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Pensées 215 à 219

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

215

Libertes

Libertés de l’eglise gallic

de l’eglise gallicane[1] on devroit bien plustost dire la servitude de l’eglise gallicane puis qu’elles ne servent qu’a maintenir l’authorite du roy sur contre la juridiction ecclesiastique et otter au pappee la force de la maintenir puis qu’elles ottent aux ecclesiastiques le droit qu’ils ont sur les magistrats et les rois mesmes en qualité de fidelles
Ces libertés ne sont pas les libertés de l’eglise {p.237} dans le sens qu’on l’entend c’est a dire les libertés des ecclesiastiques car elles sont presque toujours contraires aux privileges qu’ils pretendent avoir ce sont les libertés du peuple de France qui a droit de soutenir l’independance de ses loix
II ne faut pas dire qu’elles soient fondées sur tout ce qui est porté par les anciens canons car il est impossible de citer la France seroit bien malhureuse si elle estoit obligée d’acquitt de suivre d’accepter come loy les collections qui en ont esté faittes
Ces libertés ne sont fondées que sur le droit des gens qui veut qu’une nation qui se gouverne par ses propres loix et n’a pas esté subjuguée, ne soit point sommise a une a l’egart du temporel l’egard du temporel[ a une] puissance etrangere et sur la rais raison qui et a l’egard du spirituel sur le droit divin droit qu qui veut que le concile soit au dessus du pape et sur la raison qui le veut aussi n’y ayant point de corps qui n’ait plus d’authorité tout entier que divisé

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Main principale M

216

{p.238} [Passage à la main D]

Mal vénérien

Il est croyable que la verole nous est venuë des Indes et qu’elle etoit inconnuë aux anciens. Mezerai chap. 8. dit que les François la prirent des Napolitains, ceux la des Espagnols revenus des Indes[1] ; ceux qui ont confondu cette maladie avec la lepre ignorent qu’il y a des pays ou ces deux maladies sont connuës : il y a des gens qui pretendent qu’elle est venuë des Caraïbes qui mangeoient des hommes[2].
Le Novus orbis dit qu’en 1506 la verole ravagea le pays de Calicut, que cette maladie auparavant inconnuë y avoit eté aportée par les Portugais 17 ans auparavant[3], ce qui quadre fort avec la decouverte des Indes faite en 1493.

Dans la derniere expedition d’Ecosse [...]

Que si l’on objecte qu’il n’y a plus de lepreux depuis qu’on connoit la verole, cela vient de ce qu’il n’y a plus de croisades et qu’on ne va plus en corps d’armée a la terre ste ou cette maladie est commune ; ce qui feroit pancher pour {p.239} le sentiment contraire c’est que Suetone dans la vie de Tibere lui donne tous les simptômes de ce mal, les pustules, les boutons au front, les insomnies[4].

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Passage de la main M à la main D

217

[Passage à la main M] Un ancien disoit

Esope a la Cour

Spectacles je me souviens que sortant d’une piece intitulée ÆEsope a la cour[1], j’en sortis si penetré du desir d’estre plus honette home que je ne scache jamais avoir formé une resolution plus forte, bien different de cet ancien qui disoit qu’il n’estoit jamais sorti des spectacles aussi vertueux qu’il y estoit entré. C’est que ce ne sont plus les memes choses :

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Passage de la main D à la main M

218

Education des colleges

Colleges on recoit dans les colleges une education basse tout ce qu’on je n’en puis rien dire de pis si ce n’est que ce qu’on en retire de mieux c’est un esprit de bigoterie {p.240} cent petites trahisons que l’on fait faire touts les jours a un jeune home contre ses camarades ; les perfidies qu’on lui inspire peuvent bien servir a entretenir une certeine regle exterieure dans ces maisons mais elles perdent le coeur de touts les particuliers

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Main principale M

219

On ne veut pas qu’un fripon puisse devenir home de bien mais on veut bien qu’un home de bien puisse devenir fripon

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Main principale M


215

n1.

Le Traité des libertés de l’Église gallicane, de Pierre Pithou [1594], réédité et commenté à plusieurs reprises, figurant dans ses Opera sacra, juridica, historica, miscellanea (Paris, [S. Cramoisy], 1609 – Catalogue, nº 2343) fut considéré comme le code du gallicanisme. Montesquieu possédait aussi Les Recherches de la France (Paris, P. Ménard, 1643 – Catalogue, nº 3024) d’Étienne Pasquier qui s’efforce de fonder en droit ces mêmes libertés ; Catherine Maire, Dictionnaire électronique Montesquieu, art. « Gallicanisme » [en ligne à l’adresse suivante : http://dictionnaire-montesquieu.ens-lyon.fr/index.php?id=391].

216

n1.

Mézeray, Abrégé chronologique, ou Extrait de l’histoire de France (Amsterdam, A. Schelte, 1696, t. IV, p. 395). Le « chapitre VIII » désigne par erreur le règne de « Charles VIII », objet du tome IV. L’opinion courante est que la maladie est importée des Amériques par des compagnons de Christophe Colomb d’abord en Espagne et dans le royaume de Naples (Jon Arrizabalaga, John Henderson et Roger French, The Great Pox : the French Disease in Renaissance Europe, New Haven – Londres, Yale University Press, 1997).

216

n2.

L’hypothèse n’est pas mentionnée à l’article nº 86.

216

n3.

Johann Huttich, Novus orbis regionem ac insularum veteribus incognitarum (Paris, J. Parvum, 1532, p. 213 et p. 248 – Catalogue, nº 2637).

216

n4.

Suétone décrit le visage de l’empereur, affligé d’abcès nombreux et soudains (« crebri et subiti tumores »), mais n’évoque pas d’insomnies (Vie de Tibère, 68, 2).

217

n1.

Ésope à la cour d’Edme Boursault est représenté le 28 avril 1701. Montesquieu confond sans doute avec les Fables d’Ésope ou Ésope à la ville du même auteur, représenté les 6 et 8 novembre 1710 au théâtre de la rue des Fossés Saint-Germain à Paris, alors qu’il complète sa formation en droit dans la capitale.