M : | Montesquieu 1726/1727-1755. |
D : | Bottereau-Duval 1718-1731. |
E : | 1734-1739. |
U : | 1739. |
H : | 1741-1742. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
I : | 1743. |
L : | 1743-1744. |
O : | 1745-1747. |
P : | Damours 1748-1750. |
Q : | 1750-1751. |
R : | Saint-Marc 1751-1754. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
JB : | Jean-Baptiste Secondat ?-1795. |
T : | écriture des manchettes 1828-1835 |
M : | Montesquieu. |
D : | Bottereau-Duval_1721-1731. |
H : | 1741-1742. |
P : | Damours_1748-1750. |
E : | 1734-1739. |
L : | 1742-1744. |
O : | 1745-1747. |
T : |
écriture des manchettes |
JB : | Jean-Baptiste_Secondat. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
E2 : | |
I : | 1743. |
R : | Saint-Marc_1751-1754. |
Pensées, volume I
810
{p.518} La philosophie et j’ose même dire un certain bon sens ont gagné trop de terrein dans ce siecle cy pour que le heroisme y fasse desormais une grande fortune[1]. V. p. 499
Et si la vaine gloire y devient une fois un peu ridicule les conquerans ne consultant plus que leurs interets n’iront jamais bien loin.
Chaque siecle a son genie Cet esprit de commerce fait qu’on calcule tout, mais la gloire quand elle est toute seule n’entre que dans le calcul des sots.
Je ne parle icy que de la vaine gloire non de celle qui est fondée sur les principes du devoir de la vertu du zele pour le prince, de l’amour pour la patrie : en un mot je parle de la {p519} gloire d’Alexandre, non pas de celle d’Epaminondas : celle cy comme reelle est ou doit être de toutes les nations et de tous les tems, l’autre comme chimerique a les mêmes revolutions que les prejugés.
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Main principale E |
811 Causes morales Je sçais bien que si des causes morales n’interrompoient point les phisiques celles cy sortiroient et agiroient dans toute leur estendue.
Je scais encore que si les causes phisiques avoient {p.520} la force d’agir par elles memes [Passage à la main M] come lors que les peuples sont habitans de montagnes inaccessibles elles ne detruisissent bientost [Passage à la main E] la cause morale, car souvent la cause phisique a besoin de la cause morale pour agir[4].
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Passage de la main E à la main M |
812 Ambassadeurs - - - - - |
Main principale E |
813 Plus le prince a de grandeur plus le ministre est petit et plus le ministre a de grandeur plus le souverain est petit :
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Main principale E |
Main principale E |
810 |
n1. |
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810 |
n2. |
Pour Montesquieu, comme pour Boulainvilliers, les barbares venus du Nord ont instauré après la conquête un pouvoir aristocratique et militaire par des assemblées de la nation, qui s’est maintenu jusqu’à Charlemagne ; voir nº 100, 1302 (« De la 3e race »). |
811 |
n1. |
Passage transcrit par le secrétaire E, entre 1734 et 1739, qui rejoint les préoccupations de l’Essai sur les causes qui peuvent affecter les esprits et les caractères, rédigé probablement en 1734-1736. Celui-ci détaille la mécanique fibrillaire qui permet de comprendre que les dispositions du corps et du cerveau influent sur l’état de l’esprit (OC, t. 9, introduction, p. 210-216). Entre diverses influences, celle de la théorie des rapports entre causes physiques et causes morales de Dubos a pu marquer ce passage : pour ce dernier, la diversité des climats met une grande différence entre le génie, les inclinations et les mœurs des nations. Les vertus morales tiennent à la conformation des organes et au tempérament, qui sont influencés par le climat (Réflexions critiques sur la poésie et la peinture, Paris, J. Mariette, 1719, II, section 14-15). La réflexion se poursuit dans L’Esprit des lois (XIV, 2). |
811 |
n2. |
Cf. Voyages, p. 263 ; nº 1296. Montesquieu insiste ici sur la continuité dans le caractère des Romains. Dubos avait déjà dû répondre à l’objection classique de la modification du caractère des Romains depuis l’Antiquité, qui semble contredire le primat des causes physiques : selon lui, ce changement venait d’une corruption de l’air (Réflexions critiques sur la poésie et la peinture, Paris, J. Mariette, 1719, section 16, p. 272). |
811 |
n3. |
Dans l’Essai sur les causes qui peuvent affecter les esprits et les caractères, Montesquieu reprend l’explication traditionnelle selon laquelle la subtilité de l’air d’Athènes est l’une des plus grandes causes de l’esprit des Athéniens, en évoquant la continuité dans le temps, malgré la modification des causes morales (OC, t. 9, p. 233) ; sur l’esprit des Athéniens, voir EL, XIX, 7. |
811 |
n4. |
Montesquieu détaille les interactions entre causes physiques et causes morales dans l’Essai sur les causes qui peuvent affecter les esprits et les caractères (OC, t. 9, p. 257-258) et souligne dans L’Esprit des lois comment la législation doit en jouer (XIV, 3, 5) ; voir Jean-Patrice Courtois, « Le physique et le moral dans la théorie du climat chez Montesquieu », dans Le Travail des Lumières. Pour Georges Benrekassa, C. Jacot-Grapa et al. (éd.), Paris, H. Champion, 2002, p. 141-156. |
812 |
n1. |
Cf. EL, XXVI, 21 ; Pensées, nº 1814 : Montesquieu y reprend cette réflexion sur l’immunité diplomatique, entorse aux lois politiques d’un pays, fondée sur le droit des gens. |
814 |
n1. |
La page 522 suit la page 520. |
814 |
n2. |
Cf. nº 151. La remarque se trouve dans les Notes sur l’Angleterre, mais commence par : « Comme on voit le diable dans les papiers périodiques […] » (Voyages, p. 499). La liberté de la presse anglaise avait été en partie acquise par le non-renouvellement du Licensing Act en 1695, suivi de la multiplication du nombre de journaux (Raymond Astbury, « The Renewal of the Licensing Act and its Lapse in 1695 », The Library, XXXIII, 4, 5e série, 1978, p. 296-322). |