M : | Montesquieu 1726/1727-1755. |
D : | Bottereau-Duval 1718-1731. |
E : | 1734-1739. |
U : | 1739. |
H : | 1741-1742. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
I : | 1743. |
L : | 1743-1744. |
O : | 1745-1747. |
P : | Damours 1748-1750. |
Q : | 1750-1751. |
R : | Saint-Marc 1751-1754. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
JB : | Jean-Baptiste Secondat ?-1795. |
T : | écriture des manchettes 1828-1835 |
M : | Montesquieu. |
D : | Bottereau-Duval_1721-1731. |
H : | 1741-1742. |
P : | Damours_1748-1750. |
E : | 1734-1739. |
L : | 1742-1744. |
O : | 1745-1747. |
T : |
écriture des manchettes |
JB : | Jean-Baptiste_Secondat. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
E2 : | |
I : | 1743. |
R : | Saint-Marc_1751-1754. |
Pensées, volume I
771 Dans la derniere revolution de Constantinople lorsque l’empereur nouveau a vu que les janissaires rebeles avoient commis assez d’insolence pour se rendre odieux, il les a exterminés et punis[1].
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Main principale E |
772 Francois sont agreables, se communiquent, sont variez, se livrent, ils dans leurs discours ils se promenent marchent, courent et vont toûjours jusqu’a ce qu’ils soient tombés[1]
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Main principale E |
773 Nous devons beaucoup de ces fragmens a Anonius Nonius qui pour nous donner des mots nous a conservé des choses[2]. Je suis naturellement curieux de tous les fragmens des ouvrages des anciens auteurs. Come sur les rivages on aime a trouver les debris des naufrages que la mer a laissés. Ciceron selo
Cicéron |
Main principale E |
774
{p.504}
Mis dans le liv 10me des Loix Elle n’est propre qu’a servir aux desseins de quelque grand êtat mais si elle a des succés, elle est bientot arretée par la puissance même qui la fait agir.
Charles XII qui n’employa que ses seules forces[1] determina sa chute en formant des desseins qui ne pouvoient être exécutés que par une longue guerre chose dont son royaume n’étoit point capable.
Ce n’etoit pas un empire qui fut dans la decadence qu’il entreprit de renverser mais un empire naissant : les Moscovites se servirent de la guerre qu’il leur faisoit comme d’une école a chaque defaitte ils s’approchoient de la victoire et perdant au dehors ils apprenoient a se deffendre au dedans.
Roi de Suede La Suede ressembloit a un fleuve dont on coupoit les eaux dans sa source et dont on les detournoit dans son cœur cours
{p.505} Ce ne fut point Pultova qui perdit le roi de Suede ; s’il n’avoit pas êté detruit dans ce lieu, il l’auroit êté dans un aûtre ; les accidens de la fortune se reparent aisement, ceux de la nature des choses ne se reparent point
Mais la nature ni la fortune ne furent jamais si fort contre lui que lui même.
Il ne se regloit point sur la disposition actuelle des choses mais sur un certain modele qu’il avoit pris, encor le suivoit il tres mal, il n’êtoit point Alexandre mais il auroit êté le meilleur soldat d’Alexandre[3].
Le projet d’Alexandre ne reussit que parce qu’il êtoit sensé.
Le mauvais succés des Perses dans les invasions qu’ils firent de la Grece les conquestes d’Agesilas et la retraite des dix mille avoitent fait connoitre au juste la superiorité des Grecs dans leur maniere de combattre et dans le genre de leurs armes et l’on sçavoit bien que les Perses êtoient incorrigibles.
Ils ne pouvoient plus troubler la Grece par ses divisions, elle êtoit alors reunie sous un chef qui ne pouvoit avoir de meilleur moyen pour la contenir que de l’ebloüir par la destruction de ses ennemis éternels, et l’esperance de la conqueste de l’Asie.
Un empire cultivé par la nation du monde la plus industrieuse et qui travailloit les terres par principe de religion, fertile et abondante en toutes choses donnoit a un même ennemi toutes sortes de {p.506} facilités a pour y subsister.
On pouvoit juger par l’orgueil des de ces rois toûjours vainement mortifiés par leurs defaittes qu’ils précipiteroient leur chûte en donnant toûjours des batailles et que la flatterie ne permettroit jamais qu’ils pussent douter de leur grandeur.
Et non seulement le projet êtoit sage, mais il fut sagement executé : Alexandre dans la rapidité de ses actions, dans le feu de ses passions mêmes avoit si j’ose me servir de ce terme une saillie de raison qui le conduisoit et que ceux qui ont voulu faire un roman de son histoire et qui avoient l’esprit plus gaté que luy n’ont pû nous derober.
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Main principale E |
Passage de la main E à la main M |
771 |
n1. |
Mahmud Ier (1696-1754) fut proclamé sultan de l’Empire ottoman en 1730, après le complot fomenté par un janissaire d’origine albanaise, Patrona Khalil, contre le sultan Ahmet III. L’attitude capricieuse et insolente des chefs rebelles aurait conduit, après deux mois de rébellion, à la mise à mort de Khalil et de 7 000 de ses partisans ; voir Robert Mantran, Histoire de l’Empire ottoman, Paris, Fayard, 1989, p. 267-286. Cf. Spicilège, nº 536. |
772 |
n1. |
Ces remarques sur les mœurs françaises alimentent une réflexion qui aboutira aux chapitres 5 et 6 du livre XIX de L’Esprit des lois. |
773 |
n1. |
Jusqu’au début du XIXe siècle (découverte d’un palimpseste par Angelo Mai), le traité de Cicéron n’était connu que par des fragments transmis par des grammairiens et compilateurs comme Nonnius, par des auteurs chrétiens, Augustin et Lactance, et par Macrobe pour le célèbre « Songe de Scipion ». |
773 |
n2. |
Nonius Marcellus, grammairien latin du IVe siècle, auteur d’un De compendiosa doctrina, ou De proprietate sermonum, titre de l’édition possédée par Montesquieu (Paris, P. Chevillot, 1586 – Catalogue, nº 1932), traitant de locutions archaïques, du changement de sens et du genre des mots, des synonymes et comportant des fragments d’œuvres disparues. |
773 |
n3. |
Voir Patrick Andrivet, Dictionnaire électronique Montesquieu, art. « Cicéron » [en ligne à l’adresse suivante : http://dictionnaire-montesquieu.ens-lyon.fr/index.php?id=93]. |
774 |
n1. |
Première version de l’état définitif du chapitre 13 du livre X de L’Esprit des lois, dans lequel se trouve omis le début sur la Suède. Sur Charles XII, voir nº 140 et 641. |
774 |
n2. |
Pierre le Grand, tsar de Russie, allié des rois de Pologne et du Danemarck, vainqueur à Poltova (1709) et qui s’empara, sur la côte baltique, de la Livonie et de la Carélie. |
774 |
n3. |
La formule a été biffée sur le manuscrit qui n’a pas repris le parallèle entre Charles XII et Alexandre (De l’esprit des loix (manuscrits), I, OC, t. 3, Chapitre 14, p. 210, l. 54-55). |
775 |
n1. |
L’idée que le libre examen, initié par Descartes, peut être retourné contre les thèses du philosophe, est commune : cf. Malebranche (De la recherche de la vérité, liv. VI, 2e partie, chap. IV, § 339) ; Voltaire, Lettres philosophiques, 14e lettre : « Il apprit aux hommes de son temps à raisonner, et à se servir contre lui-même de ses armes » (Amsterdam, E. Lucas, au Livre d’or, 1734, p. 152 – Catalogue, nº 2315) ; nº 1445. |
775 |
n2. |
Plutarque, Vie de Timoléon, XXXVII, 2 et 3. |