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Pensées 1541 à 1545

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume II

1541

(2) Voyes la p 244 Critique :
Quand on se consacre a l’art de critiquer et que l’on veut diriger le goût ou le jugement du public il faut examiner si lorsque le public aprés avoir balancé a une fois decidé, on a été souvant de son avis ; car ses jugements scellés par le tems sont presque toujours bons. Ainsi si l’on n’a que des opinions extraordinaires ; si l’on est ordinairement seul de son avis ; si l’on raisonne quand il faut sentir ; si l’on sent quand il faut raisonner  : si le public prononce et que vous ne prononciés pas, s’il ne prononce pas et que vous prononciés, vous n’êtes pas propre pour la critique.

Main principale M

1542

{f.243v} [Passage à la main L] Voy. la p 34
A mesure qu’on a plus exigé des autheurs on a moins exigé des critiques.
Il ne faut point critiquer les poetes par les defauts de la poësie ni les metaphisiciens par les difficulté de la metaphisique ne les phisiciens par les incertitudes de la phisîque, ni les geometres par la secheresse de la geometrie

Critique

.
Chacun aujou prend part aujourd’hui aux tresors

Tresors

qui etoient autrefois a peu de personnes mais avec cette petite partie on croit avoir le tout : un scrupule[1] d’or a parü la piere philosophale ; avec des richesses partagées, chose admirable, tout le monde se crut trop riche. La repub. des lettres a êté comme celle d’Athenes où les pauvres etoient plus considérés que les riches
{f.244r} On dedeigne pour faire paroitre de l’esprit pourquoy l’esprit que vous avez est il une preuve que les autres n’en ont point

Dédain

? Quoy votre gout sera toujours infalible et l’esprit des autres leur manquera toujours ? Comment ce partage si different que vous jugez toujours bien sans exception, et que sans exception ils pensent toujours mal? Vous etes libre, soyez le donc de rendre justice aux autres (2) voyes la p 243

- - - - -

Passage de la main M à la main L

1543

La patrie croit avoir perdü son pere chaque citoyen son ami chaque infortuné son protecteur[1].

- - - - -

Si vous n’avez pas reparés tout le mal vous avez du moins fait que ceux qui viendront aprés vous seront obligés de chercher à finir ce que vous avez commencé où de renoncer a la gloire

- - - - -

{f.244v} Vos graces et vos refus êtoient toujours en faveur de la patrie, vous refusiez comme un pere de famille refuse à ses enfans ; vous refusiez comme un pere et vous accordiez comme un ami

- - - - -

Main principale L

1544

Inconveniens arrivés a la Chine par l’introduction des sectes de Foë et de Laochium[1] les gueres et les executions sanglantes qui en naquirent, un empereur de la Chine fut obligé de faire mourir à la fois cent mille bonzes

Bonzes

 ; le peuple chinois vivoit sous une morale la plus parfaites et la plus pratique qu’aucun peuple qu’il y eut dans cette partie de la terre : on l’alla entêtter lui et ses empereurs des illusions d’un quietisme et d’une metempsicose qui defendoit de faire mourir jusqu’aux criminels mêmes, et faisoit consister tous les devoirs de la morale a nourrir des bonses.

- - - - -

Main principale L

1545

{f.245r} [Passage à la main M] Je voulois mettre sur un pyramide après le gain de mon procés  contre les jurats[1]

Deo terminali

Recto, justo,

Semper vigilanti,

Semper clamanti

Testi, indici, judici

Perpetuo

Sacrum[2]

- - - - -

Sur le revers

Finibus dinastiæ defensis

{f.245v} Calumniis litium repressis

Hoc

Hoc Galici senatus æquitatis monumentum

Carolus

In rei memoriam erexit[3]

- - - - -

Sur l’autre revers

Stet lapis hic, donec fluctus Girunda recuset

Oceano regi, generosaque vina Britannis[4]

Voy p 198v

- - - - -

Passage de la main L à la main M


1542

n1.

« Le plus petit des poids dont se servoient les Anciens » (Furetière, 1690, art. « Scrupule »).

1543

n1.

Cf. nº 303. Il s’agit des fragments d’une harangue : voir nº 1015, 1281, 1505.

1544

n1.

Cf. EL, XXIV, 11, note (a). Montesquieu développe un commentaire qu’il avait déjà fait à propos de l’histoire de la Chine dans son extrait de la Description géographique, historique, chronologique, politique et physique de l’empire de la Chine et de la Tartarie chinoise du père Du Halde (Geographica, p. 204-205, l. 1836-1840), source essentielle de sa documentation sur les sectes de Bouddha, dit « Foë », et de Lao-tseu (« Laochium »), mentionnées à de nombreuses reprises et présentées plus en détail dans l’extrait du troisième tome de l’ouvrage (Geographica, p. 259-262 ; cf. nº 374) ; sur les « torts prodigieux » de la secte de « Lao Kium », voir ibid., p. 176.

1545

n1.

Cf. nº 1386.

1545

n2.

« […] temple au dieu des Frontières, droit et juste, qui veille toujours, qui crie toujours, témoin, preuve et juge sans cesse » (nous traduisons).

1545

n3.

« Charles a érigé en souvenir ce monument de l’équité du Parlement de France pour avoir défendu les limites de son domaine et avoir réprimé les procès intentés par chicane » (nous traduisons).

1545

n4.

« Que cette pierre se dresse jusqu’à ce que la Gironde refuse ses flots au roi Océan et ses vins de bon cru aux Anglais » (nous traduisons).