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Pensées 388 à 392

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

388

{p.363} Je ne scaurois m’acoutumer a la voix des castrats, la raison je croy en est que si un chatré chante bien cela ne me surprend point parce qu’il est fait pour cela independamant du talent et je n’en suis pas su pas plus surpris que lors que je vois un boeuf qui a des cornes ou un ane qui a de grandes oreilles ; d’ailleurs il me semble que la voix est toujours de touts les chatrés est la meme

Castrats

ces chatrés je croy sont venus d’abort a Venise par le comerce que cette ville eut avec Constantinople ils sont venus des empereurs grecs qui en us faisoint un grand usage dans leur le service de leur palais si bien qu’ils devenoint quelquefois generaux d’armée[1].

Main principale M

389

On

Rome

a grande raison a la cour Rome d’establir une inquisition sevére contre ceux qui sont asses malhureux pour parler ou écrire contre la relligion ; car dans les autres pais c’est impieté mais a Rome c’est impieté et rébellion

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Main principale M

390

Touts

Malheur fait chercher Dieu

les gens malhureux ont recours a Dieu, souvent par des vües humeines, celui qu’on mene au supplice souhaite qu’il y ait un Dieu pour qu’il le venge de ses ennemis ; Louis onze souhaitte que Dieu comunique au bon home le pouvoir de le guerir[1], notre interet malheur nous fait chercher cet estre puissant ; le bonheur nous le {p.364}

Ceci dans l’ouvrage sur le Beau[2]

fait fuir ou creindre nous somes curieux de scavoir sa nature parce que nous somes interets interessés a la sçavoir come les sujets cherchent a scavoir ce que c’est que leur roy et come les domestiques cherchent a conoitre leur maitre

Ouvrage de l’auteur sur le Beau

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Main principale M

391

Cette

Princes

grande puissance que Dieu a mise entre les mains du roy M. M.[1] ne le rend pas plus redoutable a ses voisins c’est un gage du Ciel pour la paix et la liberté de l’Europe ; et come les moindres princes mettent le courage a ettendre leur pouvoir les grands le mettent a moderer le leur.

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Main principale M

392

Un libertin pourroit dire que les homes se sont joués un mauvais tour en renoncant au paganisme qui favorisoit les passions, et doñoit a la religion un visage riant :

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Main principale M


388

n1.

Montesquieu a entendu et vu des castrats à Rome (Voyages, p. 260-261). La réflexion est reprise dans l’article nº 1141, où il considère que la mutilation ne garantit pas une belle voix, et dans l’Essai sur le goût, où Montesquieu reconnaît aux castrats des qualités spécifiques, mais trouve leur virtuosité trop prévisible et leur jeu peu convaincant (OC, t. 9, p. 500).

390

n1.

Le « bon home » désigne saint François de Paule (1416-1507), que le roi fit venir de Calabre à Tours (Mémoires de Philippe de Commynes, l. VI, chap. 8 ; sur les éditions possédées par Montesquieu, voir nº 1302, note 27).

390

n2.

Sur ce projet d’ouvrage, voir nº 399.

391

n1.

« M. M. » pour « Mon Maître » : cf. nº 933.