M : | Montesquieu 1726/1727-1755. |
D : | Bottereau-Duval 1718-1731. |
E : | 1734-1739. |
U : | 1739. |
H : | 1741-1742. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
I : | 1743. |
L : | 1743-1744. |
O : | 1745-1747. |
P : | Damours 1748-1750. |
Q : | 1750-1751. |
R : | Saint-Marc 1751-1754. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
JB : | Jean-Baptiste Secondat ?-1795. |
T : | écriture des manchettes 1828-1835 |
M : | Montesquieu. |
D : | Bottereau-Duval_1721-1731. |
H : | 1741-1742. |
P : | Damours_1748-1750. |
E : | 1734-1739. |
L : | 1742-1744. |
O : | 1745-1747. |
T : |
écriture des manchettes |
JB : | Jean-Baptiste_Secondat. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
E2 : | |
I : | 1743. |
R : | Saint-Marc_1751-1754. |
Q : | 1750-1751. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
Pensées, volume III
2016 Si l’espece humaine perissoit, quelle difference dans les autres especes, comment les poules, les brebis pourroient-elles se soutenir?
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Main principale Q |
2017 {f.314r} SuisseLa Suisse est indomptable, parce qu’il n’y a pas un homme en Suisse qui ne soit armé et ne sache manier les armes, et il n’y a gueres d’etat à qui la politique permettent d’armer tous ses cytoiens[1] ; ils pourroient faire revenir leurs troupes de dehors ; on trouveroit peu de troupes vivres dans le pays, le pays seroit difficile par lui même
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Main principale Q |
2018 DannemarckA la bataille que le general Stinbock[1] gagna contre les troupes dannoises, il n’y avoit presque [que] des paysants. Stinbock avoit quatre pieces de canon si bien servies, qu’elles tiroient continuellement, on ne connoissoit pas encor cela dans ce tems là, de maniere que les Danois crurent que les Suedois avoient une terrible artillerie, les Suedois passerent et attaquerent les Danois là où ils ne les attendoient pas.
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Main principale Q |
2019 {f.314v} SuedeCe sont aujourd’hui les états qui gouvernent et qui ont eux seuls la puissance legislative, car le roi ny le senat n’ont pas plus de part à la legislation qu’en Pologne[1].
Le gouvernement incline vers la democratie, et plus qu’autrefois, parce qu’il y avoit autrefois plusieurs chambres de noblesse. Je croi que c’etoit trois chambres distinguées par la préeminence, et l’on donnoit sa voix par corps et non par tête comme aujourd’huy[2] ; ce qui avoit du raport a la division de Servius Tullius chez les Romains[3]. La reunion des Domaines sous Charles XI perdit la noblesse ; l’operation fut violente en ce que non seulement on reprit les Domaines, mais on demanda compte des revenus, ce qui causa des procés entre les familles. La noblesse sent sa decadence et ne paroit pas affectionnée à ce gouvernement[4]. Dans la guerre ou la Suede {f.315r} perdit la Finlande, les états n’oserent confier le gouvernement au roi[5]. Et on ne peut pas dire que cette constitution soit bien ferme. Les Moscovites la demandent, parce qu’ils craignent l’esprit de conquête. Ce que les Suedois ont perdu de la Finlande est considerable, parce qu’ils ont perdu leur deffensive, c’est à dire les deffilés par où on étoit obligé de passer pour aller jusqu’à eux, et cette paix de la part des Moscovites a été faitte avec intelligence[6]. La Finlande fut conquise et convertie à la maniere de Charlesmagne, et l’on voit dans une eglise de Finlande le convertisseur ayant à la main un foüet de chaines de fer, c’est je croi, Woldemar[7].
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Main principale Q |
2020 Du 2 : fevrier 1742[1]Nos affaires de Bavierre sont desesperées nous sommes a present pour celles de Bohême entre les mains du plus grand fou qui fut jamais[2] ; il est parti du Bal, car il part toujours du Bal, il a été en Saxe, il a été à Dresde pour que l’Electeur lui donna le {f.315v} commandement. De là il s’est mis dans son chariot de poste, et arrivé dans une auberge à Prague, et cela pour demander à l’intendant Sechel[3] qu’il lui fournit du pain pour ses troupes, de façon que nous en sommes pour cent mille ecus par mois pour donner du pain de munition à ce roi. Quand la France et l’Angleterre auroient tous les tresors de l’univers ces gueux d’Allemands les leurs tireroient[4] et moi je ne puis assez admirer la demence qui nous fait envoyer cent millions et quatre vingt mille hommes hors de chez nous, dont la moitié n’a presque plus de vie pour executer le projet qui tourmentoit la tête d’un homme que le Diable berce depuis qu’il est au monde. Adieu, monsieur, je vous parle comme un bon Francois, mais comme un Francois qui n’est point ivre
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Main principale Q |
2017 |
n1. |
Nº 1497. |
2018 |
n1. |
Le général Magnus Steinbock ou Stenboch (1664-1717), au service du roi Charles XII de Suède, pour faire face à une incursion danoise à Schonen, assembla des miliciens et défit l’armée danoise à Helsinborg (ou Helsimbourg) le 10 mars 1710 ; voir l’Histoire de Suède sous le règne de Charles XII […] de Limiers (Amsterdam, Jansons, 1721, t. V, liv. X, p. 235). Voltaire a évoqué l’intrépidité de ces milices composées de « laboureurs » au livre V de son Histoire de Charles XII [1731] (dans Œuvres complètes, G. von Proschwitz (éd.), Oxford, Voltaire Foundation, 1996, t. IV, p. 396-397). |
2019 |
n1. |
Par la Constitution de 1720 qui mit fin à la crise de succession suédoise après la mort de Charles XII, le pouvoir législatif était exercé par les états généraux, ou Riksdag ; voir l’Histoire de Suède de Pufendorf, publiée par J.-B. Desroches de Parthenay, d’après la traduction de Claude Rouxel remaniée par Bruzen de La Martinière (Amsterdam, Z. Chatelain, 1732, t. III, p. 285 et suiv ; partie intégrée dans l’Introduction à l’histoire générale et politique de l’univers mentionnée au nº 1729) ; sur cet épisode voir aussi Claude Nordmann, Grandeur et liberté de la Suède (1660-1792), Paris – Louvain, Béatrice-Nauwelaerts – Nauwelaerts, 1971, p. 229-233. |
2019 |
n2. |
Avant la Constitution de 1720, les nobles formaient trois classes au sein du Palais de la Noblesse (noblesse titrée, membres du Conseil d’État, tous les gentilshommes admis dans l’ordre). Ensuite, la représentation de l’ordre fut unifiée, chaque famille ayant un vote, ce qui donna un rôle prépondérant à la petite noblesse : voir Claude Nordmann, Grandeur et liberté de la Suède (1660-1792), Paris – Louvain, Béatrice-Nauwelaerts – Nauwelaerts, 1971, p. 30, 232). |
2019 |
n3. |
Voir nº 1479. |
2019 |
n4. |
Par la réduction de 1680, Charles XI fit réviser les titres de propriété de la noblesse et fit rentrer dans le domaine de la Couronne une partie des terres nobles. L’opération visait autant à redresser la situation financière du pays qu’à réduire la puissance des Grands dont certains prétendaient exercer des droits régaliens ; voir Pufendorf, Histoire de Suède, Amsterdam, Z. Chatelain, 1732, t. III, p. 58 et suiv. ; Claude Nordmann, Grandeur et liberté de la Suède (1660-1792), Paris – Louvain, Béatrice-Nauwelaerts – Nauwelaerts, 1971, p. 76-81). |
2019 |
n5. |
Après la défaite de Poltava (1710), les armées de Pierre le Grand conquirent la Finlande. En 1718, la Suède, épuisée par la guerre, resta sans gouvernement. Les incertitudes de succession entraînèrent une crise de la monarchie qui ne subsista que par d’importantes concessions aux États, traduites dans la Constitution de 1720 (Pufendorf, Histoire de Suède, Amsterdam, Z. Chatelain, 1732, t. III, p. 284 et suiv). |
2019 |
n6. |
Par le traité de Nystad ou Nieustadt (10 septembre 1721), la Suède perdit, au profit de la Russie, la Livonie, l’Ingermanie, une partie de la Carélie, Wibourg (Viborg), etc., défenses traditionnelles contre la puissance victorieuse (Pufendorf, Histoire de Suède, Amsterdam, Z. Chatelain, 1732, t. III, p. 302-303 ; voir aussi Hugues Colin du Terrail, La Finlande et les Russes depuis les croisades suédoises, Paris – Strasbourg, Istra, 1963, p. 79). |
2019 |
n7. |
Source non identifiée. Au XIIIe siècle, la Finlande fut l’objet de plusieurs expéditions suédoises contre des populations païennes qu’on obligea à se convertir : celle du roi Éric contre les Tawastiens et celle du régent Torckel Cnutson (Torgils Knutsson) contre les Caréliens. Valdemar ou Waldemar est un nom porté par plusieurs monarques et dignitaires suédois et danois de l’époque (Pufendorf, Histoire de Suède, Amsterdam, Z. Chatelain, 1732, t. I, p. 91 et 107). |
2020 |
n1. |
Extrait d’une lettre adressée au président Barbot (Masson, III, p. 1015-1016), située dans la période qui suit les réactions de Montesquieu aux affaires de 1741 et aux projets de Belle-Isle (nº 1447 et 1452) ; sur cet épisode, voir André Zysberg, La Monarchie des Lumières, 1715-1786, Paris, Seuil, 2002, p. 217-222. |
2020 |
n2. |
Le 26 novembre 1741, la coalition antiautrichienne, sous les ordres de Charles-Albert, électeur de Bavière, couronné roi de Bohême en décembre 1741, s’empara de Prague, capitale de Bohême, mais subit dès janvier 1742 une contre-offensive en Bavière. Le passage est équivoque : le « fou » désigne probablement Belle-Isle (voir nº 1466, 1511 et la lettre du 4 janvier 1742 au président Barbot, Masson, III, p. 1013), en charge des affaires relatives à l’élection impériale, qui fit le tour des cours et se rendit à Dresde en 1741 auprès d’Auguste III (1696-1763), électeur de Saxe et roi de Pologne (Chronique de la Régence et du règne de Louis XV, ou Journal de Barbier, t. III (1735-1744), février et mars 1742, p. 274 et 289) |
2020 |
n3. |
Jean Moreau de Séchelles (1690-1761), intendant de l’armée du roi en Bohême et en Bavière en 1741-1742 (Chronique de la Régence et du règne de Louis XV, ou Journal de Barbier, t. III (1735-1744), février et mars 1742, p. 367). |
2020 |
n4. |
La France avait fourni à Charles-Albert de Bavière des troupes et de l’argent. Montesquieu se fait l’écho des nouvelles qui circulent à Paris à la fin de 1741 sur les sommes considérables qui passent de France en Allemagne au profit de celle-ci (Chronique de la Régence et du règne de Louis XV, ou Journal de Barbier, t. III (1735-1744), février et mars 1742, p. 325). |