Chapitre 24
[1491/vue 15] Capitulum XXIIII1caput 22 1536.
Conger [le congre1Aucune ambiguïté sur l’identité de ce poisson,
bien connu des Anciens (Conger conger Linné, 1758). Selon
Rondelet, Libri de piscibus marinis,
livre XIV, ch. 1, le nom de ce poisson vient du verbe grec γρῶ,
« dévorer ».], corez [le muge cabot2Les informations viennent d’Aristote (Arist. HA 601 b
29 - 602 a 3 MS) et nous pouvons identifier le corez comme étant le muge cabot (Mugil cephalus Linné, 1758). Ce
poisson possède une paupière épaisse et opaque qui a fait croire aux
Anciens qu’il était aveugle : Et lapidei cavant
illam terram et condunt se. […] Et quidam
pisces, ut fastaroz et kalaoz et mariquez : nocet eis pluvia quoniam
cecat illos, cum fuerit multa, « Et les poissons qui ont une
pierre dans la tête, creusent la terre et se cachent. […] Et
certains poissons comme le fastaroz, le kalaoz et le mariquez
souffrent de la pluie parce qu’elle les rend aveugles, lorsqu’elle
est abondante ». Il est possible que le mot corez soit une déformation du grec κέστρευς,
transcrit ici fastaroz, par Michel
Scot.] et corvus marinus [« le corbeau de mer » : le corb ? le coracin du Nil ? le coracin vulgaire ? le maigre3Le corvus serait le corb noir (Sciaena umbra Linné, 1758) : c’est
une des hypothèses émises par D’Arcy Thompson 1947, 122-123. De
Saint-Denis 1943, 143-145, considère que les termes latins coracinus et corvus sont
synonymes et désignent deux espèces différentes : le coracin du Nil,
grand poisson à la chair réputée (Labrus niloticus Linné, 1758), et
le coracin vulgaire (ou petit castagneau, Sparus chromis Linné, 1758),
poisson courant de Méditerranée, de qualité inférieure (voir aussi
De Saint-Denis 1947, 27-29 ; sur le korakinos
grec, D’Arcy Thompson 1947, 123). Cependant, il faut peut-être
admettre avec réserve cette hypothèse de De Saint-Denis. Les emplois
de corvus, contrairement à ceux de coracinus, sont très elliptiques et ne permettent
pas une identification précise. Toutefois, on peut déduire des
indications fournies par Pline (Plin.
nat. 32, 146) et par Isidore de Séville (Isid. orig. 12, 6, 13) que le corvus est un poisson de mer, et qu’il pousse des
grognements caractéristiques. Ces deux renseignements plaident bien
en faveur d’une identification avec le corb, ou, autre possibilité,
avec le maigre (Argyrosomus regius Asso, 1801). En
effet, le corb, le maigre et la plupart des sciénidés émettent en
période de frai, des sortes de grognements ou de croassements
caractéristiques. ?] [+][VB 17, 46 De congro et corem et corvo [-]][+]
Conger, corez2coreiz 1536. et corvus marinus [+][VB 17, 46 De congro et corem3corem vel corez VB2 ut semper. et
corvo [-]][+]
Renvois internes : Conger : cf. Gonger, ch. 42.
Corez : cf. Ahuna, ch. 11 ; Chilon, ch. 21 ; Fastaleon, ch. 39 ; Kalaoz, ch. 45 ; Mugilus, ch. 56.
Lieux parallèles : Conger dans TC, De
congris (7, 21) ; De gongre (7,
38) ; AM, [Congrui] (24, 25 (19)) ; [Gonger] (24, 55
(34)).
Corvus marinus dans TC,
De corvis maris (7, 26) ; AM, [Corvi
maris] (24, 28 (20)).
[1] [•] VB
[1] [•] VB
[2] [•] VB
[2] [•] VB
Propriétés et indications
Operationes
[3] [•] VB
[3] A. [•] VB
[4] [•] VB
[4] B. [•] VB
[5] [•] VB
[5] C. [•] VB
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1Aucune ambiguïté sur l’identité de ce poisson, bien connu des Anciens (Conger conger Linné, 1758). Selon Rondelet, Libri de piscibus marinis, livre XIV, ch. 1, le nom de ce poisson vient du verbe grec γρῶ, « dévorer ».
2Les informations viennent d’Aristote (Arist. HA 601 b 29 - 602 a 3 MS) et nous pouvons identifier le corez comme étant le muge cabot (Mugil cephalus Linné, 1758). Ce poisson possède une paupière épaisse et opaque qui a fait croire aux Anciens qu’il était aveugle : Et lapidei cavant illam terram et condunt se. […] Et quidam pisces, ut fastaroz et kalaoz et mariquez : nocet eis pluvia quoniam cecat illos, cum fuerit multa, « Et les poissons qui ont une pierre dans la tête, creusent la terre et se cachent. […] Et certains poissons comme le fastaroz, le kalaoz et le mariquez souffrent de la pluie parce qu’elle les rend aveugles, lorsqu’elle est abondante ». Il est possible que le mot corez soit une déformation du grec κέστρευς, transcrit ici fastaroz, par Michel Scot.
3Le corvus serait le corb noir (Sciaena umbra Linné, 1758) : c’est une des hypothèses émises par D’Arcy Thompson 1947, 122-123. De Saint-Denis 1943, 143-145, considère que les termes latins coracinus et corvus sont synonymes et désignent deux espèces différentes : le coracin du Nil, grand poisson à la chair réputée (Labrus niloticus Linné, 1758), et le coracin vulgaire (ou petit castagneau, Sparus chromis Linné, 1758), poisson courant de Méditerranée, de qualité inférieure (voir aussi De Saint-Denis 1947, 27-29 ; sur le korakinos grec, D’Arcy Thompson 1947, 123). Cependant, il faut peut-être admettre avec réserve cette hypothèse de De Saint-Denis. Les emplois de corvus, contrairement à ceux de coracinus, sont très elliptiques et ne permettent pas une identification précise. Toutefois, on peut déduire des indications fournies par Pline (Plin. nat. 32, 146) et par Isidore de Séville (Isid. orig. 12, 6, 13) que le corvus est un poisson de mer, et qu’il pousse des grognements caractéristiques. Ces deux renseignements plaident bien en faveur d’une identification avec le corb, ou, autre possibilité, avec le maigre (Argyrosomus regius Asso, 1801). En effet, le corb, le maigre et la plupart des sciénidés émettent en période de frai, des sortes de grognements ou de croassements caractéristiques.
4Guillaume Rondelet, Libri de piscibus marinis, livre IX, ch. 3, reprend aussi cette information à propos du capito, mais fournit une explication un peu différente : Ceterum etsi aqua dulci capitones et reliqui mugiles delectentur, tamen a copiosioribus imbribus laedi certum est. Excaecantur enim facile, mortuique interdum capiuntur. Id quod non solum imbrium copiae, sed etiam frigiditati adscribendum crediderim, « Même si les capitons et les autres mulets apprécient l’eau douce, il est sûr cependant que des pluies abondantes leur font du mal. En effet, elles peuvent les rendre aveugles, et parfois on en pêche qui sont morts et je croirais volontiers que ce n’est pas seulement imputable à l’abondance des pluies mais aussi au froid ». D’Arcy Thompson 1947, 111, explique que le mulet a une paupière épaisse et opaque, ce qui a accrédité cette légende d’un poisson aveugle.
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1caput 22 1536.
2coreiz 1536.
3corem vel corez VB2 ut semper.
4Vincent de Beauvais a repris fidèlement le chapitre que Thomas de Cantimpré a consacré au conger.
5polypum 1536 VBd ut semper.
6hibernis VB.
7pinnae quae : pinnaeque 1491 Prüss1 1536.
8rodore 1536 per errorem.
9post esculapius hab. ubi supra VB.
10L’information remonte à Aristote (Arist. HA 601 b 29 - 602 a 3 MS ; voir s. v. corez).
11marinus non hab. VB.
12post jorath hab. ubi supra VB.
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