal Henri de Pise, probablement en mai ou juin 1165 (J.C. Robertson, Materials for Thomas Becket…, V, p. 194, n° 101). Sa fin d’épiscopat à Évreux date donc probablement du début de l’année 1165, au plus tard en avril.
Rotrou est par ailleurs amené à occuper la fonction de justicier du roi Henri II mais on ne sait pas exactement à partir de quand. Le problème vient du fait que, si les justiciers royaux sont parfois qualifiés de justitie ou justitiarii, cette qualification n’a rien de systématique : les justiciers agissent parfois à ce titre sans être, dans les actes, qualifiés à l’aide d’un quelconque terme technique. Lorsque Rotrou apparaît sans qualificatif spécifique – il est alors seulement dit évêque d’Évreux – aux côtés de Robert du Neubourg ou de Renaud de Saint-Valéry, deux grands laïcs également connus comme justiciers du roi, à propos d’un conflit, C.H. Haskins suppose que c’est en tant que justicier (C.H. Haskins, Norman Institutions, p. 165-167). La première apparition de Rotrou aux côtés de l’un de ces deux personnages à propos d’un conflit date de 1157, d’après une notice du cartulaire de Saint-Wandrille (C.H. Haskins, Norman Institutions, p. 166, n. 58 ; cf. F. Lot, Études critiques sur l’abbaye de Saint-Wandrille, n° 88). Une notice du cartulaire de Préaux rapporte également la présence conjointe de Rotrou et de Robert du Neubourg à la cour de Galéran de Meulan en 1155 (D. Rouet, Le cartulaire de l’abbaye bénédictine de Saint-Pierre de Préaux, n° A76). C.H. Haskins (p. 166, n. 58) indique que ceux-ci siègent probablement comme justiciers. La mention de la cour de Galéran peut le laisser penser, même si ce serait alors la seule mention d’une intervention des justiciers de Normandie dans une autre cour que la cour royale. L’ordre des présents cités (Rotrou, puis les abbés du Bec et de Préaux, avant Robert du Neubourg) est cependant différent des autres mentions, où les justiciers sont cités ensemble et en tête. L’intervention mentionnée est donc possiblement une intervention de Rotrou et Robert du Neubourg comme justiciers de Normandie mais cela n’est pas certain, d’autres éléments plaidant plutôt pour une interprétation différente. Léopold Delisle (Recueil des actes de Henri II, Introduction, p. 455) adopte la date de 1159 pour le début de l’exercice de la fonction de justicier par Rotrou, parce qu’il émet l’hypothèse que ce dernier succède à Robert du Neubourg comme justicier. Or, C.H. Haskins montre qu’en général cohabitent deux justiciers, un laïque et un ecclésiastique, comme le montrent les mentions communes d’Arnoul de Lisieux et de Robert du Neubourg comme justiciers. Un acte de 1157 semble même qualifier quatre personnages, connus par ailleurs pour avoir participé à l’administration de la justice royale, de justitiarii : l’évêque Arnoul de Lisieux, Robert du Neubourg, Godard de Vaux et Étard Pouchin, tous trois laïcs (Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, XV, 1846, p. 197). Aux côtés de Renaud de Saint-Valéry sont également cités, dans deux actes, Philippe d’Harcourt, évêque de Bayeux, et Rotrou, évêque d’Évreux, sans être qualifiés explicitement de justitie ou justitiarii (C.H. Haskins, Norman Institutions, p. 167 ; L. Delisle, Recueil des actes de Henri II, I, n° 120 et 153). Il est donc très improbable que Rotrou ait succédé à Robert du Neubourg comme justicier. C’est peut-être plutôt à Arnoul de Lisieux qu’il a succédé. L’évêque Arnoul de Lisieux est encore justicier en 1157 : il intervient cette année-là aux côtés de Robert du Neubourg, avec le même qualificatif de justitiarius (Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, XV, 1846, p. 197). L’acte n° 37 ajoute encore à l’incertitude. Le texte de cet acte est perdu et la mention faite dans les mémoires du prieur de Mondonville, très fragmentaire, est difficile à utiliser. En 1158, Rotrou intervient dans un conflit impliquant les moines de Coulombs installés à Blaru. L’acte citait apparemment Robert du Neubourg comme justicier de Normandie. Rotrou était-il également qualifié de justicier dans cet acte ? C’est possible même si le prieur de Mondonville ne le dit pas. Agit-il comme évêque d’Évreux (Blaru est situé dans le diocèse d’Évreux) ou comme justicier de Normandie ? En tout cas, Rotrou et Robert du Neubourg semblent conjointement impliqués dans le règlement d’un conflit en 1158. Compte tenu de tous ces éléments, nous avons considéré que Rotrou était justicier avant 1159, au moins depuis 1157.
Gilles ▶
Datation de l’épiscopat : [1170-1179, 9 septembre]
Gilles est élu évêque d’Évreux en 1170 (RT, II, p. 21-22). Sa mort intervient entre mars 1179, date à laquelle il assiste au concile de Latran III, et le 13 janvier 1180, date à laquelle le siège d’Évreux est dit vacant dans un acte de Rotrou, archevêque de Rouen (voir n° 42). Robert de Torigny (RT, II, p. 89) et Benoît de Peterborough (W. Stubbs, The Chronicle of the Reigns of Henry II and Richard I…, I, p. 269) donnent 1180, ce dernier donnant également la date de 1182 (ibid., p. 291). Mais l’obituaire de la cathédrale d’Évreux indique que Gilles est mort le 9 septembre (RHGF, XXIII, p. 464). C’est à cette dernière date que Gilles est inscrit dans les obituaires de Lyre (C. Guéry, Histoire de l’abbaye de Lyre, p. 416) et de la Croix-Saint-Leufroy (RHGF, XXIII, p. 478). C’est donc très certainement le 9 septembre 1179 qu’est mort Gilles (L. Delisle, Recueil des actes de Henri II, Introduction, p. 363).
Jean fils de Luc ▶
Datation de l’épiscopat : [1181-1192, 1er juin]
Jean fils de Luc a reçu du roi Henri II l’évêché d’Évreux en 1181 d’après la chronique de Roger de Howden (W. Stubbs, Chronica magistri Rogeri de Houedene, II, p. 260). Benoît de Peterborough donne successivement les dates de 1181 et 1182, cette dernière affirmation étant associée à une date fausse pour la mort de l’évêque précédent, Gilles (W. Stubbs, The Chronicle of the Reigns of Henry II and Richard I…, I, p. 278, 290-291). Robert de Torigny indique que Jean a été élu en 1182 (RT, II, p. 103). Jean, évêque d’Évreux, apparaît comme premier témoin d’un acte de Sanson, abbé de Saint-Ouen, et du prieur de Saint-Lô de Rouen portant la date du 24 avril 1180 (Cartulaire de Fécamp, Bibl. mun. Rouen, Y 51, fol. 34 bis v-35 bis). L. Delisle, Recueil des actes de Henri II, II, p. 265 a démontré que la date de cet acte était nécessairement erronée et que celui-ci datait probablement de 1185. Le pipe roll de Douvres, pour l’année 1182, qualifie Jean d’évêque « élu » (R. Eyton, Court, Household, and Itinerary of King Henry II, p. 248). Jean est aux côtés du roi lors de la réunion de Bishops Waltham, le 22 février 1182 (ibid., p. 246-247). Son premier acte connu portant une date remonte au 26 juin 1182 (n° 90). Mais Arthur Du Monstier (Neustria Pia…, p. 352) mentionne un acte de Jean pour la Croix-Saint-Leufroy qui aurait été donné en 1181 (n° 89). C’est cette année qui est retenue comme terminus a quo de l’épiscopat. Jean accompagne le duc-roi Richard Cœur de Lion à la troisième croisade. Il meurt à Jaffa le 1er juin 1192 (L. Landon, The Itinerary of King Richard I, p. 64).
En pratique, il est probable que Jean n’a donné aucun acte en faveur des établissements religieux de son diocèse et du nord-ouest de la France pendant le temps de son voyage en Terre sainte. De préférence à la date de sa mort, c’est donc la date de son départ en croisade, le 4 juillet 1190, depuis Vézelay (L. Landon, The Itinerary of King Richard I, p. 37), qui est retenue comme terminus ad quem des actes ne pouvant être datés que par l’épiscopat de Jean.
Garin de Cierrey ▶
Datation de l’épiscopat : [1193-1201, 16 août]
Garin de Cierrey est élu en 1193, pendant que Richard Cœur de Lion est retenu prisonnier dans l’Empire (J. Baldwin et al., Les registres de Philippe Auguste, I, n° 22). Il meurt en 1201, d’après GC, XI, col. 581. L’obituaire de la cathédrale d’Évreux donne le 16 août comme jour de sa mort (RHGF, XXIII, p. 463). Il est commémoré le 14 août dans l’obituaire de Lyre (C. Guéry, Histoire de l’abbaye de Lyre, p. 414). La plus tardive des deux dates est retenue comme terminus ad quem.
Robert de Roye ▶
Datation de l’épiscopat : […1202, avant le 27 décembre]
Robert de Roye a occupé le siège épiscopal pendant très peu de temps. Les dates de son élection, de sa confirmation et de sa consécration ne sont mentionnées dans aucune source. GC, XI, col. 582, s’appuyant sur la chronique d’Ouche, indique qu’il est mort en 1203, tandis que les Annales de Saint-Évroult donnent 1202 (A. Le Prévost, Orderic Vitalis Ecclesiasticae historiae libri tredecim, Paris, Renouard, 1855, V, appendix, p. 164). L’obituaire de la cathédrale d’Évreux place sa mort le 26 décembre. Il ne peut s’agir que du 26 décembre 1202, puisque Luc, successeur de Robert, est confirmé comme évêque le 16 février 1203. L’hypothèse du 26 décembre 1202 pourrait expliquer la date donnée par la chronique d’Ouche (1203), si celle-ci suit un style de Noël, bien connu en Normandie à l’époque ducale.
Luc ▶
Datation de l’épiscopat : [1203, 16 février-1220, 31 janvier]
Luc reçoit la confirmation de son élection, étonnamment de la part du siège apostolique, le 16 février 1203 (GC, XI, col. 582). Il meurt en 1220, le 30 janvier d’après GC, XI, col. 583, qui s’appuie sur l’ancienne chronique d’Ouche. C’est également le 30 janvier qu’il est commémoré dans l’obituaire de Lyre (C. Guéry, Histoire de l’abbaye de Lyre, p. 405). L’obituaire de la cathédrale d’Évreux date sa mort du 31 janvier 1220 (RHGF, XXIII, p. 461). C’est la date la plus tardive des deux qui est retenue comme terminus ad quem. Compte tenu du fait que Raoul est attesté comme évêque à partir de 1220, la mort de Luc ne peut pas intervenir en 1222 comme l’indiquent à tort les Annales de Saint-Évroult (A. Le Prévost, Orderic Vitalis, V, appendix, p. 165).
Raoul Ier de Cierrey ▶
Datation de l’épiscopat : [1220, après janvier-1223, 18 mars]
Raoul Ier de Cierrey est attesté comme évêque d’Évreux à partir de 1220 (GC, XI, col. 583 ; n° 245), nécessairement au plus tôt en février puisque Luc meurt fin janvier. Il meurt le 18 mars 1223 d’après GC, XI, col. 584 citant la chronique d’Ouche. La date du 18 mars est également donnée par l’obituaire de la cathédrale d’Évreux (RHGF, XXIII, p. 461) et l’année 1223 par les Annales de Saint-Évroult (A. Le Prévost, Orderic Vitalis, V, appendix, p. 165). Il est commémoré le 29 mars dans l’obituaire de Lyre (C. Guéry, Histoire de l’abbaye de Lyre, p. 408). Son successeur, Richard de Saint-Léger, est élu le 17 juillet 1223 et consacré à Rouen par l’archevêque le 27 août 1223 (GC, XI, col. 584).
Dignitaires et chanoines du chapitre cathédral d’Évreux ▶
Lorsqu’un terminus d’une fourchette de datation est donné par l’attestation d’un personnage dans une dignité ou un canonicat à Évreux, nous suivons les éléments donnés par D. Spear, The Personnel of the Norman Cathedrals…, p. 136-167, sauf cas particulier justifié dans la dissertation critique.
Un personnage appelle un commentaire particulier. Un certain Daniel fait partie des témoins récurrents dans les actes de l’évêque Rotrou. Un chanoine Daniel est attesté en 1149. Il s’agit peut-être du même personnage que le chapelain Daniel mais cela n’est pas certain. Le chapelain Daniel – qui n’est par ailleurs jamais qualifié de chanoine – est quant à lui témoin dans des chartes datées de 1157 et 1159, ainsi que dans des chartes non datées de Rotrou (D. Spear, The Personnel of the Norman Cathedrals…, p. 149). Lorsque le témoignage du chapelain Daniel peut être utile à la détermination de la fourchette de datation d’un acte, c’est la mention datée la plus précoce de ce personnage qui est retenue, en 1157.