M : | Montesquieu 1726/1727-1755. |
D : | Bottereau-Duval 1718-1731. |
E : | 1734-1739. |
U : | 1739. |
H : | 1741-1742. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
I : | 1743. |
L : | 1743-1744. |
O : | 1745-1747. |
P : | Damours 1748-1750. |
Q : | 1750-1751. |
R : | Saint-Marc 1751-1754. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
JB : | Jean-Baptiste Secondat ?-1795. |
T : | écriture des manchettes 1828-1835 |
M : | Montesquieu. |
D : | Bottereau-Duval_1721-1731. |
H : | 1741-1742. |
P : | Damours_1748-1750. |
E : | 1734-1739. |
L : | 1742-1744. |
O : | 1745-1747. |
T : |
écriture des manchettes |
JB : | Jean-Baptiste_Secondat. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
E2 : | |
I : | 1743. |
R : | Saint-Marc_1751-1754. |
Pensées, volume I
465 Modes - - - - - |
Main principale M |
466 Esclavage - - - - - |
Main principale M |
467 Envie - - - - - |
Main principale M |
468
{p.396}
C’est le présent qui frappe les hommes Mahomet[2] doñe deux motif d’observer sa loy, la creinte des peines de cette vie, et de celles de l’autre :
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Main principale M |
469
{p.397} Aristote dit que la vengence est fondée une chose juste fondée sur ce principe qu’il faut rendre a chacun ce qui lui appartient[1]
Vengeance Et c’est la seule facon que la nature nous ait done pour arrester les incl mauvaises inclinations des autres c’est la seule puissance q coerci[ti]ve que nous ayons dans cet estat de nature chacun y avoit une magistrature qu’il exercoit par la vengeance[2]. Ainsi Aristote auroit bien raisone s’il n’avoit pas parlé de l’estat civil : dans lequel come il faut des mesures dans la vangeance et qu’un coeur offensé un home dans la passion n’est guere en estat de voir au juste la peine que meritte celui qui offense on a establi des homes qui se sont chargés de toutes les passions des autres et ont exercé leurs droits de sans froit
Que si les magistrats ne vous vangent pas vous ne devés pas pour cela vous vanger parce qu’il est présumé qu’ils pensent que vous ne devés pas vous venger {p.398}
Vengeance Ainsi dans les pais ou il n’y a point de tribunaux pour les fames les enfans les esclaves les sujets les particuliers exercent la ven leurs vengeances come magistrats :
Pardon Il en est de meme du pere qui ne pardoñe point a son fils qui a merité l’exheredation le pere agist come juge
- - - - -
{p.399} Les [plusieurs mots effacés non déchiffrés] fortifioint chaque fois leur camp et cela pour deux
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Main principale M |
466 |
n1. |
Cf. EL, III, 10 : la formule y désigne les nations soumises au despotisme. |
468 |
n1. |
Cf. nº 422. Cette réflexion s’inscrit dans le prolongement des arguments de Polignac dans son Anti-Lucrèce, et, donc, du séjour romain. |
468 |
n2. |
Montesquieu possède l’Alcoran de Mahomet dans la version de Du Ryer [1647], dont il a fait un extrait (voir nº 41, note 9). |
469 |
n1. |
Aristote, Éthique à Nicomaque, V, 1133b, 12. L’expression « rendre à chacun ce qui lui appartient » avait été utilisée par Montesquieu en 1725 pour désigner les devoirs des magistrats dans son Discours sur l’équité qui doit régler les jugements et l’exécution des lois (OC, t. 8, p. 480, l. 105). Pour Aristote, la vengeance est juste en ce qu’elle rétablit un équilibre rompu dans les échanges au sein d’une cité d’hommes libres (Éthique à Nicomaque, V, iv, 14, 1132b et V, v, 6, 1133a). Voir Gérard Courtois, « Le sens et la valeur de la vengeance chez Aristote et Sénèque », dans La Vengeance, études d’ethnologie, d’histoire et de philosophie, vol. 4, La Vengeance dans la pensée occidentale, G. Courtois (dir.), Paris, Cujas, 1984, p. 91-106. |
469 |
n2. |
John Locke, Traité du gouvernement civil, II, 7-13. |
469 |
n3. |
Matthieu, XVIII, 21 ; Romains, XII, 17-19. |
469 |
n4. |
Comme Sénèque (De ira, I, 5 et I, 13 – Catalogue, nº 1556 et 1547-1548), Thomas d’Aquin (Quaestiones disputatae De Malo, De Ira, Q. XII, a. 1, ad. 8), Grotius (De jure belli ac pacis, II, XX, § 5 – Catalogue, nº 785) et Locke (Traité du gouvernement civil, II, 8), contre Aristote, Montesquieu dénie à la satisfaction passionnelle de la vengeance, qui appartient à la part animale de l’homme, toute valeur réparatrice. Elle n’est justifiée par le droit de nature que pour corriger et prévenir. Le Discours sur l’équité qui doit régler les jugements et l’exécution des lois évoquait déjà le rôle des juges dans l’histoire, qui arbitrent les différends depuis que les hommes ont quitté leurs « mœurs sauvages » (OC, t. 8, p. 476-477). |
469 |
n5. |
Voir Digeste, liv. XXXIV, titre 9, § 17, 21 ; Denis Le Brun, Traité des successions, Paris, J. Guignard, 1692, liv. III, 5, p. 552 ; liv. IV, p. 656 – Catalogue, nº 944, éd. de 1700. |