M : | Montesquieu 1726/1727-1755. |
D : | Bottereau-Duval 1718-1731. |
E : | 1734-1739. |
U : | 1739. |
H : | 1741-1742. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
I : | 1743. |
L : | 1743-1744. |
O : | 1745-1747. |
P : | Damours 1748-1750. |
Q : | 1750-1751. |
R : | Saint-Marc 1751-1754. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
JB : | Jean-Baptiste Secondat ?-1795. |
T : | écriture des manchettes 1828-1835 |
M : | Montesquieu. |
D : | Bottereau-Duval_1721-1731. |
H : | 1741-1742. |
P : | Damours_1748-1750. |
E : | 1734-1739. |
L : | 1742-1744. |
O : | 1745-1747. |
T : |
écriture des manchettes |
JB : | Jean-Baptiste_Secondat. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
E2 : | |
I : | 1743. |
R : | Saint-Marc_1751-1754. |
Pensées, volume II
1265 {f.113r} [Passage à la main E] Exemples particuliers des conquêtes des Espagnols dans les Indes[1].Si l’on veut savoir a quoi sert la philosophie
Philosophie Quand les Romains la 1ere fois virent des elephans[4] qui combattoient contre eux ils furent étonnés mais ils ne perdirent pas l’esprit comme les Mexicains à la vüe des chevaux
Elephans Les elephans ne parurent aux yeux des Romains que des bêtes plus grandes que celles qu’ils avoient vües : ces bêtes ne firent sur leurs esprits que l’impression qu’ils devoient naturellement faire ; ils sentirent qu’ils avoient besoin d’un plus grand courage parce que leur ennemi avoit de plus grandes forces. Attaqués d’une maniere nouvelle ils chercherent de nouveaux moyens de se deffendre.
L’invention de la poudre en Europe donna un si {f.114r} mediocre avantage
Poudre La decouverte des lunettes
Lunettes Nous ne trouvons dans tous les effets qu’un pur méchanisme ; et par là il n’y a point d’artifices que nous ne soyons en êtat d’eluder par un autre artifice
Art eludé par l’art. Ces effets que l’ignorance de la philosophie fait attribuer aux puissances invisibles ne sont pas pernicieux en ce qu’ils donnent la peur mais en ce qu’ils jettent dans le desespoir de vaincre et ne permet point à ceux qui en sont frapés de faire usage de leurs forces, les leur faisant juger inutiles.
{f.114v} Ainsi il n’y a rien de si dangereux que de fraper trop l’esprit du peuple de miracles et de prodiges. Rien n’est plus capable d’engendrer des préjugés destructifs[7] que la superstition
Superstition Il est vrai que les premiers rois du Perou trouverent un grand avantage à se faire passer pour fils du soleil que par là ils se rendirent absolus sur leurs sujets[8] et respectables aux etrangers qui se rangerent a l’enviey sous leur obeissance : mais ces avantages que les monarques du Perou avoient tiré de la superstition, la superstition les leur fit perdre. La seule venüe des Espagnols {f.115r} decouragea les sujets d’Alhualpa[9], et lui même parce qu’elle lui parut être une marque de la colere du soleil et de l’abandon qu’il faisoit de la nation.
Les Espagnols se servirent utilement contre les empereurs du Mexique et du Perou de la veneration ou plutôt du culte interieur que leurs peuples leur rendoient ; puisque dés que par les plus indignes artifices[10] ils les eurent faits prisonniers toute la nation fut decouragée et ne songea presque plus à se deffendre croyant inutile de s’oposer aux dieux irrités.
Motesuma[11] qui auroit pu exterminer les Espagnols a leur arrivée s’il avoit eu du courage en employant la force, ou qui pouvoit même sans rien risquer les faire mourir de faim ne les attaqu[lettres biffées non déchiffrées] attaque que par des sacrifices et par des prieres qu’il va faire dans tous {f.115v} les temples il leur envoye toutes sortes de provisions et leur laisse tranquilement faire des ligues et subjuguer tous ses vassaux
Mexicains Les Mexicains n’avoient point à la verité d’armes à feu, mais ils avoient des arcs et des fleches ce qui êtoit les plus fortes armes des Grecs et des Romains.
Ils n’avoient point de fer mais des pierres a fusil qui coupoient et perçoient comme du fer et qu’ils mettoient au bout de leurs armes, ils avoient même une chose bonne pour l’art militaire c’est qu’ils faisoient leurs rangs fort serrés et que dés que quelqu’un etoit tué il etoit soudain remplacé par un autre afin de cacher leur perte à l’ennemi[12].
{f.116r}
Superstition Presque partout ou les Peruviens se deffendirent ils eurent de l’avantage sur les Espagnols : il ne leur {f.116v} manquoit que donc que l’esperance du succés et d’être delivrés de leur superstition des maux de et l’esprit de la foiblesse de l’esprit.
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Passage de la main M à la main E |
1266 Continuation
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Main principale E |
1267 En considerant les hommes avant l’etablissement des societés on trouve qu’ils êtoient soumis à une puissance que la nature avoit établie
Cela est bon pour les Loix Puissance paternelle - - - - -
Ce quie suit l’on dit n’est pas juste sur le pouvoir sans bornes des peres il ne l’est pas et il n’y en a pas de tel les peres ont la conservation pour objet come les autres puissances et encore plus que les autres puissances
La loi naturelle qui soumet cet age a tous les besoins imaginables ayant etabli cette dependance les enfans n’en pouvoient jamais sortir car une telle autorité ayant precedé toutes les conventions n’avoit point de bornes dans son origine et si l’age avoit insensiblement diminué le pouvoir des peres cela n’auroit pu se faire que par une progression de desobeissance : or le pere qui {f.122r} commandoit et le fils qui obeissoit ne pouvoient jamais convenir du tems ou l’obeissance aveugle devoit cesser ni de la façon dont elle devoit diminuer.
ElleL’autorite paternelle se borne toute seule parce qu’à mesure que les enfans sortent de la jeunesse les pères entrent dans la vieillesse et que la force des enfans augmente a mesure que le père s’affoiblit.
Les enfans n’ont donc jamais pu borner cette puissance, ce n’est que la raison des peres qui l’a fait lorsque dans l’etablissement des societés ils l’ont modifiée par les loix civiles et les modifications ont êté quelquefois si loin qu’elles sont presque entierement abolies comme si on avoit voulu encourager l’ingratitude des enfans enfants je me trompe la nature elle meme a borné la puissance paternelle en augmentant d’un coté la raison des enfans et de l’autre la foiblesse des peres, en diminuant d’un coté les besoins des enfans et augmentant de l’autre les besoins des peres :
Les familles se sont divisées les peres êtant morts ont laissé les collateraux independants, il a fallu s’unir par des conventions et faire par le moyen des loix civiles ce que le droit naturel avoit fait d’abord.
Le
Forme des gouvernemens Ce qui êtoit arbitraire est devenu necessité il n’a plus êté {f.122v} permis qu’à la violence tyrannie et a la violence de changer
Changer de gouvernement Il a fallu que tous les changemens arrivés dans les loix etablies fussent un effet de ces loix établies celui qui a aboli une d’anciennes loix ne l’a pu faire que par la force des loix et le peuple même n’a pu reprendre son autorité que lorsque cela lui a êté permis par la loi civile ou naturelle.
Ce qui n’êtoit que convention est devenu aussi fort que la loi naturelle : il a fallu aimer sa patrie comme on aimoit sa famille il a fallu cherir les loix comme on cherissoit la volonté de ses peres.
Mais comme l’amour de sa famille n’entrainoit pas la haine des autres, aussi l’amour de sa patrie ne devoit point inspirer la haine des autres societés.
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Main principale E |
1268
{f.123r} Les
Devoirs de l’hom̃e Je passerois volontiers l’eponge sur toute cette conquête je ne saurois soutenir la lecture de ces histoires teintes de sang[1]. Le récit des plus grandes merveilles y laisse toujours dans l’esprit quelque chose de noir et de triste.
J’aime bien a voir aux Thermopiles a Platée a Marathon quelques Grecs détruire les armées innombrables des Perses, ce sont des heros qui s’immolent pour leur patrie la deffendent contre des usurpateurs : icy ce sont des brigands qui conduits par l’avarice dont ils brulent exterminent pour la satisfaire un nombre prodigieux de nations pacifiques. Les victoires des Espagnols n’elevent point l’homme, et les defaites des Indiens l’abbaissent à faire pitié[2].
{f.123v} Les Espagnols conquirent les deux empires du Mexique et du Perou par la même perfidie ils se font conduire devant les rois comme ambassadeurs et les font prisonniers.
On est indigné de voir Cortés parler sans cesse de son equité
Cortés Par une extravagance jusqu’alors inoüie il prend pour sujet de son ambassade de venir abolir la religion dominante. En disant sans cesse qu’il cherche la paix que pretend t’il qu’une conquête sans resistance ?
Le sort de Motesuma[3] est deplorable les Espagnols ne le conservent que pour leur servir à les rendre maitres de son empire.
Ils brulent son successeur Guatimosin pour l’obliger a decouvrir ses tresors[4]
Mais que dirons nous de l’Inca Athualpa[5] il vient avec une {f.124r} nombreuse suite au devant des Espagnols un dominicain[6] lui fait une harangue qu’il trouve impertinente parce que l’interprete ne peut pas bien la lui expliquer, et qu’il auroit trouve encore plus impertinente s’il la lui avoit bien expliquée. Ce moine irrité court anime les Espagnols qui prennent Athualpa avec un carnage horrible des siens qui ne se deffendirent jamais : cependant ce moine crioit de toute sa force de percer ces infideles au lieu de fraper du revers de leurs epées[7] :
Le malheureux prince convient de sa rançon qui êtoit autant d’or qu’il en pourroit tenir dans une grande sale à une hauteur qu’il marqua[8]. Malgré cet accord on le condamna à la mort.
Ce jugement rendu avec reflexion pour donner des formes à l’injustice me paroit plus un noir qu’un assassinat.
Mais les chefs d’accusation sont singuliers on lui dit qu’il est idolâtre, qu’il a fait des guerres injustes, qu’il {f.124v} entretient plusieurs concubines, qu’il a détourné ses tributs de l’empire depuis sa prison. On le menace de le faire bruler s’il ne se fait pas baptiser ; et pour le prix de son baptême on l’etrangle[9].
Mais ce qui révolte dans ces histoires c’est le contraste continuel de devotions et de cruautés, de crimes et de miracles on veut que le ciel conduise par une faveur particuliere ces scelerats qui ne prêchoient l’evangile qu’après l’avoir deshonoré.
Mais s’il est vrai que l’amour de la patrie
Amour de la patrie C’est cette vertu qui lorsqu’elle est moins outrée donne aux histoires grecques et romaines cette noblesse que les {f.125r} notres n’ont pas elle y est le ressort continuel de toutes les actions et on sent du plaisir a la trouver partout cette vertu chere a tous ceux qui ont un cœur.
Quand je pense a la petitesse de nos motifs a la bassesse de nos moyens à l’avarice avec laquelle nous recherchons de viles recompenses, à cette ambition si differente de l’amour de la gloire on est étonné de la difference des spectacles et il semble que depuis que ces deux grands peuples ne sont plus, les hommes se sont racourcis d’une coudée.
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Main principale E |
1269 L’esprit du citoyen
Esprit du citoyen quel il est L’esprit du citoyen est d’aimer les loix lors même qu’elles ont des cas qui nous sont nuisibles ; et de considerer plutôt le bien general qu’elles nous font toujours, que le mal particulier qu’elles nous font quelquefois.
L’esprit du citoyen est d’exercer avec zele avec plaisir avec satisfaction cette espece de magistrature qui dans le corps politique est confiée à chacun ; car il n’y a personne qui ne participe au gouvernement soit dans son employ soit dans sa famille, soit dans l’administration de ses biens.
Un bon citoyen ne songe jamais a faire sa fortune {f.126r} particuliere que par les mêmes voyes qui font la fortune publique ; il regarde celui qui agit autrement comme un lache fripon qui ayant une fausse clef d’un tresor commun en escamote une partie, et renonce a partager legitimement ce qu’il aime mieux derober tout entier.
|
Main principale E |
1265 |
n1. |
Ce fragment développe l’idée, contenue dans le nº 1006, du rôle du développement des sciences et des arts dans la puissance des différentes nations. Transcrit en 1738-1739, il réutilise, comme le nº 1263 sur l’utilité des savants, la première partie du Discours sur les motifs qui doivent nous encourager aux sciences prononcé en novembre 1725 (OC, t. 8, p. 495-497, l. 10-49). Montesquieu, sans reprendre le reste du Discours, concernant le bonheur procuré par les sciences, ajoute le parallèle avec les Romains et évoque la responsabilité des empereurs d’Amérique dans le déclin de leur Empire, pour insister sur la faiblesse provoquée par la superstition. |
1265 |
n2. |
Montesquieu reprend l’opposition cartésienne entre l’Europe civilisée et les « nouvelles Indes » barbares comme argument en faveur de l’utilité de la philosophie (Descartes, lettre préface à l’édition française des Principes de la philosophie, C. Adam et P. Tannery (éd.), IX, 2, 3). La physique, qui rend compte de la nature et de l’univers matériel et constitue la deuxième partie de la « vraie philosophie » de Descartes (ibid., C. Adam et P. Tannery (éd.), IX, 2, 16), avait déjà suscité l’émerveillement d’Usbeck (LP, 94 [97]). Sur la figure de Descartes, héros de la science moderne contre Cortez, voir Denis de Casabianca, Montesquieu. De l’étude des sciences à l’esprit des lois, Paris, H. Champion, 2008, p. 78-85. |
1265 |
n3. |
La conquête espagnole sera à nouveau évoquée ci-après (nº 1268), reprenant le chapitre 11 du Traité des devoirs (OC, t. 8, p. 438). |
1265 |
n4. |
Voir Romains, chap. II et IV (p. 103 et 109). |
1265 |
n5. |
Rhedi affirmait au contraire que cette invention avait radicalement modifié l’art de la guerre (LP, 102 [105], p. 416, l. 10-12). |
1265 |
n6. |
Philippe de La Hire, dans un mémoire de 1717 pour l’Académie des sciences (Histoire de l’Académie royale des sciences, Paris, Imprimerie royale, 1719, p. 84-87), fait l’histoire de cette invention, attribuée à Jacques Metius d’Alcmar et présentée par Descartes (Dioptrique, C. Adam et P. Tannery (éd.), VI, 82). |
1265 |
n7. |
L’expression se trouve dans le Discours sur les motifs qui doivent nous encourager aux sciences (OC, t. 8, p. 498, l. 49). |
1265 |
n8. |
La force des préjugés de la superstition, illustrée par les « Natchés » de Louisiane adorant un chef apparenté au soleil, explique, dans L’Esprit des lois, les exceptions despotiques à la liberté des peuples sauvages (XVIII, 18). |
1265 |
n9. |
Atahualpa (env. 1502-1533), dernier souverain inca, que Pizarre fit mettre à mort. Dans le récit de Garcilaso de la Vega, les Indiens de Tempiz voient dans leur défaite contre Pizarre une punition du soleil et c’est pour l’apaiser qu’Atahualpa envoie aux conquérants une ambassade et des présents (Histoire des guerres civiles des Espagnols dans les Indes [1re éd. en espagnol 1616], J. Baudoin (trad.), Paris, S. Piget, 1658, t. I, liv. I, chap. XVI, p. 42 ; chap. XVII, p. 47 – Catalogue, nº 3173). Montesquieu désigne en note cet auteur comme source dans le chapitre de L’Esprit des lois qu’il consacre au souverain (XXVI, 22). Cf. nº 1268. |
1265 |
n10. |
Les perfidies des conquérants espagnols sont évoquées ci-après (nº 1268). |
1265 |
n11. |
Moctezuma II ou Montezuma (1466-1520), dernier empereur du Mexique, mis à mort par Cortez. Voir nº 1268 et EL, XXIV, 24. Montesquieu a lu l’ouvrage de Antonio de Solis y Ribadeneyra (nº 796), qui évoque les provisions offertes par le roi aux Espagnols, son abattement, les sacrifices publics faits pour écarter la ruine dont l’Empire est menacé, ses opposants devenus les vassaux de Cortez et, à de nombreuses reprises, la tyrannie de Moctezuma et la superstition des Mexicains (Histoire de la conquête du Mexique par Fernand Cortez [1re éd. fr. 1691], [S. de Broë, seigneur de Citry et de la Guette (trad.)], Paris, Compagnie des libraires, 1714, t. I, liv. II, chap. 2, p. 147 ; chap. 3, p. 154 ; liv. III, p. 355 – Catalogue, nº 3175). |
1265 |
n12. |
Antonio de Solis y Ribadeneyra décrit les armes, dont les pierres à fusil, fabriquées dans les ateliers du palais de Moctezuma (Histoire de la conquête du Mexique par Fernand Cortez [1re éd. fr. 1691], [S. de Broë, seigneur de Citry et de la Guette (trad.)], Paris, Compagnie des libraires, 1714, t. I, liv. III, chap. 16, p. 461-462). Sur le point d’honneur des Indiens à cacher le nombre de leurs blessés, voir ibid., liv. II, chap. 17, p. 281. |
1265 |
n13. |
Garcilaso de la Vega raconte comment Pizarre et ses compagnons débarquèrent en 1525 dans un pays inconnu à cent lieues de Panama, où ils essuyèrent les attaques des Indiens, et qu’ils durent quitter avant d’entamer leur conquête du Pérou (Histoire des guerres civiles des Espagnols dans les Indes [1re éd. en espagnol 1616], J. Baudoin (trad.), Paris, S. Piget, 1658, t. I, liv. I, chap. VII, p. 21-22 – Catalogue, nº 3173). |
1266 |
n1. |
Voir nº 220. Cet article est un jalon de la réflexion poursuivie, à partir de la critique de Hobbes, depuis le Traité des devoirs jusqu’aux premiers chapitres de L’Esprit des lois. L’ensemble, désigné ici, des morceaux rejetés du Traité des devoirs, se termine avec le nº 1280. |
1266 |
n2. |
Montesquieu vise Spinoza, qu’il assimile, selon un lieu commun de l’époque, au matérialisme ; voir Paul Vernière, Spinoza et la pensée française avant la Révolution, Paris, PUF, 1954, t. II, p. 446-466 ; Céline Spector, « Montesquieu et la métaphysique dans les Pensées », RM, nº 7, 2004, p. 120. |
1266 |
n3. |
Voir nº 224 ; Jean Terrel, Dictionnaire électronique Montesquieu, art. « Hobbes, Thomas » [en ligne à l’adresse suivante : http://dictionnaire-montesquieu.ens-lyon.fr/index.php?id=428]. |
1266 |
n4. |
Usbek pensait que « la Justice est éternelle, & ne dépend point des conventions humaines » (LP, 81 [83]), p. 361, l. 24-25). Cette réfutation des « Principes d’Hobés sur la Morale », prévue pour le Traité des devoirs (OC, t. 8, p. 438), est reprise dans le premier chapitre de L’Esprit des lois (Derathé, t. I, p. 8). |
1266 |
n5. |
Sur ce terme, voir De l’esprit des loix (manuscrits), I, OC, t. 3, p. 9, note (b) et ibid., II, OC, t. 4, p. 897-898. |
1266 |
n6. |
Cf. EL, I, 2. Tout le développement qui précède oppose à Hobbes la sociabilité naturelle : voir Jean Ehrard, L’Idée de nature en France dans la première moitié du XVIIIe siècle [1963], Paris, A. Michel, 1994, p. 475-478. |
1266 |
n7. |
Cf. EL, I, 3 ; VIII, 3. |
1267 |
n1. |
Cf. EL, XXIII, 2. Si Montesquieu reprend, dans L’Esprit des lois, l’idée du sentiment de faiblesse de l’homme dans l’état de nature ( I, 2) comme preuve, contre Hobbes, de la sociabilité naturelle (voir ci-dessus, nº 1266), il ne déduit pas de l’autorité paternelle un fondement naturel de la monarchie (EL, I, 3) ; l’assimilation du pouvoir du roi au pouvoir du père comme justification de la monarchie absolue de droit divin avait été théorisée par Robert Filmer dans son Patriarcha paru en 1680, thèse reprise par Bossuet (Politique tirée des propres parole de l’Écriture sainte [1709]) et réfutée en particulier par Locke dans son premier Traité du gouvernement civil (1690). |
1268 |
n1. |
Cf. nº 207. |
1268 |
n2. |
Sur la conquête du Nouveau Monde, Montesquieu avait lu Antonio de Solis y Ribadeneyra et Garcilaso de la Vega : voir nº 1265. Le ton de ce passage évoque la dénonciation de Bartolomé de Las Casas, qui est mentionné au nº 207 ; les détails concernant Atahualpa (« Attabalipa ») étaient connus par la relation de Lopez de Gomara, diffusée en France grâce à la traduction de Martin Fumée sous le titre d’Histoire générale des Indes occidentales (Paris, M. Sonnius, 1568, pour la première partie, et 1584, pour la seconde), qui avait inspiré, entre autres, le célèbre chapitre « Des coches » des Essais de Montaigne (III, 6). |
1268 |
n3. |
Voir nº 1266. |
1268 |
n4. |
Le supplice de Guatimozin (graphies variables selon les chroniques), ou Cuauhtémoc (1497-1525), dernier empereur aztèque, est évoqué par Antonio de Solis y Ribadeneyra dans sa préface (Histoire de la conquête du Mexique par Fernand Cortez [1re éd. fr. 1691], [S. de Broë, seigneur de Citry et de la Guette (trad.)], Paris, Compagnie des libraires, 1714, t. I, préface (non paginée) – Catalogue, nº 3175). |
1268 |
n5. |
Voir nº 1266. |
1268 |
n6. |
Il s’agit du frère Vicente de Valverde (Lopez de Gomara, Histoire générale des Indes occidentales, 5e éd., M. Fumée (trad.), Paris, M. Sonnius, 1605, p. 311-312). |
1268 |
n7. |
Le frère Vicente de Valverde conseille de frapper de la pointe de l’épée et non du tranchant (Lopez de Gomara, Histoire générale des Indes occidentales, 5e éd., M. Fumée (trad.), Paris, M. Sonnius, 1605, p. 314). |
1268 |
n8. |
Lopez de Gomara, Histoire générale des Indes occidentales, 5e éd., M. Fumée (trad.), Paris, M. Sonnius, 1605, p. 319. |
1268 |
n9. |
Lopez de Gomara, Histoire générale des Indes occidentales, 5e éd., M. Fumée (trad.), Paris, M. Sonnius, 1605, p. 320-321. |