M : | Montesquieu 1726/1727-1755. |
D : | Bottereau-Duval 1718-1731. |
E : | 1734-1739. |
U : | 1739. |
H : | 1741-1742. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
I : | 1743. |
L : | 1743-1744. |
O : | 1745-1747. |
P : | Damours 1748-1750. |
Q : | 1750-1751. |
R : | Saint-Marc 1751-1754. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
JB : | Jean-Baptiste Secondat ?-1795. |
T : | écriture des manchettes 1828-1835 |
M : | Montesquieu. |
D : | Bottereau-Duval_1721-1731. |
H : | 1741-1742. |
P : | Damours_1748-1750. |
E : | 1734-1739. |
L : | 1742-1744. |
O : | 1745-1747. |
T : |
écriture des manchettes |
JB : | Jean-Baptiste_Secondat. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
E2 : | |
I : | 1743. |
R : | Saint-Marc_1751-1754. |
Q : | 1750-1751. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
Pensées, volume III
1816 {f.86r} De la grandeur de la capitaleUne ville trop grande est extremement pernicieuse dans une republique, les moeurs s’y corompent toujours ; lorsque vous faites entrer un million d’hommes dans un même lieu on n’y peut plus exercer que cette police, qui donne du pain à un cytoi citoyen et qui l’empesche d’etre egorgé, metez les hommes ou est le travail, et non pas ou est la volupté
Dans les etats despotiques la capitale s’agrandit necesairement, le despotisme qui presse et pese plus dans les provinces determine tout vers la capitale, c’est en quelque facon le seul azille qu’il y ait contre la tiranie des gouverneurs, le prince y est {f.86v} un astre singulier, il echaufe de pres et brule de loin, le malheur est que tant de monde ne s’y assemble que pour perir tout a la fois par une guerre, des maladies, une famine, dans cet etat tous les princeip principes sont destructeurs et toutes les consequances.
La plus deplorable scituation est lorsque la capitale qui attire tout le monde des provinces se detruit de son coté. Constantinople
(Madrid [...] Dans une monarchie la capitale peut augmanter de deux manieres, ou parce que les richesses des provinces y attire des {f.87r} habitans, c’est le cas ou est un certain royaume maritime[3], ou parce que la pauverté[4] des provinces les y envoie[5], dans ce dernier cas si l’on n’a l’oeil sur les provinces le tout sera egalement ruiné (voiez 1er vole Mes pensées p 223[6]. Les raisons pourquoy les villes d’Azie peuvent etre plus peuplées.)
Une monarchie qui a des regles et des loix n’est pas ruinée par la capitale, elle peut même en tirer sa splendeur. Le prince à mille moyens pour remettre l’equilibre et ramener le peuple dans les provinces et pour ne parler que de ceux qui viennent d’abord dans l’esprit, qu’il diminue dans les provinces ces imposts sur les denrées et qu’il les augmante dans la capitale, qu’il laisse finir les affaires dans les tribunaux des provinces {f.87v} sans les appeller sans cesse a ses conseils ou à des tribunaux particuliers, qu’il renvoie en leurs postes tous ceux qui ont des emplois et des titres de quelque espece qu’ils soient dans les provinces, et qu’il fasse cette reflexion que plus il y à de gens qui quittent un lieu, plus de gens encore desirent d’en sortir, parce que ce qui reste à moins d’agremens.
Il y a dans la ville de Naples cinquante mille hommes qui n’y font absolument rien, ces miserables ruinent les provinces parce qu’ils n’y sont pas, ils ruinent la ville capitale parce qu’ils y sont[7].
Souvent des etats qui paraisent tres florissans se sont trouvés tres foibles {f.88r} les hommes y etoient mal distribués, et pendant que les villes y regorgoint d’habitans inutiles la campagne manquoit de ceux qui sont necesaires, effet malheureux que la prosperit prosperité même produit.
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1817 Propagation de l’especeElien cite une loy des Thebains qua capitis poena sancitur civi infantem exponenti, aut in solitudinem abjicienti[1], et si un homme etoit si pauvre qu’il ne put nourir son enfant, il devoit des qu’il etoit né le porter aux magistrats qui le donnoient a nourir a un homme qui en devenoit le maitre.
* Cette loy à èté etablie en Ecosse.
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1819 Leze majesté[1]Juris consulte Paulus[2]. Poena legis corneliæ plectendum esse ait quis quis monetamque effigiem principis impressam haberet, nec adulterina esset accipere detractaret[3]. C’est que comme observe Ammien Marcellin, sitot qu’un prince etoit elu, l’usage etoit de faire battre de la monoye en son nom[4].
* La loy de Constantin qui condamnoit au feu ceux qui refusoient sa monoye, regarda[5] peut etre que ce crime, auroit quelque raport avec celuy de leze majesté[6].
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1820
{f.89r} Voiez la p. 41. verso.
Preface[1]
Dés l’instant que j’eus l’honneur de vous voir pour la premiere fois a la cour de Vienne[2], je sentis cette impression que fait sur les autres un merite rare, et quoyque vous n’eusiés pas les memes raisons mon bonheur fut tel que je vis qu’à mesure que j’avancois vers vous vous vouliés bien vous approcher de moy.
Et telle fut ma scituation que je fus presque obligé par reconnoissance de cherir ce que j’admirois, voila ce qui m’a determiné a vous consacrer ce petit ouvrage[3], car si le hazard le fait passer a la posterité, il sera le monument eternel d’une amitié qui me touche plus que la gloire.
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Main principale P |
1816 |
n1. |
Il s’agit de l’article nº 1679. |
1816 |
n2. |
Cf. LP, 110 (114), p. 441, l. 50-54 ; 117 (121), l. 16 ; manuscrit 2506/8 (4), « Du transport des peuples », f. 13, dans CM, nº 7, 2001, L’Atelier de Montesquieu. Manuscrits inédits de La Brède, C. Volpilhac-Auger (éd.), p. 100. |
1816 |
n3. |
L’Angleterre. |
1816 |
n4. |
Lire : pauvreté. |
1816 |
n5. |
C’est le cas d’une « monarchie qui conquiert autour d’elle » (EL, X, 9). |
1816 |
n6. |
Nº 300, p. 323 du manuscrit (et non 223). |
1816 |
n7. |
Voir Voyages, p 307, 312 ; Romains, XIV, p. 198. |
1817 |
n1. |
« Il est défendu chez eux sous peine de mort d’exposer les enfants, ou de les abandonner dans un désert » (Élien, Variétés historiques, II, 7). Le texte d’Élien ne mentionne pas la peine de mort. Sur la façon de « régler le nombre de citoyens » chez les Grecs, voir EL, XXIII, 17 ; voir aussi, sur l’exposition des enfants, ibid., XXIII, 22. |
1818 |
n1. |
Cf. Romains, XIV, p. 194, l. 16-18. |
1819 |
n1. |
La question est traitée au livre XII de L’Esprit des lois (7-10). |
1819 |
n2. |
Julius Paulus, jurisconsulte du IIIe siècle, de la génération d’Ulpien, auteur de nombreux traités de droit (86 écrits répartis en 319 livres), souvent cité dans le Digeste. La citation qui suit est extraite des Sentences à son fils. |
1819 |
n3. |
« Sera puni des peines portées par la loi Cornelia […], quiconque […] a refusé de recevoir la monnaie portant l’empreinte des têtes d’empereurs, à moins que ces empreintes ne soient fausses » (Julii Pauli Sententiarum receptarum ad filium, V, 25, § 1, dans Le Trésor de l’ancienne jurisprudence romaine, A.-G. Daubanton (trad.), Metz, C. Lamort, 1811, p. 267-268). |
1819 |
n4. |
Allusion aux menées des agents de Procope l’Usurpateur, empereur en 365-366, qui répandirent des pièces à son effigie (Ammien Marcellin, L’Histoire romaine, XXVI, 7, § 11). |
1819 |
n5. |
Regarder, suivi d’une complétive, au sens de considérer : voir Académie, 1694, art. « Regarder ». |
1819 |
n6. |
Digeste, liv. XLVIII, titre 10, sect. IV, 43. |
1820 |
n1. |
Voir nº 1705, note 2. |
1820 |
n2. |
Les personnages rencontrés à la cour de Vienne sont énumérés dans les Voyages (p. 13-17). |
1820 |
n3. |
Ouvrage non identifié. |