M : | Montesquieu 1726/1727-1755. |
D : | Bottereau-Duval 1718-1731. |
E : | 1734-1739. |
U : | 1739. |
H : | 1741-1742. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
I : | 1743. |
L : | 1743-1744. |
O : | 1745-1747. |
P : | Damours 1748-1750. |
Q : | 1750-1751. |
R : | Saint-Marc 1751-1754. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
JB : | Jean-Baptiste Secondat ?-1795. |
T : | écriture des manchettes 1828-1835 |
M : | Montesquieu. |
D : | Bottereau-Duval_1721-1731. |
H : | 1741-1742. |
P : | Damours_1748-1750. |
E : | 1734-1739. |
L : | 1742-1744. |
O : | 1745-1747. |
T : |
écriture des manchettes |
JB : | Jean-Baptiste_Secondat. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
E2 : | |
I : | 1743. |
R : | Saint-Marc_1751-1754. |
Pensées, volume II
1302
{f.141r} Morceaux de ce que je voulois ecrire sur l’histoire de France[1]
Nous n’avons pas le courage si abbatu que nous n’osions pas dire la verité même sous un bon prince |
Ravaillac foüillé trois quarts d’écu avec un cœur de cire navré[85] de 3 coups il demande si le roi estoit mort on lui dit que non si lui ai je porté un vilain coup, il badine, et disoit gardés que je ne die que c’est vous mesme, de L’Etoile p 305. 306.
À cinq heures du soir la reine declarée regente par le parlement qui se rassemble ib. p 306 pressentiment du roy ibid. p 307. 308.
Pere Coton demande si le scelerat n’est pas un heretique[86] ib. p. 309.
Medecin Duret[87] fait medecin de la reine l’homme du monde que le roi aimoit le moins
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[f.156r] Lorsqu’Henri 4 eut êté assassiné[88] les Espagnols furent soulagés d’un poids immense, ils se voyoient délivrés d’un prince qui avoit de grands projets, qui s’allioit avec les princes opprimés et avoit la confiance de l’Europe. Il est certain qu’ils se mêlerent de l’entreprise de Ravaillac que les ligueurs proscripts a Naples et aux Paÿs Bas[89] ne cesserent de conjurer surtout depuis que l’Espagne instruite du projet du roi contre elle crut n’avoir plus rien à menager. Pour la
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{f.156v} societé[90] quelque fut le bruit public il y a aparence qu’elle n’y trempat point et qu’elle mit même la mort du roi au rang de ses malheurs car cette mort reveillant la memoire d’une infinité de fautes que le tems n’avoit pu encore faire oublier, faisoit renaitre les soupçons publics et p mettoit en peril tout le corps et plus encore ses principales têtes ; d’ailleurs la conduite du roi êtoit pour eux la religion même, car il leur donnoit de l’argent et ce qui êtoit encore plus catholique ils dirigeoient sa conscienceƗ
ƗVoir cela |
[f.156v] Conchine[91] qu’on disoit porter fort constamment la mort du roi on croyoit qu’il y avoit contribué ibid. p. 309. 310. Dureté du feu roi pour une pauvre femme ib. p 311.
De Vicq[92] obtient la chemise sanglante du roi ib. p 310
Billet laissé 3 ans auparavant sur un autel pour avertir le roi de Ravaillac ibid. p 312
Le jeune roi je voudrois disoitdis-je disoit il, n’être point roi et que ce fut mon frere car j’ai peur qu’on me tue. p 314. ib.
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{f.157r} qu’il en fera charger les registres pour l’en faire souvenir.
Un homme mis en prison pour avoir dit que l’action de R.[95] êtoit bonne il êtoit de la maison du d. d’Epernon et du connetable[96] mis dehors par l’importunité des plus grands ; discours du peuple sur ces deux seigneurs p. 316. ib.
Autre garnement pris qui avoit montré a une femme plusieurs espions du roi d’Espagne habillés en pauvres entr’autres Ravaillac qui avoit un faux bras caché. Proced.[97] ib. p 319
Voir cela Le P. d’Aubigny[98] confesseur interrogé dit avoir le don d’oublience des confessions. p 320.
Jesuites accusés dans les sermons de quelques curés de Paris.
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[f.157r] l’on lui marquât de l’attachement êtoit de ce côté là tout a fait content d’eux, le roi même êtoit tres bien avec Rome parvenüe par sa conversion à ce qu’elle pouvoit souhaiter de plus heureux de conserver dans le royaume la religion catholique et l’independance de l’Espagne. Les seigneurs du royaume exceptés qu’un ou deux qui furent griévement soupçonnés, n’y tremperent pas non plus car outre que ces actions ne sont ni de leur cœur ni de leur esprit on ne vit en eux aucun penchant au desordre au contraire ils donnerent au malheur commun toutes leurs inimitiés. Ravaillac soutint jusqu’au dernier
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{f.157v} moment qu’il n’avoit pas de complices et il reçut une absolution sous condition que s’il ne disoit pas vray il seroit damné mais ce qui fit naitre les soupçons fut une grande negligence dans la poursuitte de certaines gens que l’on accusoit d’être complices. Mais on crut qu’il etoit de la prudence de cesser des poursuites ou personne ne gagnoit rien, ou bien des gens pouvoient être calomniés, ou l’on couroit risque de trouver un grand ennemi dont il falloit se cacher l’inimitié pour ne pas se le rendre irreconciliable. Ceux qui gouvernoient ne songeoient qu’à leurs interêts prés
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[f.157v] Plusieurs informations remises à Mr le chancellier demeurées au neant.
Coeur[99] porté a La Fleche p 325.
Livre de Mariana[100] brulé declaration des jesuites contre la doctrine de ce livre qui soutient le fait de F. Clément[101] p 325 ibid.
M. de L’Etoile p 307 et 309.
Mr d’Epernon bien avec les jesuites et pour eux. Sujet de soupçonner Mr d’Entragues et la marquise de Verneuil[102] ib. p 327 328.
Affaires de la guerre ibid. p. 329
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{f.158r} Epernon rajeuni depuis la mort de son maitre ib p 334.
Le comte de Soissons menace de donner d’un poignart dans le
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[f.158r] presens on cessa donc d’exposer des gens à une accusation terrible à l’innocence même.
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{f.158v} Loüis 13 [108]. Louis XIII
Louis XIII
V. Nani p 312[113].
Voy. mem. de Montresor tom. 1. p 162. Lett. de Mr, du roi et du cardl[127]
Richelieu
Mr de St Marc
{f.169r} Loüis 14 [136] Louis XIV
Louis XIV
Louvois
Baville
Passage de la main E à la main M
1303 Je disois l’humeur est la passion de l’esprit
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Passage de la main E à la main M |
1304 Ecrivant une lettre de recomandation a Mr de Fontenelle je finissois ainsi je vous demande de vous interesser pour un homme de merite et pour un honete homme je ne scache rien a vous dire de plus seduisant pour vous :
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Main principale M |
Main principale M |
1306
{f.173r} [Passage à la main E] Jusques icy la fortune sembloit avoir pris plaisir à corrompre le cœur du roi elle s’een lassa.
Avant la battaille d’Hostet[1] la France êtoit montée à ce periode de grandeur que l’on regarde comme immuable quoiqu’il touche au momt. de la decadence. Il est certain que la ligue se fit par desespoir [lettre biffée non déchiffrée]
Nous perdimes donc a Hostet cette confiance que nous avions acquise par trente ans de victoires [signes non déchiffrés en bout de ligne]
Bataillons se rendirent prisonniers de guerre nous regrettames leurs vies comme nous aurions regretté leur mort.
Il semble que Dieu qui a voulu mettre des bornes aux empires ait donné aux François cette facilité d’acquerir avec cette facilité de perdre ce feu auquel rien ne resiste avec ce decouragement qui fait plier à tout
{f.173v} Made de Maintenon. Le tems lui ota la beauté jamais de certaines graces ; son esprit insinuant fit seul et malgré les yeux cette grande conquête. Elle servit sa famille avec moderation et n’eut aucun attachement pour les richesses[2], elle ne demanda plus rien aprés le cœur et jouït dans la mediocrité joüit de la plus grande de toutes les fortunes. Lorsque le roi devint difficile sans cesse exposée a ses chagrins, elle sembla plutôt les adoucir que les souffrir. Il est vrai que le roi avoit l’ame trés plus grande que la sienne ce qui faisoit qu’elle abbaissoit continuellement celle du roi[3].
Le roi avoit perdu le cœur de ses sujets par les tributs intolerables dont il les avoit chargés, soutien necessaire d’une guerre vaine, car telle est la nature des choses {f.174r} qu’ordinairement ceux qui commencent à combattre pour la gloire finisst par combattre pour le salut de l’êtat.
La guerre entreprise souvent sans sujet fit croire que toutes celles qu’il fit dans la suitte etoit aussi peu legitimes et quand on combattoit pour le salut du royaume on croyoit encore ne combattre que pour les passions du roi :
Il avoit un desir immoderé d’accroitre sa puissance sur ses sujets en quoi je ne sai si je dois le tant blamer d’un sentiment commun à presque tous les hommes.
Il
Louis XIV Mr de Cambray[13] par sa devotion pensa devenir son 1er ministre. Difficile a amuser Sur la fin de ses jours difficile a amuser, incapable de chercher ni de trouver dans lui même des ressources, sans lectures, sans passions, attristé par sa devotion et avec une vieille femme livré au chagrin d’un vieux roi. Il[14] avoit une qualité qui chés les devots passe la devotion même {f.175v} qui est de se laisser tromper par les devots eux. Dans les differens choix qu’il faisoit il consultoit toujours son cœur avant son esprit
{f.176r} Regence [15]Mr le duc d’Orleans
Duc d’Orleans Le cardal Dubois êtoit un vrai quistre[17]. Le regent êtoit si las de lui qu’il l’auroit chassé s’il avoit vecu deux mois de plus[18], mais pourquoi le fit il c’est une question qu’on doit faire parce qu’on n’en voit pas la reponse. C’êtoit l’homme du monde le plus timide les ministres d’Angleterre se divertissoient à se debiter de fausses nouvelles quil l’empechoient de dormir et lui disoient le lendemain que la nouvelle êtoit fausse. M. le d. d’Orl. lui disoit quelquefois abbé vous ne me dites rien de ce paÿs, il alloit dicter une lettre à son secretaire et la portoit a Mr le duc d’Orleans. On a trouvé a sa mort des paquets de trois semaines qui n’avoient pas êté ouverts. Des lettres du grand vizir qui etoient là depuis un an[19] ; il avoit attention à ce que les depeches ne vinssent directement qu’a lui. Il se servoit de gens obscurs {f.176v} qui n’y pouvoient point aboutir. Quand Mr le duc d’Orleans proposoit une chose il se faisoit ecrire par ces gens là des difficultés et ensuite il les faisoit cesser, de sorte que le d. d’Orl. êtoit charmé de son esprit.
Il dit un jour a Mr le d. d’Orl. que les ministres etrangers n’avoient point de confiance en lui parce qu’il n’avoit jamais travaillé seul avec le roy, b. et coquin que tu es lui dit Mr d’Orl. je te donnerai vingt coups de pied au cul si tu me tiens jamais de pareils discours.
On dit que le dessein de Mr d’Orl. êtoit d’abord de faire un conseil royal dont auroit êté le mal de Villeroy[20] Mr Dussel[21] Tallard[22] & quelques autres moyennant quoi Dubois n’auroit pas êté premier ministre, mais le marechal de Villeroy ne voulut pas s’y prêter[23].
{f.177r} Le cardl Dubois êtoit une mauvaise copie du cardl de Mazarin quelle infamie d’avoir revelé les complices de la conspiration de l’evêque de Rochester[25] : n’employa t il pas le pretendant pour se faire faire cardinal et n’ecrivoit il pas en Angleterre que quand il le seroit il se joüeroit de l’imbecile[26]
Aprés ce que j’ai vu je ne compterai jamais pour rien les loüanges données au ministre qui est en place. J’ai vu les gens les plus sensés admirer le cardl Dubois comme un Richelieu et trois jours aprés sa mort tout le monde est convenu que c’êtoit un quistre[27] incapable d’aucune partie du ministere.
On portoit le respect aussi loin qu’on avoit d’abort porté {f.177v} le mepris et sans examiner les raisons d’un progrés si rapide cette on prenoit cette rapidité même pour une raison de la grandeur du genie.
Voicy la raison de ces sortes de reputations. On veut passer pour un homme sage on veut quelquefois passer pour un homme de cour. Trés peu de personnes peuvent donner le ton au public dés que ce petit nombre de personnes interessées a cessé de parler le public retracte son jugement.
Le cardl Dub. mourut ne laissant aprés lui personne qui en rapellât le souvenir le duc d’Orleans prit sa place ayant connu qu’il ne convient qu’au roi d’avoir des 1ers ministres et que le 3e degré êtoit trop prés du second
Voy. dans le Spicilege quelques anecdotes que je n’ay point mis icy[28]
Voy ibid p 209[29] :
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Passage de la main M à la main E |
1302 |
n1. |
Sur ce projet, voir nº 1111 et 1183. La transcription, effectuée par le secrétaire E, peut être située en 1738-1739 (voir, dans cette édition, les parties introductives « Les Pensées dans l’œuvre de Montesquieu » et « Histoire de la constitution du recueil »). La réflexion sur les rois des trois premières races, la transmission héréditaire ou élective du pouvoir, les libertés de la noblesse, l’affaiblissement de l’autorité royale et la mise en place du gouvernement féodal, sera poursuivie dans le livre XXXI de L’Esprit des lois. Sur les enjeux politiques des origines de la monarchie chez Montesquieu, voir Céline Spector, Dictionnaire électronique Montesquieu, art. « Féodalité » [en ligne à l’adresse suivante : http://dictionnaire-montesquieu.ens-lyon.fr/index.php?id=288]. Pour sa documentation, Montesquieu disposait de la Bibliothèque historique de France contenant le catalogue de tous les ouvrages qui traitent de l’histoire de ce royaume du père Jacques Le Long, de l’Oratoire (Paris, G. Martin, 1719 – Catalogue, nº 2984) et, pour les périodes plus reculées, de la Bibliothèque des auteurs, qui ont écrit l’histoire et topographie de la France d’André Du Chesne (Paris, S. Cramoisy, 1618 – Catalogue, nº 2542). |
1302 |
n2. |
Montesquieu reprend ici les éléments essentiels de la thèse germaniste défendue par Boulainvilliers : la conquête des Gaules par les Francs est l’événement fondateur de la monarchie et « Clovis n’étoit que le Général d’une armée libre, qui l’avoit choisi pour la conduire dans des entreprises, dont la gloire et le profit devoient être communs » (Histoire de l’ancien gouvernement de la France, La Haye et Amsterdam, aux dépens de la Compagnie, 1727, t. I, p. 25-26 – Catalogue, nº 2912). |
1302 |
n3. |
Childéric ou Chilpéric I, père de Clovis, chassé en 457 par ses sujets pour sa luxure, selon Grégoire de Tours (II, 12) ; sur les incertitudes du nom, voir Moreri, 1707, art. « Childeric ». |
1302 |
n4. |
Le royaume de Clovis fut partagé entre ses quatre fils, Thierry, Chlodomir, Childebert et Clotaire, qui luttèrent pour étendre les possessions des Francs en Gaule. Selon Boulainvilliers, la mort de Clovis mit fin à une autorité despotique et ce partage remit en vigueur les lois (Histoire de l’ancien gouvernement de la France, La Haye et Amsterdam, aux dépens de la Compagnie, 1727, t. I, p. 57). |
1302 |
n5. |
Cette expression se retrouve dans l’éloge du gouvernement de Brunehaut de L’Esprit des lois (XXXI, 1 : Derathé, t. II, p. 353) ; Montesquieu, sur la reine, avait lu la Chronique de Frédégaire (Historiæ Francorum scriptores coætanei ab ipsius gentis origine ad nostras usque tempora, A. Du Chesne (éd.), Paris, S. Cramoisy, 1636, t. I, Fredegarii Scholastici Chronicon, p. 740 et suiv. – Catalogue, nº 2932). |
1302 |
n6. |
Voir EL, XXXI, 2 : Derathé, t. II, p. 355-356 ; sur Frédégonde, Montesquieu s’appuie sur le livre VIII de Grégoire de Tours (Gregorii Turonensis Episcopi Historiæ Francorum libri decem […], Paris, N. du Fossé, 1610 – Catalogue, nº 2955 ; Bâle, P. Pernam, 1568 – Catalogue, nº 2956). |
1302 |
n7. |
« Ils choisissent les rois d’après leur noblesse, les chefs d’après leur courage » (Tacite, La Germanie, VII, 1-2). Montesquieu allègue fréquemment ce passage : voir nº 1171, 1548, 1906 ; EL, XXXI, 4 ; voir la fin de cet article. |
1302 |
n8. |
Montesquieu reprend les termes et l’argumentation de Boulainvilliers qui souligne, dans les rois de la première race, la distinction entre roi et général ou maire, effacée par Clovis, puis par Pépin (Histoire de l’ancien gouvernement de la France, La Haye et Amsterdam, aux dépens de la Compagnie, 1727, t. I, p. 27-28) ; sur l’autorité des maires du palais, voir EL, XXXI, 3-6. |
1302 |
n9. |
Dans L’Esprit des lois, Montesquieu précisera qu’avec Pépin, premier roi de la seconde race, la couronne fut à la fois élective, « parce que le peuple choisit », et héréditaire « parce qu’il choisit toujours dans la même famille » (XXXI, 16). Montesquieu a soutenu le caractère héréditaire de la royauté dans la première race dans l’article nº 199. |
1302 |
n10. |
« Ils choisissent les rois d’après leur noblesse, les chefs d’après leur courage » (Tacite, La Germanie, VII, 1-2). Voir nº 1302, note 7. |
1302 |
n11. |
Montesquieu, dans L’Esprit des lois (XXXI, 18), développera l’éloge de Charlemagne, dont Boulainvilliers avait célébré la justice, l’esprit de concorde et la science (Histoire de l’ancien gouvernement de la France, La Haye et Amsterdam, aux dépens de la Compagnie, 1727, t. I, p. 155, 230-231). Les tenants du pouvoir nobiliaire s’accordaient à louer Charlemagne pour avoir favorisé le partage du pouvoir : voir ibid., p. 112, 226-227. |
1302 |
n12. |
L’hérédité des grands offices, attribuée à Charles le Chauve, marque, dans L’Esprit des lois, l’affaiblissement du pouvoir royal (EL, XXXI, 7 [in fine] ; 28). |
1302 |
n13. |
Voir nº 1171 ; EL, XVIII, 31. |
1302 |
n14. |
Voir EL, XXXI, 16 (dernière phrase) : « Le titre de roi fut uni au plus grand fief ». |
1302 |
n15. |
Montesquieu réfute, comme Boulainvilliers, la thèse d’historiens « flatteurs », tel le père Daniel qui, récusant ainsi la légitimité des prétentions nobiliaires à l’égard du pouvoir royal, prétendait qu’Hugues Capet avait laissé aux seigneurs leurs usurpations et leurs privilèges en échange de sa couronne (Histoire de France depuis l’établissement de la monarchie française dans les Gaules [1696], Paris, D. Mariette, J.-B. Delespine et J.-B. Coignard, 1722, 7 vol., t. II, p. 407) ; voir Boulainvilliers, Histoire de l’ancien gouvernement de la France, La Haye et Amsterdam, aux dépens de la Compagnie, 1727, t. I, p. 148-149, 166. Sur le père Daniel, voir nº 206. |
1302 |
n16. |
Sur la situation humiliante du premier roi de la troisième race parmi les ducs et les comtes jouissant de droits régaliens, voir Mézeray, Abrégé chronologique, ou Extrait de l’histoire de France, Amsterdam, A. Schelte, 1696, 1re partie, t. II, p. 460-461 – Catalogue, nº 3010-3011, éd. de 1668 et 1690. |
1302 |
n17. |
Les comtes de Dammartin, seigneurie indépendante, prirent plusieurs fois les armes contre les rois de France : Manassès contre Henri Ier, Hugues II contre Louis VI, Renaud Ier, vaincu à Bouvines, contre Philippe Auguste. |
1302 |
n18. |
Montesquieu s’affirme ici comme un partisan modéré de la thèse nobiliaire, conscient des risques d’une fragmentation de l’autorité. Avec l’hérédité des fiefs et des offices, le pouvoir royal ne parvient plus à maîtriser le réseau des vassalités et l’on passe du « gouvernement politique » au « gouvernement féodal » ; voir Céline Spector, Dictionnaire électronique Montesquieu, art. « Féodalité » [en ligne à l’adresse suivante : http://dictionnaire-montesquieu.ens-lyon.fr/index.php?id=288]. |
1302 |
n19. |
La diète du Saint-Empire, devenue perpétuelle et fixée à Ratisbonne en 1663, était composée de trois collèges, celui des électeurs, celui des princes (ducs, comtes, prélats…) et celui des villes libres. |
1302 |
n20. |
Sur le « gouvernement gothique », voir nº 810 et EL, XI, 8. Pour Montesquieu, comme pour Boulainvilliers, les Germains ont inventé une monarchie modérée par une représentation nationale, dont la forme la plus accomplie s’est manifestée entre les invasions et Charlemagne et dont on perçoit les vestiges dans la diète de Ratisbonne ou le Parlement d’Angleterre (EL, XI, 6 : Derathé, t. I, p. 179) ; voir Diego Venturino, « Boulainvilliers et Montesquieu ou de la modération nobiliaire », CM, nº 2, 1995, L’Europe de Montesquieu, p. 108-109. |
1302 |
n21. |
La Ligue du Bien public, formée en 1465, manifestation de révolte féodale, réunit contre Louis XI le duc Charles de Berry, frère du roi, le duc de Bourbon, le duc de Bretagne, le fils du duc de Lorraine et Charles le Téméraire. |
1302 |
n22. |
Philippe Ier, roi de France de 1060 à 1108, excommunié pour avoir répudié sa femme Berthe de Hollande et s’être remarié avec Bertrade de Montfort, ne put pour cette raison participer à la première croisade. |
1302 |
n23. |
Foulques IV, dit le Réchin ou le Querelleur (1043-1109), comte d’Anjou, premier mari de Bertrade de Montfort. |
1302 |
n24. |
Cf. nº 373. Sur la césure qui, pour Montesquieu, marque le passage du règne de Charles VII à Louis XI, voir nº 195. Boulainvilliers juge pareillement que le règne de Louis XI a été « l’origine du despotisme », livrant les sujets à l’arbitraire du prince (Histoire de l’ancien gouvernement de la France, La Haye et Amsterdam, aux dépens de la Compagnie, 1727, t. III, « XIV. Lettre », p. 186-187). |
1302 |
n25. |
Le « Bâtard d’Orléans », compagnon de Jeanne d’Arc, reçut de Charles VII le titre de « Restaurateur de sa patrie » pour avoir contribué par ses victoires à rétablir sur le trône de France le fils de Charles VI, dépossédé de son royaume par le traité de Troyes (1420) au profit du roi d’Angleterre ; voir l’éloge de Dunois par Mézeray dans l’Abrégé chronologique, ou Extrait de l’histoire de France (Paris, D. Thierry, J. Guignard et C. Barbin, 1690, t. II, p. 301 – Catalogue, nº 3011). |
1302 |
n26. |
Voir nº 914, note 3. |
1302 |
n27. |
Montesquieu fait un parallèle entre Tibère et Louis XI dans ses Réflexions sur le caractère de quelques princes et sur quelques événements de leur vie (env. 1731-1733 ; OC, t. 9, p. 52-53) ; dans une lettre à Guasco du 19 octobre 1747, il parle des Mémoires sur lesquels il travaillait pour une Histoire de Louis XI, brûlés par inadvertance. Son correspondant date ce travail des années 1739-1740 (Masson, t. III, p. 1097 et note (a) de Guasco). Un article du Spicilège appartenant à des matériaux transcrits tardivement par Damours en 1748-1750, contenant une ébauche de portrait de Louis XI (nº 748), indique les sources utilisées par Montesquieu sur ce règne : Pierre Matthieu, Histoire de Louis XI […], Paris, P. Mettayer, 1610 – Catalogue, nº 2985 ; Claude de Seyssel, Histoire singulière du roi Louis XII […], Paris, G. Corrozet, 1558, « Brieve histoire de Loys unzieme », p. 36 et suiv. ; Pierre Bayle, peut-être pour l’article « Louis XI » du Dictionnaire historique et critique ; il faut y ajouter les Mémoires de Philippe de Commines, mentionnés plus bas, dont Montesquieu possédait trois éditions (Catalogue, nº 2920-2922, éd. de 1615, 1524, 1614). Sa bibliothèque contenait en outre les Chroniques d’Enguerrand de Monstrelet dans l’édition de Denys Sauvage de 1572 (Paris, P. L’Huillier – Catalogue, nº 3017) et l’ouvrage de Varillas, La Minorité de saint Louis avec l’histoire de Louis XI et de Henri II (La Haye, A. Moetien, 1697 – Catalogue, nº 3060). |
1302 |
n28. |
Louis XI avait reçu le Dauphiné en donation, ce qui, à sa majorité, enlevait à son père toute autorité sur la province ; selon Varillas, le dauphin était le seul à le savoir (La Minorité de saint Louis avec l’histoire de Louis XI et de Henri II, La Haye, A. Moetien, 1697, t. I, p. 100-101 – Catalogue, nº 3060). |
1302 |
n29. |
Comprendre : ils ne possédoient plus que Calais. Leurs divisions nous assuraient encore plus qu’elles ne nous vengeaient. |
1302 |
n30. |
François II de Bretagne (1433-1488). |
1302 |
n31. |
Amédée IX de Savoie (1435-1472), frère de Charlotte, reine de France. |
1302 |
n32. |
Lire : Milanais. |
1302 |
n33. |
Philippe III de Bourgogne, dit le Bon. |
1302 |
n34. |
Adam Fumée (1430-1494), médecin de Charles VII, avait été emprisonné sur des soupçons d’empoisonnement du roi. Louis XI garda Fumée à son service, d’abord comme médecin, puis comme maître des requêtes ; voir les Mémoires de Messire Philippe de Commines […], sur les principaux faits et gestes de Louis XI et de Charles VIII […], Paris, J. Chouet, 1615, liv. VI, chap. 7, p. 535. |
1302 |
n35. |
Sur la pragmatique sanction de Bourges, voir nº 1226. Louis XI l’abolit le 27 novembre 1461 mais elle resta en vigueur jusqu’au concordat de 1516 par suite de la résistance du parlement de Paris. |
1302 |
n36. |
Louis XI s’était engagé à trouver un apanage à son frère Charles de France, duc de Berry (1446-1472), qui avait dû abandonner le duché de Normandie à la Couronne. Pour éviter de lui céder la Champagne, il lui attribua finalement la Guyenne ; voir les Mémoires de Messire Philippe de Commines […], sur les principaux faits et gestes de Louis XI et de Charles VIII […], Paris, J. Chouet, 1615, liv. II, chap. 15, p. 183-184 – Catalogue, nº 2920-2922, éd. de 1615, 1524, 1614. |
1302 |
n37. |
Une fois sur le trône, Louis XI fit libérer le duc Jean II d’Alençon, emprisonné après avoir été condamné à mort pour trahison en 1458. |
1302 |
n38. |
Charles le Téméraire. Voir Réflexions sur le caractère de quelques princes et sur quelques événements de leur vie, OC, t. 9, p. 51-52. |
1302 |
n39. |
Le frère du roi. |
1302 |
n40. |
La bataille de Montlhéry, le 16 juillet 1465, à l’issue militaire indécise, qui opposa Louis XI aux coalisés de la Ligue du Bien public (voir ci-dessus), s’acheva par les traités de Conflans et de Saint-Maur (octobre 1465). Louis XI dut céder de nombreux avantages politiques et territoriaux. |
1302 |
n41. |
Voir ci-après le projet de retraite chez Francesco Sforza. |
1302 |
n42. |
La ville de Liège, incitée à la révolte contre Charles le Téméraire par les agents de Louis XI, se souleva le 9 septembre 1468. Charles le Téméraire retint Louis XI prisonnier, l’engagea à participer en personne à l’écrasement de la révolte liégeoise et l’obligea à signer le 14 octobre 1468, à des conditions humiliantes, le traité de Péronne. |
1302 |
n43. |
Louis de Luxembourg-Ligny, comte de Saint-Pol (1418-1475), entré dans la Ligue du Bien public, nommé ensuite connétable par Louis XI, dont il était devenu le beau-frère, fut décapité sur des soupçons d’intelligence avec Charles le Téméraire après avoir été dénoncé par Édouard IV d’Angleterre et livré au roi par les hommes du duc de Bourgogne ; sa conduite équivoque avec ces « trois grands princes » causait sa perte. |
1302 |
n44. |
Louis XI intenta un procès pour félonie au défunt duc de Bourgogne, représenté par des avocats, et, dans l’héritage de son ennemi, s’empara des villes de la Somme et de la Bourgogne proprement dite, sur lesquelles il avait des droits, avant de revendiquer aussi l’Artois et la Franche-Comté. |
1302 |
n45. |
La fin de Louis XI à Plessis-lès-Tours, ses soupçons et sa crainte de la mort, sont évoqués dans les Mémoires de Messire Philippe de Commines […], sur les principaux faits et gestes de Louis XI et de Charles VIII […], Paris, J. Chouet, 1615, liv. IV, chap. 9 et 10 – Catalogue, nº 2920-2922, éd. de 1615, 1524, 1614. |
1302 |
n46. |
Commines. |
1302 |
n47. |
Il s’agit du « sage conseil », selon Commines, donné par le duc de Milan, Francesco Sforza (1401-1466), « Francisque Sforce », d’accepter toute condition, au traité de Conflans, qui permettrait de séparer les ligueurs (Mémoires de Messire Philippe de Commines […], sur les principaux faits et gestes de Louis XI et de Charles VIII […], Paris, J. Chouet, 1615, liv. I, chap. 8, p. 59). |
1302 |
n48. |
Francesco Sforza était, selon Commines, « grand ami » du roi. Louis XI avait pensé se retirer auprès de lui en 1465, au moment de la bataille de Montlhéry (Mémoires de Messire Philippe de Commines […], sur les principaux faits et gestes de Louis XI et de Charles VIII […], Paris, J. Chouet, 1615, liv. I, chap. 8, p. 58). |
1302 |
n49. |
Montesquieu possédait l’Histoire de Louis XII […] ès années 1499, 1500 et 1501 de Jean d’Auton (Paris, A. Pacard, 1620), la biographie de Louis XII contenue dans les Mémoires de Messire Pierre de Bourdeille, seigneur de Brantome […] (Leyde, J. Sambix le Jeune, 1699, 1re partie, p. 61-77 – Catalogue, nº 2913), une édition de la chronique d’Humbert Vellay (« Humbertus Velleus ») de 1521, éditée à la suite du Compendium de Francorum regnum gestis de Robert Gaguin (Paris, J. Cornillau et P. Viart, 1521 – Catalogue, nº 2948) ; il avait lu l’Histoire singulière du roi Louis XII […] par Claude de Seyssel (Paris, 1508 ; revue par D. Sauvage, Paris, J. du Puys, 1587 ; voir Spicilège, nº 748) ; étaient aussi disponibles sur le même règne pour ses contemporains l’Histoire de Louis XII de Varillas (Paris, C. Barbin, 1688) et l’Histoire de France depuis Faramond […] de Mézeray (Paris, J. Guignard et C. Barbin, 1685, t. II, p. 811 et suiv.). Sur la légende de Louis XII aux XVIIe et XVIIIe siècles et sa comparaison avec Louis XI, voir Laurent Avezou, « Louis XII », Revue historique, nº 625, 2003, p. 95-125 [en ligne à l’adresse suivante : http://www.cairn.info/revue-historique-2003-1-page-95.htm]. |
1302 |
n50. |
L’apophtegme est donné comme un des meilleurs prononcés « depuis mille ans » dans l’Histoire de Louis XII de Varillas (Paris, C. Barbin, 1688, t. III, liv. XI, p. 542). Montesquieu s’est intéressé à son style à propos du commentaire qu’en a donné Boileau : voir nº 2181. |
1302 |
n51. |
Probablement la bataille de Novare le 6 juin 1513, par laquelle la France perdit le duché de Milan et la seigneurie de Gênes, nouvellement acquis ; voir l’Histoire de France depuis Faramond […] de Mézeray (Paris, J. Guignard et C. Barbin, 1685, t. II, p. 867-869). |
1302 |
n52. |
Georges d’Amboise : voir nº 1258. |
1302 |
n53. |
Sur le surnom de « père du peuple », voir Laurent Avezou, « Louis XII », Revue historique, nº 625, 2003, p. 95-125 [en ligne à l’adresse suivante : http://www.cairn.info/revue-historique-2003-1-page-95.htm]. |
1302 |
n54. |
Cf. nº 618. |
1302 |
n55. |
Le règne de François Ier marque le début d’un désordre corollaire du développement de la vie de cour, décrit au nº 1272. Sur la documentation de Montesquieu concernant la période, voir ci après, dans la première note concernant le passage consacré à « Henri second ». |
1302 |
n56. |
Sur Anne de Pisseleu, duchesse d’Étampes, voir Spicilège, nº 747. |
1302 |
n57. |
Diane de Poitiers. |
1302 |
n58. |
La rivalité des deux femmes à la tête de deux factions à la cour de François Ier est évoquée par Varillas (Histoire de François Premier, Paris, C. Barbin, 1685, t. II, p. 434 et suiv.). Sur les intrigues des femmes à la Cour, voir nº 1254 ; EL, VII, 9. |
1302 |
n59. |
Mézeray a décrit cet empire de Diane de Poitiers sur Henri II dans son Abrégé chronologique, ou Extrait de l’histoire de France (Paris, D. Thierry, J. Guignard et C. Barbin, 1690, t. III, p. 2) ; sur le personnage chez les historiens de l’époque, voir aussi l’article « Poitiers (Diane de) » dans le Dictionnaire historique et critique de Bayle (1re éd., Rotterdam, Reinier Leers, 1697). Sur les règnes de François Ier et de Henri II, Montesquieu possédait les ouvrages de Mézeray, de de Thou (Historiarum sui temporis ab anno Domini 1543 usque ad annum 1607. Libri CXXXVIII, Genève, P. de La Rovière, 1620 – Catalogue, nº 3054), de Brantôme (Mémoires de Messire Pierre de Bourdeille, seigneur de Brantome […], Leyde, J. Sambix le Jeune, 1699 – Catalogue, nº 2913), de Varillas (La Minorité de saint Louis avec l’histoire de Louis XI et de Henri II, La Haye, A. Moetien, 1697 – Catalogue, nº 3060). |
1302 |
n60. |
Charles Quint, après avoir renoncé à la souveraineté en faveur de son fils, se retira en 1556 dans un couvent d’Estrémadure (Mézeray, Abrégé chronologique, ou Extrait de l’histoire de France, Paris, D. Thierry, J. Guignard et C. Barbin, 1690, t. III, p. 34 et 39). |
1302 |
n61. |
Sur la période des guerres de religion et sur les règnes de Charles IX et d’Henri III, voir la séquence nº 614-623 : les sources de Montesquieu sont Mézeray, Maimbourg, Brantôme, d’Aubigné, Davila, de Thou. Il possédait en outre l’Histoire de Henri III de Scipion Dupleix (Paris, D. Béchet, 1663 – Catalogue, nº 3267). |
1302 |
n62. |
Montesquieu a consacré une partie de ses Réflexions sur le caractère de quelques princes et sur quelques événements de leur vie à ce monarque (OC, t. 9, p. 59-60) et c’est cet écrit qu’il désigne dans la phrase suivante par le terme « Paralleles ». Voir nº 614. |
1302 |
n63. |
Ce titre, dont on trouve ici la seule occurrence dans les écrits de Montesquieu, a sans doute désigné un projet d’écriture de portraits historiques, dans la tradition plutarquienne, l’une des formes prises par le sujet diversement désigné par Princes, Journal, etc. : voir nº 140, nº 1258, note 1 et l’introduction des Réflexions sur le caractère de quelques princes et sur quelques événements de leur vie, OC, t. 9, p. 47. |
1302 |
n64. |
La Hollande et la Zélande, avec Guillaume d’Orange comme stathouder, se révoltèrent contre le gouvernement des Pays-Bas espagnols. |
1302 |
n65. |
Don Juan d’Autriche (1545-1578), fils naturel de Charles Quint, brillant capitaine, avait occupé Tunis en 1573, reperdue l’année suivante. Il tenta, avec l’aide du pape, d’obtenir la couronne anglaise en épousant Marie Stuart, alors prisonnière de sa cousine Élisabeth. Mézeray rapporte les soupçons d’empoisonnement imputés au roi, son demi-frère, Philippe II, qui ont suivi sa mort (Abrégé chronologique, ou Extrait de l’histoire de France, Paris, D. Thierry, J. Guignard et C. Barbin, 1690, t. III, p. 203). |
1302 |
n66. |
François, devenu duc d’Anjou, frère du roi. |
1302 |
n67. |
Guillaume I d’Orange, stathouder de Hollande (1533-1584). |
1302 |
n68. |
Les cités des Flandres et du Brabant, sur lesquelles le duc d’Anjou devait régner de façon purement représentative en vertu du traité de Plessis-lès-Tours (1580) et qu’il voulut soumettre militairement. |
1302 |
n69. |
Allusion à l’attaque d’Anvers (1583) tentée par le duc d’Anjou malgré les assurances données à Guillaume d’Orange et qui se solda par l’hostilité des Provinces-Unies contre les Français ; voir l’Abrégé chronologique, ou Extrait de l’histoire de France de Mézeray (Amsterdam, A. Schelte, 1696, t. V, p. 264-267 – Catalogue, nº 3010-3011, éd. de 1668 et 1690). |
1302 |
n70. |
Philippe II déféra le testament de son père à l’Inquisition ; voir Vayrac, État présent de l’Espagne […], Amsterdam, Steenhouwer et Uytwerf, 1719, t. II, p. 68 – Catalogue, nº 3171, éd. de Paris, A. Des Hayes, 1718. |
1302 |
n71. |
Don Carlos, fils de Philippe II, arrêté sur l’ordre de son père, fut condamné par l’Inquisition pour avoir traité en 1567 avec les Pays-Bas révoltés contre l’Espagne. On imputa sa mort, survenue l’année suivante, à son père qui l’aurait fait empoisonner ou étouffer (Mézeray, Abrégé chronologique, ou Extrait de l’histoire de France, Amsterdam, A. Schelte, 1696, t. V, p. 105 – Catalogue, nº 3010-3011, éd. de 1668 et 1690). Sur Philippe II et sa cruauté, voir Réflexions sur le caractère de quelques princes et sur quelques événements de leur vie, OC, t. 9, p. 53-55. |
1302 |
n72. |
Voir nº 346 ; Spicilège, nº 457. Ces « deux fois » désignent les excommunications de Jean sans Terre et d’Henri VIII. |
1302 |
n73. |
Sur le règne d’Henri IV et l’histoire de la Ligue, Montesquieu possédait, outre les ouvrages de Mézeray, de de Thou, de Pierre de L’Estoile, mentionnés ci-dessus et ci-après, les Chronologies de Palma Cayet (Chronologie novenaire, contenant l’histoire de la guerre, sous le règne du très chrétien roi de France et de Navarre, Henri IV, Paris, J. Richer, 1608, 2e partie ; Chronologie septenaire de l’histoire de la paix entre les rois de France et d’Espagne, Paris, J. Richer, 1611 – Catalogue, nº 2963-2964) et l’Histoire de Henri le Grand IVe du nom de Scipion Dupleix (Paris, 1663 – Catalogue, nº 3285). |
1302 |
n74. |
Les Seize, comité de Ligueurs formé vers 1585, ainsi nommé parce que ses membres principaux furent chargés chacun d’un des seize quartiers de Paris, exercèrent de nombreuses violences jusqu’à ce que le duc de Mayenne les soumît par la force en décembre 1591. Ils avaient fait arrêter et exécuter le président Brisson ainsi que les conseillers Larcher et Tardif en novembre 1591, pour venir à bout des tendances modérées et de l’attentisme des magistrats (Pierre de L’Estoile, Mémoires pour servir à l’histoire de France depuis 1515 jusqu’en 1611 […], Cologne, chez les héritiers de H. Demen, 1719, t. II, p. 53 – Catalogue, nº 3005). Cette affaire justifia la répression contre les Ligueurs ; voir Robert Descimon, Qui étaient les Seize ? Mythes et réalités de la Ligue parisienne (1585-1594), Paris, Klincksieck, 1983 ; du même auteur, La Sainte Ligue, le juge et la potence. L’assassinat du président Brisson (15 novembre 1591), Paris, Hachette, 1985. |
1302 |
n75. |
Charles de Lorraine, duc de Mayenne, frère d’Henri de Guise, dit le Balafré, prit la tête de la Ligue après l’assassinat de celui-ci ; il s’opposa aux extrémistes et fit la paix avec Henri IV en 1596. |
1302 |
n76. |
Montesquieu reprend les termes de Pierre de L’Estoile (Mémoires pour servir à l’histoire de France depuis 1515 jusqu’en 1611 […], Cologne, chez les héritiers de H. Demen, 1719, t. II, p. 3 – Catalogue, nº 3005) : le duc de Mayenne en 1689 fit déclarer « Roy de la Ligue » le vieux cardinal Charles de Bourbon, sous le nom de Charles IX. |
1302 |
n77. |
Formule reprise dans L’Esprit des lois (VIII, 9). |
1302 |
n78. |
Il s’agit du Journal de Pierre de L’Estoile dont Montesquieu possédait deux éditions : l’une de J. Le Duchat et D. Godefroy (Journal des choses mémorables advenues durant le règne de Henri III, roi de France et de Pologne, Cologne, chez les héritiers de P. Marteau, 1720, 4 vol. – Catalogue, nº 2961) et l’autre de J. Godefroy (Mémoires pour servir à l’histoire de France depuis 1515 jusqu’en 1611 […], Cologne, chez les héritiers de H. Demen, 1719, 2 vol. – Catalogue, nº 3005). La pagination de cette dernière édition est utilisée dans l’extrait ci-après concernant la mort du roi. Les événements racontés au début du tome II correspondent à l’année 1589, après la mort d’Henri III. |
1302 |
n79. |
« Se dit […] de l’étenduë de la seigneurie ou jurisdiction du Prevost. Les Coustumes de la Prevosté et Vicomté de Paris » (Furetière, 1690, art. « Prevosté »). |
1302 |
n80. |
Erreur de foliotation (155 au lieu de 165) qui se poursuit. |
1302 |
n81. |
Le cardinal est l’oncle d’Henri de Navarre, le futur Henri IV. |
1302 |
n82. |
Le 4 décembre 1591, il fait pendre quatre membres des Seize (Pierre de L’Estoile, Mémoires pour servir à l’histoire de France depuis 1515 jusqu’en 1611 […], Cologne, chez les héritiers de H. Demen, 1719, t. II, p. 62 – Catalogue, nº 3005). |
1302 |
n83. |
Isabelle Claire Eugénie de Habsbourg, archiduchesse d’Autriche et infante d’Espagne (1566-1633) ; en 1593, Philippe II chercha à la faire monter sur le trône de France par un mariage avec le duc de Guise, soutenu comme futur roi par l’Espagne et les Ligueurs (Pierre de L’Estoile, Mémoires pour servir à l’histoire de France depuis 1515 jusqu’en 1611 […], Cologne, chez les héritiers de H. Demen, 1719, t. II, p. 130-131 – Catalogue, nº 3005). |
1302 |
n84. |
Début de l’extrait des Mémoires pour servir à l’histoire de France depuis 1515 jusqu’en 1611 […] de Pierre de L’Estoile (Cologne, chez les héritiers de H. Demen, 1719, t. II, p. 305-345 – Catalogue, nº 3005). |
1302 |
n85. |
Comprendre : blessé (Edmond Huguet, Dictionnaire de la langue française du seizième siècle, Paris, chez É. Champion puis aux éditions Didier, 1925-1967, art. « Navrer ») ; le terme, repris aux Mémoires pour servir à l’histoire de France depuis 1515 jusqu’en 1611 […] de Pierre de L’Estoile, ne s’emploie plus qu’en un sens figuré à l’époque de Montesquieu (Furetière, 1690, art. « Navrer »). |
1302 |
n86. |
Le confesseur d’Henri IV employa, selon Pierre de L’Estoile, le terme « huguenot » (Mémoires pour servir à l’histoire de France depuis 1515 jusqu’en 1611 […], Cologne, chez les héritiers de H. Demen, 1719, t. II, p. 309 – Catalogue, nº 3005). |
1302 |
n87. |
Jean Duret (1563-1629), médecin ligueur, compromis dans le massacre de la Saint-Barthélemy et dans une conspiration contre le roi, protégé de Marie de Médicis, n’obtint jamais le pardon d’Henri IV. |
1302 |
n88. |
Le manuscrit place en vis-à-vis, sur deux colonnes, l’extrait des Mémoires pour servir à l’histoire de France depuis 1515 jusqu’en 1611 […] de Pierre de L’Estoile (Cologne, chez les héritiers de H. Demen, 1719, t. II, p. 305-345 – Catalogue, nº 3005) et les analyses de Montesquieu. La présentation de la transcription respecte la topographie de la page manuscrite : pour poursuivre la lecture de chaque colonne d’un folio à l’autre il convient donc de passer de droite à gauche ou de gauche à droite. |
1302 |
n89. |
En 1594, certains Ligueurs, comme le duc d’Aumale et le maréchal de Rosne, choisirent l’exil et s’installèrent sur les terres du roi d’Espagne ; voir Robert Descimon et José Javier Ruiz Ibáñez, Les Ligueurs de l’exil : le refuge catholique français après 1594, Seyssel, Champ Vallon, 2005. |
1302 |
n90. |
La société désigne les jésuites. |
1302 |
n91. |
Concini. |
1302 |
n92. |
Dominique de Vic (1551-1610), dit « le capitaine Sarred », seigneur d’Ermenonville, serviteur dévoué d’Henri IV. |
1302 |
n93. |
Abréviation pour : président. |
1302 |
n94. |
Louis Servin (1555-1626), avocat général, magistrat réputé pour son érudition, défenseur des libertés de l’Église gallicane. |
1302 |
n95. |
Abréviation pour : Ravaillac. |
1302 |
n96. |
Henri Ier de Montmorency (1534-1614), seigneur de Damville, puis duc de Montmorency. |
1302 |
n97. |
« Proced. » : pour procédures. Le mot se trouve à la page 319 des Mémoires de Pierre de L’Estoile pour désigner ce qui a été entrepris pour faire tourner court l’enquête sur d’éventuels complices (Mémoires pour servir à l’histoire de France depuis 1515 jusqu’en 1611 […], Cologne, chez les héritiers de H. Demen, 1719, t. II – Catalogue, nº 3005). |
1302 |
n98. |
Il s’agit du prêtre qui confessa Ravaillac après son attentat. |
1302 |
n99. |
Le cœur du roi défunt. |
1302 |
n100. |
Le sixième chapitre du De Rege et Regis institutione libri III ad Phillippum III Hispaniæ Regem Catholicum (Toleti, P. Rodericus, 1599), composé par le jésuite Juan de Mariana (1536-1624), apparut comme une légitimation possible du régicide après l’assassinat d’Henri III par Jacques Clément. Malgré l’expression de regrets par l’auteur et une édition remaniée en 1605, l’assassinat d’Henri IV entraîna la condamnation de l’ouvrage. Montesquieu avait programmé sa lecture dans un article du Spicilège (nº 561). |
1302 |
n101. |
Abréviation pour : frère ; Jacques Clément était dominicain. |
1302 |
n102. |
François d’Antragues, gouverneur d’Orléans et sa fille, la marquise de Verneuil, Catherine Henriette de Balzac d’Entragues (1583-1633), ancienne maîtresse du roi Henri IV, qui participa avec son père et son frère à une conspiration contre ce monarque. |
1302 |
n103. |
François de Bourbon, prince de Conti, seigneur de Château-Renault (1558-1614). |
1302 |
n104. |
Charles de Bourbon (1566-1612). |
1302 |
n105. |
Lire : Metz. |
1302 |
n106. |
Le père Gontier, prédicateur mentionné à la page 337 des Mémoires de Pierre de L’Estoile (Mémoires pour servir à l’histoire de France depuis 1515 jusqu’en 1611 […], Cologne, chez les héritiers de H. Demen, 1719, t. II – Catalogue, nº 3005). |
1302 |
n107. |
William Baldwin ou Bawden (1563-1632), jésuite anglais impliqué dans la Conspiration des poudres. |
1302 |
n108. |
Sur Louis XIII, Montesquieu possédait, outre les histoires de France déjà mentionnées, l’Histoire du roi Louis XIII de Charles Bernard (Paris, veuve de N. de Sercy, 1646 – Catalogue, nº 2909), l’Histoire de Louis XIII de Claude Malingre (Paris, J. Petit-Pas, 1616 – Catalogue, nº 2987), les Mémoires de M. de Montrésor […] (Cologne, J. Sambix le Jeune, 1723 – Catalogue, nº 3018), les Mémoires de François de Paule de Clermont, marquis de Montglat (Amsterdam, 1727, 4 vol. – Catalogue, nº 3015), l’Histoire de Louis le Juste, XIIIe du nom, roi de France et de Navarre [1633] de Scipion Dupleix (Paris, D. Béchet, 1654 – Catalogue, nº 3266) ; il pouvait aussi consulter l’Abrégé chronologique de l’histoire de France sous les règnes de Louis XIII et de Louis XIV, continuation par Henri-Philippe de Limiers de la somme de Mézeray (Amsterdam, D. Mortier, 1720, 2 vol.). Sur ce roi et son règne, voir nº 538, 947, 1216. |
1302 |
n109. |
Lire : Milanais. |
1302 |
n110. |
Lire : Valteline. |
1302 |
n111. |
Lire : Valteline. |
1302 |
n112. |
Urbain VIII, pape de 1623 à 1644. |
1302 |
n113. |
Battista Nani, Historia della Republica Veneta, Venise, Combi et La Nou, 1663, p. 312 – Catalogue, nº 3090. |
1302 |
n114. |
Concini. |
1302 |
n115. |
Abréviation pour : république. |
1302 |
n116. |
Alfonso de La Cueva, marquis de Bedmar (1572-1665), ambassadeur d’Espagne à Venise, organisa en 1618 avec le duc d’Ossuna (« Ossone »), vice-roi de Naples, une conspiration pour livrer aux Espagnols la Sérénissime, alors alliée avec la France, la Suisse et les Pays-Bas. |
1302 |
n117. |
Louis XIII, pour venir en aide aux Habsbourg, proposa une médiation dans le conflit qui opposait les princes protestants à la maison souveraine du Saint-Empire (traité d’Ulm du 3 juillet 1620). |
1302 |
n118. |
Pierre-Ernest II Manseld (1580-1626), un des grands chefs militaires de la guerre de Trente Ans, dirigeait une armée de mercenaires. |
1302 |
n119. |
Frédéric V de Wittelsbach-Simmern (1596-1632), prince électeur et comte palatin du Rhin, élu roi de Bohême en 1619, avait épousé Élisabeth d’Angleterre, fille de Jacques Ier, en 1613. |
1302 |
n120. |
Sur la puissance de la maison d’Autriche en Europe, enrichie par les richesses de l’Amérique, voir les Réflexions sur la monarchie universelle en Europe [env. 1733-1734], OC, t. 2, p. 354. |
1302 |
n121. |
Abréviation pour : religion. |
1302 |
n122. |
Grégoire XV, pape de 1621 à 1623. |
1302 |
n123. |
Henriette-Marie de France (1609-1669), fille d’Henri IV. |
1302 |
n124. |
Georges Villiers, 1er duc de Buckingham (1592-1628). |
1302 |
n125. |
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1302 |
n126. |
Gaston d’Orléans, frère du roi. |
1302 |
n127. |
Il s’agit des lettres consécutives à l’arrestation de « Monsieur le Grand », Cinq-Mars (Mémoires de M. de Montrésor […], Cologne, J. Sambix le Jeune, 1723, t. I, p. 162 – Catalogue, nº 3018) ; voir nº 947. |
1302 |
n128. |
Cf. nº 610. |
1302 |
n129. |
Voir nº 538, note 2. |
1302 |
n130. |
Henri II de Bourbon (1588-1646), d’abord rebelle, se laissa séduire par Richelieu et, grâce à sa collaboration avec le pouvoir royal, édifia une immense fortune ; voir Katia Béguin, Les Princes de Condé. Rebelles, courtisans et mécènes dans la France du Grand Siècle, Seyssel, Champ Vallon, 1999, p. 38 et suiv. |
1302 |
n131. |
Le duc de La Force (1558-1652) dirigea avec le duc de Rohan le soulèvement des protestants en 1621 et défendit Montauban. Condamné à mort pour rébellion, il se soumit au roi en 1622 et fut fait maréchal de France la même année. François de Bonne, duc de Lesdiguières (1543-1626), fut nommé connétable après avoir abjuré le protestantisme en 1622. Henri, duc de Rohan (1579-1638), chef du parti protestant, combattit Louis XIII jusqu’à l’édit d’Alès (1629), qui le contraignit à l’exil. Il tint Luynes en échec devant Montauban en 1621. |
1302 |
n132. |
Coligny. |
1302 |
n133. |
Sur Buckingham, voir ci-dessus. |
1302 |
n134. |
Plusieurs mesures d’expulsion frappèrent les Maures (« morts »), musulmans d’Espagne, au début du XVIe siècle ; celle touchant les Morisques, convertis au christianisme, fut promulguée en 1609 par Philippe III d’Espagne. |
1302 |
n135. |
Voir ci-après, dans le passage du même article intitulé « Loüis 14 », f. 170v. |
1302 |
n136. |
Montesquieu pouvait consulter, sur cette période encore proche, divers documents signalés dans la Bibliothèque historique de France contenant le catalogue de tous les ouvrages qui traitent de l’histoire de ce royaume du père Jacques Le Long (Paris, G. Martin, 1719 – Catalogue, nº 2984), des Mémoires comme ceux de Montglat (voir ci-dessus sur Louis XIII) et de Bussy-Rabutin (Les Mémoires de Messire Roger de Rabutin, Paris, J. Anisson, 1696), l’Histoire de France sous le règne de Louis XIV d’Isaac de Larrey (Rotterdam, M. Bohm et Compagnie, 1718-1722, 9 vol.), l’Histoire du règne de Louis XIV (Amsterdam, aux dépens de la Compagnie, 1717) de Henri-Philippe de Limiers, et, du même, l’Abrégé chronologique de l’histoire de France sous les règnes de Louis XIII et de Louis XIV, continuation de la somme de Mézeray (Amsterdam, D. Mortier, 1720, 2 vol.) ; il pouvait en outre recueillir des témoignages comme celui de Saint-Simon (voir nº 1306, note 4). Dans son Catalogue, il signale par une citation de Tacite et un portrait du monarque, transcrit dans les articles nº 1122 et 1145, l’ouvrage de La Fare (Mémoires et réflexions sur les principaux événements du règne de Louis XIV […], Rotterdam, G. Fritsch, 1716 – Catalogue, nº 2989). |
1302 |
n137. |
En 1662, le cardinal Lorenzo Imperiali (1612-1673), gouverneur de Rome, aurait laissé la milice romaine et les gardes corses faire des insultes aux Français de la capitale. L’ambassadeur de France à Rome et son épouse, le duc et la duchesse de Créquy, furent menacés. Le jeune Louis XIV exigea du pape le bannissement du cardinal. Celui-ci vint s’excuser auprès du roi le 18 août 1664, conformément au traité de Pise (12 février 1664). Cette affaire est racontée en détail par Isaac de Larrey dans son Histoire de France sous le règne de Louis XIV (Rotterdam, M. Bohm et Compagnie, 1721, t. III, p. 290-305), par Bussy-Rabutin dans ses Mémoires [1696] (L. Lalanne (éd.), Paris, Charpentier, 1857, t. II, p. 129-130 et 138-139) et par Jacques Basnage dans ses Annales des Provinces-Unies depuis les négociations pour la paix de Munster (La Haye, C. Le Vier, 1719, p. 658-660). |
1302 |
n138. |
Sebastiano Foscarini, ambassadeur de Venise en France entre 1678 et 1683, suivit les négociations relevant de la politique des Réunions qui visait à faire reconnaître les annexions françaises sur la frontière du Nord-Est. La trêve de Ratisbonne du 15 août 1684 reconnut temporairement les acquisitions de Louis XIV en Alsace et dans la Sarre (Le Relazioni degli stati europei lette al Senato dagli ambasciatori veneti nel secolo decimosettimo, N. Barozzi et G. Berchet (éd.), Venise, P. Naratovitch, 1863, vol. III, « Francia », p. 349-437). |
1302 |
n139. |
Léopold Ier de Habsbourg. |
1302 |
n140. |
Jean III Sobieski, le roi de Pologne, défit les Turcs au Kalhenberg en 1683. |
1302 |
n141. |
Le « non chrétien », qui subit cette cuisante défaite, désigne la puissance ottomane. Le grand vizir Kara Mustafa Pacha (1627-1683), commandant en chef de l’armée des Turcs, attaqua Vienne de sa seule initiative et, à la suite de son échec, fut décapité. Louis XIV l’avait poussé à soutenir Tököly et les Malcontents de Hongrie, espérant obtenir de l’empereur d’Autriche la reconnaissance des Réunions (Jean Bérenger, « De la prépondérance à l’équilibre. Quelques réflexions sur la politique étrangère de Louis XIV », dans L’Ordre européen du XVI au XXe siècle, G.-H. Soutou et J. Bérenger (éd.), Paris, Presses de l’Université de Paris-Sorbonne, 1998, p. 69-73). Des rumeurs selon lesquelles le siège de Vienne était le résultat d’une conspiration franco-turque se répandirent, comme le rapporte Isaac de Larrey dans son Histoire de France sous le règne de Louis XIV (Rotterdam, M. Bohm et Compagnie, 1722, t. V, p. 124-126). |
1302 |
n142. |
Ces lettres ont connu plusieurs éditions au moment où écrit Montesquieu : une partie parut en 1709 (Lettres, mémoires et négociations de M. le Cte d’Estrades, ambassadeur de Sa Majesté très chrétienne auprès de leurs hautes puissances messeigneurs les États Généraux des Provinces-Unies des Pays-Bas, pendant les années 1663 jusques 1668 inclus, J. Aymon (éd.), Bruxelles [La Haye], H. le Jeune [A. de Hondt], 1709, 5 vol.), une autre en 1710 (Lettres et négociations […], La Haye, A. Moetjens, 1710, 3 vol.) ; en 1718 parurent deux volumes de lettres de la période précédente (Ambassades et négociations […], depuis l’année 1637 jusqu’en l’année 1662, Amsterdam, J.-F. Bernard, 1718, 2 vol.) ; une nouvelle édition en six volumes fut publiée en 1719 (Lettres, mémoires et négociations de M. le comte d’Estrades, La Haye, A. de Hondt, 1719). |
1302 |
n143. |
Cf. ci-dessus, f. 168r, in fine, le parallèle avec Richelieu ; le participe né semble avoir été relu comme une négation ne, ce qui explique l’ajout de que. |
1302 |
n144. |
Guillaume III d’Orange-Nassau (1650-1702), roi d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande. |
1302 |
n145. |
|
1306 |
n1. |
|
1306 |
n2. |
Voir Spicilège, nº 757. |
1306 |
n3. |
Cf. nº 279. |
1306 |
n4. |
Sur ces qualités de Louis XIV, acquises dans sa jeunesse à la cour de sa mère et chez la comtesse de Soissons, voir Saint-Simon, t. V, p. 509, 527-528, 530. |
1306 |
n5. |
Voir Saint-Simon, t. V, p. 529 : « Il traitait bien ses valets ». |
1306 |
n6. |
Saint-Simon parle d’un esprit « au-dessous du médiocre », qui se plaît dans les détails (Saint-Simon, t. V, p. 478, 481). |
1306 |
n7. |
Saint-Simon attribue à la jalousie et à l’ambition de Louvois la politique belliciste de Louis XIV (Saint-Simon, t. V, p. 486). |
1306 |
n8. |
Dans son portrait du roi, Saint-Simon déclare au contraire que Louis XIV choisissait ses ministres et ses généraux selon son goût, en écartant l’esprit et le mérite, afin de paraître tout diriger lui-même (Saint-Simon, t. V, p. 500-502). |
1306 |
n9. |
Cf. nº 1122, note 1. |
1306 |
n10. |
Le Conseil de conscience. |
1306 |
n11. |
C’est-à-dire de 1675, date à laquelle le père de La Chaise devint confesseur du roi et contrôla l’attribution des bénéfices à la mort de ce dernier en 1715 : voir la note d’Arthur de Boislile dans son édition des Mémoires de Saint-Simon (Paris, Hachette, 1879, t. II, p. 199, note 1) ; voir aussi Thierry Sarmant et Mathieu Stoll, Régner et gouverner. Louis XIV et ses ministres, Paris, Perrin, 2010, p. 161. |
1306 |
n12. |
Michel Chamillart (1652-1721), Contrôleur général des Finances en 1699, ministre d’État en 1700, secrétaire d’État à la Guerre en 1701, disgracié en 1709. |
1306 |
n13. |
Fénelon. |
1306 |
n14. |
Louis XIV. |
1306 |
n15. |
Sur cette période, Montesquieu pouvait s’appuyer sur ce qu’il avait observé, lu dans les gazettes pendant les événements ou appris des témoins. Au moment de la transcription de cet article, les Mémoires de la Régence (La Haye, J. Van Duren, 1729 ; Amsterdam, Z. Chatelain, 1729, 3 vol.) du chevalier de Piossens constituaient une histoire du gouvernement de Philippe d’Orléans. |
1306 |
n16. |
Montesquieu a brossé les portraits de Pisitrate (le duc d’Orléans) et de son ministre « d’une naissance obscure » (Dubois) dans les Lettres de Xénocrate à Phérès [1724] (OC, t. 8, p. 299-305) et dans l’article nº 173 des Pensées. |
1306 |
n17. |
Lire : cuistre. Dubois est qualifié de la même manière par Saint-Simon (t. VII, p. 755 ; t. VIII, p. 596). |
1306 |
n18. |
Selon Saint-Simon, le duc d’Orléans, en 1723, « mourait d’envie de s[e] débarrasser » du cardinal Dubois (Saint-Simon, t. VIII, p. 605). |
1306 |
n19. |
Saint-Simon parle de milliers de lettres cachetées retrouvées après le décès de Dubois (Saint-Simon, t. VIII, p. 601). |
1306 |
n20. |
Voir nº 1167. |
1306 |
n21. |
Nicolas de Laye Du Blé, marquis puis maréchal d’Huxelles (1652-1730), avait été nommé en 1718 membre du Conseil de Régence. |
1306 |
n22. |
Camille d’Hostun de La Baume, duc et maréchal de Tallard (1652-1728), entra au Conseil de Régence en 1717. |
1306 |
n23. |
La formation d’un « Conseil étroit », envisagée en 1719-1720, dans lequel le Régent se serait adjoint quatre personnes, paraissait un moyen d’éviter la toute-puissance du cardinal Dubois. Saint-Simon et Torcy, pour empêcher la nomination de Dubois comme premier ministre, voulurent rallier à leur cause le maréchal de Villeroi qui refusa de se prêter à ce qu’il considérait comme une cabale (Saint-Simon, t. VII, p. 501, 581, 782-786). |
1306 |
n24. |
Renvois à des articles qui concernent le duc d’Orléans (nº 1396, 1407). |
1306 |
n25. |
En 1722, Dubois était en relation avec le chargé de mission du gouvernement anglais à Paris, le Bâlois Luke Schaub, que Montesquieu rencontra à Paris en 1736 (Spicilège, nº 772 ; lettre à Bulkeley du 18 juillet 1736, Masson, t. III, p. 979). Les autorités anglaises furent averties par la France d’une conspiration visant à placer le prétendant Stuart sur le trône de Grande-Bretagne. Les soupçons se portèrent sur François Atterbury, évêque de Rochester, puis sur le comte Orrery, les Lords North et Grey ; sur cette affaire, voir Eveline Cruickshanks et Howard Erskine-Hill, The Atterbury Plot, Basingstoke, Palgrave Macmillan, 2004. |
1306 |
n26. |
Dubois avait obtenu, pour devenir cardinal, d’être de la nomination de Jacques III Stuart, en échange d’une pension versée au roi catholique, le « chevalier de Saint-Georges », en exil à Rome ; grâce à l’abbé de Tencin, la promesse fut finalement tenue ; voir Edward Corp, The Stuarts in Italy, 1719-1766: A Royal Court in Permanent Exile, Cambridge, Cambridge University Press, 2011, p. 19-22 ; sur l’ingratitude de Dubois, voir Spicilège, nº 749. |
1306 |
n27. |
Lire : cuistre. |
1306 |
n28. |
Montesquieu avait recueilli des anecdotes sur Dubois auprès de Saint-Simon dont il fut l’hôte à la Ferté-Vidame en 1734 : voir Spicilège, nº 657. |
1306 |
n29. |
Nº 1439. |