M : | Montesquieu 1726/1727-1755. |
D : | Bottereau-Duval 1718-1731. |
E : | 1734-1739. |
U : | 1739. |
H : | 1741-1742. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
I : | 1743. |
L : | 1743-1744. |
O : | 1745-1747. |
P : | Damours 1748-1750. |
Q : | 1750-1751. |
R : | Saint-Marc 1751-1754. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
JB : | Jean-Baptiste Secondat ?-1795. |
T : | écriture des manchettes 1828-1835 |
M : | Montesquieu. |
D : | Bottereau-Duval_1721-1731. |
H : | 1741-1742. |
P : | Damours_1748-1750. |
E : | 1734-1739. |
L : | 1742-1744. |
O : | 1745-1747. |
T : |
écriture des manchettes |
JB : | Jean-Baptiste_Secondat. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
E2 : | |
I : | 1743. |
R : | Saint-Marc_1751-1754. |
Pensées, volume I
774
{p.504}
Mis dans le liv 10me des Loix Elle n’est propre qu’a servir aux desseins de quelque grand êtat mais si elle a des succés, elle est bientot arretée par la puissance même qui la fait agir.
Charles XII qui n’employa que ses seules forces[1] determina sa chute en formant des desseins qui ne pouvoient être exécutés que par une longue guerre chose dont son royaume n’étoit point capable.
Ce n’etoit pas un empire qui fut dans la decadence qu’il entreprit de renverser mais un empire naissant : les Moscovites se servirent de la guerre qu’il leur faisoit comme d’une école a chaque defaitte ils s’approchoient de la victoire et perdant au dehors ils apprenoient a se deffendre au dedans.
Roi de Suede La Suede ressembloit a un fleuve dont on coupoit les eaux dans sa source et dont on les detournoit dans son cœur cours
{p.505} Ce ne fut point Pultova qui perdit le roi de Suede ; s’il n’avoit pas êté detruit dans ce lieu, il l’auroit êté dans un aûtre ; les accidens de la fortune se reparent aisement, ceux de la nature des choses ne se reparent point
Mais la nature ni la fortune ne furent jamais si fort contre lui que lui même.
Il ne se regloit point sur la disposition actuelle des choses mais sur un certain modele qu’il avoit pris, encor le suivoit il tres mal, il n’êtoit point Alexandre mais il auroit êté le meilleur soldat d’Alexandre[3].
Le projet d’Alexandre ne reussit que parce qu’il êtoit sensé.
Le mauvais succés des Perses dans les invasions qu’ils firent de la Grece les conquestes d’Agesilas et la retraite des dix mille avoitent fait connoitre au juste la superiorité des Grecs dans leur maniere de combattre et dans le genre de leurs armes et l’on sçavoit bien que les Perses êtoient incorrigibles.
Ils ne pouvoient plus troubler la Grece par ses divisions, elle êtoit alors reunie sous un chef qui ne pouvoit avoir de meilleur moyen pour la contenir que de l’ebloüir par la destruction de ses ennemis éternels, et l’esperance de la conqueste de l’Asie.
Un empire cultivé par la nation du monde la plus industrieuse et qui travailloit les terres par principe de religion, fertile et abondante en toutes choses donnoit a un même ennemi toutes sortes de {p.506} facilités a pour y subsister.
On pouvoit juger par l’orgueil des de ces rois toûjours vainement mortifiés par leurs defaittes qu’ils précipiteroient leur chûte en donnant toûjours des batailles et que la flatterie ne permettroit jamais qu’ils pussent douter de leur grandeur.
Et non seulement le projet êtoit sage, mais il fut sagement executé : Alexandre dans la rapidité de ses actions, dans le feu de ses passions mêmes avoit si j’ose me servir de ce terme une saillie de raison qui le conduisoit et que ceux qui ont voulu faire un roman de son histoire et qui avoient l’esprit plus gaté que luy n’ont pû nous derober.
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Main principale E |
Passage de la main E à la main M |
776
[Passage à la main E]
Commerce |
Passage de la main M à la main E |
777
{p.507} Pufendorf dans son histoire[1] dit : que dans les êtats ou les citoyens sont renfermés dans une ville les peuples sont plus propre a l’aristocratie et a la democratie car si quelqu’un gouverne tyranniquement une ville les peuples peuvent se reunir
Mis dans les loix : En Suede dit Pufendorf ou il y a peu de villes les paysans assistent aux êtats faisant car ils font plutot le corps de la nation que la bourgeoisie ils y assistent pour donner leur consentement aux impositions seulement[5].
* J’ajoûte que la Suede n’ayant pas êté subjuguée comme la Moscovie Hongrie, Pologne, Boheme, Silesie et autres pays d’Allemagne prés la mer Baltique les paysans n’en ont pas êté faits esclaves p. 269.
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Main principale E |
778
L’hist
La tradition mahometane contenant la raison pour laquelle Mahomet deffendit l’usage {p.508} du vin[1] n’est pas plus vrai que n’ont coutume d’être les autres traditions populaires. Turnebe dit Diodore sur les affaires de Demetrius dit que les Arabes beuvoient de l’eau de tout tems[2] et du tems de Niger les Romains vaincus par les Arabes disant nous n’avons point de vin nous ne pouvons pas combattre, erubescite inquit Imperator, qui vos vincunt aquam bibunt[3]. Il faut examiner cela dans Diodore
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Main principale E |
774 |
n1. |
Première version de l’état définitif du chapitre 13 du livre X de L’Esprit des lois, dans lequel se trouve omis le début sur la Suède. Sur Charles XII, voir nº 140 et 641. |
774 |
n2. |
Pierre le Grand, tsar de Russie, allié des rois de Pologne et du Danemarck, vainqueur à Poltova (1709) et qui s’empara, sur la côte baltique, de la Livonie et de la Carélie. |
774 |
n3. |
La formule a été biffée sur le manuscrit qui n’a pas repris le parallèle entre Charles XII et Alexandre (De l’esprit des loix (manuscrits), I, OC, t. 3, Chapitre 14, p. 210, l. 54-55). |
775 |
n1. |
L’idée que le libre examen, initié par Descartes, peut être retourné contre les thèses du philosophe, est commune : cf. Malebranche (De la recherche de la vérité, liv. VI, 2e partie, chap. IV, § 339) ; Voltaire, Lettres philosophiques, 14e lettre : « Il apprit aux hommes de son temps à raisonner, et à se servir contre lui-même de ses armes » (Amsterdam, E. Lucas, au Livre d’or, 1734, p. 152 – Catalogue, nº 2315) ; nº 1445. |
775 |
n2. |
Plutarque, Vie de Timoléon, XXXVII, 2 et 3. |
776 |
n1. |
Allusion probable aux lettres de change. Cf. nº 77 et 280 ; EL, XXI, 20. |
777 |
n1. |
Pufendorf, Introduction à l’histoire des principaux royaumes et États, tels qu’ils sont aujourd’hui dans l’Europe, Leyde, P. Van der Aa, 1710, t. I, p. 46-48 – Catalogue, nº 2709. La réflexion sur le rapport entre unité politique de la cité et république sera poursuivie dans le livre VIII de L’Esprit des lois (chap. 16). Cf. Romains, IX, p. 154-156. |
777 |
n2. |
Appel pour lire ici la dernière phrase du fragment. |
777 |
n3. |
Sous-entendre : ville. |
777 |
n4. |
Pufendorf remarquait que la « capitale [du Royaume de Naples] est si puissante qu’à peine trois Citadelles suffisent pour contenir le peuple dans son devoir » (Introduction à l’histoire des principaux royaumes et États, tels qu’ils sont aujourd’hui dans l’Europe, Leyde, P. Van der Aa, 1710, t. I, p. 177 ; les numéros de pages précisés ne sont pas ceux de l’édition possédée par Montesquieu, peut-être ceux de l’extrait mentionné au nº 380). |
777 |
n5. |
Pufendorf, Introduction à l’histoire des principaux royaumes et États, tels qu’ils sont aujourd’hui dans l’Europe, Leyde, P. Van der Aa, 1710, t. II, p. 450. |
778 |
n1. |
La remarque est reprise dans L’Esprit des lois pour souligner le rôle du climat dans cet interdit (XIV, 10), rôle qui avait été souligné par Bernier (Voyages de François Bernier, contenant la description des États du Grand Mogol, de l’Hindoustan, du royaume de Cachemire, Amsterdam, P. Marret, 1710, t. II, p. 30 – Catalogue, nº 2735) ; les explications issues du Coran, appuyées par des anecdotes mettant en scène Mahomet, avaient été développées par Prideaux (La Vie de l’imposteur Mahomet, Paris, J. Musier, 1699, p. 168-169) et par Gagnier (La Vie de Mahomet, Amsterdam, Wetsteins et Smith, 1732, p. 385-386). Pour le prophète, le vin et les jeux de hasard seraient un moyen utilisé par le démon pour faire perdre aux fidèles le souvenir de Dieu et l’usage de la prière. |
778 |
n2. |
Diodore de Sicile évoque l’abstinence des Arabes nabatéens (XIX, 94, 97). |
778 |
n3. |
« Rougissez, dit l’empereur, vos vainqueurs boivent de l’eau » (nous traduisons). Dans ce passage de l’Histoire Auguste (Vie de Pescennius Niger, VII, 8 – Catalogue, nº 2842, éd. de 1603 avec des notes de Casaubon), Pescennius Niger reproche à ses soldats de réclamer du vin pour combattre. |