M : | Montesquieu 1726/1727-1755. |
D : | Bottereau-Duval 1718-1731. |
E : | 1734-1739. |
U : | 1739. |
H : | 1741-1742. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
I : | 1743. |
L : | 1743-1744. |
O : | 1745-1747. |
P : | Damours 1748-1750. |
Q : | 1750-1751. |
R : | Saint-Marc 1751-1754. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
JB : | Jean-Baptiste Secondat ?-1795. |
T : | écriture des manchettes 1828-1835 |
M : | Montesquieu. |
D : | Bottereau-Duval_1721-1731. |
H : | 1741-1742. |
P : | Damours_1748-1750. |
E : | 1734-1739. |
L : | 1742-1744. |
O : | 1745-1747. |
T : |
écriture des manchettes |
JB : | Jean-Baptiste_Secondat. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
E2 : | |
I : | 1743. |
R : | Saint-Marc_1751-1754. |
Q : | 1750-1751. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
Pensées, volume III
1692
Ceci est un fragment d’un ouvrage intitule que j’avois commancé intitulé Journaux de livres peu connus[1].
Souvent un prince qui punit croit faire un acte de justice, et il en fait un de cruauté.
Mr Zamega[2] ne dit pas pour cela qu’un prince ne doive etre quelque fois severe, sa bonté habituele depend telement de sa fermeté dans de certaines occasions que sans cela elle n’est qu’une foiblesse d’ame capable d’affoiblir l’etat ou d’en {f.37v} precipiter la chute, il ne peut etre retabli que par la fermeté du prince. Que si la licence a pris entierement le dessus, et que l’autorité soit meprisée, pour lors le prince n’a de vertus que le courage et l’opigniaterté[3] même, il faut que quelque action grande et inatendue retablisse les loix mourantes, il faut par quelque coup de desespoir relever le trosne ou s’ensevelir sous luy il n’est point necesaire de vivre mais de faire, de perir, de regner ; l’audace et la hardiesse peuvent seules reusir contre la timide insolence.
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Main principale P |
1693 Des loix qui exterminent la famille.C’est l’usage en plusieurs lieux d’Orient d’exterminer la famille du coupable ; dans ces pays on ne regarde les femmes, les enfans que comme des instrumens et des dependances de la famille, on les confisque comme parmi nous on confisque les biens, ils sont une proprieté du pere, ou du mary.
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Main principale P |
1694
{f.38r} Que dans le fond tout est echange.
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Main principale P |
1695 Hugues CapetSon nom est perdu dans les tems qui se sont perdus eux mêmes, et sont dans la nuit, le silence, les tenebres, et l’oubly.
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Main principale P |
1696 {f.39r} Hugues CapetC’est se connoitre bien peu en flaterie que de meler des fables dans une genealogie la plus constament etablie que nous connoissons. Hugues Capet n’etoit point de la maison carliene, il etoit de la sienne[1]. Sitot que ce genre de grandeur put etre distingué, luy, son pere[2], et son aieul[3] parurent dans la grandeur. Sitot que la perpetuité des fiefs[4] servit à distinguer la grandeur des maisons celle ci parait avec les grands fiefs, et elle à cet avantage que toujours grande dans son cours elle n’a d’origine que l’abime de ces tems ou regnent la nuit, les tenebres, et l’oubly.
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Main principale P |
1692 |
n1. |
Voir nº 140, note 1. Pour le troisième carton intitulé « Ouvrage non imprimé », le catalogue des manuscrits envoyés en Angleterre précise : « Ouvrage que je ferai sous le titre de : Journal de livres peu connus, où j’ai joint plusieurs lettres orientales & autres pays, assez singulières » (LP, OC, t. 1, p. lxxvi). |
1692 |
n2. |
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1692 |
n3. |
Lire : opiniâtreté. |
1694 |
n1. |
Cet article fait partie des « Materiaux qui n’ont pu entrer dans l’Esprit des loix » (voir nº 1690), en rapport avec les livres sur le commerce et la monnaie (EL, XXI et XXII) ; Montesquieu y affirme l’interdépendance des intérêts entre nations commerçantes et s’oppose aux thèses mercantilistes : voir Céline Spector, Montesquieu et l’émergence de l’économie politique, Paris, H. Champion, 2006, p. 190-191. |
1694 |
n2. |
Sur la représentation des marchandises par l’argent et vice versa, et sur leur disponibilité proportionnelle, voir EL, XXII, 2. |
1694 |
n3. |
Voir l’exemple de la Hongrie à l’article nº 1800. |
1694 |
n4. |
Cf. nº 1657. |
1696 |
n1. |
Érudits et historiographes du XVIIe siècle, pour affirmer la prééminence de la couronne de France, faisaient descendre Hugues Capet de la lignée de Charles Martel, c’est-à-dire de la deuxième race des rois de France ou maison carlienne (carolingienne) : sur ces débats voir G.-C. Le Gendre, Des antiquités de la maison de France et des maisons mérovingienne et carlienne, Paris, Briasson, 1739, en particulier p. 92 et suiv. ainsi que p. 140 et suiv. |
1696 |
n2. |
Hugues le Grand ou le Blanc ou l’Abbé (?-956), duc des Francs. |
1696 |
n3. |
Robert Ier (env. 865-923), roi des Francs de 922 à 923, grand-père d’Hugues Capet. |
1696 |
n4. |
Dans L’Esprit des lois, la perpétuité des fiefs établie avec la dynastie capétienne marque l’entrée dans le gouvernement féodal et éteint le gouvernement politique de l’époque carolingienne (XXXI, 32). |