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Pensées 2160 à 2164

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.
Q : 1750-1751.
S : 1754-1755.
V : 1754.

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Pensées, volume III

2160

Les regles ne sont faittes que pour conduire les sots par la main les meres ont mille regles pour conduire leurs petites filles elles en diminuent leurs regles a mesure qu’elles grandissent et enfin elles les reduisent a une seule

Main principale M

2161

{f.354r} [Passage à la main R] Choses qui n’ont pû entrer dans le Dialogue de Lisimaque[1]

Les loix se turent, la necessité parla, et nous y obéimes
Mes sujets sont heureux ; mais moy, je ne le suis pas[2], l’etat est tranquille et ma maison est toujours troublée : tout vit dans mon empire, et je n’ay de chagrin que dans mon palais. Que sais-je les malheurs qui me seroient arrivés si Calisthene n’avoit sans cesse calmé mon ame. Etrange condition des rois, ils n’ont que des grandes passions ; leur force n’est que pour agir ; ils sont toujours foibles pour se défendre. O Calisthene ! vous me faites craindre les remords, lorsqu’a peine je crains les crimes ; je fremis des horreurs dont vous m’avés sauvé.

- - - - -

Passage de la main M à la main R

2162

{f.354v} * Il ne faut pas avoir beaucoup d’esprit pour brouiller tout ; mais il faut en avoir beaucoup pour concilier tout. L’esprit de conciliation a fait les trois quarts du heroisme du duc de Malbourch[1].

- - - - -

Main principale R

2163

* Il est aisé de sentir en general ce qui est ridicule ; mais on a le tact fin lorsqu’on sent ce qui est ridicule  ; c’est a dire devant chaque societé et devant chaque personne

- - - - -

Main principale R

2164

Sur les querelles de 1753[1]

Taisés-vous et ecoutés :… ce sont vos opinions qui sont en danger, et non pas la religion qui y est :
{f.355r} Vous dites qu’il faut interroger les mourants sur la constitution ; et moy je vous dis qu’elle est recue et qu’il ne faut plus interroger personne ; vous dites qu’elle n’est pas reçue et qu’il ne faut pas la recevoir ; et moy je vous dis qu’elle est reçue et qu’il n’en faut plus parler[2]… O Francois, si vous scaviés combien la theologie est belle et combien les theologiens sont idiots… Sachés que la religion est eternelle et qu’elle n’a pas besoin de vôtre colere pour se soutenir ; qu’elle étoit avant la constitution, et qu’elle sera aprés ; ce sont nos regards sur les combattants qui font vos combats
{f.355v} Une page blanche

Main principale R


2161

n1.

Cf. nº 356 et 563. Lysimaque, lu le 8 mai 1751 à l’académie de Nancy et publié simultanément dans le Mercure de France et dans les Mémoires de la Société nancéienne en 1754, reprend les thèmes du Dialogue de Sylla et d’Euphrate [1724-1725] et du Dialogue de Xantippe et de Xénocrate [env. 1727]. Le morceau transcrit ici ne figure pas dans les deux versions publiées en 1754 et propose une fin différente. Il serait la dernière page du manuscrit de l’opuscule confié à La Beaumelle, que Montesquieu ne voulait pas publier : voir Lysimaque, OC, t. 9, introduction, p. 414-415.

2161

n2.

Les versions imprimées de 1754 (voir note précédente) donnent : « mes sujets sont heureux, & je le suis » (OC, t. 9, p. 422, l. 85-86).

2162

n1.

Sur Marlborough (« Malbourch »), voir nº 593, 635, 767, 1648.

2164

n1.

Voir nº 2158.

2164

n2.

Les arguments et le ton de cet article sont à rapprocher de la lettre du 9 juillet 1753 que Montesquieu adresse à « l’un des MM. Du Parlement exilés à Bourges », le président à la deuxième Chambre des requêtes, Jean Baptiste François Durey de Meinières. Montesquieu prépare celui qui mène l’opposition parlementaire contre le clergé partisan de la Constitution, à propos du refus des sacrements, à accepter la future « déclaration sur le silence », loi du 2 septembre 1754 qui vise à ramener la paix (Masson, t. III, p. 1465-1469) ; voir Catherine Maire, Dictionnaire électronique Montesquieu, art. « Constitution Unigenitus » [en ligne à l’adresse suivante : http://dictionnaire-montesquieu.ens-lyon.fr/index.php?id=389].