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Pensées 210 à 214

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

210

Lacedemoniens.

Je le metray dans les Romains : Je l’ay mis :

Il n’y a rien qui resiste a des gens qui observent les loix par passion, qui soutiennent un estat par passion

Passion

et {p.218} et non pas avec cette froideur et cette indifference que l’on a pour la le plus souvent pour la societé ou l’on est. Idem la plus part des republiques de Grece et les premiers Romains[1]

- - - - -

Main principale M

211

La

Philosophie des Grecs

philosophie des Grecs estoit tres peu de chose ils ont gaté tout l’univers non seulement leurs contemporeins mais aussi leurs successeurs[1] ils s’ap
Voyés les pitoyables préceptes des pitagoriciens qui devoint estre cachés au peuple ; ne se point soir sur le picotin ne fendre point le feu avec l’epée ne regarder point derriere soy quand on va dehors, sacrifier aux dieux celestes en nombre pair et aux terrestres en nombre impair et et autres puerilités[2]

Tout ceci n’êtoit que des enigmes, nous n’avons point assés de monumens de leur [...]

Tatianus Assirius dans un discours contre les {p.219} Grecs prouve qu’ils n’ont point inventé les sciences et les arts mais qu’ils les ont eus des barbares[4] Theodoret l. i De curatione Graecorum affectuum p 497 edit de Sirmond[5]. Josephe contre Appion Clement alexandrin[6].
Il faudroit lire Sigonius De rep. Atheniensium je l’ay il est intitulé De antiquo jure civium romanorum[7].

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Main principale M

212

Ce

Grecs p 243

qui fit paroitre les Grecs dans le monde c’est une crise qui se fit dans le corps de la Grece que cent petits tirans  avoi gouvernoint toutes ces monarchies s’erigerent en republiques dans ces temps nouveaux la heine des roix la fureur pour la liberté leur donna un amour de la patrie un courage heroique une heine des roix qui leur fit faire les plus grandes choses[1] leur puissance {p.220} et leur gloire attirerent ches eux les etrangers et par consequant les arts leur situation sur la mer leur attira le comerce

- - - - -

Main principale M

213

Une

Portrait

persone de ma conoissance disoit il faut que je rende graces a mon bon genie de ce que je suis né tres hureux je vais faire une asses sotte chose c’est mon portrait[1] : mais
Je me conois asses bien :

V. 2d vol. p. 31. 39

Je n’ay presque jamais eu de chagrin et encore moins d’ennuy
Ma machine est si heureusement construitte que je suis frappé par touts les objets assés vivement pour qu’ils puissent me donner du plaisir ; pas assés pour qu’ils me donner de la peine[2].
J’ay l’embition qu’il faut pour me faire {p.221} prendre part aux choses de cette vie ; je n’ay point celle qui pourroit me faire trouver du degout dans le poste ou la nature m’a mis
Je suis bien aise d’obtenir l’estime publique mais je sens qu’a certains egarts je me consolerois de sa perte
Lors que je goutte un plaisir j’en suis si affecté que et je suis toujours estoné de l’avoir recherché avec si peu tant d’indiferance
J’ay esté dans ma jeunesse asses hureux pour m’attacher a des femmes que j’ay cru qui m’aimoint ; des que j’ay cessé de le croire je m’en suis detaché soudein
L’etude a esté pour moy le souverein remede de la vie contre les degouts de la vie, n’ayant {p.222} jamais eu de chagrin qu’une heure de mon cabinet lecture ne m’ait otée
Je Dans le cours de ma vie je n’ay trouvé de gens communement meprisés que ceux qui vivoint en mauvaise compagnie
Je m’eveille le matin avec une joye secrette ; je voy la lumiere avec un espece de ravissement. Tout le reste du jour je suis content
Je passe la nuit sans m’eveiller et le soir quand je vais au lit, un espece d’engourdissement m’empeche de faire des refflections.
Je suis presque aussi content avec des sots qu’avec des gens d’esprit, et il y a peu d’home si ennuyeux qui ne m’ait amusé tres souvent {p.223} il n’y a rien de si amusant qu’un home ridicule
Je ne hais pas de me divertir en moy meme des homes que je voy, sauf a eux de me prendre a leur tour pour leur spectacle ce qu’ils veulent
J’ay eu peur J’ay eu d’abort en voyant d’abort la plus part des grands une creinte puérile ; des que j’ay eu fait conoissance j’ay passé presque sans milieu jusqu’au mepris.
J’ay assés aime de dire aux femmes des fadeurs et de leur rendre des services qui couttent si peu
J’ay naturellement eu de l’amour pour ma patrie et le bien et l’honneur de ma patrie et peu pour ce qu’on en apelle la gloire j’ay toujours senti une joye secrete lors que l’on a fait quelque reglement qui allat au bien comun

Quand j’ay voyage dans les pais etrangers je m’y suis attaché come au mien prop [...]

J’ay souvent cru trouver de l’esprit a des gens qui passoient pour n’en avoir point.
{p.224} Je suis naturellement un peu Je n’ay pas esté faché de passer pour distrait ; cela m’a fait hasarder bien des negligeances qui

Distrait

m’auroint embarrassé.
Dans les conversations et a table j’ay toujours esté ravi de trouver un home qui voulut prendre la peine de briller, un home de cette espece presente toujours le flanc et touts les autres sont sous le bouclier
Rien ne m’amuse davantage que de voir un conteur annuyeux faire une histoire circonstantiée sans cartier[3]

Conteurs

, je ne suis pas attentif a l’histoire mais a la maniere de la faire
Pour la plus part des gens j’aime mieux les approuver que les ecoutter,
Je n’ay jamais voulu souffrir qu’un home d’esprit s’avisât de me railler deux jours de suitte.
{p.225} J’ay aimé asses ma famille pour faire ce qui alloit au bien dans les choses essentielles, mais je me suis affranchi des menus details
Quoy que mon nom ne soit ny bon ny mauvais n’ayant guere que 350 ans de petite noblesse prouvée cependant j’i suis tres attaché et je serois home a faire des substitutions[4]
Quand je me fie a quelqu’un je le fais sans reserve mais je me fie a peu de persones.
Ce qui m’a toujours donné assés mauvaise opinion de moy c’est qu’il y a peu d’estats dans la republique auxquels j’usse esté vèritablement propre

Présidence

Quand a mon metier de president j’avois le coeur tres droit je comprenois assés les questions en elles meme mais quandt aux embarras de a la procedure, je n’y entendois {p226} presque rien je m’y estois pourtant appliqué mais ce qui m’en degouttoit le plus, c’est que je voyois a des bettes ce meme talent qui me fuioit pour ainsi dire
Ma machine est tellement composée que j’ay besoin de me recueillir dans touttes les matieres de raisonement un peu composees, sans cela mes idées se confondent ; et si je sens que je suis ecouté il me semble pour lors que toutte la question s’évanouit devant moy.
Plusieurs traces se reveillent a la fois et il resulte de la qu’aucune trace n’est reveillée
Quand aux conversations de raisonement ou les sujets sont toujours coupés et recoupés je m’en tire asses bien
Je n’ay jamais vu couler de larmes sans en estre attendry
{p.227} Je pardonne aisement par la raison que je ne scay pas hair, il me semble que la heine est douloureuse ;

Haine est douloureuse

lors que quelqu’un a voulu se reconcilier avec moy j’ay senti ma vanité flattée et j’ay cessé de regarder come ennemy un home qui me rendoit le service d’avoir de me doner bonne opinion de moy
Dans mes terres avec mes vassaux je n’ay jamais voulu souffrir que l’on m’aigrit sur le conte de quelqu’un. Quand on m’a dit si vous sçaviés les discours qui ont esté tenus, je ne veux pas les scavoir ay je repondu. Si ce qu’on me vouloit raporter estoit faux, je ne voulois pas courir le risque de le croire. S’il estoit vray, je ne voulois pas prendre la peine de hair un faquin
A l’age de 35 ans j’aimois encor[5].
Il m’est aussi impossible d’aller dans une maison ches quelqu’un dans une vue d’intérêt qu’il m’est impossible de voler dans les airs.
{p.228} Quand j’ay este dans le monde je l’ay aimé come si je ne pouvois souffrir la retraite. Quand j’ay este dans la retraite mes terres je n’ay plus songé au monde
Je suis je croy on dit presque le seul home qui ait fait des livres ayant sans cesse peur de la reputation de bel esprit ceux qui m’ont connu scavent que dans mes conversations je ne cherchois pas trop a le paroitre et que j’avois asses le talent de tenir une conversation sur prendre la langue de ceux avec qui je vivois.

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J’ay eu le malheur de me degouter tres souvent des gens que dont j’avois le plus desiré la bienveillance ; pour mes amis, a la reserve d’un seul je les ay toujours conservés
J’ay toujours eu pour principe de ne faire jamais par autrui ce que je pouvois faire par moy meme : c’est ce qui m’a porté a faire ma fortune par les moyens que j’avois dans mes mains la moderation et la frugalité : et non par des moyens etrangers qui sont presque toujours bas ou injustes
{p.229} Avec mes enfans j’ay vecu come avec mes amis :

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Quand on s’est attendu que je brillerois dans une conversation je ne l’ay jamais fait. J’avois besoin d’ J’aimois mieux avoir un home d’esprit pour m’apuyer, que des sots pour m’aprouver :
De touts les Il n’y a point de gens que j’ay le plus meprisés il que les petits beaux esprits sans probité. et les grands qui sont sans probité

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Je n’ay jamais este tente de faire un couplet : de chanson contre qui que ce soit

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Je n’ay point paru depenser mais je n’ay point este avare et je ne scache point de chose asses peu difficile pour que je l’usse faite pour gagner d[e] l’argent(1)
Ce qui m’a beaucoup nuy c’est que j’ay toujours trop meprisé ceux que je n’estimois pas :
(1) Je n’ay pas laissé je croy d’augmenter mon bien j’ay fait de grandes ameliorations a mes terres mais je sentois que c’estoit plutost pour une certeine idée d’habilete que cela [deux lettres biffées non déchiffrées]me donnoit que pour l’idée de devenir plus riche :
Voy. l’aut. vol. p. 27 et p. 31[6]

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Main principale M

214

{p.230} Ce qu’on Le bien

Le bien de l’Eglise. Mot equivoque

de l’eglise est un mot equivoque autrefois il exprimoit la sainteté des mœurs aujourd’huy il ne signifie autre chose que la prosperité de certeines gens et l’augmentation de leurs privileges ou de leur revenu
Faire quelque chose pour le bien de l’eglise n’est point faire quelque chose pour le royaume de Dieu et cette societé de fidelles dont J. C. est le chef mais le bien de l c’est faire quelque chose d’opposé a l’intérêst des laiques
On apelle eclesiastique un home qui a un certein h
Lors que l’on a voulu attacher des biens d’eglise a de certeines societes de pauvres come aux invalides, c’est a dire a des gens qui outre la pauvreté ont encor les blessures ont encore la honte qui les empeche de demender le soutien de leur vie, l’eglise s’y est opposée et a regardé cela come une profanation[1] {p.231}

Clergé

et on a succombé et on a cru leurs ses cris legitimes preuve evidente que l’on regarde les biens d’eglise non pas come les biens des pauvres mais come ceux d’une certeine societé vetue de noir qui ne se marient[2] pas
Quand nos rois ont preté leur sermant a leur sacre ne croyés pas que l’eglise qui l’a exigé l’ait les ait fait jurer de faire observer les loix du royaume, de bien gouverner leurs sujets, d’estre les peres de leurs peuples ? Non : on les a fait seulement jurer qu’ils conserveroint les privileges de l’eglise de Rheins[3].
Quand on a tenu des estats ne croyés pas que le clergè ait demandé la diminution des impots et le soulagement du peuple il ne pensoit pas a un mal qu’il ne sentoit pas mais il demendoit seulement quelque pri extention de leur juridiction des biens ou des ou de leurs privileges la reception du concile de Trente qui leur est favorable[4]
Ils ne song[e]oint point a la refformation des moeurs il est vray que lorsque les autres {p232}

Clergé

ordres en parloint ils s’ecrioint qu’il n’appartenoit qu’a eux de se mesler de leurs affaires, voulant toujours estre les réformateurs affin de n’estre jamais les refformés.
On est si fortement persuadé que les grandes richesses des ecclesiastiques sont un abus que si je pretendois le prouver icy je passerois com pour un imbecille[5] mais tel est la force du prejugé qu’il subsiste meme apres avoir esté détruit ; et tel qui vous dira que les grandes richesses des eclesiastiques sont le plus violant abus sera le premier a vous dire que la rellig[i]on vous deffend d’y toucher et de mettre come on dit la main a l’encensoir come si diminuer leurs biens estoit revenu estoit usurper leurs fonctions
Faittes je vous prie icy trois refflections
La premiere est que quelque charge que l’on impose sur le clergé, cela ne scauroit estre pernicieux a {p.233} l’estat au lieu que si l’on charge trop les laboureurs par les tailles ou les bourgeois par les entrées[6] il faut necessairement que tout l’etat se boulverse si po l’on charge un paisan de maniere que la taille epuise son revenu ou que ce revenu ne v soit si modique qu’il ne vaille pas la peine de faire les depenses

Trop long

et les avances de la culture il laissera sa terre inculte ou ne travaillera que ce qu’il en faut pour vivre. Que si vous charges encor trop les marchandises de droits d’entrée il n’y aura point de consommation mais pour l’eglise on peut la charger impunement parce que come presque tout son revenu consiste en rentes et en dixmes il n’y a pas denger qu’ils les abandonent, quelque petit que soit le profit de les recueillir
La 2de refflection est que les richesses de l’eglise sont contre les gens d’eglise meme parce qu’elles les rendent esclaves des princes et des magistrats. Les ecclesiastiques ne scauroient rien entreprendre {p.234} creinte de la saisie de leur temporel et ne scauroi les eveques ne scauroint plus dire il faut obeir a Dieu plutost qu’aux homes. Et si meme la foy estoit en peril peut estre y en auroit il quelques uns qui ne se soucieroit guere d’un point de foy ou de discipline qui leur otteroit cinquante mille livres de rente

Henri 4 [...]

Ceci fait naitre ma troisieme refflection qui est que le pape n’a point non plus d’interest a proteger les richesses de l’eglise puisqu’elles sont contre lui et qu’elles l’empêchent de pouvoir a sa fantaisie disposer des eveques ; temoin les affaires de Scicille sous Clement 11 et celles de Venise plus anciennes[7]. Les papes pub
D’ailleurs le pape est presque sans interest aujourd’hui car il ne retire rien des benefices et des couvents a la reserve de quelques bulles qui ne vont pas a un gros object il n’a plus en France de graces expectatives a doñer, plus de décimes a lever, plus de droit de depouille et autres droits qu’il autrefo auroit autrefois eseté de son interest de soutenir et pour lesquels Rome publia autrefois sa bulle in cœna domi domini[8]
{p.235} II y a plus c’est que toutes ces richesses le mettent toujours en danger de perdre du terrein elles mettent la catolicité en danger en facilitant aux princes les moyens d’interesser les p toutes les plus considerables familles de leurs estats a sa destruction, et de les attacher au chisme et a l’heresie aussi fortement qu’a leur fortune come l’exemple des roix de [trois lettres biffées non déchiffrées] princes protestants l’a fait asses voir. En France meme nous voyons par Maiseré que si on eût dans les regnes des enfans d’Henri second[9] exempter les huguenots du payement des dixmes, tout le monde eut esté huguenot :
Ainsi la devise du flambeau renversé convient tres bien a l’eglise. « Ce qui me nourrit me tue »[10] elle gemit sous le poids de l’or.

1ers chrétiens pauvres

Les premiers chretiens estoint presque touts pauvres les pauvres estant attirés a une relligion qui honoroit la pauvreté et sanctifioit cet estat
{p.236} J’aimerois bien mieux que dans un estat il n’y eut point de pauvres

Pauvres

que d’y voir tant de biens fonds maisons destinéses a les nourrir.
Lorsque l’eglise est riche le gouvernement est interessé a ses desordres temoin l’exemple ce qui est dit dans la vie d’Abelard[11].
Il

Le cardinal de Richelieu [...]

est indifferent pour les peuples que les ecclesiastiques ou les seculiers jugent de certeines causes et les disputtes a cet egart sont cependant les choses dont on disputte le plus, il n’est pas indifferent pour le peuple que les ecclesiastiques regorgent de richesses et persone ne s’en met en peines

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Main principale M


210

n1.

Romains, IV, p. 112, l. 61-64. Cf. aussi nº 426 et 1856.

211

n1.

Selon les Modernes, avant d’en venir au mécanisme cartésien, il a fallu adopter la philosophie des Grecs et en reconnaître la fausseté (Fontenelle, Digression sur les Anciens et les Modernes, dans Œuvres complètes, A. Niderst (éd.), Paris, Fayard, 1991, t. II, p. 418 – Catalogue, nº 2333 : éd. Paris, 1712 ; Bernard Lamy, Entretiens sur les sciences, Lyon, J. Certe, 1694, « Discours sur la philosophie », p. 263, 265, 271 – Catalogue, nº 1449).

211

n2.

Préceptes métaphoriques des pythagoriciens, dont Plutarque donne la signification dans ses Œuvres morales et mêlées (Paris, M. de Vascosan, 1575, p. 7F – Catalogue, nº 2793) ; voir aussi Vie de Numa, XIV, 6.

211

n3.

De Diogène Laërce, invoqué ici comme vulgarisateur et premier historien de la philosophie grecque, Montesquieu possédait deux éditions des Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres ([Paris], H. Stephanus, 1570 – Catalogue, nº 1442 ; Genève, H. Stephanus, 1593 – Catalogue, nº 1443) ; « la pesanteur et le vide » de Newton renvoie probablement aux Philosophiae naturalis principia mathematica dont Montesquieu possédait une édition de 1714 (Amsterdam, sumptibus Societatis – Catalogue, nº 1773) ; sur la connaissance et l’appréciation de Newton par Montesquieu, voir : Alberto Postigliola dans OC, t. 8, introductions et notes, p. 191, 223n, 245-247, 262-263 et dans « Montesquieu entre Descartes et Newton », CM, nº 5, 1999, p. 91-108 ; Denis de Casabianca, Dictionnaire électronique Montesquieu, art. « Newton » [en ligne à l’adresse suivante : http://dictionnaire-montesquieu.ens-lyon.fr/index.php?id=306] ; Spicilège, nº 565, transcrit, comme cette note, par le secrétaire E (intervention 1734-1739).

211

n4.

Tatien, Discours aux Grecs, 1 (Cologne, 1686, dans les Sancti Justini Opera – Catalogue, nº 355).

211

n5.

La bibliothèque de La Brède ne comprend pas l’édition des Opera de Théodoret par Jacques Sirmond à laquelle renvoie Montesquieu (Paris, S. Cramoisy, 1642, t. IV, p. 497), mais une plus ancienne (Cologne, J. Birckmanum, 1573 – Catalogue, nº 90).

211

n6.

Flavius Josèphe, Contre Apion, I, 2 (Genève, P. de La Rovière, 1611 – Catalogue, nº 3188) ; Clément d’Alexandrie, Stromates, I, 16 (Paris, [L. Sonnius], 1612 – Catalogue, nº 315).

211

n7.

L’ouvrage de Carlo Sigonio, De Romanorum civium antiquo jure Italiæ provinciarum (Paris, [J. Du Puys], 1576 – Catalogue, nº 2868), contient trois livres du De Republica Atheniensum.

212

n1.

Cf. LP, 125 (131), p. 478, l. 11-16.

213

n1.

Ce fragment s’inscrit dans un projet autobiographique et généalogique plusieurs fois repris (voir nº 5, note 3). Sur la « sotte chose » de faire son portrait, voir l’introduction au Mémoire de ma vie, OC, t. 9, p. 398-399.

213

n2.

Sur cette disposition au bonheur, voir nº 30, note 2.

213

n3.

Comprendre : sans faire grâce d’aucun détail.

213

n4.

Montesquieu fait ici remonter la noblesse de sa famille au XIVe siècle. Les titres auraient disparu lors des guerres de religion (Mémoire de ma vie, OC, t. 9, p. 401) ; sur cette généalogie, voir Correspondance I, p. 427-432. Sur la substitution, voir nº 185, note 4.

213

n5.

Montesquieu parle probablement de Marie-Anne de Bourbon-Condé (1697-1741), dite Mlle de Clermont, l’inspiratrice du Temple de Gnide [1725] ; voir Correspondance I, p. 93-95 ; 140-141.

213

n6.

Nº 973 et 1003.

214

n1.

Avant la fondation des Invalides (LP, 82 [84]), les monastères devaient nourrir ou pensionner les soldats estropiés, appelés oblats, système qui se heurtait à la mauvaise volonté des abbés (voir Jean-Pierre Bois, « Les soldats invalides au XVIIIe siècle, perspectives nouvelles », Histoire, économie et société, vol. 1, nº 2, 1982, p. 239).

214

n2.

Accord sylleptique.

214

n3.

Lors de son sacre, à Reims, le roi prêtait le serment d’assurer la paix et la protection de l’Église et de ses biens, et de combattre les hérétiques.

214

n4.

Lors des états généraux de 1614 (voir nº 160), le clergé obtint la publication du concile de Trente et rejeta l’article proposé par le tiers état sur l’indépendance de la puissance royale.

214

n5.

Formule reprise dans L’Esprit des lois (XXV, 5 : Derathé, t. II, p. 158)

214

n6.

Comprendre : droits d’entrée.

214

n7.

Clément XI avait revendiqué les royaumes de Naples et de Sicile contre les prétentions espagnoles et entra en conflit avec les puissances qui se succédèrent sur le trône de Sicile sous son pontificat (1700-1721), à propos du tribunal de la Monarchie (voir nº 177). Un démêlé opposa en particulier en 1716 les représentants du duc de Savoie, roi de Sicile, et une partie du clergé de l’île, qui s’en trouva chassée (Saint-Simon, V, p. 828-832). Le pape Jules II se heurta à la politique gallicane de Louis XII, d’abord allié à lui contre les Vénitiens qui avaient annexé des territoires pontificaux, et qui le suspendit lors du concile de Pise (1511-1512).

214

n8.

Par la grâce expectative, un bénéfice vacant était attribué à une personne désignée par le pape, mode d’attribution supprimé par le concile de Trente. Le droit de dépouille donnait au souverain pontife la faculté de revendiquer les biens des clercs défunts. La décime était une imposition établie sur les biens ecclésiastiques au bénéfice du pape et des princes chrétiens, négligée à partir du XIVe siècle. La bulle in cœna Domini, publiée chaque année, mais non reçue en France, fulminait l’excommunication de tous ceux qui usurpaient ou violaient les droits de l’Église, en particulier les immunités judiciaires ou fiscales du clergé, reconnues cependant par les lois du royaume (DAR, art. « Bulle »).

214

n9.

Règnes de François II (1559-1560), Charles IX (1560-1574), Henri III (1574-1589), qui font l’objet de la troisième partie de l’Abrégé chronologique, ou Extrait de l’histoire de France de Mézeray (Amsterdam, A. Schelte, 1696, t. V, p. 1-357 – Catalogue, nº 3010-3011, éd. de 1668 et 1690).

214

n10.

Traduction de l’inscription « Quod nutrit me consummat », accompagnant l’emblème représentant un infidèle tenant une chandelle renversée (Georgette de Montenay, Emblèmes ou devises chrétiennes, Lyon, J. Marcorelle, 1571, p. 54).

214

n11.

Dom François Armand Gervaise, La Vie de Pierre Abeillard […], Paris, J. Musiet et F. Barois, 1720, 2 vol.