Chapitre 16
Capitulum
XVI1caput 15 1536.
Cancer [le crabe ; le homard ; l’écrevisse1Le terme latin cancer désigne de façon générique les crustacés
marins aussi bien que ceux d’eau douce (le cancer
fluviatilis correspondant le plus souvent à l’écrevisse, Astacus astacus Linné, 1758). Il
recouvre des espèces aujourd’hui rangées dans l’ordre des décapodes,
qu’il s’agisse de natantia, « ceux qui
nagent » (les crevettes), ou, parmi les reptantia, « ceux qui marchent ou rampent », des
macroures (les homards, les langoustines, les langoustes, les
cigales de mer et, en eau douce, les écrevisses), des anomoures (en
particulier, le pagure ou bernard-l’ermite) et des brachyoures (les
crabes proprement dits, avec leurs plus grands représentants : le
tourteau commun et l’araignée de mer). Au début du livre IV de l’Histoire des animaux (Arist. HA 525 a 30 - 527 b 35), Aristote
consacre un long développement aux crustacés, qu’il classe parmi les
animaux non sanguins et qu’il définit comme ayant la partie molle et
charnue à l’intérieur et la partie dure à l’extérieur, partie dure
qui offre la particularité d’être non friable, ce qui les distingue
des testacés (les mollusques : les huîtres et les escargots). Parmi
les crustacés (μαλακοστράκοι), il distingue (Arist. HA 525 a 30-35) la langouste
(κάραϐος), dont les représentants les plus communs sont Palinurus elephas Fabricius, 1787,
et Palinurus mauretanicus Gruvel,
1911 ; le homard (ἀστακός), Homarus gammarus Linné, 1758 ; les
différentes crevettes (καρίς) ; et le crabe (καρκίνος). Parmi les
crabes, il différencie les araignées de mer (μαῖα) ; le crabe-pagure
(πάγουρος), c’est-à-dire le tourteau commun, Cancer pagurus Linné, 1758 ; le
crabe d’Héracleia (Ἡρακλεωτικός καρκίνος) ; le crabe de rivière
(ποτάμιος καρκίνος). Il mentionne encore un petit crabe très rapide,
le crabe-cheval ou le crabe-cavalier (ἴππος, ou ἰππεύς), sans doute
Cancer cursor Linné, 1758 ; et un
petit crustacé, sans nom spécifique, de la taille du crabe, mais de
la forme du homard, vraisemblablement la langoustine, sous son
représentant commun en Europe Nephrops norvegicus Linné, 1758.
Arist. HA 529 b 20 - 530 a 12 décrit deux
sortes de pagures ou bernard-l’ermite, qu’il juge appartenir à la
fois aux crustacés et aux testacés : le « petit crabe » (καρκίνιον),
le bernard-l’ermite commun, Pagurus bernhardus Linné, 1758, et
le « bancal » (κύλλαρος). La tradition latine, à la suite de Pline
(Plin. nat. 9, 95-99), n’a pas disposé
dans sa terminologie d’une classification aussi précise. Si Plin. nat. 9, 95, décrit bien la langouste
qu’il désigne sous son nom latin, locusta, en
revanche, il désigne sous le nom générique cancer des espèces dont il a emprunté les
dénominations calquées du grec (carabi, astaci, maeae, paguri, Heracleotici, hippoe) à la liste dressée par Aristote (Arist. HA 525 a 30-35) et dont il a confondu
les descriptions dans un résumé maladroit (Plin. nat. 9, 96-97). Il est donc très
difficile d’interpréter les différents sens que peut prendre le
terme cancer alors que les notices sont loin
de fournir des critères décisifs. Voir, pour la terminologie
grecque, D’Arcy Thompson 1947, s. v. ἀστακός,
Ἡρακλεωτικός, ἴππος, κάραβος, καρίς, καρκίνιον, καρκίνος, μαῖα,
πάγουρος ; pour la terminologie latine, De Saint-Denis 1947, s. v.astacus, carabus, caris, cammarus, cancer, heracleoticus, hippoe, locusta, maea, pagurus, pinoteres.] [+][VB 17, 36 De cancro [-]][+] [+][VB 17, 37 De eodem [-]][+] [+][VB 17,
38 De
operatione cancrorum in cibo, vel medicina [-]][+] [+][VB 17, 39 De eodem [-]][+]
Cancer [+][VB 17, 36 De cancro [-]][+] [+][VB 17, 37 De eodem [-]][+] [+][VB 17,
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cibo, vel medicina [-]][+] [+][VB 17, 39 De eodem [-]][+]
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Propriétés et indications
Operationes
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1Le terme latin cancer désigne de façon générique les crustacés marins aussi bien que ceux d’eau douce (le cancer fluviatilis correspondant le plus souvent à l’écrevisse, Astacus astacus Linné, 1758). Il recouvre des espèces aujourd’hui rangées dans l’ordre des décapodes, qu’il s’agisse de natantia, « ceux qui nagent » (les crevettes), ou, parmi les reptantia, « ceux qui marchent ou rampent », des macroures (les homards, les langoustines, les langoustes, les cigales de mer et, en eau douce, les écrevisses), des anomoures (en particulier, le pagure ou bernard-l’ermite) et des brachyoures (les crabes proprement dits, avec leurs plus grands représentants : le tourteau commun et l’araignée de mer). Au début du livre IV de l’Histoire des animaux (Arist. HA 525 a 30 - 527 b 35), Aristote consacre un long développement aux crustacés, qu’il classe parmi les animaux non sanguins et qu’il définit comme ayant la partie molle et charnue à l’intérieur et la partie dure à l’extérieur, partie dure qui offre la particularité d’être non friable, ce qui les distingue des testacés (les mollusques : les huîtres et les escargots). Parmi les crustacés (μαλακοστράκοι), il distingue (Arist. HA 525 a 30-35) la langouste (κάραϐος), dont les représentants les plus communs sont Palinurus elephas Fabricius, 1787, et Palinurus mauretanicus Gruvel, 1911 ; le homard (ἀστακός), Homarus gammarus Linné, 1758 ; les différentes crevettes (καρίς) ; et le crabe (καρκίνος). Parmi les crabes, il différencie les araignées de mer (μαῖα) ; le crabe-pagure (πάγουρος), c’est-à-dire le tourteau commun, Cancer pagurus Linné, 1758 ; le crabe d’Héracleia (Ἡρακλεωτικός καρκίνος) ; le crabe de rivière (ποτάμιος καρκίνος). Il mentionne encore un petit crabe très rapide, le crabe-cheval ou le crabe-cavalier (ἴππος, ou ἰππεύς), sans doute Cancer cursor Linné, 1758 ; et un petit crustacé, sans nom spécifique, de la taille du crabe, mais de la forme du homard, vraisemblablement la langoustine, sous son représentant commun en Europe Nephrops norvegicus Linné, 1758. Arist. HA 529 b 20 - 530 a 12 décrit deux sortes de pagures ou bernard-l’ermite, qu’il juge appartenir à la fois aux crustacés et aux testacés : le « petit crabe » (καρκίνιον), le bernard-l’ermite commun, Pagurus bernhardus Linné, 1758, et le « bancal » (κύλλαρος). La tradition latine, à la suite de Pline (Plin. nat. 9, 95-99), n’a pas disposé dans sa terminologie d’une classification aussi précise. Si Plin. nat. 9, 95, décrit bien la langouste qu’il désigne sous son nom latin, locusta, en revanche, il désigne sous le nom générique cancer des espèces dont il a emprunté les dénominations calquées du grec (carabi, astaci, maeae, paguri, Heracleotici, hippoe) à la liste dressée par Aristote (Arist. HA 525 a 30-35) et dont il a confondu les descriptions dans un résumé maladroit (Plin. nat. 9, 96-97). Il est donc très difficile d’interpréter les différents sens que peut prendre le terme cancer alors que les notices sont loin de fournir des critères décisifs. Voir, pour la terminologie grecque, D’Arcy Thompson 1947, s. v. ἀστακός, Ἡρακλεωτικός, ἴππος, κάραβος, καρίς, καρκίνιον, καρκίνος, μαῖα, πάγουρος ; pour la terminologie latine, De Saint-Denis 1947, s. v.astacus, carabus, caris, cammarus, cancer, heracleoticus, hippoe, locusta, maea, pagurus, pinoteres.
2Cette description du cancer peut convenir à la morphologie et au mode de locomotion de la plupart des crustacés décapodes. Ils ont le corps formé de trois parties : la tête et le thorax, souvent soudés, et l’abdomen. Ils possèdent sur la tête des antennules, des antennes et des mandibules ; à la jonction de la tête et du thorax trois paires de maxillipèdes qui servent à la mastication ; sur le thorax cinq paires de péréiopodes, pour la locomotion, la première paire étant souvent préhensile, en forme de pince : les chélipèdes ; sur l’abdomen cinq paires de pléopodes, les appendices destinés à la nage et à porter les œufs, dont les premières paires servent d’organes copulatoires ; et le telson, qui termine la queue. L’information délivrée par Thomas de Cantimpré sur la marche rétrograde des cancri ne traduit qu’imparfaitement la réalité du mode de locomotion des crustacés. Les espèces marcheuses ont adapté leur mode de locomotion pour mieux vaincre la résistance de l’eau en se déplaçant en file indienne, ou de côté et en diagonale. Les pléopodes et le telson permettent aux espèces nageuses de se déplacer en avant comme en arrière. Des espèces marcheuses, comme les homards et les langoustes, peuvent aussi nager rapidement en arrière grâce à la détente énergique de leur abdomen. Pline a observé cette faculté chez les langoustes (locustae) et en fait une description très précise (Plin. nat. 9, 95), mais, quelques lignes plus loin (Plin. nat. 9, 99), il indique que ce sont les crabes (cancri) qui, lorsqu’ils sont effrayés, s’enfuient en reculant, sans avoir conscience de déformer un renseignement donné par Aristote (Arist. HA 590 b 27-28), justement sur les langoustes (καράϐοι).
3Les crustacés sont différenciés sexuellement. Les premiers pléopodes leur servent d’organes copulatoires et sont différents chez le mâle, où ils sont calcifiés et pointus, et chez la femelle, où ils sont souples et aplatis. La femelle peut conserver pendant plusieurs mois la semence du mâle, qu’elle stocke dans la spermathèque, et, le temps de l’incubation, elle garde sur son abdomen, entre les pléopodes, les œufs fécondés qu’elle a pondus.
4Les vertus thérapeutiques des crabes contre les morsures de serpents sont signalées depuis l’Antiquité : par exemple, par Plin. nat. 32, 55, qui mentionne, dans ce cas, la supériorité des remèdes tirés du cancer de rivière sur ceux tirés du cancer de mer.
5Ces renseignements remontent, via Thomas de Cantimpré, à Aristote, qui traite avec précision de l’accouplement et de la reproduction des crustacés. Aristote (Arist. HA 526 b 26-33 ; HA 541 b 19-33) distingue le comportement des homards, des langoustes et des crevettes de celui des crabes. La notice de Thomas de Cantimpré correspond à la description de l’accouplement des crabes (Arist. HA 541 b 25-29). L’accouplement des crustacés se produit généralement au moment de la mue, quand la carapace molle de la femelle facilite l’insémination, mais les homards et les langoustes peuvent s’accoupler avec des femelles dures.
6Les informations délivrées par Thomas de Cantimpré sur la mue des crustacés viennent d’Aristote (Arist. HA 601 a 10-18), qui indique que les langoustes (καράϐοι) hibernent pendant cinq mois et que les crabes (καρκίνοι) perdent aussi leur dépouille.
7La traduction de Michel Scot résume et extrapole à la fois le texte original d’Aristote (Arist. HA 490 a 33 - b 6), dont on a peine à reconnaître les indications : les animaux non sanguins ont plus de quatre points d’appui pour se mouvoir, tous les animaux se meuvent en diagonale et ils ont tous deux pieds conducteurs sauf le crabe (καρκίνος), qui en a quatre (voir Louis 1964, 18). Aristote traite la même question dans l’opuscule La Marche des animaux (Arist. HA 713 b 11-17 ; HA 713 b 31 - 714 a 6). Il classe parmi les animaux non sanguins les grands genres des testacés (les coquillages), des crustacés, des céphalopodes et des insectes. L’appareil circulatoire des crustacés est en réalité composé d’un cœur à une seule cavité et de vaisseaux où circule l’hémolymphe incolore.
8Aristote (Arist. HA 523 b 5-8) définit le genre des crustacés, c’est-à-dire des langoustes (κάραϐος) et des crabes (καρκίνος), comme ayant l’intérieur mou et l’extérieur solide. Il précise que la carapace externe n’est pas friable (οὐ θραυστὸν), mais qu’elle se brise en éclats (ἀλλὰ θλαστὸν). La notion exprimée à l’origine par l’adjectif θλαστὸν s’est perdue au fil de la transmission du texte aristotélicien et a abouti dans la traduction latine de Michel Scot au faux-sens : recipit ignem, « elle supporte le feu » (voir aussi AM 4, 5).
9Ce petit crabe non comestible et véloce des côtes de Syrie et d’Égypte est identifié par D’Arcy Thompson 1947, 92-93, et par De Saint-Denis 1947, 48, comme étant le Cancer cursor Linné, 1758.
10Cet exemple de l’ingéniosité dont font preuve les crabes pour déjouer les défenses de l’huître est un topos récurrent de la littérature moralisante des bestiaires et des recueils d’emblèmes.
11La traduction de Michel Scot déforme la notice aristotélicienne (Arist. HA 541 b 30-32), qui évoque, à propos de la reproduction des crabes (καρκίνος), uniquement le repli de l’abdomen (ἐπικάλυμμα), plus grand, plus détaché et plus velu chez la femelle que chez le mâle. L’abdomen du crabe mâle est effectivement beaucoup plus étroit que celui de la femelle, très arrondi. L’abdomen de la femelle est plus large aussi chez le homard et la langouste. Les autres traits de dimorphisme sexuel varient selon les espèces et sont parfois peu accusés : la langoustine mâle est plus longue que la femelle, les pinces des mâles sont plus grosses chez le homard, le tourteau et l’araignée. L’anus est situé chez les crustacés au niveau du telson, à l’extrémité de l’abdomen, qui est très réduit et replié sous le céphalo-thorax chez les crabes.
12Il s’agit du bernard-l’ermite, dont le nom grec, καρκίνιον, chez Aristote, est un diminutif de καρκίνος et signifie littéralement « petit crabe ». Les bernard-l’ermite, ou pagures, ont un abdomen mou, dépourvu de carapace, qu’ils doivent protéger en s’abritant dans une coquille vide.
13Cette information vient vraisemblablement d’un faux-sens sur le terme technique qui désigne la dépouille de l’ancienne carapace, senectus, littéralement la « vieillesse » (en grec, on trouve pareillement le terme γῆρας), qui explique la précision temporelle erronée : in senectute, « dans leur vieillesse ». En effet les crustacés grandissent par mues successives et rejettent la carapace dure qui empêche l’extension de leurs tissus. Leur nouvelle carapace, d’abord molle, se gonfle d’eau et de sels minéraux et se calcifie progressivement. La mue se produit chez l’adulte en moyenne une fois par an, bien que les crustacés muent plus rarement une fois la maturité atteinte.
14Le terme χηλή, dans le texte original d’Aristote, désigne sans ambiguïté les pinces dont seraient pourvus à la fois les langoustes (κάραϐοι) et les crabes (καρκίνοι) ; on notera cependant que, si les homards et les crabes disposent bien de pinces puissantes, en revanche les langoustes ne possèdent que de petites pinces, aux extrémités des péréiopodes. La traduction latine de Michel Scot recourt à un mot plus ambigu, labia, les lèvres, qui pourrait autant convenir aux maxillipèdes, les pattes-mâchoires qui servent à la mastication, qu’aux chélipèdes, les pattes-pinces préhensiles.
15Voir aussi Plin. nat. 32, 82, qui recommande la cendre de crabe contre les caries dentaires.
16La cendre de crabe ou d’écrevisse entre dans de nombreux remèdes prescrits par Pline, en particulier contre les ulcères (Plin. nat. 32, 126 ; 32, 134 ; 25, 5 ; 28, 3…).
17Le terme ungula signifie dans le vocabulaire courant l’ongle, ou le croc ; en ophtalmologie, il désigne un amas de pus en forme d’ongle (de croissant) entre l’iris et la cornée, ou une pellicule en forme d’ongle qui s’étend sur la prunelle. Les termes français ongle, onglet, onglée sont, en ce sens spécialisé, synonymes.
18Il faut ici préférer la leçon clibani testa à olibani testa, donnée par Avicenne. L’expression clibani testa, avec le terme clibanus au génitif, « four », calque du grec κρίϐανος, renvoie à une médication appréciée de la médecine ancienne, la cendre de tesson de poterie (désignée en grec sous les expressions : ὄστρακα ἰπνῶν, κλιβάνων, κεραμίδων ; en latin : testa fornacum), que l’on considérait propre à faire lever les croûtes sur les plaies, à guérir le prurit et les éruptions de boutons, et à soigner la goutte (par exemple, Diosc. 5, 158). Paul d’Égine, au septième livre de son Epitomae medicae (7, 3, 15), compare ainsi les vertus respectives de la cendre de tesson de poterie et de la poudre de coquillage (en grec : ὄστρακα κηρύκων, πορφύρων ; en latin : testa ostreorum, buccinorum).
19Le même remède est évoqué, par exemple, par Galien dans le De theriaca ad Pisonem : voir Claudii Galeni Opera omnia, C. G. Kühn (éd.), vol. 14, 1827 (réimp. 1965), p. 242, l. 11-12.
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1caput 15 1536.
2La notice de l’Hortus sanitatis reproduit fidèlement la citation de Thomas de Cantimpré telle qu’on peut la lire dans le Speculum naturale. Les écarts (dans le détail des expressions et surtout l’organisation du passage) qu’on constate ici entre le texte du Liber de natura rerum donné par Vincent de Beauvais et celui de l’édition Boese peuvent s’expliquer par une intervention massive de Vincent de Beauvais sur sa source, mais plus vraisemblablement par le fait qu’il a disposé d’une version différente de celle éditée par Boese.
3serpentibus 1491 serpentium VB.
4potum VB.
5quas 1491 Prüss1 1536.
6post durum hab. habet VB.
7conterribile Prüss1.
8recipit VB.
9inveniuntur VB.
10Comme l’a montré André 1986, 213, n. 408, Isidore de Séville propose un montage étymologique compliqué, qui retrouverait dans cancer à la fois con[chae] et cru[ra]. Il s’agit en réalité d’une forme à redoublement, *kar-kr-os, sur la racine *kar- « dur » ; on retrouve le même type de formation dans le terme grec καρκίνος.
11enim VB.
12autem (tamen VB2) post sunt hab. VB.
13aperire VB.
14cely VBd.
15Nous avons gardé la leçon de l’Hortus sanitatis : nova fraude, « une astuce inouïe », qui est aussi transmise par la tradition d’Ambroise et de Vincent de Beauvais. Mais Thomas de Cantimpré (TC 7, 19) cite le même passage d’Ambroise avec la variante nota fraude, « une astuce bien connue », au sens plus pertinent et qui pourrait être la leçon originale de l’Hexaméron.
16aperit Prüss1.
17ostreae 1491 Prüss1 VB.
18tuto VBd.
19impetit 1491 Prüss1 impendit 1536.
20item non hab. VB.
21ovat VBd.
22post superfluitatis hab. nullum illorum habet membrum intrans corpus alterius VB.
23generatur VB.
24intra 1491 Prüss1 1536 VB.
25karabos VBd.
26post maris hab. cum VB.
27quae VB.
28Vincent de Beauvais, puis l’auteur de l’Hortus sanitatis ont couramment employé pannus avec une géminée pour panus. Le terme pannus (panus) désigne une tumeur ou un abcès qu’on peut résoudre ou enlever au scalpel (Plin. nat. 30, 75) : voir aussi De Saint-Denis 1966a, 95, n. 4 à propos de panus (Plin. nat. 32, 41). Le vocabulaire médical a conservé aujourd’hui le terme latin panus (pannus) dans des emplois techniques très précis : panus synovial, panus de la cornée…
29fluviatilis VB.
30exterminatis VBd.
31Nous n’avons pas repéré la présence de ce fragment (cancer fluvialis — valde) dans les éditions du Canon medicinae (dans la traduction latine de Gérard de Crémone) que nous avons consultées. Il peut donc correspondre à une intervention de Vincent de Beauvais résumant sa source (le Canon précise ainsi que la chair du crabe d’eau douce est un remède contre la phtisie) ou à une variante de la tradition manuscrite que nous n’avons pas pu identifier.
32testa clibani 1536 VB.
33et VB.
34La citation, telle qu’elle est ici recopiée et ponctuée, semble correspondre à une mécoupure de la source qui coordonnait le passage au membre de phrase précédent : est difficilis digestionis […]. Il faut donc plutôt comprendre l’expression decoctio cum mes comme le sujet de rectificat : une décoction avec du miel corrige cela (la mauvaise digestion). Dans cette hypothèse, il ne s’impose pas que decoctio cum mes soit aussi le sujet de extrahit. On peut lire le texte du Canon en rétablissant cancer fluuialis comme sujet de extrahit et donc sans indication de mode d’emploi précis. Les éditions anciennes du Canon que nous avons consultées donnent decoctio cum mes, et non la leçon plus facile retenue par l’Hortus sanitatis, via Vincent de Beauvais, decoctio cum melle. Il n’est pas impossible que cum melle soit une correction abusive de cum mes. On trouve mentionné dans le même catalogue du livre 2 du Canon le meisce ou mes (Avic. canon 2, 2, 488), qui serait le pois.
35Le Livre des simples et de la diététique du médecin juif Isaac Israeli (Xe siècle, Le Caire, puis Kairouan) fut traduit en latin au XIe siècle au Mont-Cassin par Constantin l’Africain sous deux livres, Liber diaetarum universalium et Liber diaetarum particularium. Les œuvres complètes d’Isaac Israeli (authentiques ou pseudépigraphes), dans leur version latine, ont été éditées par Barthélemy Trot en 1515 à Lyon.
36nervositati suae : nervositate sua VBd.
Annotations scientifiques
- Donec tempor euismod sagittis
- Cum sociis natoque penatibus
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- Donec eleifend aliquam interdum