ADIL : Archives départementales d’Indre-et-Loire

THEUREAU, SHIESSER 1995 : Theureau C., Schiesser P. — Catalogue des monnaies (1986-1995) in ZADORA-RIO, GALINIÉ et al. 1995 : 227-228.

Section 3 – L’habitat groupé autour de l’église (12e-15e s.)

3.1 Le bâtiment 22

État 1, datation et fonction

P0/1. Le bâtiment 22 est représenté dans la fouille par une seule pièce, d’une superficie interne de 23 m².

Commentaire :

Situé en bordure de la fouille, il s’étend au-delà de ses limites.

P0/2. La présence d’un foyer et d’une couche d’occupation avec des tessons de céramique, indique que le bâtiment 22, dans l’État 1, a une fonction domestique.

Vue de l’ouest du bâtiment 22

P0/3. Le mur sud du bâtiment 22 (M81) est constitué par la clôture du cimetière.

P0/4. Le mur est du bâtiment 22 (M42) réutilise un ancien mur de terrasse construit à l’intérieur du cimetière.

Commentaire :

Le mur M42 est constitué de gros blocs de perron, liés à l’argile, surmontés de moellons de tuffeau de moindre dimension. Une dénivellation de 0,50 m de part et d’autre du mur entre les niveaux d’inhumation indique que le mur a été construit comme mur de terrasse dans le cimetière.

P0/5. Le mur est du bâtiment 22 (M42) est construit au 11e ou au début du 12e s.

Commentaire :

Le mur M42 coupe des sépultures, dont deux ont fait l’objet d’une datation radiocarbone : S514 (Ly-8040) est datée entre 1029 et 1205 et S610 (Ly-11164) est datée entre 1038 et 1216.

La construction de M42 est datée entre le 11e s. (après 1038, d’après la datation de la sépulture S610) et le début de l’occupation du bâtiment 22 vers le milieu ou la seconde moitié du 12e, d’après la datation des tessons de céramique).

P0/6. Le bâtiment 22 est construit au-dessus des tombes, dans la partie désaffectée du cimetière (cf. Section 5, P1/5).

Commentaire :

Certaines des sépultures qu’il recouvre ou qu’il coupe ont été datées par le radiocarbone : S620 (690-887, Ly-9328), S610 (1038-1216, Ly-11164), S514 (1029-1205, Ly-8040).

P0/7. La datation des tessons de céramique contenus dans les couches d’occupation de l’État 1 du bâtiment 22 s’étend du milieu du 12e s. à la fin du 13e s.

[+][–]*Groupes techniques 1c - 1k - 1l

Groupe technique 1c
Groupe technique 1k
Groupe technique 1l

[+][–]*Groupe technique 2c

[+][–]*Groupe technique 7b

[+][–]*Groupe technique 7f

[+][–]*Formes génériques : référentiel de Tours

P1/1. Le bâtiment 22 est construit dans l’angle formé par un mur de terrasse et le mur de clôture du cimetière.

Proposition P1/1 basée sur

P1/2. L’occupation de l’État 1 du bâtiment 22 est datée du milieu du 12e s. à la fin du 13e s.

Commentaire :

La datation est donnée par les tessons de céramique contenus dans les couches d’occupation du bâtiment. Elle est compatible avec celles des inhumations antérieures au bâtiment qui ont été datées par le radiocarbone. Le terminus post quem de l’abandon de cette partie de la zone funéraire est donné par la borne inférieure de la datation de la sépulture S610 (1038).

Proposition P1/2 basée sur

État 2, datation et fonction

P0/8. Une cheminée murale a été ajoutée dans l’État 2 du bâtiment 22 à l’emplacement du foyer de l’État 1.

Commentaire :

La présence de couches de travail entre l’État 1 et l’État 2 indique une reprise des murs du bâtiment 22.

Cheminée murale du bâtiment 22

P0/9. Les tessons de céramique contenus dans les couches d’occupation permettent de dater l’État 2 du bâtiment 22 entre le début du 14e s. et le début du 15e s.

[+][–]*Groupes techniques 1c - 1j - 1k

[+][–]*Groupe technique 2h

[+][–]*Groupes techniques 3e - 3f

[+][–]*Groupe technique 4d

[+][–]*Groupe technique 5b

[+][–]*Groupe technique 6a

[+][–]*Groupe technique 8c

[+][–]*Groupe technique 9b

[+][–]*Formes génériques : référentiel de Tours

P2/1. Entre le milieu du 12e s. et le début du 15e s., le bâtiment 22, dans l’État 1 et l’État 2, a une fonction d’habitation.

Proposition P2/1 basée sur

État 3, datation et fonction

P0/10. Un plan de 1821 suggère que le bâtiment 22 est toujours en élévation à cette date.

Commentaire :

Il existe un plan du presbytère et de ses dépendances dressé en 1821, accompagné d’un descriptif (A.D.I.L., série D, liasse an 12-1826). C’est un plan préalable à la reconstruction de 1822.

Le bâtiment 22 y est décrit comme « petit bâtiment », accolé au presbytère.

P0/11. Aucune couche d’occupation attribuable à l’État 3 du bâtiment 22 n’a été identifiée.

Commentaire :

Les couches d’occupation contemporaines de l’État 3 du bâtiment 22 ont été arasées lors des travaux de 1822 qui ont intégré le bâtiment 22 dans le presbytère (bâtiment 11, État 3).

P1/3. Après la construction du presbytère (bâtiment 11) au milieu du 15e s., le bâtiment 22 en constitue une annexe à usage indéterminé (cf. Section 4).

Proposition P1/3 basée sur

3.2 Le bâtiment 13

Plan

P0/12. Le plan au sol du bâtiment 13 est divisé en deux pièces, de taille inégale.

Commentaire :

Seules subsistent les fondations des murs constituées de gros blocs de perrons. Des traces de mortier sur l’arase des fondations indiquent que les élévations étaient maçonnées.

Ses dimensions sont de 18 à 19 m x 7,50 m. La pièce au sud mesure 7 m x 7,50 m et la pièce au nord mesure 11 à 12 m x 7,50 m. Les relations stratigraphiques entre les deux parties du bâtiment ont été détruites par les fondations du presbytère (bâtiment 11).

P0/13. Le mur pignon sud du bâtiment 13 (M81) est constitué par le mur de clôture du cimetière.

Commentaire :

Le mur de clôture du cimetière a été oblitéré en grande partie par la construction, sur son tracé, du mur sud du presbytère au milieu du 15e s. Il est conservé uniquement à l’ouest, dans le bâtiment 22.

P0/14. La fosse F71 est située dans le cimetière, au milieu du mur pignon sud du bâtiment 13.

P0/15. La fosse F71 contient des lits de perrons soigneusement superposés, destinés à supporter une construction accolée au bâtiment 13.

P0/16. La présence d’un escalier droit accolé au mur pignon ou à la façade est une caractéristique fréquente des bâtiments médiévaux et modernes en Val-de-Loire.

P1/4. La fosse F71 est un radier de fondation, destiné à soutenir un escalier droit accolé au mur pignon sud du bâtiment 13.

Proposition P1/4 basée sur

Chronologie et fonction

P0/17. Le bâtiment 13 est construit au-dessus des tombes dans la partie désaffectée du cimetière, après la fin du 11e s. (cf. Section 5, P1/5).

Commentaire :

Le bâtiment 13 est implanté sur une partie désaffectée de la zone d’inhumation. Certaines sépultures qu’il recouvre ont été datées par le radiocarbone : S585 (886-1021, Ly-9324), S511 (912-1193, Ly- 6665), S557 (1035-1219, Ly-7671) et S577 (1098-1370, Ly- 8041).

D’après la datation de la sépulture S577, la zone d’inhumation située sous le bâtiment 13 a conservé un usage funéraire au moins jusqu’en 1098.

P0/18. Les tessons de céramique contenus dans les couches d’occupation du bâtiment 13 sont datés du début à la fin du 12e s.

Commentaire :

Cette datation est confortée par deux monnaies : un denier angevin du 11e-12e s. et un denier au châtel de Saint-Martin de Tours du 12e s. (THEUREAU, SCHIESSER 1995, nº 5 et 7).

[+][–]*Groupes techniques 1c - 1j - 1k - 1l

Groupe technique 1c
Groupe technique 1j
Groupe technique 1k
Groupe technique 1l

[+][–]*Groupes techniques 2c - 2f - 2h

Groupe technique 2c
Groupe technique 2f
Groupe technique 2h

[+][–]*Groupe technique 6a

[+][–]*Groupe technique 7b

[+][–]*Groupes techniques 8f - 8h

Groupe technique 8f
Groupe technique 8h

[+][–]*Groupe technique 17u

[+][–]*Formes génériques : référentiel de Tours

P2/2. Durant le 12e s., le bâtiment 13 possède un étage auquel on accède par un escalier situé dans le cimetière.

Proposition P2/2 basée sur

3.3 Le bâtiment 10

Plan

P0/19. Le bâtiment 10, composé d’une seule pièce, est construit sur l’emprise du bâtiment 13 auquel il succède.

Commentaire :

Le bâtiment 10 mesure 6,80 x 4,10 m hors-œuvre.

P0/20. Le bâtiment 10 a connu des réfections.

Plan des deux états du bâtiment 10

Commentaire :

Les murs, d’une largeur de 0,65 à 0,70 m, n’ont presque pas de fondations. Ils sont conservés sur une hauteur de quelques dizaines de centimètres.

Le bâtiment 10 a connu deux états successifs, séparés par une reconstruction presque complète des murs. Dans le deuxième état, un appentis a été ajouté contre le mur gouttereau ouest.

[+][–]*Murs de l’État 1

Les murs en pierre sèche sont construits principalement avec des petits moellons de tuffeau, appareillés avec soin.

[+][–]*Murs de l’État 2

Les murs en pierre sèche sont construits avec un mélange de moellons de tuffeau, de grès et de perrons, agencés de manière moins régulière.

Fondation du mur bahut de l’appentis.

P0/21. Il n’y a aucun foyer dans le bâtiment 10, mais les couches d’occupation contiennent des tessons de céramique, des charbons de bois et des traces de rubéfaction.

Chronologie et fonction

P0/22. La datation des tessons de céramique contenus dans les couches d’occupation du bâtiment 10 s’étend de la fin du 12e s. ou du début du 13e s. à la fin du 15e s.

Commentaire :

La plus grande partie de la céramique est datable entre la fin du 12e s. et le milieu du 14e s., mais quelques tessons plus tardifs indiquent que l’occupation a dû se prolonger jusqu’à la construction du presbytère au milieu du 15e s.

[+][–]*Groupes techniques 1j - 1k - 1l

Groupe technique 1j
Groupe technique 1k
Groupe technique 1l

[+][–]*Groupes techniques 2c - 2e

Groupe technique 2c
Groupe technique 2e

[+][–]*Groupes techniques 3c - 3e - 3f

Groupe technique 3c
Groupe technique 3e
Groupe technique 3f

[+][–]*Groupes techniques 5a - 5b

Groupe technique 5a
Groupe technique 5b

[+][–]*Groupe technique 6a

[+][–]*Groupe technique 7b

[+][–]*Groupe technique 8c

[+][–]*Groupe technique 9b

[+][–]*Groupe technique 10a

[+][–]*Groupe technique 11d

[+][–]*Groupe technique 19c

[+][–]*Groupe technique 21d

[+][–]*Formes génériques : référentiel de Tours

P1/5. De la fin du 12e ou le début du 13e s. au milieu du 15e s., le bâtiment 10 a conservé un usage domestique et subi des réfections.

Proposition P1/5 basée sur

3.4 Le bâtiment 12

État 1, plan

P0/23. Le bâtiment 12 est construit sur l’emprise du bâtiment 13 auquel il succède.

Commentaire :

Le bâtiment 12 réutilise les fondations de la pièce sud du bâtiment 13, sauf à l’ouest où il déborde de l’emprise de ce dernier. De ce côté, il est fermé par un élément construit dont la trace est marquée uniquement par les limites des couches d’occupation.

P0/24. Le bâtiment 12 comporte quatre foyers dans l’État 1.

Commentaire :

Un grand foyer, bordé de trois autres plus petits, se trouve contre le mur sud.

Foyer F315, contre le mur sud du bâtiment 12

P0/25. Les couches d’occupation du bâtiment 12 dans l’État 1 contiennent une quantité importante de cendres et de charbons de bois, mais pas d’ossements animaux et très peu de tessons de céramique.

Bâtiment 12, État 1 (vue de l’est)

P0/26. Une fosse rectangulaire de 2 m x 1 m et 0,90 m de profondeur, creusée dans le sol du bâtiment 12, durant l’État 1, est sans doute destinée au stockage.

Fosse correspondant sans doute à une structure de stockage

P1/6. Dans l’État 1, le bâtiment 12 doit être une annexe abritant des activités techniques (production, stockage…).

Commentaire :

L’absence d’ossements animaux et la rareté du mobilier céramique excluent l’hypothèse d’une cuisine.

Proposition P1/6 basée sur

État 2, plan

P0/27. La fosse et les foyers disparaissent dans l’État 2.

Commentaire :

La fosse est comblée. Des trous de poteaux et de piquets indiquent une subdivision de l’espace interne du bâtiment.

P0/28. La céramique est plus abondante dans le bâtiment 12 durant l’État 2.

P1/7. Dans l’État 2 le bâtiment 12 change de fonction et la présence de tessons de céramique suggère une occupation domestique.

Proposition P1/7 basée sur

Chronologie

P0/29. La datation des tessons de céramique contenus dans les couches d’occupation du bâtiment 12 (États 1 et 2) s’étend du début du 13e s. au 15e s.

Commentaire :

La stratification indique qu’il n’y a pas de hiatus entre la destruction du bâtiment 12 et la construction du bâtiment 11 (presbytère) qui lui succède.

La plus grande partie de la céramique est datée entre le début du 13e s. et le milieu du 14e s., mais quelques tessons plus tardifs indiquent que l’occupation a pu se prolonger jusqu’à la construction du presbytère (bâtiment 11) à l’emplacement du bâtiment 12, au milieu du 15e s.

[+][–]*Groupes techniques 1c - 1j - 1k - 1l

Groupe technique 1c
Groupe technique 1j
Groupe technique 1k
Groupe technique 1l

[+][–]*Groupes techniques 2c - 2e

Groupe technique 2c
Groupe technique 2e

[+][–]*Groupes techniques 3c - 3e

Groupe technique 3c
Groupe technique 3e

[+][–]*Groupe technique 4b

[+][–]*Groupe technique 5b

[+][–]*Groupe technique 6a

[+][–]*Groupe technique 7b

[+][–]*Formes génériques : référentiel de Tours

P2/3. Le bâtiment 12, qui succède au bâtiment 13 et précède le bâtiment 11 (presbytère), entre le début du 13e s. et le milieu du 15e s., a d’abord une fonction technique, puis domestique.

Proposition P2/3 basée sur

3.5 Le bâtiment 2

Plan, chronologie et fonction

P0/30. Le bâtiment 2 est construit à l’intérieur du cimetière, contre le mur de clôture.

P0/31. Le bâtiment 2 est antérieur à la construction du presbytère (bâtiment 11).

Commentaire :

Le bâtiment 2 a été détruit par la construction, au milieu du 15e s., du nouveau mur de clôture du presbytère, et les seuls vestiges conservés sont situés à l’intérieur de la cour de celui-ci. Le reste du bâtiment, à l’extérieur de la clôture, a été détruit par les inhumations. Ses dimensions sont inconnues.

P0/32. Le bâtiment 2 comprend un âtre rectangulaire de grandes dimensions, associé à une couche d’occupation riche en charbons de bois et en tessons de céramique.

Commentaire :

L’âtre, construit de dalles de tuffeau, mesure 2,20 x 1,30 m. Il est adossé à un mur qui longe la clôture du cimetière et dont seule la tranchée de récupération a été identifiée.

Dallage de l’âtre rectangulaire, appartenant au bâtiment 2 (vu de l’ouest)

P0/33. Les tessons de céramique associés au bâtiment 2 sont datés du milieu du 13e s. au milieu du 15e s.

Commentaire :

Les seules formes reconstituables sont des pichets.

[+][–]*Groupes techniques 1c - 1j - 1k - 1l

Groupe technique 1c
Groupe technique 1j
Groupe technique 1k
Groupe technique 1l

[+][–]*Groupes techniques 2c - 2e - 2f

Groupe technique 2c
Groupe technique 2e
Groupe technique 2f

[+][–]*Groupes techniques 3e - 3f

Groupe technique 3e
Groupe technique 3f

[+][–]*Groupe technique 7b

[+][–]*Formes génériques : référentiel de Tours

P1/8. Du milieu du 13e s. au milieu du 15e s., la présence du bâtiment 2 à l’intérieur de la zone d’inhumation indique les usages polyvalents du cimetière.

Proposition P1/8 basée sur

3.6 Le centre paroissial

P3/1. Du 12e au milieu du 15e s., le centre paroissial de Rigny est caractérisé par le regroupement de constructions autour de l’église.

Commentaire :

Plusieurs bâtiments à vocation domestique, associés à des remises ou annexes, contribuent à former un noyau d’habitat groupé au nord de l’église.

La faible superficie de la fouille ne permet pas d’en évaluer l’ampleur.

Proposition P3/1 basée sur