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Pensées 789 à 793

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

789

Nord et Midi

Il y a dans l’Europe une espece de balancement entre les peuples du Nord et ceux du Midy ceux-cy [deux lettres biffées non déchiffrées] ceux cy la avec une abondance de toutes choses qui les met en estat de se passer de tout, de vivre de ches eux, et de n’avoir que peu de besoins auroit trop d’avantages sur les autres si le climat et la nature ne leur donoit une paresse qui les egalise tandis que les autres ne peuvent joüir des comodités de la vie que par leur travail et {p.511} industrie que la nature semble ne leur avoir donees que pour egaliser leur condition et leur fortune, sans quoy elles ne pourroint subsister que come barbares ; chacune partie est deffendue par son climat autant que par ses forces[1].

- - - - -

Main principale M

790

Il a fallu plus de six mille ans pour sçavoir ce que le maitre de grammaire apprend enseigne au bourg[e]ois gentilhome l’ecriture

- - - - -

Main principale M

791

A mesure que les princes ont trouve des art[s]pour devenir maitres de nos secrets par tout d’ouvrir les lettres sans qu’on s’en apercoive, nous somes devenus plus avons trouvé l’art de publier les leurs, par des facons plus secretes d’imprimer[1] :

- - - - -

Main principale M

792

[Passage à la main E]

Nation libre

Dans une nation qui est dans la servitude on travaille plus a conserver qu’a acquerir : dans une nation libre on travaille plus a acquerir qu’a conserver.

- - - - -

Passage de la main M à la main E

793

{p.512} Le plus grand malheur pour le commerce de certains êtats c’est qu’il y ait un trop grand nombre de gens vils et qui vivent de peu, ils sont en quelque façon nuls parce qu’il n’y a presqu’aucune relation d’eux aux autres citoyens citoyens * cela est faux, cela est impossible. C’est au contraire lors que dans un estat non comercant come l’Espagne les terres sont a quelques particuliers et que le peuple n’en a point[1] :

Main principale E


789

n1.

Le texte, légèrement modifié, passera dans L’Esprit des lois (XXI, 3).

791

n1.

Cf. Romains, XXI, p. 264, l. 100-105 ; voir Pensées, nº 7, 8.

793

n1.

Montesquieu revient sur sa remarque initiale pour faire du nombre de pauvres, non la cause des difficultés du commerce mais une conséquence de l’accaparement des terres dans des nations non commerçantes, comme en Espagne où la terre est détenue par la noblesse et surtout le clergé (Spicilège, nº 446 ; EL, XXV, 5).