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Pensées 309 à 313

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M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

309

{p.329} Les louanges sont un discours par lequel on cherche a faire valoir paroitre son esprit ou son bon naturel(1)[1].
La critique La raillerie est un discours en faveur de son esprit contre son bon naturel, il n’y a que la plaisenterie qui soit tolérable

Voy p 418[2].

(1)Les louanges sont ou bien c’est une entreprise que l’on fait sur quelqu’un pour le decontenancer ou pour luilui faire paroitre paroit montrer son effronterie

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Main principale M

310

Mort

Suicide

volontaire
Si avec la maniere de penser des Anglois sur la mort[1], les lois ou la relligion venoint a la favoriser il se feroit des ravages effroyables dans l’Angleterre.

Main principale M

311

Rien

Extraordre

n’est extraordinaire lors qu’on y est préparé. Neron etona les Nous somes etonés de ce que Néron montoit sur le theatre et non pas de ce que Louis 14 dansoit un balet[1]. C’est que les danses venoient des tournois, je croy, et avoint une belle origine

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Main principale M

312

{p.330}

France

L’excellaence de ce royaume de France consiste sur tout dans le grand nombre de denrées

Produit plusieurs denrées

propres a l’étranger[1] qui y croissent come on le peut voir par l’exemple seul des drogues propres pour la teinture la France en produisant en plus grande quantité que pais du monde come…
Il faudroit
Ce qui est bien plus considerable

infr. 341

si l’on fait attention a ce qu’en produisent ou peuvent produire nos colonies qui pourroint cultiver touttes les drogues qui nous sont portées de la plus part des pais du monde nous tirons par la Cayene est environ au 5e degré de latitude septentrionalle Seint Domingue au 15e nos autres isles entre les deux l’isle de Bourbon environ au 23 degré de latitude meridionale on ne peut douter que dans des climats si conformes a ceux ou l’on tire des Indes orientales on n’en put tirer la plus part des drogues qui y viennent come on l’a experimente deja dans le café. Une grande partie du Missisipi {p.331} est dans le climat d’une tres grande partie de la Chine de la Chine, le Canada a une partie du climat du nord de l’Europe notre France en partie septentrionalle et meridionalle produit des drogues differentes selon son climat je ne doute pas que dans des pais si differens on ne put tanter la culture de la plus part des drogues et plantes du monde et il est souvent arrivé que des semences ou plantes aportées d’ailleurs ont mieux reussi que dans les pais d’ou elles venoint. On pourroit donc aisement multiplier les marchandises de notre comerce faire des essais et des experiances sur des terres pareilles et avec un bone conoissance des climats et de la nature des terres ou de certeines plantes se cultivent

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Main principale M

313

Le duc de Scavoye auroit un interest tres grand d’echanger sa Sardagne contre la Riviere du Ponant de l’estat de Gesnes[1] les Genois aussi, ils mettroient le centre de leur puissance a Bonifacio qui est a la pointe de l’isle de Corse qui touche presque la Sardagne, et formeroint la une grande puissance maritime.
1º il est de l’interest du roy de Sardagne de ne point partager ses forces et plus il peut estre attaque par grand nombre d’endroits plus {p.332} il est foible.
La riviere du Ponant est extremement a sa bienseance par le moyen de Savone il pourroit faire meme comerce que Genes. Et Genes viendroit presque a rien mais elle s’en dedomageroit par la puissance nouvelle. Si les estats de Sardagne et de Corse devenoint puissans ce seroit l’interest du prince qui possedroit la Savoye et le Piemond les princes les moins puissans ne se soutenant mieux que lors que lesa puissances d’Europe sont plus partagées en Europe est plus partagée.
Le tittre de roy Il ne doit point creindre de perdre le tittre de roy ayant deja celui de roy de Chipre qui lui en donoit deja les honeurs dans l’Europe et il ne faut pas douter qu’augmentant sa puissance on disputat les honeurs [2]

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Main principale M

309

n1.

Appel pour insérer : « ou bien [...] effronterie »

309

n2.

Nº 512.

310

n1.

Cf. nº 26.

311

n1.

Louis XIV a dansé sur scène plusieurs ballets de 1651 à 1661 (Philippe Beaussant, Louis XIV artiste, Paris, Payot, 1999, p. 19-24).

312

n1.

Pour accroître les excédents de sa balance commerciale, la France dispose de capacités de production de marchandises à l’intérieur de ses frontières et dans ses colonies, que d’autres puissances doivent se procurer à l’extérieur, comme les drogues, « produits qui viennent des pays exotiques et qui servent à la médecine, à la teinture et aux arts » (Jacques Savary des Bruslons, Dictionnaire universel de commerce, [Amsterdam], Jansons, 1726-1732, art. « Drogue »).

313

n1.

Voir nº 177. La « riviere du Ponant », partie occidentale de la « coste de Genes », appartenait, comme la Corse, à la république du même nom (Thomas Corneille, Dictionnaire universel géographique et historique, Paris, J.-B. Coignard, 1708, art. « Coste ou Riviere de Genes »). Montesquieu a visité la région et le port de Savone (Voyages, p. 197-199) et a regretté que le duc ne se soit pas assuré un débouché sur la mer par le marquisat de Finale (Spicilège, nº 634). L’abdication en 1730 de Victor-Amédée II (1666-1732) au profit de son fils Charles-Victor-Emmanuel III (1701-1773) explique que le fragment, antérieur à cette date, a été biffé : voir ci-après, nº 315.

313

n2.

Le duc de Savoie portait le titre de roi de Chypre depuis la donation de Charlotte de Lusignan, reine de Chypre et veuve de Louis de Savoie, à Charles I en 1485 (Thomas Corneille, Dictionnaire universel géographique et historique, Paris, J.-B. Coignard, 1708, art. « Savoie »).