M : | Montesquieu 1726/1727-1755. |
D : | Bottereau-Duval 1718-1731. |
E : | 1734-1739. |
U : | 1739. |
H : | 1741-1742. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
I : | 1743. |
L : | 1743-1744. |
O : | 1745-1747. |
P : | Damours 1748-1750. |
Q : | 1750-1751. |
R : | Saint-Marc 1751-1754. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
JB : | Jean-Baptiste Secondat ?-1795. |
T : | écriture des manchettes 1828-1835 |
M : | Montesquieu. |
D : | Bottereau-Duval_1721-1731. |
H : | 1741-1742. |
P : | Damours_1748-1750. |
E : | 1734-1739. |
L : | 1742-1744. |
O : | 1745-1747. |
T : |
écriture des manchettes |
JB : | Jean-Baptiste_Secondat. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
E2 : | |
I : | 1743. |
R : | Saint-Marc_1751-1754. |
Pensées, volume I
109 Il n’y a gueres jamais eu de legislateur qui pour rendre
Legislateurs usant de mystere Il etoit deffendu chés les Grecs de decouvrir les ceremonies de Ceres, et les Romains regardoient comme un sacrilege inexpiable d’avoir revelé les misteres de cette divinité {p.102} grecque et ceux des divinités egyptiennes[2].
Il y avoit une autre espece de mystere qui consistoit a cacher le nom de la divinité
Cacher le nom des divinités La raison de cette deffence n’etoit pourtant pas la même pour les deux nations, une crainte religieuse l’interdisoit aux juifs, et une crainte politique l’interdisoit aux Romains ;
Mysteres religieux Mais les Romains craignoient que si les etrangers sçavoient le nom des dieux de leur ville ils ne les evoquassent et ne les privassent par la de leur secours et de leur presence[4].
Il y a une autre sorte de mystere religieux qui consiste a attribuer a de certains lieux une sainteté qui doit en exclu exclure les profanes.
Chrétiens Quoiqu’il en soit toutes les religions ont eu leurs mysteres et il semble que sans cela il n’y auroit point de religion
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Main principale D |
Main principale D |
111 J’aime a voir les querelles des anciens et des modernes, cela me fait voir qu’il y a de bons ouvrages parmi les anciens et les modernes[1]
- - - - - |
Main principale D |
112 Il y a dans le sistême[1] des juifs beaucoup d’aptitude pour le
Systeme des juifs Systeme payen Le sistême chretien
Relig. chretienne Mais ce qui acheve de perdre le sublime parmi nous et nous empêche de fraper et d’etre frapés c’est cette nouvelle philosophie
Nouvelle philosophie - - - - - |
Main principale D |
113 D’affreuses maladies inconnuës a nos peres ont attaqué la nature humaine jusque dans la source de la vie et des plaisirs[1],
J’ay mis cela dans ma Difference des genies.[2] - - - - - Les plaisirs & la santé - - - - - |
Main principale D |
109 |
n1. |
Hérodote, II, 61. |
109 |
n2. |
L’interdit concernant les mystères d’Éleusis en l’honneur de Déméter-Cérès est évoqué par Horace (Odes, III, 2, 26 et suiv.). Sur le secret entourant l’initiation au culte d’Isis, voir Apulée, XI, 23. |
109 |
n3. |
Le nom de Jéhovah, considéré comme ineffable, est remplacé par Adonaï (« mon seigneur ») dans la lecture du texte hébreu de la Bible. Voir nº 860 et suiv. |
109 |
n4. |
Macrobe, Saturnales, III, 9, 2-5 (Catalogue, nº 1912-1913) ; voir aussi Plutarque, Les Demandes des choses romaines, dans Œuvres morales et mêlées, LI, Paris, M. de Vascosan, 1575, t. II, p. 469 – Catalogue, nº 2793. Par l’evocatio, les Romains cherchaient à attirer dans leur patrie les dieux tutélaires de leurs ennemis dont ils craignaient les mêmes tentatives à leur égard. La dimension sociale et politique de la religion romaine a été présentée par Montesquieu lors de sa première intervention à l’académie de Bordeaux en 1716 (Dissertation sur la politique des Romains dans la religion, OC, t. 8, p. 83-98). |
109 |
n5. |
Cf. nº 112 : dans « le sistême chrétien […] les mysteres sont plutôt sublimes pour la raison ». |
110 |
n1. |
Cf. nº 117. Dans la seconde phase de la Querelle des Anciens et des Modernes (1714-1716), c’est aux partisans des Anciens de démontrer que les œuvres de l’Antiquité sont encore dignes d’être lues (Noémi Hepp, Homère en France au XVIIe siècle, Paris, Klincksieck, 1968, p. 708 et suiv. ; Christophe Martin, « Une apologétique “moderne” des Anciens : la Querelle dans les Pensées », RM, nº 7, 2004, p. 67-83). |
110 |
n2. |
Montesquieu traduit librement un passage de Pline (Épîtres, VIII, 24 ; [Genève], P. Stephanus, 1600 – Catalogue, nº 2301) : « […] te missum in provinciam Achaiam, […] reverere conditores deos […] ». |
111 |
n1. |
La remarque, recopiée ci-après (nº 171), sera développée pour opposer à la critique et aux querelles littéraires pleines de prévention, la tendance de l’auteur à ne considérer, dans les ouvrages, que l’admirable (nº 1315). Usbek jugeait la Querelle futile (LP, 34 [36], p. 226-227). L’impartialité exprimée ici correspond à un renouvellement des mentalités (voir Noémi Hepp, Homère en France au XVIIe siècle, Paris, Klincksieck, 1968, p. 759). |
112 |
n1. |
Le mot système est employé ici au sens de doctrine (voir nº 118 et 132). |
112 |
n2. |
Les articles nº 112 à 116 sont des éléments d’une réflexion sur les rapports entre religion, mœurs et poésie, peut-être conçue d’abord pour les Lettres persanes, développée dans un ensemble intitulé « Réflexions sur les premières histoires » (nº 1601-1608) et à rapprocher du manuscrit 2519 (BM Bordeaux, reproduit dans LP, p. 594-597). |
112 |
n3. |
Cf. nº 109 : les mystères des chrétiens consistent « dans une soumission aveugle de la raison à de certaines vérités révélées ». |
112 |
n4. |
La philosophie cartésienne est diffusée auprès d’un public mondain et féminin, par le biais d’ouvrages comme les Entretiens sur la pluralité des mondes de Fontenelle [1686]. |
112 |
n5. |
Ce système est alors assimilé à l’athéisme. |
113 |
n1. |
Cf. Spicilège, nº 218, où l’expression est attribuée à Mézeray (Abrégé chronologique, ou Extrait de l’histoire de France [1608], Paris, T. Jolly, 1667, II, p. 651 – Catalogue, nº 3010 et 3011, éd. de 1668, 1690). |
113 |
n2. |
Cf. C. Volpilhac-Auger, « La dissertation Sur la différence des génies, essai de reconstitution », RM, nº 4, 2000, p. 230 ; voir nº 6, note 1. |
113 |
n3. |
Cette remarque s’inscrivait dans une opposition entre la gaieté du monde païen et les fléaux présents, ce dont témoigne une transcription tardive (écriture P, 1748-1750) du passage (« On a vu […] funeste », nº 1606). Reprise dans L’Esprit des lois, elle illustre l’utilité des lois destinées à empêcher la communication de certaines maladies (XIV, 11). Sur l’extension de la syphilis, voir aussi LP, 102 (105), p. 417, l. 24-25, et 109 (113), p. 436, l. 19-21 ; nº 216. |