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Pensées 123 à 127

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

123

Je

Epithetes
v. p. 120

suis porté a croire que les epitethes doivent etre frequentes dans la poësie, elles ajoutent toujours, ce sont les couleurs, les {p.117} images des objets. Le stile de Telemaque est enchantéeur quoique chargé d’autant d’epitethes que celui d’Homere[1].

- - - - -

Main principale D

124

Les Grecs qui insultoient un cadavre suivoient peut etre en cela la nature, une certaine politesse ou ceremonie mal placée lorsque la religion n’en est pas l’origine a fait que l’on pleure de la mort de son ennemi dont on est ravi dans l’ame, car si cela n’etoit pas on ne le tuëroit point &c.

Main principale D

125

Je ne sçais pas si les anciens avoient de meilleurs esprits, mais par le changement des tems il est arrivé que nous avons de quelquefois des meilleurs ouvrages.

Main principale D

126

Mais

Homere

pour juger des beautés d’Homere il faut se mettre dans {p.118} le camp des camp des Grecs non pas dans une armée françoise[1].

- - - - -

Main principale D

127

Nous

Passion

pouvons aimer a voir la representation des moeurs d’un peuple barbare pourvü qu’on y trouve les passions qui plaisent et qui remuent et quoique les heros n’ayent pas attrapé comme nous la maniere la plus destructive du genre humain cela n’y fait rien, il suffit que leurs passions nous touchent, nous aimons a voir les mêmes passions sur un fonds nouveau, nous aimons bien mieux entendre le vizir Acomat parler de sa maniere d’aimer que le fade Bajazet naturalisé françois[1]

- - - - -

Main principale D


123

n1.

Cf. nº 134. Pope soulignait qu’Homère « mit en œuvre les épithètes comme des désignations plus poétiques » (Traduction de la première partie de la préface de l’Homère anglais de M. Pope [1re éd. fr. 1718-1719], dans La Querelle des Anciens et des Modernes, XVIIe-XVIIIe siècles, A.-M. Lecoq (éd.), Paris, Gallimard, 2001, p. 575). L’abus supposé d’épithètes dans la poésie d’Homère est un grief des Modernes (Charles Perrault, Parallèle des Anciens et des Modernes, Paris, J.-B. Coignard veuve et fils, 1693, t. 1, p. 77).

126

n1.

L’argument est présent en particulier chez Dubos (Réflexions critiques sur la poésie et la peinture [1719], II, section 37) et Rollin (De la manière d’enseigner et d’étudier les belles-lettres par rapport à l’esprit et au cœur [1726], Paris, Savoye, 1787, t. I, p. 339-340).

127

n1.

Acomat, conseiller machiavélique dans le Bajazet de Racine [1672], tient des propos cyniques sur l’amour (I, 1, v. 177-182). On a reproché au héros éponyme d’être trop galant (« naturalisé françois ») : voir Mme de Sévigné, Correspondance, R. Duchêne (éd.), Paris, Gallimard, 1972, t. 1, p. 459.