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Pensées 344 à 348

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

344

{p.342}

Sardaigne

On dit une ligue avec les princes d’Italie[1] mais coment se liguer avec rien. C’est une ligue sur le papier il n’y a que le r. de Sardagne qui ait conservé la puissance militaire et il la perdra encor si la neutralité de l’Italie et notre degout pour y faire des conquetes subsistent longtemps. Depuis

C’etoit la guerre de 1733. Celle de 1741 a rendü la sotise  [...]

ceci notre derniere guerre en Italie a mis le roy de Sardagne en estat de maintenir plus que jamais sa puissance militaire
[3]

Main principale M

345

C’est un terrible article contre l’Italie et l’Espagne que celui des peches holandoises francoises angloises

Les sujets du pape qui achetent

ces nations seroint interessées a changer leur maniere d’abstinence. Ils pourroint faire eux memes des peches sur tout dans les estats du pape d’autres poissons et deffendre le permettre les is[s]ües le[1]

Main principale M

346

Il n’y avoit persone qui ne dut juger que Charles V alloit tout sommettre et les papes le crurent si fort que par creinte de sa puissance ils perdirent l’Angleterre[1] la France qui devoit lui résister n’avoit ny cette authorité ches elle ny cette puissance au dehors qu’elle a a present. Elle avoit de moins Calais partie de la Flandre le Hainaut l’Artois le Cambresis la principauté de Sedan partie du Luxembourg partie de la Lorraine les trois evechés l’Alzace Strasbourg Franche Conte, Bresse Bugei {p.343} Valromei et Gex le Rousillon le Bear[n] et la Basse Navarre cepend et ses establissemens aux Indes elle lui resista cependant c’est que la puissance de Charles estoit trop partagée[2].

Main principale M

347

Il

Conquetes
France

n’y a que les conquetes que nous avons faites de proche en proche qui nous soyent restées on peut diffic mais nous avons toujours este malhureux dans les entreprises eloignées on peut difficilement conter combien de fois nous avons conquis et perdu le Milanois, le royaume de Naples et autre estats d’Italie[1], nous somes difficiles a veincre sur nos frontieres mais cavendum a nimiâ ambitione[2]. Il nous est impossible de quiter notre patrie pour longtemps l’idée du sejour de Paris attaque d’abort l’esprit de nos jeunes gens seigneurs ; apres la bataille de Turin[3] l’impatiance du retour je ne dis pas de nos petits maitres mais de nos generaux ne nous fit elle pas retirer en en France et perdre l’Italie.

Main principale M

348

{p.344}

NGénie d’une Nation

J’apelle genie d’une nation les moeurs et le caractere d’esprit de differens peuples

Mis dans les Genies[1]

dirigés par l’influance d’une meme cour et d’une meme capitale.

Genies ouvrage de l’auteur

Main principale M


344

n1.

Avec l’arrivée de Chauvelin aux Affaires étrangères (23 août 1727), s’est imposée l’idée d’un « équilibre italique », qui, par la présence dans la péninsule d’États égaux et puissants, comme le Piémont-Sardaigne, servirait la politique anti-autrichienne de la France (Lucien Bély, Les Relations internationales en Europe : XVIIe-XVIIIe siècles, Paris, PUF, 1992, p. 462).

344

n2.

Note du secrétaire L (1743-1744). Fin 1741, Charles-Emmanuel III, craignant la puissance espagnole en Italie et désireux d’obtenir Finale des Autrichiens (voir nº 313, note 1), soutint les prétentions de ces derniers. Par le traité de Worms (1743), moyennant la reconnaissance de la pragmatique sanction, il obtint de l’Autriche des concessions territoriales et une substantielle aide militaire, ce qui entraîna une rupture des relations diplomatiques avec la France (Lucien Bély, Les Relations internationales en Europe : XVIIe-XVIIIe siècles, Paris, PUF, 1992, p. 503). Une sottise pommée est une sottise complète en style familier (Académie, 1718, art. « Pommé »)

344

n3.

En 1733, l’armée française, sous le commandement de Villars, rejoignit l’armée sarde en Lombardie qu’elle livra à Charles-Emmanuel III.

345

n1.

Cf. Voyages, p. 265. Les issues désignent, en pays catholiques, les parties des animaux autorisées dans certains cas pour faire maigre : têtes, pieds, ailes, cous et viscères ; en Espagne, leur consommation était autorisée pendant le Carême, en remplacement du poisson (Dictionnaire de droit canonique, R. Naz (dir.), Paris, Letouzey et Ané, 1935, art. « Abstinence »).

346

n1.

Clément VII, pape de 1523 à 1534, refusa d’annuler le mariage de Catherine d’Aragon, tante de Charles Quint, avec Henri VIII, qui quitta alors l’Église romaine. Voir nº 1302 (Henri III, fin) ; Spicilège, nº 457.

346

n2.

Les territoires mentionnés dans ce fragment ont été la plupart acquis par la France dans les différents épisodes de sa lutte contre les Habsbourg, par les traités du Cateau-Cambrésis (1559), de Lyon (1601), de Westphalie (1648), des Pyrénées (1659), de Nimègue (1678). Les « trois évêchés » sont Metz, Toul et Verdun, duchés indépendants du Saint-Empire, occupés par la France en 1552. Les Français s’installeront aux Indes occidentales (Antilles, Canada) et orientales (Pondichéry) au cours du XVIIe siècle.

347

n1.

Avec Charles Ier d’Anjou (1265), s’installa à Naples et en Sicile, jusqu’en 1504 (capitulation de Gaète), la domination française. Louis XII en 1498 et 1500, puis François Ier en 1515, disputeront le Milanais aux Sforza, perdu définitivement par le traité de Madrid de 1526. Montesquieu a fait un extrait de l’Introduction à l’histoire générale et politique de l’univers, de Pufendorf, ouvrage paru d’abord sous le titre d’Introduction à l’histoire des principaux royaumes et États, tels qu’ils sont aujourd’hui dans l’Europe (Leyde, P. Van der Aa, 1710 – Catalogue, nº 2709 [1re éd. en allemand 1682]), dont le chapitre V du livre I, consacré à la France, est une des sources probables : voir nº 380.

347

n2.

« Attention à trop d’ambition » (nous traduisons).

347

n3.

Siège de Turin (1706). Cf. Lettres de Xénocrate à Phérès, OC, t. 8, p. 304 et nº 173.

348

n1.

Cf. nº 6, note 1.